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Fier de mon village mélenchonnien !

Dernièrement, par le journal Le Progrès de Lyon, j’ai appris un des nombreux mots qui me sont encore inconnus : le gentilé. C’est tout bêtement le nom des habitants d’un pays ou d’une ville. Certains ne sont pas évidents, comme Toulousain pour Toulouse, d’autres sont parfaitement clairs, comme Caladois pour Villefranche-sur-Saône. A moins que je n’ai pas tout compris...

Mis à part le but déjà louable de désapauvrir un peu mon vocabulaire et d’améliorer mon français tel qu’on devrait le parler, pourquoi c’est-y que Le Progrès il a causé de « gentilé » ?

Parce que le département de l’Ain fait partie des quelques départements qui n’en ont pas. Ses habitants n’ont pas de nom !

Il y a donc eu enquête pour en trouver un, et les réponses ont été nombreuses.

Certains rêvent d’Amérique précolombienne en proposant « Aindiens » et « Aincas ».

D’autres jouent sur le numéro 01 du département, ce qui donnerait « Uns », ou, en toute modestie, « Premiers », voire « As ».

Un intervenant qui est probablement un anti-jeuniste acharné veut être un « Aîné ».

L’enquête ayant été réalisée avant les présidentielles, certains ont pensé à « Ainsoumis » et « Aindécis ».

L’artiste Mick Micheyl serait enchantée d’habiter au pays des « Merlains ».

Certains poètes voudraient bien être des « Ainspirés » et quelques amateurs de grand air des « Ainspirants ».

Je vous passe les 35 possibilités répertoriées par le journal, ce serait lassant. Allons tout de suite à l’érudit « Idaniens », du nom latin « Idanis » de la rivière d’Ain, à ce qu’il paraît, en passant par « Inois », car à Pont-d’Ain habitent des Pondinois, pour finir par le plus raplapla, et qui sera probablement choisi : les « Ainois ».

De tot biais, eth Ain, qu’i demòri, mas jo, que demòri un Ariejoès.

Pour les francophones invétérés, voici une prononciation française approchée comme dans la méthode à environ 915 (Comme on dit, je suppose depuis le passage à l’Euro. Moi aussi, je trouve que « à 6000 », ça sonnait mieux.) : « Dé toutt biAïss, ètj Ain, qu’i démOri, mass jou, qué démOri Unn arlrlriéjouèss » (Attention de ne pas confondre le son « lrlr » qui s’écrit « R » avec « lrlr » qui s’écrit « L » !) Et voici la VOST, bien sûr, qui vous fera découvrir le double sens du verbe demorar (prononcer « démourA ») : « De toute façon, l’Ain j’y habite, mais moi, je reste un Ariégeois. »

D’autant plus en ces temps d’élection. Notre pays, où le salariat actif, retraité et futur compose plus de 80% de la population, a voté à 80% pour la suppression de la sécu, des retraites et autres indemnités ou allocations au profit des assurances privées. Oui, je sais, en langage crypté convenable, il faut dire « individualisation de la protection sociale », mais le vieux linguiste que je suis ne peut s’empêcher de traduire.

Tout un peuple qui vote à ce point contre ses intérêts... Et on s’étonne que j’ai du mal à rester poli !

Quel rapport avec le fait que je tienne à rester un Ariégeois ?

Le tout petit village d’où je sors sauve l’honneur du pays, plaçant Méluche en tête avec 40%, et surtout, en contenant l’héritière de l’héritier du manoir de Montretout-Mais-Planque-Le-Fric en dessous de 10%. En plus, même les électeurs de droite essayent d’y garder une dimension humaniste en donnant presque 25% à l’inénarlrlrlrapprle Jean Lrlrassalrlre. Entre Gascons, ils se sont compris, au moins linguistiquement (?).

Dommage qu’il n’ait que 43 votants, mon village, et pas 43 millions !

Comment votera-t-il au second tour, mon tout petit patelin bien planqué dans les bois ? On verra !

Pour ma part, je voterai Macron. A mon grand dam.

En 2007, au lendemain du 1er tour, je m’exclamai en salle des profs et à la cantine de mon lycée : « Entre Ségoly et Sarkozène, je m’abstiens ! » En début d’après-midi courait déjà le bruit que je votais Sarkozy. Preuve que Royal aurait été une présidente guère plus valable que Sarko, soutenue en plus par des militants de base aussi malhonnêtes qu’elle. Raison de plus de s ‘abstenir.

Oui, mais... Mais en famille aussi, on gueulait déjà que j’allais laisser passer Sarko. Alors, j’ai voté Royal. Juste pour fermer leur gueule aux cons. Ainsi, pendant 5 ans, j’ai pu critiquer Sarko sans qu’on me dise que je l’avais élu, et quand Ségo disait une connerie, par exemple lorsque, déguisée en nonne, elle faisait gueuler « fraternité fraternité » à toute une bergerie, je pouvais m’exclamer : « Quand je pense qu’on m’a obligé à voter pour elle ! »

Voter uniquement pour fermer leur gueule aux cons, c’est triste, et en plus, ça ne marche pas à tous les coups. En 2012, j’ai voté Hollande comme j’avais voté en 1981 pour le Petit Oncle du Peuple : pour vider la poubelle, mais sans aucun espoir de remplir le frigo, comme j’avais rétorqué sèchement à un mitterrandien béat le 11 mai 1981.

Eh bien, lorsque en 2014 j’ai placé dans une conversation que j’avais voté Hollande sans rien en attendre mais que j’étais déçu quand même, je me suis fait accuser de préférer Sarko. Fermeture d’esprit quand tu nous tiens...

Cette fois encore, je vais voter Macron, pour fermer leur gueule aux cons.

J’ai voté Mélenchon cette année comme en 2012, faute de mieux, méfiant que je reste devant son admiration obstinée pour Mitterrand et son manque d’explications sur son passé gauchiste de magouilles anticommunistes. Je n’approuverai donc pas tout ce qu’il dit sans vérification.

Mais bon ! Faute d’un bon candidat, je prends le meilleur.

Il a scandalisé le soir du premier tour en refusant d’appeler à voter Macron. Un des premiers à l’insulter étant Julien Dray, qu’on a pourtant entendu sur France-Inter dire que le plus important dans la guerre d’Espagne était le combat du POUM contre les communistes. Dans les années 70, les vieux républicains espagnols et les anciens brigadistes parlaient aux blancs-becs de mon acabit de Franco comme de leur ennemi, quelques aient été leurs dissensions avec les anars. Chacun ses priorités...

Moi, même si je ne le ferai pas, je comprends ceux qui veulent s’abstenir, étant donné que la tata de Marion Maréchal-Nous-Voilà n’a aucune chance. Si elle passe les 40% elle pourra se prendre une cuite au champagne.

Et je trouve important de ne pas appeler à voter Macron avec enthousiasme, et éventuellement, de ne le faire qu’en enfonçant bien dans les crânes que c’est un vote par défaut, un vote CONTRE et surtout pas pour, et que c’est sans doute reculer pour mieux sauter si on n’y prend garde.

Le parallèle avec 2002 est faux.

Contrairement à Chirac en 2002, Macron est directement responsable de la présence de Fifille-Nous-Voilà au second tour, et avec Hollande, ils l’ont fait EXPRÈS. Justement pour obliger les gens vraiment de gauche à voter à droite.

D’ailleurs, en 2002, c’était Jospin le responsable. Depuis Ebert et Noske dans les années 1920, c’est toujours la fraude à l’étiquette de gauche qui fait monter le fascisme. En France : 1984, 2002, 2017... et le danger pour 2022 après 5 ans d’imposture Macron. Je répète donc : c’est sans doute reculer pour mieux sauter si on n’y prend garde.

Quand cette étiquette est authentique comme avec Allende, le fascisme a besoin des militaires. (Encore que, depuis, les Étasuniens ont appris à organiser des « révolutions de couleur », comme ils disent.)

Il est juste ironique que les deux qui ont joué depuis 2012 à qui serait contre Le Pen en 2017, Hollande et Sarko, soient absents de l’élection. Mais Macron était tout ce temps le plus proche conseiller de Hollande, et plus que probablement son sous-marin dans cette présidentielle.

Oui, il est de ceux qui ont VOULU cette situation, ce chantage.

Et puis, c’est quoi, le fascisme ? Bien sûr que le racisme est son aspect le plus abject car il s’en prend à tous, y compris aux gosses. Mais condamner au chômage à perpétuité d’honnêtes gens pour avoir, dans un accès de colère légitime, déchiré deux chemises, c’est quoi ? Organiser des procès de syndicalistes déguisés en procès de droit commun, c’est quoi ? Autoriser le licenciement pour cégétisme d’un mec en chaise roulante, c’est quoi ? Etc., etc.

Encore cinq ans de cette merde et le fascisme passera au premier tour !

Lancer le soir du premier tour un appel du « chef » à faire barrage sans autre explication ne permettait pas de clarifier le propos. J’attends donc de voir ce que feront Mélenchon et les militants des insoumis au second tour. En sachant que presque tous iront voter Emmanuel Gattaz contre Marine Gattaz et que certains s’abstiendront.

Et surtout qu’aucun ne votera Le Pen.

Si par hasard on trouve quelques uns, je sais qu’on peut compter sur les éditocrates bien en vue pour présenter ces exceptions comme la règle. Ils ont déjà commencé à faire courir le bruit que 18% le feraient. Pourquoi 18 plutôt que 15 ou 20 ? Pourquoi pas 18,793 ? Tant qu’on y est !

Car tous les politiques et médiatiques qui parlent d’un "ni ni" de Méluche ou d’un renvoi dos à dos savent parfaitement que c’est faux. Ce sont d’ailleurs les mêmes menteurs qui ont fait toute la campagne de 1er tour en mettant des signes égal entre Les Insoumis et Le Pen. Quand je pense qu’ils obéissent encore à un ordre donné par les reaganno-mitterrandiens en 1983, de ne plus parler de Marchais sans parler de Le Pen en même temps.

Pour moi, la vraie palme de la potasseriez politicarde revient sur France-Inter à Léa Salamé qui, le 25 avril, a pendant 10 minutes servi la soupe à Jean-Marie Le Pen, elle qui est si agressive et interrompt sans arrêt l’interviewé dès qu’il est un peu plus à gauche que Manuel Valls ! Et à la fin, elle a posé une question, visiblement préparée à l’avance avec Le Pen, sur Mélenchon qui ne se prononce pas, et le vieux facho a dit le plus grand bien du Jean-Luc, comme convenu. Difficile de faire plus complice entre le clan de St-Cloud et ceux qui font semblant de le combattre !

Car l’extrême droite adore ces parallèles et cette confusion, alors que la vraie gauche, surtout pas extrême d’ailleurs, les rejette avec dégoût.

Donc, je vais voter Macron, par confort, pour éviter (peut-être) d’entendre trop de conneries d’ici 2022.

Après ce gigantesque hors sujet, revenons à nos moutons : que les habitants de l’Ain se choisissent le gentilé qu’ils veulent, et s’ils préfèrent un méchanté, grand bien leur fasse. Jo, que demòri un Ariejoès, et quand j’écouterai « Auprès de mon arbre » de Brassens, j’aurai une pensée encore plus émue pour ce petit village, un millionième de la population française, mais qui en sauve l’honneur à lui tout seul. Gaulois, ce village ? Je ne sais pas. En tout cas, dans les circonstances présentes, pas celtique pour un sou.

NB : A propos de celtique, à la fin de l’Empire Romain, la Bretagne était aussi latinisée que le reste de la Gaule. Elle a été receltisée par des réfugiés, des migrants, qui fuyaient devant l’invasion de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons. Tous ceux qui ont un nom typiquement breton sont donc les descendants de quelqu’un qui préférait quitter son pays plutôt que mourir pour lui. Suivez mon regard...

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