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Le Faurissonisme bien vu

FALD

Suite aux idioties d’un certain Daniel Riolo, voici un article écrit il y a déjà deux ans et qui visiblement, sera toujours d’actualité :

Je voudrais commencer en disant que tout le monde connaît Robert Faurisson, mais sait-on jamais. Excusez-moi donc de rappeler à toutes fins nuisibles qu’il s’agit de ce prof de lettres modernes à l’université Lyon-II qui s’est improvisé historien pour nier le génocide des Juifs par les nazis et l’existence des chambres à gaz d’Auschwitz et d’ailleurs. Ces sinistres crétineries sont évidemment réfutées par tous les chercheurs sérieux tant il existe de documents nazis d’époque sur la Shoah et de vestiges dans les camps. Et elles sont vomies par quiconque a un peu de tête et de cœur.

Par contre, il y a longtemps que je parle de « faurissonisme bien vu ». Qu’es aquò ?, comme on dit dans la langue des troubadours, ou kézako ?, comme on dit sur Internet.

C’est le faurissonisme qui est très bien considéré dans les salons, les médias et à l’école, qui nie le rôle des communistes dans la résistance, et celui de l’URSS dans la guerre, qui le réduit au pacte germano-soviétique, ce traité dont tous les bons élèves depuis 1945 ignorent parfaitement que son malheur était d’être au moins le 13ème (soyons superstitieux pour une fois !), après des tas de traités d’amitié, de coopération ou de non-agression signés avec Hitler par la France, la Pologne, l’Angleterre, bref, pas seulement par l’Axe. C’est aussi le faurissonisme qui minimise le plus possible le nombres de victimes communistes et soviétiques du nazisme.

La directive a été donnée pour l’école lorsque Giscard était président. Celui qui voulait supprimer la célébration du 8 mai au nom de la réconciliation franco-allemande, alors qu’il conservait le 11 novembre. Les progressistes allemands considèrent le 8 mai comme leur libération à eux aussi, alors que le 11 novembre… ah si ! Déjà avant 1918, à Cologne, on a toujours célébré, le 11 11 à 11h11, le début de la « cinquième saison », celle des préparatifs du carnaval ! Mais sinon…

Réconciliation franco-allemande ? Vraiment ? Réconciliation réaco-réac, oui !

Un commentateur de l’article de Léon Landini faisait bien de rappeler Pompidou méprisant cette époque comme étant de l’histoire ancienne. Son exemple montre à quel point les gaullistes « historiques », les fameux « barons », « compagnons de la Libération » avaient renié leur combat passé. Ce sont eux, en effet, qui ont très complaisamment permis à Le Pen d’usurper pour son parti néo-fasciste le nom de Front National, qui désignait l’union des partis de la résistance dans les premiers temps de la reconstruction. Ceux qui disaient « pétainiste en 40, gaulliste en 58 » avaient raison. Or, cette histoire du Front National de 1945, les communistes y tenaient, eux. Pompidou et sa bande savaient ce qu’ils faisaient en laissant Le Pen établir un tel parallèle.

Le faurissonisme bien vu, c’est aussi de n’évoquer la presse de 1940 que sous l’angle de la boulette de Duclos qui a demandé la reparution de l’Huma. On présente d’ailleurs, dans les publications bien vues, la lettre peu glorieuse demandant cette reparution comme une négociation. Le lecteur est donc amené à s’imaginer Duclos siégeant autour d’un tapis vert et discutant le bout de gras avec des officiers nazis. Il n’en serait jamais sorti vivant, mais on s’en fout ! Les masses croient à la fable et c’est l’essentiel. Hommage du vice à la vertu, les occupants refusèrent cette autorisation. Evidemment, pas un Français sur mille ne se rend compte que les journaux qui en parlent le plus ont non seulement demandé la même autorisation, mais l’ont obtenue et en ont fait grand usage, comme Le Figaro, qui n’a cessé de paraître que lorsque la défaite nazie s’est révélée inévitable, en quelque sorte pour se recoudre le pucelage, ou Le Temps, rebaptisé précipitamment Le Monde à la Libération.

Le faurissonisme bien vu ne manquera pas de poser le problème de l’entrée en résistance du parti communiste. Tout le monde connaît bien sûr l’appel du 18 juin 1940 du général De Gaulle. Les communistes, eux, n’auraient commencé qu’à la mi-1941, après l’attaque de l’URSS. Ça aussi, c’est bien connu. Et si on googlise ou wikipédise l’appel de Tillon du 17 juin 1940 et celui de Duclos et Thorez de juillet, on est informé doctement que ce ne seraient pas des appels à résister. Tillon, on l’épargne parfois en soulignant fortement son exclusion du PCF. Cette brouille a eu lieu au début des années 1950. En 1940, il écrivait en accord avec son parti. Mais peu importe : la masse est prête à croire que 1953 était avant 1940, du moment que ça permet de se la jouer intellectuel de gauche anticommuniste.

On vous dira, toujours aussi doctement, que ces appels sont politiques et n’appellent pas à prendre la armes. C’est vrai. Et De Gaulle ? Il invitait peut-être les civils français à finir au fusil de chasse et au couteau de cuisine ce que lui-même n’avait pas pu faire avec ses chars ? Pas fou non plus, le général ! Il invitait juste les hommes en état de se battre à le rejoindre sur les champs de bataille à l’extérieur du pays. Il a fait son boulot de militaire. Personne ne pense à le lui reprocher. Par contre, le PCF faisait son boulot de parti politique, sur le territoire de la France occupée, dans les conditions de clandestinité imposées avant même la guerre par le décret du socialiste Albert Sérol, punissant de mort la propagande communiste. Et ça, c’est forcément condamné par le faurissonisme bien vu.

En 2010, on a célébré la manif du 11 novembre 1940 à Paris. Les communistes étaient évidemment ignorés par les commémorateurs. D’après le journal mal nommé Libération, les communistes n’auraient même commencé à en dire du bien qu’en juillet 1941, comme par hasard. Et bien sûr, si un pata-historien reconnaît que des communistes y étaient, ils sont présentés comme quelques dissidents. Le site "Chemin de mémoire" du ministère de la Défense (peu suspect de communisme) publie sur le même sujet un tract de décembre 1940 à la gloire de cet événement. Vues les difficultés d’édition d’un document communiste à l’époque (occupation, mais aussi décret Sérol), ça veut dire que les copains s’étaient remués tout de suite, dès le 11 novembre. Mais le faurissonisme bien vu fait avaler aux Français que décembre 1940 était après juillet 1941, et les Français avalent de bon cœur.

A mes débuts dans le parti communiste, à partir de 1975, j’en ai trop vus, de ces copains anciens résistants, encore nombreux et pas trop vieux, qui pleuraient à la fois de chagrin et de rage en entendant ces immondes conneries et en pensant à ceux de leurs amis arrêtés longtemps avant juin 1941 pour fait de résistance et qui n’y avaient pas survécu. Les faurissonniens bien vus ne sont pas seulement des cons, ce sont aussi des salauds sans aucune valeur humaine.

Car en 1941, le PCF entame la lutte armée. Armée ! La lutte ARMEE ! Pas la lutte tout court. L’Allemagne attaquait l’URSS, même les généraux d’Hitler avaient de sérieux doutes. C’est dire que ceux qui les combattaient ont eu de sérieux espoirs, les communistes en tête. D’autant qu’on oublie un détail de l’histoire, comme dirait un autre sale con, lui-même faurissonien à la fois mal vu et bien vu : la Wehrmacht avait déjà du boulot pour occuper la moitié de l’Europe et avait perdu la bataille d’Angleterre, y laissant une bonne partie de son aviation. Ce n’était donc pas une armée fraîche et joyeuse qui partait pour la Russie. Et personne n’imaginait que l’Armée Rouge commencerait par reculer jusqu’à la Volga.

Au demeurant, il y a autre chose de cocasse : Staline était comme il était, mais peut-on lui reprocher à la fois d’avoir essayé de se tenir en dehors du conflit, et, quand le conflit est venu à lui, d’avoir fait ce qu’il fallait pour le gagner ? Ben oui, on peut ! Depuis le fameux Livre Noir, la plupart des morts du front de l’Est sont des victimes du communisme. Les citoyens qui remarquent qu’il y a comme un défaut se comptent sur les doigts d’un ébéniste alcoolique. Le faurissonisme bien vu, c’est le beurre et l’argent du beurre pour les propagandistes du capitalisme.

Ce qui ne manque pas de sel dans le récit que font les faurissonniens bien vus, c’est ce qu’ils occultent : lorsque les communistes se lancent dans la lutte armée (au fait, j’ai bien dit « armée » ? Vérifiez, on ne sait jamais !), les prédécesseurs de ceux qui leur reprochent aujourd’hui d’avoir trop attendu leur reprochaient à l’époque leur précipitation. Les autres mouvements de résistance voulaient continuer indéfiniment de planquer des armes pour le grand jour où les Alliés arriveraient, de mener des actions de propagande, de renseignement, mais surtout pas de livrer une lutte armée directe. Leur stratégie aurait permis aux Étasuniens d’appliquer leur plan de « Allied Military Government of Occupied Territories (Amgot) ». A l’époque, personne ne le savait, bien sûr, mais depuis, il semble que certains regrettent que la France ait pu su gouverner elle-même après la guerre.

Les pata-historiens du faurissonisme bien vu, je pense en particulier à un que je ne nommerai pas car en bon anti-stalinien il a tendance à convoquer au tribunal quiconque le contredit, vont affirmant que la dénomination « Parti des fusillés » serait fausse. Ils ont raison : tous les communistes guillotinés, pendus ou tout simplement morts de faim et de maladie dans les camps n’ont pas été fusillés. Et puis, la clandestinité imposée avant même la guerre par le décret du socialiste Albert Sérol faisait que plus un seul coco ne se baladait avec la carte du parti à la poche. C’eût été risquer connement sa peau. Aucun de ceux qui ont été tués comme communistes ne l’étaient donc officiellement dans des registres tenus par leurs secrétaires de cellule ou de section. CQFD !

Si un pékin, à l’époque, avait fait remarquer à un prédécesseur de ce pata-historien qu’un fusillé en tant que communiste ne l’était pas, qu’il l’avait même encore vu à la messe le dimanche précédent, le pata-historien des années 1940 à 1944 lui aurait rétorqué que ce devait être un crypto-communiste et qu’il méritait donc la sanction. Mais dès 1945, ces pata-historiens, comme ceux d’aujourd’hui, se sont mis à refaire les comptes pour démontrer qu’à part un ou deux accidents et suicides, pas un communiste n’était mort pendant la guerre. Et les communistes gazés parce que leurs ancêtres fréquentaient les synagogues ? C’est parce qu’il avaient des poux ? Pour le faurissonnien bien vu, ils n’ont pas été fusillés, donc : vos gueules les mouettes, le PCF n’a pas été le parti des fusillés !

Je n’ai pas visité beaucoup de camps mais quelques uns quand même : Ravensbrück, Buchenwald, son annexe Langenstein-Zwieberge et Neuengamme. Buchenwald est le moins désespérant, justement grâce aux communistes allemands qui y furent les premiers enfermés, et qui avaient compris que la survie ne pouvait s’organiser que collectivement. Ils avaient en particulier réussi à noyauter les postes de kapos, normalement attribués à des détenus de droit commun, des voyous aussi brutaux que les SS. Détail horrible : ce noyautage a été rendu possible grâce à l’insalubrité des baraques, dans lesquelles les SS hésitaient à entrer. De ce fait, une fois rentrés du travail, les déportés étaient traités aussi humainement qu’il était possible dans un endroit pareil.

En tant que camp politique, Buchenwald n’avait pas de chambre à gaz. On y mourait de faim, de maladie, et surtout de l’épuisement dû au travail forcé dans les carrières. Ce camp a fait 50 000 victimes, mais il y a eu aussi 10 000 survivants. Les communistes et résistants qui travaillaient dans les usines d’armement avaient rentré des armes en pièces détachées petit à petit, au risque de leur vie, jusqu’à disposer d’un certain arsenal en 1945. Lorsque les Étasuniens furent assez proches et que les SS commençaient à organiser l’évacuation, une de ces tristement célèbres marches de la mort, les détenus ont sorti leurs armes et libéré le camp. Il fallait évidemment viser le bon moment. Ils ne pouvaient gagner que contre une garnison prise de panique et pressée d’échapper aux Alliés. Un jour trop tôt et le nombre de survivants tombait à zéro. On s’en fout, pour les faurissonniens bien vus, les derniers morts avant l’insurrection sont des victimes des communistes. Ça va de soi.

A Neuengamme, près de Hambourg, un camp du même type, mais où cela n’a pas été possible, les Britanniques sont tombés sur un site tellement bien nettoyé par les SS qu’il était difficile d’imaginer que des déportés y avaient été détenus, avec trois mois d’espérance de vie, à piocher de l’argile en pyjama dans le froid pour alimenter une briqueterie. (Ceux de mes non-lecteurs qui ont un jardin argileux comprendront mieux la douleur de ces pauvres gens.)

Demandez de nos jours à ceux qui sont officiellement chargés de raconter l’histoire : ils vous expliqueront doctement que Buchenwald a été libéré par les Étasuniens, point final. Et les survivants, ils doivent peut-être leur peau à Dieu le Père ? Vu que le rôle des communistes est passé sous silence. Vous en trouverez qui vont jusqu’à se servir de la prise des postes de kapos pour insinuer lourdement qu’il y aurait eu une cogestion en toute bonne entente entre les SS et les communistes. Toujours le faurissonisme bien vu !

Reconnaissons toutefois qu’il y a des exceptions. Un roman paru en RDA en 1958 et adapté en 1963 au cinéma, Nu parmi les loups, a été tourné en remake dans l’Allemagne d’aujourd’hui. Je craignais le pire, mais j’ai eu une bonne surprise : on n’y cache pas que ce sont les communistes qui se sacrifiaient pour sauver le petit juif planqué dans une valise. Si ça vous intéresse, pour la version française du film, nos génies de la linguistique ont traduit « Nackt unter Wölfen » par « L’Enfant de Buchenwald ». Bof… Bonne surprise, mais ne nous laissons pas refiler l’exception au prix de la règle ! Pour l’histoire officielle faurissonienne, les communistes des camps étaient des supplétifs des nazis.

Je n’ai pas la mémoire des noms et parfois, j’aime autant… Alors, risque de procès ou pas, je ne sais vraiment plus comment il s’appelait, celui qui déclara un soir à « La Grande Librairie » que le PCF était antisémite et collaborationniste. Eh oui, les successeurs de ceux qui, entre 1940 et 1944, faisaient la chasse aux « judéo-bolchéviques » glosent désormais sur les « antisémito-collaborationnistes » et sont reçus pour cirage de pompes à « La Grande Librairie ».Encore le faurissonisme bien vu !

Pour l’anecdote : lorsque Garaudy fut exclu du PCF en 1970, toute la bonne presse plaignit cette pauvre victime du stalinisme. Lorsque quelques années plus tard, au nom d’un soutien mal digéré aux palestiniens, il s’aligna sur Faurisson et nia la Shoah, la même bonne presse le vendit à ses lecteurs comme communiste. Et les lecteurs ont acheté ! Les veaux, ça aime se faire engraisser. Une preuve supplémentaire que désormais, dans le monde tel qu’il est, ceux qui ont raison sont ceux qui ne se gênent pas.

Je passerai rapidement pour mémoire sur ceux que Jacques Brel traitait de « Nazis pendant les guerres et catholiques entre elles », et évidemment pas seulement des catholiques, qui, dès leur défaite en 1945 se sont mis à raconter l’histoire comme étant celle de la « conjonction des extrêmes ». Les plus putassiers à mes yeux étant Jean-Paul II et son successeur Benoît XVI, qui s’acharnaient à faire passer les nazis pour des athées, légende chantée sur l’air de « suivez mon regard, les communistes aussi, sont athées ». Pourtant, la mère de Benoît XVI avec sa famille nombreuse, avait sans doute mérité la « Mutterkreuz », le « croix des mères », cette récompense pour mère méritante, décoration typiquement nazie, synthèse de la croix de fer, de la croix gammée et de la croix chrétienne. Quand bien même elle l’aurait refusée, son érudit de fils ne pouvait pas en ignorer l’existence. (Googlisez « Mutterkreuz », vous verrez !)

Comme tous les communistes, j’ai bondi quand Faurisson a commencé à raconter ses immondes conneries. J’aurais aimé que d’autres que les communistes bondissent face au faurissonisme bien vu. Mais non ! Cela n’est jamais arrivé, et cela n’arrivera jamais.

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COMMENTAIRES  

06/09/2019 09:28 par rey

Bravo ! J’ ignore qui est Fald, mais merci au GS de l’ avoir (re)publié. Et une suggestion : remplacer les articles stupides à la gloire de Thunberg et Mélenchon (bonjour Xiao Pignouf : oui, j’ avoue, c’ est plus fort que moi) par des textes de ce type. Je suis plongé dans la lecture du dernier livre d’ Annie Lacroix-Riz ("La non-épuration en France" les puristes préciseraient , à juste titre, " la mini-mini-mini-épuration ", mais on se comprend..) et constate , une fois de plus, que le dépouillement précis des archives d’ époque montre le rôle principal des communistes dans la résistance à l’ occupant et à ses auxiliaires.

06/09/2019 13:54 par JC

Déjà l’article commence mal, vous savez (avec cette photo) qu’on n’a pas tous été biberonnés à la haine de Faurisson, petit papy volubile qu’on a redécouvert grâce à l’humoriste franco-camerounais. Cet article ne sert qu’à prêcher et conforter des convaincus, d’un côté comme de l’autre d’ailleurs. On perpétue les haines sans rien résoudre, en mode "choisis ton camp" (de luttes horizontales).

06/09/2019 17:06 par J.J.

C’est le faurissonisme qui est très bien considéré dans les salons, les médias et à l’école, qui nie le rôle des communistes dans la résistance, et celui de l’URSS dans la guerre.....
C’est vrai que ce dénigrement est arrivé après.
Durant l’occupation et juste après la guerre, l’importance de l’URSS dans la victoire finale n’était pas remise en cause.

Pendant quelques années (trop peu), sur les monuments pavoisés, au côté des drapeaux français, britanniques et étasuniens, figurait fièrement le drapeau rouge, orné de la faucille et du marteau.

Sous l’occupation, on chantait, (sur l’air de "Lili Marleen")
Devant la caserne, un soldat allemand
Montait la garde, en se dandinant.
Je lui demande : - "Pourquoi pleures tu ?"
Il me répond - "On est foutus,
On a les russes au cul !" (bis)

06/09/2019 21:19 par Xiao Pignouf

Je plussoie, mon Rey, je plussoie.

07/09/2019 00:57 par Danael

Rétablir des faits historiques qu’une majorité de Français connaissaient d’ailleurs bien mieux qu’aujourd’hui au lendemain de la 2e grande guerre n’a pas pour objectif d’instaurer une haine quelconque ( quelle idée saugrenue, JC !) mais de rétablir un droit de mémoire pour la future génération et un droit de reconnaissance pour les sacrifices de nos anciens ( surtout ceux qui ne voulaient pas nécessairement subir la guerre organisée par les intérêts capitalistes). En Russie chaque famille défile avec la photo de ses proches qui se sont sacrifiés pour défendre la patrie et ses enfants. C’est un grand acte d’amour au contraire. Merci au GS et à Fald de lutter pour préserver ce droit de mémoire.

07/09/2019 07:36 par rey

JC : votre commentaire m’ a paru intéressant en ce qu’ il pointe la seule faiblesse ( à mon avis ) de l’ article de Fald : le choix de cette photo. En effet, les "négationnistes" qui enterrent le rôle déterminant de l’ URSS dans la victoire contre le nazisme n’ ont rien à voir avec Dieudonné ni avec feu-Faurisson : ce sont des "gens très bien", qui non seulement n’ iraient pas sottement nier le judéocide mais qui, au contraire, affectent beaucoup de sympathie pour les Juifs ( et plus encore pour l’ Etat-colon d’ Israël), oubliant allègrement qu’ il y a peu (à l’ échelle de l’ histoire, 3 générations, c’ est peu), les élites dirigeantes d’ Occident soutenaient majoritairement le nazisme. Cette photo me semble donc mal choisie : est-ce à dire qu’ elle "réveille les haines" ? (de qui ? contre qui ?).

07/09/2019 10:32 par Sibeth

@JC
Il ne s’agit pas de choisir son camp mais d’exposer des faits.
Si vous pensez que l’article est un tissu de mensonges, que l’historien qui sommeille en vous sorte de sa torpeur et le démontre.

Concernant Faurisson, cela a été une grave erreur de criminaliser ses propos car ses aficionados ont pu le présenter comme un gentil martyr : "Vous voyez, on le harcèle, on l’empêche de parler car la Vérité dérange."
Alors qu’il aurait suffit de démonter ses pseudos arguments un à un.
D’aucuns avaient pourtant alerté sur la couillonnade de la loi Gayssot.

07/09/2019 19:01 par Geb.

"Cet article ne sert qu’à prêcher et conforter des convaincus, d’un côté comme de l’autre d’ailleurs. On perpétue les haines sans rien résoudre, en mode "choisis ton camp" (de luttes horizontales)."

@ JC. Désolé ami...

Mais mon camp je l’ai choisi de naissance. Faut dire que mon papa, déporté politique à Büchenwald aprés avoir été embastillé jusqu’en 43 par Pétain, lui ,n’avait pas choisi le sien. Du moins celui où le "faurissoniens" de l’époque avaient participé à l’enfermer en résidence forcée.

Ne penses pas que je veuille mette das le même panier les tortionnaires volontaires et leurs soutiens, et les "tortionnaires malgré eux" par désinformation ou connerie pure et simple.

Mais ça commence à faire beaucoup cet amalgame orwellien qui désigne les victimes comme les "bourreaux des assassins". Au Canada, Trudeau dénonçant " la "complicité" et la "responsabilité" de l’URSS dans la guerre en parallèle avec le IIIème Reich, et faisant l’amalgame "Communisme = Nazisme" avec des affirmation mensongère flagrantes qu pourraient être risibles si ça n’était pas tragique. La Pologne et l’Ukraine qui accusent l’armée rouge de les avoir "envahies" en 45. Je comprend très bien que ça n’est pas en mettant dans un ghetto ou dans un Camp de Redressement qu’on pourra faire comprendre aux décervelés du Front qu’ils ont plus d’intérêts communs avec les Héritiers du, (Vrai), Parti Communiste et les "vrais" Résistants, qu’avec les Financiers d’Hitler ou les S.A., mais je pense aussi que ça n’est pas en baissant le froc et en déguisant la réalité objective qu’on pourra reverser le processus de manière constructive et durable...

J’ai déjà moi-aussi assez communiqué sur le sujet ici et ailleurs pour ne pas aller plus loin

En ce moment il y a une recrudescence de réécriture de l’Histoire sur le sujet qui n’est pas anodine. Recrudescence qui n’est pas seulement dénoncée par les Communistes mais aussi par toute une panoplie d’autres personnes, y compris pas obligatoirement pro- communistes ou pro-soviétiques, indignées de cette torsion de la vérité concrète. Certains réagissent parce qu’ils "découvrent". D’autres par "pragmatisme" en se rendant compte qu’enterrer les cadavres ou les maquiller ça n’est pas le meilleur moyen pour éviter les épidémies. D’autres rattrapés par l’énormité du mensonge et le risque de décrédibilisation, (On ne parle pas du "Bûcher de Jeanne d’Arc), mais d’une période historique dont de nombreux témoins directs sont encore présents parmi nous), qui tentent de se dédouaner de la manoeuvre trop puante qui risque de leur retourner à la figure.

L’article de Fald fait mouche. Parce qu’à travers la satire il met les points sur les "I" et il découd toutes des fausses assertions.

Je pense qu’il est temps pour nous de reprendre l’initiative et d’aller au devant de "ceux qui ne savent pas" afin de leur mettre le nez dedans, et au devant des scélérats qui déforment la vérité en les exposant publiquement à leurs mensonges.

Et probablement aussi de "revoir" de manière progressiste la notion de "révisionnisme" qui est mise à toutes les sauces, surtout pour, (A travers Faurisson, ses suppôts, et ses délires), faire fermer leur gueule à ceux qui cherchent à connaître la vérité sur leur proche passé..

Aussi bien pour dénoncer ce que Fald nomme à juste titre le Faurissonisme, (Qui n’a pas été "inventé" par Faurisson qu a juste fourni le "logo"), qui est la falsification patente de la vraie histoire, mais aussi et surtout promouvoir un "vrai révisionnisme" qui n’est et ne doit rester que l’étude de l’Histoire en général, vraie ou fausse, pour la compléter avec les apports nouveaux de la connaissance sur les divers sujets. Sans concession ni déformation.

Aucune histoire d’aucun peuple ne peut-être gravée dans le marbre sans pouvoir être "amendée" par les apports nouveaux des connaissances. A condition que ces "apports" ne soient ni des inventions flagrantes biaisées, ni des gommages opportunistes de faits réels.

Ceux qui ne connaissent pas leur VRAIE histoire sont condamnés à la revivre.

08/09/2019 20:19 par Hamouda

Je ne sais pas ce qu’est le "faurissonisme"
Ce que je sais ,de mes lectures d’historiens et témoins des événements de cette période, c’est que les principaux détracteurs du rôle crucial de l’union soviétique dans l’élimination de la gangrène nazie sont justement cela qui agonisent Faurisson de leur vindicte.
Quels sont les "historiens " qui auraient démontré la fausseté des démonstrations de Faurisson ? Des témoins ayant séjourné dans les camps de concentration pendant plusieurs années ont affirmé devant des juges qu’il n’y avait pas de chambre à gaz. Sauf erreur de ma part Faurisson n’a jamais mis en doute le rôle primordial des soviétiques dans la défaite du nazisme soutenu par le grand capital occidental du début à la fin ( J.R. Pauwels, A La Croix Riz .. historiens dignes de ce nom)
Laissez donc en paix ce défunt et ayez le courage d’incriminer les vrais responsables de ces tueries...
PS je trouve méprisante cette attaque sournoise et lâche de Dieudonné

08/09/2019 21:55 par AF30

" mon camp je l’ai choisi de naissance. Faut dire que mon papa, déporté politique à Büchenwald après avoir été embastillé jusqu’en 43 par Pétain....."
En lisant cette phrase je pense aux mots de Victor Hugo concernant les droits d’auteur attribués aux héritiers :
" « Reconnaître une valeur quelconque à la volonté de l’héritier, c’est prendre un faux point de départ :
…L’héritier ne fait pas le livre ; il ne peut avoir les droits de l’auteur. L’héritier ne fait pas le succès ; il ne peut avoir le droit de la société. … L’auteur sait ce qu’il fait ; la société sait ce qu’elle fait ; l’héritier, non. Il est neutre et passif. ".
Je m’explique : il y a à revendiquer, pour soi, le courage admirable d’un parent, d’un ancêtre, une démarche illégitime car quelle est-elle la part de ce descendant né bien après l’événement dans l’action de ce parent ?
Je dirais même plus : cette illégitimité, dans cette hypothèse, s’étend même à l’évocation de ces faits par ce proche car il espère implicitement bénéficier d’ une gloire qui ne lui appartient pas.
La noblesse ne bénéficiait-elle de cette sorte de logique ?
Inversement combien d’enfants n’ont-ils pas souffert des actions condamnables de leurs parents ?
Pour me résumer nous sommes comptables que de nos choix et de nos faits.

08/09/2019 23:19 par Francçois de Marseille

On doit quand même à faurisson la démonstration que la liberté d’expression n’existe pas en France.
Un guignol qui serait d’ailleurs resté aux oubliettes si elle existait, cette fameuse liberté d’expression.

09/09/2019 10:02 par Fald

à Hamouda : Relisez les trois premiers paragraphe et le tout dernier. Vous verrez que je nomme "Faurissonisme bien vu" cet AUTRE négationnisme concernant la période de la guerre. Faurisson lui même n’est donc PAS le sujet de l’article.
Pour ceux qui n’aiment pas l’illustration, voyez avec LGS. Moi, je n’ai rien contre. De toute façon, ils ne peuvent pas mettre la photo d’un "faurissonnien bien vu", car ces gens sont fort... discourtois... et vous collent un procès illico.
Quant à celui qui ne connais pas Fald, c’est normal. Je suis un simple citoyen à qui LGS laisse exprimer son opinion de temps en temps. Je ne suis pas protégé par une notoriété de personnage public, et mes homonymes ne doivent pas souffrir du fait que je me fais mal voir, pas plus que les membres de ma famille. LGS a bien voulu me laisser en parler dernièrement :
https://www.legrandsoir.info/la-cretinerie-en-marche-ou-defense-et-illustration-du-pseudo.html

10/09/2019 19:02 par Chrls

Eriger une statue pour ensuite en dénoncer l’existence ...

Moi,je ne crois plus a l’alunissage d’Apollo sur la lune en 69 .Les preuves abondent mais même sans ces preuves je n’y croirais quand même pas. Car il y a une logique et cette logique je la remercie d’exister .

13/09/2019 08:17 par rhodine

bravo excellent article.
Et merde aux abrutis racistes qui n’ont rien d’autre à faire que de défendre cette ordure de Faurisson.
lire ici-même que ce sale type "guilleret" serait un défenseur de la liberté d’expression ou une victime me donne la nausée : ce rebus de l’humanité était justement le meilleur détracteur du communisme et des communistes, avant même de se lancer dans la négation d’un des pires massacres (industriels) commis en Europe.

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