Aujourd’hui l’URSS, ce n’est pas la Russie, c’est l’empire étasuno-européen.

Le "Retournement", dernier élément de langage du notre président fantoche, a bien une réalité quoique différente de celle qu’il entend, si tant est qu’il comprenne jamais ce qu’il dit.

Cela m’est apparu grâce au Russia-bashing induit par les USA et servilement repris par nos médias et politiciens libéraux libertaires. En les écoutant raconter que Poutine ramenait la Russie à l’époque de l’URSS, j’a soudain compris que c’était en fait exactement le contraire, que les choses s’étaient inversées, et que c’était nous, le bloc occidental (Etats-Unis plus Union Européenne) qui étions devenus une sorte d’URSS tandis qu’au contraire, après l’effondrement de l’URSS, la Russie était finalement devenue un état démocratique et respectueux du droit.

Soit dit en passant, une prise de conscience aussi tardive peut paraître bizarre, mais elle s’explique très bien par le fait que rien n’est plus difficile que d’analyser ce dans quoi on est plongé. Comme dit l’autre, plus on a le nez dessus, moins on le voit. D’autant plus que ces évolutions sont lentes et volontairement dissimulées et qu’on s’y habitue sans s’en rendre compte. C’est bien là-dessus que compte l’oligarchie libérale-libertaire qui détient tous les pouvoirs.

En tous cas, voilà tout ce qui chez nous, à mon sens, ressemble comme deux gouttes d’eau à ce qui se passait autrefois en URSS :

Un parti unique (le bipartisme dissimule des politiques identiques) qui monopolise le pouvoir et interdit l’accès au pouvoir des opposants.

Des dirigeants soit non élus, soit élus dans des élections "truquées" (seul les candidats d’un des grands partis a des chances pour des raisons d’exposition médiatique et de financement, et encore par 25% des électeurs), tous profondément discrédités aux yeux des populations qui n’ont plus la moindre confiance en eux car ils sont presque tous, au pire, des escrocs ou des marionnettes, et, au mieux, des homme d’appareil incompétents et incultes qui ont perdu tout contact avec la réalité.

Des dirigeants élus (parlementaires), cooptés (Commission de l’UE), nommés (hauts fonctionnaires) et choisis (CAC 40) tous issus d’une même "aristocratie" qui se repasse les plats (aujourd’hui nous sommes gouvernés par la Promotion Voltaire) et qui n’a rien à envier à celle qu’avait généré le Parti en URSS

Des dirigeants tellement impopulaires qu’il leur est impossible de rencontrer la vraie population : toutes les conférences de presse et toutes les "sorties" des gouvernants hors de leur palais bunkérisés sont autant de mises en scène avec "figurants et accessoires" montées avec la complicité des médias d’état (subventionnés).
A comparer avec les 80% de confiance dont bénéficie Poutine et sa conférence de presse mensuelle.

Une bureaucratie envahissante et tatillonne dont le dernier avatar est l’interdiction aux moins de 18 ans de monter sur un escabeau pour cueillir les fruits dans les arbres (sonnant le glas de ce petit boulot d’été qui aidait de nombreux jeunes).

La paralysie de la "gouvernance", incapable de se réformer empêtrée qu’elle est dans sa lourdeur, son incompétence, sa corruption, son immoralité (on peut compter sur les doigts de la main les dirigeants de quoi que ce soit qui se soucient encore de l’intérêt général) et ses privilèges (auxquels ils s’accrochent comme le chapeau chinois à son rocher, tentant apparemment de se gaver le plus possible avant que tout ne s’effondre).

Plus de séparation des pouvoirs, mais collusion presque totale entre les pouvoirs exécutifs, législatifs, judiciaires, médiatiques, financiers et donc criminalisation (liens avec la Mafia notamment, comme en témoigne la récente affaire Adelson, milliardaire lié à la mafia des jeux qui finance et contrôle le parti Républicain) et corruption (abus de biens publics, pantouflage, copinage, etc.) des pouvoirs, tout cela assorti d’une totale impunité.

Un empire militaire (USA + UE + OTAN) à visée hégémonique qui conquiert des territoires soit de manière pacifique (les 28 pays de l’UE par ex,) soit de manière violente quand il y a de la résistance par des déstabilisations conduisant à des guerres (Yougoslavie, Libye, Syrie, Mali, Centre Afrique, Palestine et maintenant Ukraine) ou à des renversement de régimes élus (Ukraine, Amérique latine), soit aux deux dans un total mépris du droit international.

Des médias de propagande qui mentent à tire-larigot et fabriquent des "preuves" parfois grossières pour tromper et manipuler la population. Avec de moins en moins de succès, ce qui annonce comme en URSS, l’effondrement du système.

La diabolisation des victimes passées (Serbes, Libyens, Afghans, Irakiens, etc.), présentes (Syriens, Autonomistes ukrainiens, Palestiniens, etc.) et souhaitées (Russes, etc.).

Des lois qui dictent l’histoire (loi mémorielles) avec emprisonnement à la clé pour ceux qui contestent la "version officielle".

Des lois liberticides et projets de lois pour interdire les réunions, les spectacles qui déplaisent à l’Appareil et contrôler l’Internet.

La chasse aux sorcières des dissidents même les plus pacifiques qui sont parfois obligés de fuir en Russie pour avoir dit la vérité ; ce pays est en fait devenu une terre d’accueil pour les dissidents de notre système comme autrefois nous accueillions les dissidents de l’URSS.

La haine de la religion : calomnies, diffamation et attaques en tous genres contre deux religions en particulier, la catholique et la musulmane, vues comme des foyers de résistance au projet de refondation libéral-libertaire de la société poursuivi par le régime en place.

La militarisation de la police anti-émeutes utilisée pour réprimer les manifestations dissidentes pacifiques et discréditer les manifestants par des provocation sous faux-drapeaux.

L’attaque par l’armée de ses propres populations (aux USA : http://preparationquebec.blogspot.ca/2014/04/laffaire-bundy-ranch-une-generale-pour.html et en Ukraine par ex).

Le laxisme envers les véritables criminels protégés par la corruption des "élites" et envers les vrais fauteurs de troubles.

L’instauration d’une police de la pensée (l’équivalent des commissaires politiques d’URSS) en donnant le pouvoir et les moyens à divers groupes et associations pro-système de dénoncer, discréditer, poursuive en justice et même attaquer physiquement (nervis antifas, LDJ, etc.) les dissidents.

Et contrairement, cette fois, à l’URSS où beaucoup de choses étaient complètement gratuites (santé, culture, éducation, etc.) et où il n’y avait pas de chômage, la destruction des droits sociaux et des droits des travailleurs.

J’en ai certainement oublié, mais cette énumération permet déjà de réfléchir à ce qui nous arrive et à la nécessité de hâter la fin de cet empire mortifère à la URSS dans lequel nous sommes emprisonnés pour notre plus grand malheur et celui des pays qu’il tient dans sa ligne de mire. Il ne faut pas oublier que ce sont les populations de Russie et des autres pays de l’URSS qui furent les premières victimes du communisme et de son Apparatchik, comme nous sommes aujourd’hui celles du capitalisme et de ses sbires.

COMMENTAIRES  

09/05/2014 23:14 par sido

Les vrais criminels qui ne sont jamais inquiétés sont principalement les banquiers too big to fail and too big to be punished...
L’état français essaie actuellement de faire passer en douce des lois visant à dissuader les collectivités publiques d’engager une action contre les banques qui les ont spoliées avec des emprunts toxiques :
http://blogs.mediapart.fr/edition/lagora-des-caisses-d-epargne-des-banques-populaires-et-de-natixis/article/070514/apres-30-milliards-deuros-de-cadea

A cette liste, on pourrait ajouter les centaines de CRS monopolisés chaque jour par notre oligarchie pour leur garde personnelle pendant que les cambriolages et les vols à main armé explosent.

Et un niveau de surveillance des citoyens que la Stasi n’aurait osé espérer, de l’aveux même de nos médias au service des puissants.

Et aussi l’incitation à la délation. Hier soir on disait à la TV que le n° vert mis en service pour dénoncer les jeunes qui vont rejoindre les amis djihadistes de Fabius en Syrie recevait beaucoup d’appels. Allez les amis, voilà l’occasion de vous débarrasser de vos encombrants voisins !

10/05/2014 08:21 par Ioio

C’est bizarre cette rhétorique dans le grand soir : On se veut révolutionnaire, on défend Cuba et on veut la fin de l’URSS. C’est le genre de discours biblique ou antebiblique, avec une profusion de mots on veut détourner de l’essentiel : la bourgeoisie a peur car elle est maintenant assurée que le but de Poutine et de redresser l’union soviétique après avoir redresser la Russie. Le Kgb était et est bien encore le bouclier du parti. Tout s’explique à postériori, le koursk, le 11 septembre, l’utilisation du terrorisme par l’impérialisme pour intimider et s’approcher des ennemis. C’est à notre tour maintenant de redresser le parti et de le nettoyer car il va se trouver beaucoup d’idiots trotskystes, anarchistes, pseudo révolutionnaires de tous poils qui vont nous expliquer que tout ça c’est la lutte entre impérialistes comme les trotskystes le faisaient en parlant de la bataille de stalingrad.

10/05/2014 09:42 par Kaama

Entièrement d’accord avec Dominique Muselet.
Actuellement vu la conduite de l’Occident, il ne fait aucun doute dans mon esprit que le droit international est incarné par la Russie et la Chine.
N’eut été la pondération de Poutine, je pense que le monde aurait déjà frôlé la troisième guerre.
S’il y a un oubli, ce serait la surveillance scandaleuse de la population que Snowden nous a fait connaître et qui existait en URSS.

10/05/2014 13:44 par chb

Il manque à cet article une mention de la transposition de la répression soviétique exemplaire : le goulag. En Otanie, c’est le camp de Guantanamo et quelques autres en sous-traitance. Le sacrifice de quelques individus pour sauver l’ensemble prend chez nous un aspect très liberticide !
Ceci dit, je ne pense pas que le régime soviétique ait été aussi impopulaire en Russie que l’actuel système "démocratique" occidental ici, ni qu’il ait atteint le degré de turpitude généralisée dont font preuve le dit Système capitaliste hégémonique et ses relais, élus ou médias.
Et l’URSS quand même soutenu voire guidé une bonne partie de la gauche, au moins jusqu’au "bilan globalement positif" de Georges, ce qui a longtemps obligé à un certain équilibre de nos diplomaties et systèmes sociaux avant la chute du mur.

10/05/2014 16:26 par Esteban

Les amalgames et les raccourcis de la Dominique Muselet sont d’une grossièreté affligeante, le bouquet étant dans sa conclusion. Cette nouvelle couche de propagande capitaliste d’anticommunisme, usée jusqu’à l’os, pour démontrer que, avant, NOUS étions l’exemple absolu de démocratie exportable et les soviétiques, qui tentaient une société nouvelle (et sortir enfin du tsarisme) contre plus de 12 pays les plus puissants (dont la France) qui l’étranglaient, étaient l’horreur que nous somme devenus, mériterait de la part de son autrice (?) qu’elle s’informe un peu également au près des historiens contemporains qui ont analysé les archives soviétiques ouvertes en 90.

10/05/2014 19:04 par babelouest

loio=troll ?

Intervention de plus sans aucune logique.....

Oui, le N.O.M. ressemble, en pire, à l’URSS de la pire époque. Brrrrr.....

10/05/2014 19:38 par Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais

Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais n° 100/03/05/14
comibase@gmail.com - http://joukov.eklablog.com/

POUR LE 100ème : LE CAMP DE LA PAIX, C’EST CELUI DE L’ARMÉE ROUGE ET PAS CELUI DE L’OTAN !

Pendant que Washington et Berlin appellent Moscou pour désamorcer la bombe qu’ils ont eux-mêmes posée, l’Otan s’agite pour tenter d’intimider l’Armée Rouge, la France envoie ses avions Rafales invendables en Pologne pour tenter de paralyser les MIG, le FMI accorde des dizaines de milliards aux néonazis putschistes de la place Maïdan.

« Le méchant Poutine, héritier de Staline » soutien les « pro-russes » pour défier de « gentils occidentaux, héritiers d’Eisenhower et Adenauer » qui ne veulent que le bonheur de l’Ukraine, voilà le message subliminal distillé par les média occidentaux qui marquent leur préférence.

Pourtant, c’est bien en soutenant une milice qui est ouvertement ultralibéral, xénophobe, raciste et antisémite, que les pyromanes occidentaux ont allumé un feu qu’ils n’arrivent plus à éteindre et qui est devenu un incendie à l’origine d’une grave crise internationale pouvant amener à un conflit mondial.

Mais en fait, nous qui sommes communistes, nous qui sommes des ouvriers et des travailleurs, nous n’avons pas choisir puisque nous soutenons le camp de la PAIX, donc nous soutenons clairement et ouvertement le camp des « pro-russes » qui incarne la Résistance pour la liberté et l’indépendance, face au « camp des Maïdan » d’où est apparu une junte qui a livré le pays à l’impérialisme occidental et mettre l’Ukraine sous le joug des mafias, le tout avec la complicité de faucons intellectuels en mal de Prix Nobel.

Ce sont les mêmes qui dès le début du plan nazi Barbarossa d’envahissement de l’URSS, s’étaient rangés dans le camp des allemands en intégrant les régiments, puis dans des régiments de SS ukrainiens, dont la terrible 14ème Waffen-Grenadier-Division der SS Galizien (Division SS Galicie) qui combattra jusqu’au dernier jour dans les ruines de Berlin.

Notre choix est limpide depuis le début, nous sommes du côté de Poutine et de l’Armée Rouge qui dressent un rempart face à Obama et à l’Otan, car nous soutenons la résistance populaire consciente du danger que représente le retour d’une idéologie dont la base est le nazisme, 70 ans après son expulsion d’Ukraine par les seules forces soviétiques sous les ordres de Joukov.

En 1944 ou en 2014, une barricade n’a toujours que deux côtés, jamais trois.

Aujourd’hui la presse cherche à confondre la mafia russe avec Poutine qui serait le Président le plus riche, oubliant de rappeler au passage que la société de Donald Rumsfeld, l’ancien secrétaire d’Etat étasunien à la défense (donc à la guerre), Halliburton, a engrangé 40 milliards de dollars de bénéfice net grâce à la guerre en Irak. De son côté, la Suisse, le paradis fiscal par excellence, se saisit de l’opportunité pour se refaire une virginité, et elle s’en prend à des riches russes pour leur proximité à Poutine, en gelant les comptes qu’elle a accepté d’héberger sans se poser trop de questions sur la provenance des fonds…mais la presse oublie de rappeler que 35 milles milliards de dollars sont entassés dans les paradis fiscaux, dont la Suisse, et qu’il n’y a pas que des comptes issus de riches russes.

Les impérialistes occidentaux sont parvenus à semer le chaos dans un but géostratégique et à diviser le peuple pour s’accaparer du pays. Mais ils n’ont pas mesuré la résistance d’une partie de ce peuple qui refuse que la souveraineté du pays soit bafouée par des bandits d’extrême-droite adorateurs d’Hitler et que leurs droits soient spoliés par des ultralibéraux liés aux doctrines de Thatcher et de Reagan.

Même si l’URSS est tombée en 1992, cela démontre que l’histoire même malmenée et révisée, et que certains voudraient et pensaient oubliée, ne s’éteint jamais des mémoires et ressurgit toujours dans les grands moments, notamment quand les pays, cibles géostratégiques et géopolitiques, sont plongés volontairement, de l’intérieur et de l’extérieur, dans le chaos, car les peuples savent toujours, même parfois sans en être conscients, quel est le bon côté de la barricade quand ils sont attaqués… une des leçons optimistes de la situation ukrainienne.

10/05/2014 22:28 par DM

Je n’ai pas voulu, en écrivant ce texte, comparer notre situation actuelle dans le bloc occidental à la vraie situation de la population de l’URSS, mais seulement à ce que l’URSS évoque dans l’esprit de ceux qui disent en boucle que "Poutine ramène la Russie à l’époque de l’URSS."

Je voulais juste montrer que, même si l’on a une image très négative de l’URSS, notre situation à nous est encore pire. Ce qui rend le discours dominant encore plus rocambolesque.

Je ne connais d’ailleurs pas bien l’URSS. Tout ce que je peux dire c’est que j’ai rencontré beaucoup de Russes en Israël qui y avaient émigré pour des raisons économiques et qui regrettaient amèrement l’URSS où tout le monde pouvait faire de très hautes études, apprendre la musique, se soigner, avoir un travail et une retraite, bref vivre dignement, et beaucoup d’entre eux (qui pourtant vivaient en Israël dans le dénuement) méprisaient profondément les Israéliens qu’ils considéraient comme incultes, sans finesse ni grandeur d’âme.

11/05/2014 08:22 par Domi

On a reproché aussi à l’URSS ses faux procès de dissidents comme le procès des médecins en blouse blanche et aujourd’hui le bloc occidental (via ses services secrets) fabrique de toutes pièces des « terroristes » intérieurs (je ne parle pas de la fabrique de terroristes en Afghanistan et ailleurs) soit en piégeant des jeunes musulmans qui ont le profil (barbe + mosquée) pour qu’ils se compromettent et pouvoir les arrêter en faisant une opération de communication, soit en accusant sans preuves et persécutant des groupes d’anarchistes (sabotage de la SNCF par le groupe de Julien Coupat) ou des dissidents isolés.

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