Algérie : L’élection présidentielle d’avril 2014 : l’improbable alternance.

C’est désormais officiel : l’élection présidentielle aura bien lieu en avril 2014. Encore une fois, pour préserver la façade démocratique, le régime algérien fixe officiellement la date du scrutin présidentiel pour le 17 avril 2014.

En effet, c’est bien en vertu de l’article 133 de la constitution que le chef de l’État convoque le corps électoral. Mais, une fois qu’on s’est servi de la constitution pour une mission précise, celle-ci est hélas vite remisée aussitôt au placard. De toute évidence, bien que personne ne croie à la probité des dirigeants (de leur côté, ceux-ci n’ont aucun respect pour les citoyens), le pouvoir algérien doit vendre, notamment à l’opinion internationale, une image présentable. Mais, pour les observateurs de la scène politique nationale, il ne subsiste aucun doute sur l’issue de la joute électorale. En fait, mis à part le référendum pour l’autodétermination du 1er juillet 1962, les élections sont utilisées pour renforcer le régime.

Tout compte fait, à l’instar du verrouillage de la vie politique, le système algérien – bien qu’il soit ébranlé par les luttes internes – ne lâchera jamais du lest. Ainsi, en s’octroyant tous les supports médiatiques, seule la voix des chefs est audible. Du coup, ces derniers temps, on nous ressasse à longueur de journées que, pour s’en sortir, l’Algérie a besoin d’un homme malade à sa tête. Inutile de parler de la presse privée dont la principale mission est de casser les partis d’oppositions. Sinon, comment expliquer que l’on parle du FFS uniquement pour le discréditer ou pour donner une tribune à ses dissidents ? En effet, bien que la dernière action du FFS soit tardive (à trois mois du scrutin, le temps de réflexion est passé), n’est-il pas plus intéressant de parler de la journée sur les transitions démocratiques, organisée par les instances du parti, que de parler de la déception de quelques militants de la fédération de Bejaia ? En tout état de cause, pour ne pas m’attarder sur la fiabilité de ces médias, les Algériens savent, depuis des lustres, que cette presse a choisi son camp depuis les années 1990.

Hélas, dans un pays où l’on prend des vessies pour des lanternes, il n’est pas impossible d’assister aux scénarios les plus farfelus. Alors que dans les pays qui se respectent, chaque parti politique présente, au moins six mois avant le rendez-vous électoral, son programme, en Algérie, on met en exergue les hommes. En plus, malgré un bilan négatif, et ce, en tenant compte des moyens dont dispose le pays, le régime et ses partis satellitaires estiment que Bouteflika est l’homme de la situation. Mais, de quel rôle capital s’agit-il en réalité ? Il s’agit surement de la pérennité du système. Et tant pis si l’Algérie n’avance pas. L’essentiel est que le groupe dirigeant le pays se gave de la rente pétrolière.

Récemment encore, et en dépit de son appellation de « grande muette », dans un éditorial de la revue de l’armée El Djeich, on met en garde ceux « qui se jouent de la stabilité du pays. » Quels sont ces fauteurs de trouble ? Est-ce ceux qui estiment que le pays va à vau-l’eau ? Est-ce ceux qui ne soutiennent pas le candidat adoubé par le régime ? Mais puisqu’il n’y a pas eu d’alternance au pouvoir depuis l’indépendance, qu’avez-vous fait pour que la stabilité du pays soit effective ? Enfin, que vaut l’appel au patriotisme quand on sait que la richesse du pays profite à une seule catégorie ? Pour se rendre compte de la disparité des rythmes de vie, il suffit de jeter un coup d’œil à l’Algérie profonde.

Quoi qu’il en soit, ces questions ne peuvent pas avoir de réponse dans la mesure où on continue de décréter ce qui est bon pour l’Algérie. Par conséquent, dans quelques semaines, on va assister au bal des courtisans. En contrepartie de son entretien, la clientèle du régime va louer l’œuvre de fakhamatouhou. Or, si les décideurs veulent vraiment connaitre leur poids dans la société, pourquoi ne feront-ils pas appel à leurs supporters sans distribuer des sommes faramineuses ? Dans ce cas, ils verront que leurs soutiens se rétréciront comme une peau de chagrin. Mais, bon ! Ce scénario est peu probable, car il n’arrange ni les décideurs ni la clientèle vorace.

Pour conclure, il va de soi que le régime fera tout pour qu’il n’y ait pas d’alternance. Malgré son état de santé chancelant, les décideurs vont tout faire pour que le chef de l’État se représente pour un quatrième mandat. Les équilibres entre les différents clans sont tellement établis qu’il ne faudrait pas changer quoi que ce soit. Ainsi, bien qu’ils parlent de la stabilité du pays, à vrai dire, la stabilité dont il s’agit est celle du régime. Et cette dernière arrange beaucoup de monde, à commencer par les corrupteurs gravitant autour du régime. Ils ne vont pas quand même abandonner les rênes, alors que les milliards de dollars pleuvent sur l’Algérie. Mais, qui est responsable de cette situation ? Sans qu’il soit à l’origine de la crise, la désaffection et la démission du peuple algérien ont permis et vont permettre la pérennité de ce système.

Ait Benali Boubekeur

 http://ait-benali.over-blog.com/

COMMENTAIRES  

29/01/2014 04:35 par Mourad Bouamoucha

Même s’il s’agit d’une opinion personnelle qui n’engage que son auteur néanmoins cela s’inscrit dans la ligne droite de ce que nous chantent certaines occidentaux donneurs de leçons en matière de démocratie. Comme toujours, les propagateurs de l’idée que l’Algérie n’avance pas lui font toujours le procès d’intention : rien ne s’arrangera quoiqu’il arrive. Et pour tromper les esprits on utilise systématiquement les termes négatifs comme le régime, les clans, le pouvoir et ainsi de suite.

Par ailleurs, les sous-fifes de la propagande occidentales empruntent les mêmes termes et tout porte à croire qu’il sont bien formés pour faire le boulot à leur place car cela les rend plus crédibles de cracher dans leurs soupes.

Comme il est apparu dans votre édition d’aujourd’hui : l’information est un déchet qui mérite d’être trié.

Mais je dois enfin dire que l’Algérie a son cheminement personnelle qu’elle doit accomplir et qu’elle est capable, avec ses enfants qui militent sur le terrain, de composer avec ses forces, erreurs et contradictions pour poursuivre sans projet de société qui lui convient sans intervention quelconque et encore moins de ceux qui prétendent connaître mieux son destin en aboyant à partir des salons occidentales.

29/01/2014 11:21 par your dream

vous rêver a chaque matin de voir l algerie sombrera dans la violence , vous rêver de voir une autre syrie en algerie , vous rêver trop les vous les français , en temps que vous continuerais a rêver rien ne ce passera comme vous laviez rêver en , vous êtes loin , trop trop loin de métamorphoser vos rêves sur c que va c passer en algerie , pauvres rêveurs

29/01/2014 11:54 par mandrin

@29/01/2014 à 04:35, par Mourad Bouamoucha

commentaire pertinent...après il y a une chose qui m’intrigue pourquoi Bouteflika vient il se faire soigner en France chez l’ancien colon qui est toujours a l’affut a fomenter des coup tordu en tout genre pour nuire a L’Algérie...?

je pense a la tentative d’ingérence pour la prise d’otage d’in amenas, les plaisanteries plus que douteuse de notre président foireux "FF" etc...

29/01/2014 14:27 par Emilio

Peut etre parce que l Algerie n est pas Cuba ...
Mandrin , je t ai repondu sur ta question ogm et Amerique latine sur le fil ecocide , plus dans le sujet

29/01/2014 15:18 par Eyrin

Pour avoir de la famille dans ce beau pays tout ce que j’espère c’est que l’Algérie ne sera pas déstabilisée par des éléments à la solde d’intérêts étrangers qui pourraient instrumentaliser l’envie de changement/révolution d’une partie non négligeable de la population.

Malheureusement il vaut mieux le régime au pouvoir que la barbarie qui a eu lieu dans d’autres pays arabes, dont le peuple est la première victime et le régime un des bénéficiaires.

La situation est compliquée comme dans tout les pays du monde y compris les démocraties car les élites autoproclamées sont totalement déconnectées de la réalité de la majorité des citoyens...
Avec en plus des ressources qui sont convoitées par toutes les multinationales coloniales qui sont prêtes à jeter des pays entiers dans la guerre pour pouvoir se les approprier au détriment des peuples à qui elles appartiennent.

29/01/2014 18:06 par Anonyme

"l’alternance"... (à l’américaine ?)
"un homme malade à sa tête"... (il y en eut bien d’autres... Hugo Chavez en a fait partie...)
"transitions démocratiques"... (comme en Libye, par exemple ?)
"’avance"... ( = technique et commerciale ? Il n’est pas question, bande d’abrutis - et encore, pas assez -, d’Instruction et de Santé POUR TOUS ! )
"régime"... (= dictature corrompue ? Comme tous les gouvernements que n’aiment pas les USA - aidés de leurs toutous bien dressés ?)
"crise"... (il s’agirait de celle créée par les partisans du NWO en vue de l’appropriation des richesses naturelles de l’Algérie - et de toute l’Afrique ? Du développement d’un esclavagisme plus "moderne", après une courte parenthèse ?)

Que penseraient les lecteurs d’un article sur les Résistants au nazisme si l’article avait utilisé le vocabulaire de l’occupant et avait qualifié les Résistants de "terroristes" ?

Bouteflika n’est pas un saint ? Il va se faire soigner en France ? Les mystères de l’Algérie sont impénétrables... Surtout pour un Français. Mais peut-être vaut-il mieux avoir "un homme malade à sa tête" plutôt qu’une place principale remplie de "rebelles" (pacifiques en apparence, mais relayés par des mercenaires sur-financés dès que les "rebelles" ont fait chanceler l’homme qui était "à la tête" du gouvernement) et que le pays n’ait plus de tête du tout.

Les soi-disant "rebelles" exigent, comme d’habitude, une "transition démocratique" avec un "gouvernement de transition"... Beaucoup ne savent pas que si transition il y a... c’est vers le chaos attendu, les pieds sur les starting blott, par les voraces multinationales .

30/01/2014 11:00 par Redha

certains auteurs , au lieu de critiquer l’algerie devrait continuer à nahass dans leur lit. Alors que tous les pays arabes sont bombardé de problème, vous voulez qu’on change un système qui a perduré depuis l’éléction de Bouteflika. Au lieu de critiquer l’Algérie estimez vous heureux de vivre en Algérie, dans un pays stable , riche avec un système politique qui vise la pérénité. Ce que les pays arabes vivent aujourd’hui nous l’avons vécu en 1988 jusqu’a 1999 . Donc maintenant arretez de raconter n’importe quoi , taisez vous et estimez vous d’etre dans ce magnifique pays qui est l’Algérie. Tahia Djazair.

14/04/2014 21:25 par bougrine nadia

A ceux qui se disent satisfaits du reigne du president actuel les algeriens disent NON ! sauf ceux qui on eu leur part du gateau ou meme les miettes.

A ceux qui pensent que le pouvoir est libre de gerer l Algerie librement , nous savons que non. Les occidentaux veillent a ce qu on preserve leurs interets et la nous sommes preque de tres bons eleves.

A ceux qui veulent le pouvoir a tout prix, fraude ou pas, abus de pouvoir ou pas, nous disons NON a la rue, NON au printemps arabe fabriqué de toutes pieces.

Algeriens pensez a l Algerie, a nos enfants hata ifarraj rabbi. peut etre aurez vous un logement , peut vous ne chercherez plus dans les poubelles pour manger ou vous habiller, peut etre vos aurez la possibilité de vous soigner TOUS et pas seulement ceux affilies a la securite sociale. INCHALLAH

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