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A La Réunion, l’essor du transport public entravé par Transdev et ses émissaires

Martin MASSON

Sous la houlette de son président de région Didier Robert, La Réunion poursuit depuis une dizaine d’années une politique de développement de son réseau routier, au détriment de celui des transports publics. Un non-sens économique et écologique qu’entendait en partie corriger la création du Système de Transport Intelligent pour la Réunion (STIR). Las, si un appel d’offres a bien été effectué, et si une entreprise a été désignée, en 2017, pour débuter les travaux (IXXI - Parkeon, une filiale de la RATP), le projet est depuis victime d’un intense lobby porté par le tout puissant Transdev, opérateur monopolistique sur l’île.

La Réunion en quête de transports publics performants

En déficit de transports publics, La Réunion prévoyait de combler ce manque via la création d’un ambitieux tram-train. Défendu par l’ancien numéro 1 de la gauche réunionnaise Paul Vergès, président de région de 1998 à 2010, ce projet n’a pourtant jamais dépassé le stade de... projet : sitôt arrivé aux manettes, Didier Robert l’enterre. L’homme politique de droite lui préfère la création d’une « nouvelle route du littoral », chantier pharaonique de route à deux fois trois voies dont la moitié des 12,5 kilomètres sera construite sur pilotis et qui devrait, à terme, se chiffrer à près de 3 milliards d’euros (contre 2 milliards prévus initialement).

Qualifié d’« immense gâchis environnemental » par le président de France Nature Environnement, extrêmement coûteux, le projet est par ailleurs confronté à un certain nombre de difficultés techniques qui ne cessent d’en différer l’inauguration. Autant de gages d’impopularité qui invitent Didier Robert à réinvestir le terrain, délaissé, des transports publics, pour faire montre de sa volonté de proposer des alternatives au « tout bagnole ». Via deux projets phares.

En août 2018, la région vote ainsi la création d’un nouveau tramway baptisé Ecorail, dont le premier tronçon reliera sur 9,1 km les villes de Sainte-Marie et Saint-Denis. L’inauguration de ce trajet, bien moins ambitieux que le tram-train de plus de 40 km initialement prévu, devrait avoir lieu entre 2022 et 2024. Surtout, en 2015, le Syndicat Mixte des Transports de La Réunion (SMTR), piloté par Alix Galbois, se prononce en faveur de la création d’un Système de Transport Intelligent pour la Réunion (STIR), incluant une solution de billettique unifiée, un système d’aide à l’exploitation des réseaux et à l’information des voyageurs et un système d’informations multimodales. 4 ans plus tard, si le chantier a, entretemps, été attribué à IXXI - Parkeon, filiale de la RATP, par une commission d’appel d’offres, le SMTR freine des quatre fers et le STIR peine à voir le jour.

Transdev, « l’origine du mal » ?

Pour expliquer ces difficultés, il n’est pas inutile de s’intéresser à la structuration actuelle des transports publics sur l’île. Composé de six entités dépendant d’autant de communautés intercommunales (la Cinor, le TCO, la Civis, la Cirest, la Région, la Casud), le réseau d’autobus est historiquement infiltré par Transdev, implanté à La Réunion depuis 1984 et détenant « le monopole de la gestion billettique de presque tous les réseaux des cars réunionnais », selon le Journal de l’Ile de la Réunion (JIR). Transdev ? L’un des leaders mondiaux de la mobilité, filiale de la Caisse des dépôts et consignations (66 %) et de l’Allemand Rethmann (34 %), employant quelque 82 mille personnes dans le monde.

Non content d’avoir fait main basse sur la billettique de l’île, Transdev serait, toujours selon le JIR, actionnaire minoritaire de presque toutes les sociétés d’économie mixte (SEM) de transport de La Réunion. Une omniprésence qui rapporte : le JIR croit savoir que le seul réseau de bus Sodiparc, géré par la Sinor, génère un chiffre d’affaires de 600 000 euros par an.

L’hégémonie réunionnaise de Transdev ne doit rien au hasard : grand manitou du transport local, Bernard Stumpf est celui à qui l’on doit la mise en place des SEM transport sur l’île. L’homme est par ailleurs un ancien de... Transdev, ex-administrateur de Sodiparc. Solidement implantée, Transdev n’a, on s’en doute, pas bien accueilli la nouvelle de l’arrivée, via le STIR, de IXXI – Parkeon sur ses terres, et activerait tous ses relais locaux pour faire capoter le projet. La société franco-allemande serait ainsi, pour le JIR, à « l’origine du mal » qui ronge les transports publics réunionnais depuis des décennies.

Les émissaires zélés de Transdev

Pour s’assurer la fidélité de ses agents d’influence, qu’ils soient élus, cadres dirigeants des SEM ou membres de la SMTR, Transdev n’hésiterait pas à multiplier les largesses. Conseillère municipale de la Possession, Françoise Lambert aurait ainsi profité de voyages internationaux tous frais payés (dont un Porto-Dublin) organisés par Trans-cité, fondation du groupe Transdev-Réunion. Transdev aurait par ailleurs embauché l’une des filles d’Albert Perianayagom, président de la Semittel, réseau de bus appartenant à la Casud – son autre fille étant, comme de juste, DRH chez Semittel.

Au nombre des soutiens indéfectibles de Transdev se trouve aussi Fabienne Couapel-Sauret, conseillère régionale en charge des Transports et numéro 2 de la SMTR. Excusez du peu. Défavorable, comme elle le répète à l’envi, « à la situation monopolistique de Transdev Services Réunion dans le secteur des transports et déplacements à La Réunion », l’ex-avocate n’en mène pas moins une croisade contre le projet STIR, qui permettrait de facto de briser ce monopole, et apporterait une certaine transparence dans la gestion des trafics et des recettes liées aux transports.

Comment Fabienne Couapel-Sauret justifie-t-elle cette opposition au STIR et, partant, à Alix Galbois, plaçant ce dernier et la SMTR dans une posture délicate ? Dans un droit de réponse adressé au JIR, l’élue affirme tenir à disposition des journalistes les courriers ayant « conduit à l’unanimité les élus du SMTR à déclarer sans suite les marchés attribués à IXXI, contre l’avis de l’actuel président du SMTR et ce pour éviter la mise en œuvre d’un système de billettique dont la technologie et le coût ne correspondent plus aux besoins de La Réunion ». Autant d’élus qui, selon le JIR, « ne cessent d’emmerder (Alix Galbois) parce qu’ils veulent lui piquer la place ». Une accusation à laquelle Madame Couapel-Sauret ne se donne, curieusement, pas la peine de répondre.

Le coût du projet, donc, justifierait selon elle le rétropédalage des membres du SMTR sur le dossier STIR. Etonnant, sachant que le développement du STIR doit en partie être pris en charge par le Fonds d’étude et d’Aide au Secteur Privé (FASEP), instrument de don de l’aide-projet des ministères économiques et financiers. Surtout, un audit remis au SMTR durant l’appel d’offres montre que le STIR est, des projets présentés, le moins coûteux.

Dans son entreprise de démolissage du STIR, du SMRT et d’Alix Galbois, Fabienne Couapel-Sauret peut compter sur des alliés de poids. Ainsi de Patrick Labia, qui s’est fendu d’un commentaire sous l’article au vitriol du JRI. Regrettant un « article à charge », il doute qu’un « système billettique unique relevant de l’évanescent SMRT et géré par une filiale de la RATP [change] la donne du transport public à la Réunion ». Pourquoi doute-t-il de la capacité de IXXI – Parkeon, responsable de la billettique de Paris, soit l’un des plus gros réseaux du monde, à relever ce défi ? On n’en saura pas plus.

Patrick Labia, dans la suite de son commentaire, se félicite du « dispositif actuel », qu’il juge « plutôt de bonne qualité si on le compare à ce qui existe par ailleurs dans les DOM. » Comment expliquer que ses vues sur le secteur du transport réunionnais s’alignent en tout point avec les intérêts de Transdev ? On s’en fera une idée en apprenant que Patrick Labia, ancien haut fonctionnaire du ministère des Transports, est un « ami » de Transdev et intime de Bernard Stumpf, et qu’il a par ailleurs conseillé Fabienne Couapel-Sauret sur ce dossier. Patrick Labia est enfin l’auteur d’un avis technique, à l’usage des services de l’Etat (Préfet), sur l’opportunité du projet STIR. Avis qui, on l’aura compris, dézingue le STIR dans les grandes largeurs.

Les Réunionnais pris en otage

« L’île intense » a été le théâtre de manifestations de gilets jaunes particulièrement soutenues. Une crise née des difficultés quotidiennes graves rencontrées par les Réunionnais, difficultés en partie dues à l’absence de systèmes de transports collectifs performants, contraignant les habitants à faire un usage immodéré de leurs voitures, avec les coûts que cela suppose. En paralysant le projet STIR, Transdev et ses émissaires, en plus de renvoyer du monde politique local l’image d’un panier de crabes où tous les coups sont permis, font perdurer cet état de fait.

Les premières victimes de ces manœuvres sont, encore une fois, les Réunionnais.

COMMENTAIRES  

14/05/2019 00:48 par Georges SPORRI

Ce type d’article montre tristement que le mouvement des gilets jaunes est entrain de s’essouffler. Ce pont (NRL) est indispensable et ne pourrait être remplacé que par un tunnel autoroutier encore plus cher et fragile (séismes fréquents). Ceux qui proposent le ferroutage comme alternative devraient aussi proposer des wagons de 21 m de large X 30 m de long pour pouvoir y foutre 10 camions TIR ou 45 bagnoles !
Comme tous les territoires, la Réunion souffre des 100 milliards de fraude fiscale annuelle, de la paupérisation de l’état aménageur par la fiscalité réformée de Macron et de ses prédécesseurs, et d’un certain écologisme millénariste qui pose les problèmes à l’envers, comme l’avait montré la ridicule manifestation des "Larzac" contre le viaduc de Millau. On constate d’ailleurs que nos saints sauveurs de planète ont carrément bâché leur revendication de transports en commun gratuits, ce qui me parait édifiant.

18/05/2019 11:05 par François de Marseille

@ G. Sporri : t’as juste oublié de dire que ce que tu avances, c’est juste ton sentiment, étayé par... pas grand chose en fait. Mais libre à toi de muscler un peu ton argumentaire.
Quand cette route sera construite et sans doute saturée très vite, on fait quoi ?
La réunion c’est l’exemple typique d’endroit ou si on pense les problèmes (transport) avec les vieilles solutions (route en plus), on arrive vite à un blocage. Et cette route offshore, ça va donner quoi un embouteillage du vendredi soir quand la météo sera un peu énervée ?
C’est même plus de l’ecologie, c’est de la simple logique. Une route c’est ce qu’il y a de moins efficace en terme flux de transport, passager ou fret. Les argumentaires idéologiques et gesticulations diverses n’y changent rien.

19/05/2019 01:04 par Georges SPORRI

@François de M / Ce segment de la NRL remplace une route qui subit régulièrement des éboulements d’un côté et des submersions de l’autre côté, sur 15 km. Le méchant pont et ce segment de la NRL supprimeront les 2 problèmes, sauf vagues scélérates de plus que 30 mètres ! Organiser une alternative "ferroutage" sur ces 15 km = foutaise, non ? Cela étant dit je suis bien sûr partisan de plusieurs solutions, dont le train, les téléphériques, les drones gigantesques au thorium, les bateaux omnibus ...etc. C’est la manière de poser le problème en terme de choix qui me choque. La NRL est une excellente idée, les transports en commun meilleurs aussi (à condition qu’ils soient gratuits ou à 20 centimes). Et pour le financement, qui est le vrai problème, faire payer les riches !

19/05/2019 11:35 par Dominique

Georges, je ne crois pas que tu sois très représentatif ni des réunionnais, ni des gilets jaunes, ni des écolos, toi qui habites en France, travailles en Suisse et pendule 5 jours par semaine avec ta voiture, un monstre d’une tonne qui transporte 100 kilos, pour aller de l’un à l’autre. Tu penses qu’une autoroute fluidifie le trafic alors qu’elle ne fait que l’augmenter et donc créer plus de bouchons. J’aime ma région où tu viens gagner ta vie bien mieux que les Gilets Jaunes que tu dénigres, et je peux t’assurer que l’air y est bien plus respirable le weekend quand tous les pendulaires suisses et français (environ la moitié des pendulaires de la région qui habitent en France et travaillent en Suisse sont des suisses) restent dans leurs jardins ou vont polluer montagnes et campagnes. A cela il faut encore ajouter tous les pendulaires qui pendulent à l’intérieur de la Suisse. Il y a aussi celles et ceux qui prennent le train et qui se plaignent tous que depuis que les CFF se sont fait construire un nouveau tunnel sous les Alpes, le prix de leurs abonnement de train ne cesse d’augmenter. Voilà pour les tunnels, on connaît en Suisse et il n’y a rien de mieux pour augmenter la facture et enrichir les grosses entreprises privées de travaux dits publics.

Dans les pendulaires qui utilisent la voiture, je connais même des couples qui tout en habitant au même endroit, travaillant à 500 mètres l’un de l’autre et en ayant à peu près le même horaire de travail utilisent deux poubelles (c’est comme cela que les gens normaux appellent les voitures) pour cela. Donc ton mode de vie civilisé, tu vois où tu peux te le mettre ! Je peux le dire autrement : Ce n’est pas le chevreuil qui coupe la route mais la route qui coupe la forêt et y amène toutes les nuisances de la civilisation. La grande différence entre toi et moi est que je peux regarder mes enfants dans les yeux sans avoir à rougir, ceci car ce n’est pas à cause de gens comme moi qu’ils ont reçu un monde qui est pire que celui que j’ai reçu de mes parents et que ce n’est pas à cause de gens comme moi qu’il ne cesse d’empirer grâce entre autre à ces incessantes nouvelles technologies que tu ne cesses de vanter et qui toutes, depuis le début de la catastrophe industrielle, n’ont eu de cesse de rajouter de nouvelles couches de consommation, de domination, d’exploitation et de destruction de l’homme et du vivant à celles existantes. Car ce qui différencie les technologies n’est pas le fait de savoir si leur richissimes promoteurs les ont hypocritement labellisées vertes ou renouvelables, mais le fait de savoir qui les contrôle, le fait de savoir si l’utilisateur peut les déployer lui-même à l’aide de matériaux disponibles dans son environnement local et facilement recyclables, où s’il a besoin d’une filière industrielle globalisée qui nique la planète (pléonasme).

Ainsi par exemple le photovoltaique (comme tes turbines sous-marine) ne sera jamais durable car il a besoin d’enfants esclaves au fond des mines (diable, la civilisation industrielle exploite aussi les hommes ! leçon 1 de l’écologie, leçon que la gauche productiviste s’est toujours refusée à comprendre !), de voies de transports, de pétrole, d’usines, de bateaux qui polluent comme des centaines de milliers de poubelles, etc, etc. pour pouvoir être déployé. De plus il ne supprimera aucune autre source d’énergie car il sert lui aussi à faire tourner les gadgets à l’obsolescence programmée que ton mode de vie industriel à croissance exponentielle nous fournis là aussi et depuis le début de la catastrophe industrielle à grands coups de nouvelles technologies.

Quand à ta prose macronienne sur les Gilets Jaunes (ce mouvement serait en train de s’essouffler), un d’entre eux te réponds bien mieux que je ne saurais le faire dans cette vidéo : http://www.mai68.org/spip2/spip.php?article3716 Je te laisse, c’est dimanche et je vais profiter de ma ville débarrassée de ses pendulaires.

"À Pâques toutes les cloches vont à Rome." Ma mère

20/05/2019 01:11 par Georges SPORRI

@Dominique / ??????? / ?????? Tu ne devrais pas raconter ma vie sur ce site qui n’est pas un réseau convivial de confidences narcissiques Par contre tu devrais relire la liste des sophismes sur un vieux manuel de rhétorique ou, au moins, le § "argumentum ad hominem". De plus tes infos sur moi sont fausses et surtout pas intéressantes. Ta phobie des "pendulaires" (version écolo du racisme anti frontaliers ?) et ta technophobie ne m’amusent qu’à moitié, ça devient bizarre avec cette histoire de regarder les enfants dans les yeux et de moralisme accusatoire du type "moi je" / "toi tu". Et je n’ai jamais dit que je représente les réunionnais, ni d’ailleurs les gilets jaunes même si j’ai participé au début à ce mouvement.
L’essoufflement du mouvement des gilets jaunes ? Il est évident, même s’il est encore réversible et même s’il est exact qu’une partie des gilets reste très mobilisée. Les limites du mouvement sont évidentes, surtout si on lit le site de Drouet avec un intéressant "sondage" sur les intentions de vote des GJ aux européennes. Après avoir dit que le RIC fera disparaître les grèves et les manifestations, Chouard lui même a exprimé que le mouvement n’a pas réussi à mobiliser les masses. Ni grève générale, ni millions de manifestants, on est loin de Mai68 !

20/05/2019 10:04 par Assimbonanga

On nous parle beaucoup de la transition écologique mais on cache sous le tapis ses aspects concrets. Avec quoi va-t-on isoler les logements qui sont des passoires thermiques ? Hé bien, la plupart du temps, ce sera avec des matériaux polluants. Regardez les palettes chargées de ces matériaux, voyez de quoi ils sont composés, produits toxiques ou non recyclables. Des pleines palettes, de pleins camions, des tonnes de marchandises que l’on retrouvera à terme en déchetterie (si on vit encore 30 ans). Et on va faire vite, vite, le plus vite possible, pour en produire un maximum à marche forcée. Ce n’est pas sérieux.
On ferait mieux de rendre obligatoire une décrue de consommation et s’habituer à chauffer moins les logements. Je sais ! C’est très difficile de modifier son thermostat corporel. J’en ai fait l’expérience. Mais , parti comme on est parti, c’est vers la mort que nous allons tous, et ce sera douloureux aussi !
L’écologie réclamerait de toute urgence de stopper les machines, mettre un grand coup de frein, faire un inventaire, utiliser tout ce qui est produit, récupérer ce qui est gaspillé. Peut-être qu’avec un arrêt d’urgence de 10 ans on pourrait sauver la vie sur terre.

20/05/2019 13:27 par babelouest

@ Assimbonanga
Cet hiver, j’ai mis en route un peu de chauffage pendant.... deux jours ! En hiver je me sens bien à 16°, voire un peu moins. Ce n’est pas si difficile ! En été en revanche, c’est moins évident.

C’est pourquoi sur-protéger nos logements coûtera cher pour rien, ou si peu. Et les normes, asseyons-nous dessus tant elles sont ridicules et budgétivores. Soit pour nous, soit pour l’État (encore nous avec nos impôts) dans le cadre des aides à l’isolation.

Quant à l’écologie du transport, il suffit de s’arranger pour que les personnes roulent beaucoup moins, quitte à planifier qui travaille où et pourquoi. Et de limiter les besoins de transports par camions. Certes, cela va à l’encontre de certains intérêts, on en revient toujours là.

20/05/2019 23:36 par Georges SPORRI

Il devrait exister un débat sur la définition de leur transition écologique ... Mais, vu qu’il s’agit d’un fétiche politique "Hextril" tout le monde peut se gargariser avec. Sauf moi !

21/05/2019 09:16 par Dominique

@ Georges,

Si mes infos sur toi son fausses, désolés, j’en prend note, je te prie de m’excuser et je ne recommencerais pas. Il n’empêche que je te trouve vraiment pathétique avec tes solutions industrielles à la catastrophe industrielle. Tout comme je trouve les esclaves de la voiture, un des pires secteur industriel qui soit, absolument pathétiques. Le meilleur exemple que je connaisse de cette pathos est que quand ils ont un nouvel enfant, ils se précipitent et achètent une nouvelle voiture plus grosse que la précédente alors que la seule certitude qu’ils peuvent avoir est qu’une grosse voiture nique plus la planète qu’une petite.

Tu compares Mai 68 avec les Gilets Jaunes. Mai 68 n’est pas une victoire mais l’enterrement de l’écologie avec le début de son travestissement en greenwashing. C’est aussi, au nom du productivisme, le début de la fin de la gauche. Les deux slogans de tous premiers jours de Mai 68, 2 slogans dont la gauche ne parle jamais mais qui, grâce à France Inter, le seul média de l’époque qui avait fait son travail, étaient audibles même en Suisse. Ces deux slogans étaient "Non à la guerre" et "Non à la société de consommation". Les syndicats et des braillards opportunistes comme Con Bendit sont entrés tout de suite en jeu pour récupérer ce mouvement. Ils ont tellement bien réussi que ces deux slogans du début furent très vite remplacés par des revendications salariales qui furent très éphémères car très vite grignotées par l’inflation et la crise. Depuis, les verts n’ont cessé de se révéler être des champions du greenwashing, les solutions qu’ils proposent en matière d’énergie sont différentes de tes turbines, mais elles ne valent pas mieux car comme tes turbines elles impliquent le développement de nouvelles filières industrielles globalisées (ce que les vrais écolos appellent des technologies autoritaires) qui ne supprimeront pas les anciennes. Les économies d’énergies comme les nouvelles technologies sont aussi vieilles que la révolution industrielle et elle n’ont jamais servis qu’à une chose : développer plus de l’industrialisation qui nique la planète et nous asservit. Voir par exemple Le mouvement climat et après.

Quand aux gilets jaunes, la seule fois qu’ils ont collaboré avec les syndicats fut pour leur grève. On a vu le résultat : une grève d’une journée. Vive les syndicats collabos ! ils se sont montrés aussi efficaces qu’en Mai 68 sur ce coup là ! Ma première réaction fut de considérer que les gilets jaunes étaient finis. Après il faut aussi bien voir que la raison principale de la baisse de fréquentation des manifs des gilets jaunes est la répression générale, ultra-violente et aveugle qu’ils subissent. Ce n’est pas un essoufflement, c’est une véritable guerre asymétrique menée par le régime Macron contre le peuple français.

Vous avez la chance en France d’avoir deux mouvements de masse, celui des jeunes pour le climat et celui de leurs parents gilets jaunes. De plus ces 2 mouvements ont un point commun qui est un avantage : ils ne veulent pas être récupérés par les politiques. Dans le cas des jeunes pour le climat, Greta Thundberg est financée par des milliardaires qui ont des intérêts énormes dans l’industrie du greenwashing, ils veulent vraisemblablement profiter de ce mouvement pour se faire financer par le seul ennemi que désigne ce mouvement, l’état et ses politiciens. On retrouve les mêmes appuis intéressés et le même genre de dialectique avec extinction-rebellion comme le montre aussi l’article en lien ci-dessus. Ceci montre qu’une partie des bourgeois ont un coup d’avance car ils ont tellement neutralisé le mouvement écologiste qu’ils le contrôlent. Face à cela et face à une gauche qui est, à l’image de ses syndicats et de ses partis, tous productivistes et donc tous collaborationnistes, il n’y a qu’une solution, la même que contre les nazis, c’est en cela que notre époque est similaire aux années 30, c’est la résistance. Et nous n’avons pas les alliés pour nous aider, notre seul allié est le vivant.

Il y a un autre point commun entre les jeunes pour le climat et leur parents gilets jaunes : ils se battent contre le même monstre. Je pense que ces deux mouvements, dans l’état actuel, ne peuvent qu’échouer. Les jeunes, y compris Greta Thunberg, sont sincères mais ils sont manipulés dès le premier jour. Les gilets jaunes le sont moins, mais ils sont en train de se faire récupérer avec le RIC qui n’a rien à voir avec une constituante faite par le peuple, leur "grève" d’un jour où ils se sont fait pilotés par des syndicats collabos et par la participation de certains des leurs à des élections d’un système qui n’a rien à leur proposer qu’une répression abjecte. Ce n’est donc pas un essoufflement mais les conséquences de cette répression et de la collaboration de certains. Le tout nous promet des lendemains qui chantent car à terme, les revendications des gilets jaunes sont toujours là et les espoirs des jeunes ne peuvent qu’être déçus. Une raison supplémentaire de ce marasme est la démission des élites intellectuelles qui, si elles signent des pétitions, sont incapables de s’engager aux cotés des gilets jaunes, incapables de comprendre que l’écologie n’a rien à voir avec le greenwashing et ses nouvelles technologies autoritaires à la mode, et donc incapables de tirer des ponts entre les militants de ces deux mouvements.

21/05/2019 23:12 par Georges SPORRI

Dominique, tu devrais cependant éviter les arguments simplets comme l’histoire de la bagnole de 1650 KG qui transporte 82,5 kg. Si c’est un break Mitsubishi Lancer 1.8 4WD qui a roulé 396 000 km avant d’être démontée et vendue en pièces détachés, il faut pour vraiment calculer ce sbinz ajouter les 2 poids = 1732.5 kg et diviser par le nombre de km parcourus = 0,043 kg. Puis il faut ajouter le poids des pièces de rechange, de l’essence et de l’huile consommées divisé à son tour par 396 000 que j’estime à 0,107 kg par excès. Total = 0,150 kg par km. ensuite si on estime qu’une bagnole roule en moyenne à 60 km/h, 12 fois plus vite qu’un piéton sportif, il faut alors diviser 0,150 par 12 = 0,0125 = 12 grammes. C’est beaucoup moins que l’avoine pour nourrir un bourrin ou un âne pour s’enquiquiner à 8 km/h.

22/05/2019 20:38 par legrandsoir

Et l’extraction/transformation des matériaux pour la fabriquer ? Et la fabrication de l’usine pour la fabriquer ? Etc ?

22/05/2019 21:15 par Georges SPORRI

@LGS / Même si on passe de 12 à 60 grammes ça fait moins que pour nourrir un âne ou un bourrin qui bouffent tous les jours même si on ne les utilise pas et qui, de toute manière, ne feront pas 30 000 km par an ! Par ailleurs le taux extraction / récupération des métaux ne cesse de se modifier en faveur de la récupération. Des nouveaux matériaux comme le carbone sous diverses formes vont d’ailleurs nous obliger à tout reconsidérer.
Sauf bien sûr si on gobe les fadaises des "écolos" qui veulent nous obliger à jeter les vieilles bagnoles bien avant la corrosion perforante pour booster le marché des casseroles électriques truffées de métaux rares et de lithium en provenance des salars de Colombie !

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