Auteur Ahmed BENSAADA

La littérature est en deuil : Gabriel Garcia Marquez est mort

Ahmed BENSAADA
J’ai rencontré Gabriel Garcia Marquez en 1982, sur le quai d’une gare parisienne. Il était là, devant moi, bien en vue. Son teint basané, ses épais sourcils et sa moustache fournie, lui donnaient plus l’air d’un Arabe que d’un Latino. Cependant, il était difficile de se tromper sur ses origines à la vue du « liqui-liqui » qu’il arborait fièrement. C’était le même costume immaculé qu’il portait quelques jours auparavant, lorsqu’on lui décerna le prix Nobel de littérature. Je fis quelques (…)

Ukraine : la filière canadienne

Ahmed BENSAADA
Pendant toute la période d’effervescence « révolutionnaire » qui s’est emparée de la capitale ukrainienne fin 2013, début 2014, John Baird, le ministre actuel des Affaires étrangères du Canada, a fait preuve d’une hyperactivité pro-ukrainienne qui n’est pas passée inaperçue. Ses déclarations « d’amour » en faveur des révoltés de l’Euromaïdan et ses salves verbales, tonitruantes et belliqueuses, contre le président Poutine et la Russie ont de quoi laisser perplexe. D’autant plus que la (…)

« Camus brûlant » et la controverse algérienne. Réponse à Benjamin Stora

Ahmed BENSAADA
Benjamin Stora – qui devait organiser à Aix-en-Provence « l’Exposition Albert Camus » à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain pied-noir d’Algérie – vient de publier Camus brûlant, cosigné par son assistant Jean-Baptiste Pérétié, un ouvrage sur les conditions dans lesquelles il a été « débarqué » de cette manifestation d’hommage par la municipalité de droite de la cité méditerranéenne. Il s’agit, à l’évidence, d’une affaire franco-française, un de ces nombreux épisodes de (…)

Grandeur et décadence d’un journal au-dessus de tout soupçon

Ahmed BENSAADA
Les différents conflits sanglants qui ont éclos lors de cet interminable « printemps » arabe ont été accompagnés de propagande et de mensonges éhontés . Comme pour toutes les guerres, bien sûr. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, plus un pays se targue d’être démocratique, plus la propagande est flagrante et les ficelles un peu trop grosses. Il n’y a qu’à se remémorer les « dangereuses » fioles de Colin Powell ou les « chaudes » larmes de la fille de l’ambassadeur koweïtien à (…)
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Les activistes du « printemps » arabe et le lobby pro-israélien

Ahmed BENSAADA
Lorsqu’Israa Abdel Fattah sortit de la prison d’El Kanater, cette soirée du 23 avril 2008, elle n’en croyait pas ses yeux. Elle était finalement libre après 18 jours d’emprisonnement. Vêtue de la version féminine de l’uniforme des prisonniers égyptiens, une sorte de drap blanc couvrant le corps et les cheveux, la mine défaite et les yeux hagards derrière ses lunettes métalliques, elle chercha avidement un visage familier. Elle traversa la grille de métal et, apercevant sa mère, se mit à (…)

Syrie : le dandy et les faucons

Ahmed BENSAADA
Bernard-Henri Lévy (BHL), le dandy guerrier, est de retour. Et cela se comprend : au pays de Sitting Bull, les tambours de guerre se font de plus en plus assourdissants, la hache de guerre vient d’être déterrée et c’est la « Danse des Esprits » (les mauvais, on s’entend) qui bat la mesure. Le cercle des danseurs autour du feu est bien achalandé et on y trouve de tout : d’illustres néoconservateurs (néocons), des défenseurs d’Israël farouchement pro-sionistes, d’anciens membres de (…)

L’aventure syrienne du président Morsi

Ahmed BENSAADA
Les égyptologues nous racontent que le pharaon Aménophis II, fils du grand Thoutmôsis III, a été contraint de mater une rébellion aux confins de la Syrie actuelle. La révolte écrasée, il rentra triomphalement chez lui avec des milliers de prisonniers, dont sept princes syriens, qu’il avait personnellement exécutés avec sa propre massue. Il accrocha leurs corps sur la proue de son vaisseau et les ramena jusqu’à Thèbes (aujourd’hui Louxor) où six d’entre eux furent exposés sur les murs du (…)

La violence : un nouveau modus operandi de la contestation « révolutionnaire » en Égypte

Ahmed BENSAADA
25 janvier 2013. IIe république égyptienne. An 2. Retour à la case départ. Le « Irhal » (Dégage) est réapparu, mais avec une différence de taille : le slogan de la révolte est maintenant : « Le peuple veut la chute des Frères ». Même le mur d’enceinte du palais présidentiel n’a pas été épargné par les graffitis anti-islamistes. Et cette modification de slogan n’est pas anodine, loin de là . Certes, elle s’insère dans un « continuum » de contestation qui n’a jamais cessé depuis janvier 2011, (…)

Clôtures israéliennes et palabres égyptiennes

Ahmed BENSAADA
Si la tendance se maintient, Israël deviendra, dans un avenir très proche, le seul territoire du monde totalement protégé par des barrières créées de main d’homme. La première clôture édifiée par l’état hébreu est celle qui est communément appelée « mur de l’apartheid », mais baptisée « clôture de sécurité israélienne » pour faire « politically correct ». Longue de plus de 700 kilomètres, elle serpente à travers les terres afin de séparer physiquement les Palestiniens des Israéliens. On (…)

Égypte : les Frères et la Grande Muette

Ahmed BENSAADA
Lorsqu’en août dernier Mohamed Morsi, le premier président égyptien civil élu, s’en est pris à l’armée de son pays, les médias « mainstream » ont salué son exploit « épique » et l’éclosion des titres dithyrambiques ne s’est pas fait attendre : « Le président égyptien frappe l’armée à la tête », « Le président Mohamed Morsi défie l’armée », « Le président Morsi frappe un grand coup contre l’armée », etc. Un « spécialiste » a poussé le raisonnement jusqu’à faire usage d’expressions sorties (…)

La tragédie de Gaza à l’aune du « printemps » arabe

Ahmed BENSAADA
Il s’agit d’un nouveau rite israélien. Entre l’« Election Day » et l’« Inauguration Day », dates phares de la démocratie étasunienne, Israël marque cette période et prépare ses propres élections en bombardant sans vergogne Gaza et ses habitants. Tel un chasseur godiche canardant au gros calibre tout ce qui bouge dans une volière sous prétexte qu’un volatile l’a malencontreusement becqueté, l’état hébreu extermine hommes, femmes et enfants de Gaza, cette Terre palestinienne volontairement (…)

Les « printemps arabes » ont inventé la guerre « low cost »

Ahmed BENSAADA
Les bouleversements qui caractérisent depuis plus de deux ans de nombreux pays du monde arabe sont diversement analysés. Pour certains, ces « révolutions » ne sont ni plus ni moins que le produit de laboratoires spécialisés dans la déstabilisation d’États de la région dont les politiques gênent les intérêts des puissances occidentales et des États-Unis en particulier. Pour d’autres, elles sont la conséquence de régimes dictatoriaux à bout de souffle. Ahmed Bensaada, chercheur au Canada, (…)