14 

80 km/h : vitesse de la lumière révolutionnaire ou partialitarisme ?

Il est bien loin le temps où la voiture figurait en bonne place parmi les symboles de ce que l’opinion commune se représente comme un moyen d’accéder à une forme de liberté. Désormais, de la gauche institutionnelle ou écolo à la droite sécuritaire, l’automobile se voit accabler de tous les défauts : elle pollue, elle est sale, elle tue, elle est l’expression du plus pure individualisme ; bref elle est un moyen détourné d’accuser celui qui n’a pas d’autres choix que d’en conduire une afin d’assumer le principe de réalité et de faire vivre ceux qui l’en accusent.

Ainsi et depuis juillet 2017 cette politique a notamment consisté à empêcher les conducteurs de vieilles voitures à moteur diesel de conduire dans Paris tandis que les nouveaux modèles à moteur essence de 4X4 parfois bien plus polluants continuent quant à eux à pouvoir circuler. Après cette ignominie donc, voici désormais que le gouvernement compte imposer une nouvelle limitation de vitesse sur certaines routes nationales et départementales : 80km/h au lieu de 90km/h. Aussi anodin que cela puisse paraître à première vue, c’est en fait ici le même fil rouge qui commence à s’inscrire en profondeur jusqu’à en laisser des stigmates trop voyants : celui de la chasse aux prolétaires, orchestrée dans la logique continue de contre-révolution...

1. Le gouvernement a ses raisons que la raison ignore.

Les représentations avec lesquels nous vivons actuellement sont propres à une période de crise dont on nous cesse de nous rebattre en boucle les oreilles. A en croire les campagnes des candidats aux élections aussi diverses quelles soient, l’insécurité, indépendamment même des actes terroristes, règnerait partout en maître. Aussi, partout et sans cesse toute mesure se présente dorénavant comme viable avec le seul prétexte de nous octroyer davantage de sécurité. Les mesures relatives au code de la route ne dérogent pas à cette règle, bien au contraire. C’est ainsi qu’au lieu d’étayer clairement les problèmes, s’il y en a, lié à la vitesse sur la route, beaucoup se contenteront d’insister sur la nécessité pour plus de sécurité de limiter davantage encore la vitesse légale autorisée. Aussi, à ce jeu là, il semble difficile d’être contre : qui serait prêt à militer pour plus d’insécurité en voiture ? D’autant plus quand il s’agit de mettre l’accent sur la vie d’un enfant, d’un parent ou d’un conjoint.

Or, si nous acceptons de regarder avec un peu de lucidité et d’objectivité les faits plutôt que d’accepter un paradigme selon lequel l’insécurité sur les routes serait liée à la vitesse, le réel semble contredire le mélodrame ambiant. En effet et d’abord, les routes sur lesquels la vitesse maximale est autorisée, à savoir les autoroutes, sont celles où le moins de morts sont recensés chaque année (1). Pourtant c’est aussi sur ces autoroutes que se retrouve le plus grand nombre de contrôles de vitesse. Par ailleurs, l’excès de vitesse n’intervient qu’en troisième instance dans les cas d’accidents de la route, derrière l’usage d’alcool et de stupéfiant. De plus, ces derniers peuvent évidemment être couplés à la vitesse. En réalité donc, ce qui n’est pas dit c’est que ce qui cause en majorité les accidents de la route, en dehors d’une consommation de drogues au volant, c’est le manque d’infrastructure viable et la contrainte pour ceux qui n’en n’ont pas les moyens financiers de se tourner vers des routes, notamment départementales, bien moins correctement aménagées que les autoroutes qui présentent un risque minimal pour les usagers.

A la lumière de ces faits, il nous faut comprendre dès lors que les intérêts recherchés ici ne sont pas la sécurité mais bien ceux d’un profit objectif, notamment pour des entreprises comme Vinci à qui la majorité des autoroutes appartiennent depuis que Dominique de Villepin les leur a vendues. Mais c’est là aussi l’expression claire d’une lutte de classe qui ne dit pas son nom mais qui prend racine dans l’hégémonie culturelle contre-révolutionnaire de la classe dirigeante.

2. La voiture : instrument de libertés ou moyen d’oppression sur le producteur ?

Il faut rétablir un premier fait : la voiture est le moyen de locomotion le plus commun. L’automobile est l’outil de déplacement le plus accessible tant d’un point de vue financier que technique ou pratique pour la majorité d’entre nous.

Puis, il y a un deuxième point sur lequel il faut insister : la voiture, si elle peut être le moyen d’accéder à un loisir (partir en vacances) reste avant tout le moyen qui rend possible la production en permettant aux travailleurs de se rendre sur leur lieu de travail. Ce qui peut occasionner par ailleurs un certain nombre de frais réels quand il n’y a pas d’indemnités prévues. Aussi la voiture demeure d’abord et avant tout un bien d’équipement nécessaire à la production et dont il est difficile de se passer au risque de perdre son emploi, dans notre mode de production. Ce n’est pas, ou pas seulement par plaisir, que nous achetons tel ou tel modèle, mais d’abord parce que nous en avons besoin.

Dans le même temps, il existe bel et bien des moyens de transport qui sont eux des biens de consommation, qui ne servent pas la production mais permettent uniquement à son propriétaire de jouir du luxe que ce bien lui offre : on songera dans les cas les plus explicite aux yacht par exemple, qui ont été depuis détournés de leur fonction première de locomotion en mer... quand la voiture du quidam permet à peine d’entrevoir sereinement de longue distance en dehors de l’itinéraire établit pour aller de chez soi au lieu de travail et inversement.

La voiture est donc le moyen de locomotion des forces productives. Il est donc plus aisé de le discriminer et de l’attaquer lorsque ceux qui le condamnent ne connaissent que les aéroports des différents pays où ils se rendent ou bien lorsqu’il disposent de jets ou yachts privés ou même tout simplement d’un appartement suffisamment bien situé en ville afin de pouvoir se rendre à pieds ou à vélo jusqu’aux lieux de leurs affaires. Mais tout cela ne représente qu’un roseau de monde à côté de l’étendue émergée qui le compose dans son ensemble.

Aussi, condamner l’automobile, c’est condamner le producteur. C’est opprimer celui qui n’a pas le choix d’être sur la route, dans les bouchons où les 80km/h sont de toutes façons rarement atteints. C’est condamner celui qui travaille loin de sa famille à devoir prolonger encore ces heures d’attente. C’est le condamner à contrôler sans cesse sa vitesse avec la pointe de son pied sur le frein, ce qui occasionne une lassitude mentale et une fatigue souvent bien plus conséquente que la vitesse elle-même, surtout sur des routes désertes. Mais sans cela, il se risque à recevoir une amende, en plus de la pénalité peut-être déjà perçue sur son salaire le matin du fait d’un retard minimal du à la peur de dépasser de peu la limitation de vitesse : ce sera alors autant de minutes de sommeil en moins pour combler un temps qui lui échappe alors même qu’il l’emprisonne.

3. De l’idéologie sécuritaire à la gauche écologiste : même combat.

Devenez écologiste : privez-vous de voiture, privez-vous d’emploi, privez-vous d’argent, privez-vous de famille, privez-vous de vous-mêmes, la Terre, mieux s’en portera.

Loin de moi l’idée de faire ici un faux-procès à l’écologie politique dont j’ai déjà eu parlé à plusieurs reprises dans mes écrits ou mes vidéos. Au contraire, il s’agit davantage ici de faire le constat objectif d’une alliance non dite entre un discours de classe dirigeante à visée sécuritaire et une certaine pensée prétendument de gauche et dite écologique. C’est la sauce Hidalgo : un Paris sans voiture, racheté par le Qatar, dont on sait les effort qu’il produit pour minimiser sa trace Carbonne. En somme : les prolos à vélo tandis que le grand Capital international s’évertue à polluer l’Humanité toute entière dans une spoliation constante de la valeur produite par le prolétariat de part le monde. Finalement, comme le signalait Jacques Brel, c’est peut-être d’abord la pollution morale et politique qui devrait à notre époque attirer notre attention.

Car enfin, c’est au sein de ce même monde soi-disant libre et où l’extorsion de la plus-value est à son acmé que se produisent les catastrophe écologiques les plus conséquentes, qu’on ne songe aux quantités de pétrole déversées en mer par certains magnats du baril sans qu’aucune législation internationale ne trouve à y redire quoi que ce soit. Mais il est plus aisé là-encore de voir la paille dans l’œil du voisin et de lui conseiller dans un puritanisme sans précédant un certain nombre d’attitudes visant à protéger une Planète qu’il ne serait a priori plus en droit d’habiter, « salaud de pauvre ».

4. Réprimer l’automobiliste ou soutenir le déjà-là fonctionnel et alternatif des transports ?

A l’heure où la direction de la SNCF annonce la suppression de plus de 2000 emplois pour 2018 (2), la question des transports se doit d’être au cœur de nos préoccupations. Puisqu’en effet, outre la vitesse, ce qui conduit à une forte morbidité sur les routes c’est le nombre de kilomètres parcourus (3). Or, l’une des meilleures solutions pour remédier à cela se trouve dans les transports en commun. Mais là où le bât blesse c’est qu’une fois encore le Capital poursuit sa logique systématique de permissivité avec le consommateur et de répressive avec le producteur, qui se trouve en réalité être le même à des moments différents. Ainsi, la publicité ne manque pas de capitaliser sur les aspects libérateurs de l’automobile face aux alternatives collectives. Mais au même moment, cela permet au Capital de se retirer de tout investissement dans les frais qu’occasionne le véhicule, laissant ainsi à l’usager du véhicule la seule charge de son entretien, quand bien même sa voiture ne lui sert qu’à se rendre sur le lieu de son emploi.

C’est ainsi qu’une fois encore cette politique masque le réel au profit d’apparences qui ne manquent pas d’être levées dès lors qu’on s’attarde un peu sur la question. Une politique de sécurité routière réelle devrait d’abord consister en un investissement plus conséquent dans les transports publics et notamment ferroviaires, en particulier pour le transport de marchandises.

Finalement la privatisation massive qui est en cours dans le secteur des transports publics peut se révéler comme la première cause de mortalité sur les routes. En effet, le Capital fait depuis des années le choix du tout routier afin d’extraire complètement du champ des transports ceux qui s’organisent de manière collective. Or, une réduction massive du trafic permettrait déjà de minimiser les risques de mortalité sur les routes.

Au lieu de cela, c’est une politique de flicage (4) permanent qui s’instaure et qui permet d’incriminer l’automobiliste qui se retrouve seul et a priori dépourvu de réponse lorsqu’il semble devoir y faire face.

5. De la privation de nos libertés à la reconquête de la liberté.

Outre ce constat amer d’une situation qui tend à rendre la vie insupportable à ceux dont l’héritage a laissé des marques rouges quasi indélébiles qui ne peuvent être pardonnées par la classe dirigeante, nous assistons bien là à l’instauration d’un pouvoir, j’ose ici le néologisme, partialitaire. En effet, la notion de totalitarisme d’un point de vue étymologique et non historique, renvoie davantage à l’idée que la totalité l’emporte sur la partie : bref la démocratie réelle réalisée, le commun. Ici, c’est bien l’inverse, c’est un partialitarisme, qui prend les habits de ce qui est habituellement décrit comme « totalitarisme » ou bien encore ce n’est que l’autre nom, plus politique, du capitalisme : chacun selon ses moyens et non ses besoins.

Aussi, une minorité s’octroie le droit d’en retirer à la majorité. Cette même minorité ose nommer « privilégiés » la majorité lorsque celle-ci entend défendre et poursuivre ses droits et conquêtes sociales. Il s’agît dont d’un partialisme abjecte au service d’une minorité qui détient le pouvoir.

Dès lors un certains nombres de nos libertés politiques se voient réduites à peau de chagrin : insécurité sur les routes, état d’urgence... L’Etat de droit cède la place au contrôle permanant. Pour peu que vous fassiez l’erreur d’appuyer un peu trop sur votre pédale d’accélérateur vous serez considéré comme un criminel, en plus d’être un pollueur, un beauf, un mauvais électeur...

Dans ce cadre là, il est plus temps que jamais alors que les prolétaires de tous pays prennent conscience de leur être de classe pour renouer avec leur liberté ontologique qui se constitue dans le collectif au détour du politique ! Aussi, les 80km/h ne seront plus que le souvenir vague d’une vitesse ayant engendré une révolution qualitative nécessaire.

[1] Cf. données ONISR / BAAC
[2] Cf. https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/2081-suppression-demplois-a-sncf-cheminots-doivent-defendre-service-public-de-nation-contre-leuro-privatisation/
[3] Selon l’agence européenne du rail, il y a 52,6 morts par voyageurs/milliards de km parcourus en deux roues, 4,45 en voiture (en réalité 5,2 en France), 0,433 en autobus, 0,156 en train.
[4] En 2015, les délits routiers représentaient 34% des délits faisant l’objet de condamnations par les tribunaux (280 600 condamnations auxquels il faut ajouter 30 000 compositions pénales, soit 0,8% des titulaires du permis de conduire et 52% des contraventions de 5e classe). Les condamnations routières représentent quant à elles 21,2% des condamnations à des peines de prisons en 2015... Cf. : http://www.justice.gouv.fr/include_htm/reforme_penale_chiffres_cles_plaquette.pdf

 http://jrcf.over-blog.org/2018/01/80km/h-vitesse-de-la-lumiere-revolutionnaire-ou-partialitarisme.html

COMMENTAIRES  

22/01/2018 10:55 par CN46400

Tout n’est pas faux dans ce texte, mais tout n’est pas juste. La Quatar a, certes, racheté le PSG, mais pas Paris que je sache... Ensuite le 80km/h dans Paris, y compris le périf c’est quand même un luxe rare. Faire reculer la voiture en ville, donc dans Paris, ne me parait pas idiot pour peu que des solutions de remplacement existent, et à Paris il en existe pas mal...

Par contre le 80km/h en campagne me parait, comme le note l’article, ridicule. Les radars, parait-il, rapportent moins, alors..?. Et les essais grandeur nature qu’ont-ils livré comme leçon ? A quand le radar anti-alcool ou anti H ?

22/01/2018 11:35 par Buffaud

D’accord avec l’analyse de fond, attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès : l’automobile n’est pas LE moyen de transport du travailleur, s’en est UN parmi d’autres. La majorité de la population étant désormais urbaine, les transports en commun sont et ont toujours été le moyen de transport dans les zones à forte densité. Le reste du propos est fondé : on rallonge les temps de trajet en zone rurale ou interurbaine tout en supprimant les transports en commun, surtout le rail pourtant le plus sûr et le moins polluant (un exemple parmi tant d’autres, le train Abbeville – Le Tréport, il existe d’ailleurs une pétition en ligne). Le but de cet abaissement de la vitesse sur route peut être en effet à la fois d’inciter à utiliser l’autoroute (payante et privée), mais aussi de créer un marché pour les sociétés privées qui vont verbaliser (voir ce qui se passe à Paris pour le stationnement).

22/01/2018 12:05 par Elisa

A en croire les contempteurs écologiques de la pollution par les vieilles voitures, il faudrait que la totalité du parc automobile soit renouvelé en moins de 10 ans à moins que de nouvelles innovations n’en nécessite un renouvellement plus rapide.

Mais alors, outre le fait que cette charge imputera en priorité les plus modestes, il faut aussi et surtout évaluer le coût économique et surtout environnemental d’un tel renouvellement.

Peut-être s’apercevra-t-on que la vertu écologique est bien plus gourmande que la parcimonie de ceux qui ne peuvent s’offrir le luxe de s’offrir les dernières innovations pour sauver la planète !

22/01/2018 14:54 par Assimbonanga

Il est écologique d’user un véhicule jusqu’à la corde, fut-il diesel. C’est vrai. Donc, cette hâte à mettre à la casse nos vieilles bagnoles aura pour résultat de faire vendre de la bagnole neuve. N’est-ce pas monsieur Ghosn ?

22/01/2018 15:03 par AF30

D’abord un aveu ( rien que ce mot montre le degré de culpabilité que je traîne ) : j’aime bien l’automobile. Non pas les trucs de course ou de pseudo course, les gros machins ostentatoires. Non, j’aime bien parce que je trouve que c’est un bel objet, souvent et puis c’est pas mal quand on y bien, à son bord. Sans doute est-ce le jouet préféré du " petit bourgeois gentilhomme" ( https://www.babelio.com/livres/Accardo-Le-petit-bourgeois-gentilhomme--Sur-les-pretentio/127432 ). Enfin, bref, un truc plein de contradictions dont on n’arrive pas à en sortir.
Ceci étant dit ce texte est pertinent et de plus il donne des arguments imparables comme celui des autoroutes où les faits démontrent que les accidents ne sont corrélés en majorité avec la vitesse.
Il me semble cependant que l’alternative à l’automobile n’est pas totalement développée. Ainsi qu’en est-il du développement des transports en commun gratuits ( déjà en cours dans certaines agglo. en France et ailleurs ). Pour cela il faudrait intégrer la liberté de déplacement, donc des moyens, dans les biens communs et ajuster en conséquence la fiscalité et surtout son calcul non pas de manière un peu plus juste mais juste. Idem pour la gratuité des autoroutes et enfin le transport des marchandises. Ce dernier point devant être combiné avec une évaluation de l’utilité du déménagement permanent des productions.

22/01/2018 16:02 par Georges SPORRI

L’ Automobile c’est un outil indispensable car elle permet des trajets complexes / sortir du boulot + faire une course + passer récup les enfants / Elle permet aussi d’organiser des loisirs moins chers et parfois improvisés + des vacances agréables moins chères (camping) . Les transports en communs aussi polluants sinon plus ne procureront jamais des services équivalents . Comme je l’avais expliqué dans mon article " Casseroles pour les pauvres, vrais véhicules pour les riches " les saloperies chères, laides et dysfonctionnelles électriques consistent en réalité à priver les ouvriers, les employés, les fonctionnaires cat. C et D de bagnole et à réserver les loisirs bucoliques ou les vacances au soleil aux CSP ++ et +++.
C’est d’autant plus répugnant qu’on pourrait mettre en œuvre des technologies non polluantes (hydrogène , thorium ...)

22/01/2018 16:58 par François

Ah, ça fait du bien de lire un article comme ça.

22/01/2018 20:30 par Geb.

Totalement d’accord avec cet article.

La condamnation de l’automobile de service alors que ceux qui la condamnent aujourd’hui se sont servi d’elle pour casser tous les transports en commun efficaces est une pure saloperie de classe.

Les systèmes de flicage radar sont de plus non seulement inefficaces puisque posés aux endroits où il est le plus facile de rouler sans danger, mais on voit qu’il s’agit uniquement d’une volonté de rançonner le prolo pendant que les riches se pavanent en jet privé ou dans des véhicules avec chauffeurs.

Quant aux arguments écologiques prônant les véhicules électriques ils sont TOUS biaisés. On sait chiffrer aujourd’hui le coût réel d’un véhicule en le projetant dans le temps et on peut s’apercevoir que celui qui possède un véhicule diesel d’un ancien modèle et qui l’a maintenu en état de rouler correctement a, à temps égal, moins pollué que celui qui l’a changé tous les quatre ans. Et ceci sans parler des réels dangers de nano-particules d’hydrocarbures produits par les moteurs modernes à haute charge d’injection bien plus dangereux que les suies noires du gazole. Quant au véhicules électriques et aux fameuses "énergies alternatives propres" on en reparlera dans 20 ans...

Ca n’est pas que je nie qu’il faille rechercher ces énergies alternatives, mais celles qui sont proposées sont pire que le mal qu’elles sont censées traiter. Tout simplement parce que que les chercher comme aujourd’hui à la "lumière" du profit capitaliste équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin à l’aide d’une fourche pour faire des économies de temps et d’argent et engranger du profit.

Je ne serai plus là pour en parler mais rien que l’image que je me fais de la tronche de ceux qui ont soutenue cette saloperie aujourd’hui, (Soi-disant pour le bien-être de leurs descendants), lorsqu’ils se prendront les résultats dans la gueule, ça m’aidera à passer le pas en rigolant.

J’interviens encore une fois sur ce sujet parce que j’estime que l’auteur de l’article a réellement bien décrit le problème de classe à travers lui, mais lorsque je vois l’attitude totalement bêlante des contempteurs bo-bo écolos anti-automobiles qui n’ont jamais bougé le petit doigt quand on cassait la SNCF et les transports en commun, qu’on fermait les mines partout en France, qu’on cessait d’entretenir les Centrales nucléaires et de prévoir de nouveaux types plus sûrs alors qu’il n’existe pour l’instant AUCUN système en vue pour produire de l’énergie modulable en masse, y compris et surtout quand c’était la Gauche bidon et même les Ministres communistes qui le faisaient, je souhaiterai presque que ce gouvernement de faisans aille jusqu’à envoyer au bagne ceux qui dépassent la vitesse autorisé.

Pour voir jusqu’où ils pousseraient la crapulerie pour justifier l’injustifiable et soutenir ce politiquement correct qui tue toutes les vraies libertés, (Y compris celle de travailler dans des conditions normales), dans les classes laborieuses. En ouvrant grande la porte à tous les abus chez les barons du 1% qui nous dirigent au niveau mondial et à leurs larbins.

22/01/2018 22:39 par Roger

En somme : les prolos à vélo tandis que le grand Capital international s’évertue à polluer l’Humanité toute entière dans une spoliation constante de la valeur produite par le prolétariat de part le monde... conseiller (au pauvre) dans un puritanisme sans précédant un certain nombre d’attitudes visant à protéger une Planète qu’il ne serait a priori plus en droit d’habiter, « salaud de pauvre ».

Cet article apporte de l’eau au moulin du Philosophe (sociologie de la science, épistémologie) Bruno Latour , dans son dernier essai : Où atterrir ? Comment s’orienter en politique, La découverte, 2017 :
"Tout se passe comme si une partie importante des classes dirigeantes étaient arrivés à la conclusion qu’il n’y aurait plus assez de place sur terre pour elles et le reste de ses habitants" (4ème de couverture)
Alors il s’agit pour ces dirigeants de mener une politique qui restreigne les territoires de vie, et la vie même des prolétaires, voire d’éliminer le surnombre d’humains...N’a-t-on pas déjà entendu ceci "Mon brave monsieur, ce qu’il nous faudrait, c’est une grande guerre !"...Malthus et le darwinisme font parti de l’outillage intellectuel de nos "belles" élites !

23/01/2018 08:08 par Ellilou

à Roger
"Malthus et le darwinisme font parti de l’outillage intellectuel de nos "belles" élites !"
Si je me peux me permettre d’apporter une toute petite précision, Darwin est mis à la sauce libérale par nos "belles élites" (avec notamment le Darwinisme social de Spencer qu’il a fortement rejeté) alors que cette interprétation va à l’encontre même de ce qu’il pensait : la coopération plus que la compétition ;-)

23/01/2018 13:50 par Feufollet

Pédale douce mes frères
Cela ne peut que préserver vos sœurs, vos proches et vous-mêmes
Sans parler de la pollutions du plein gaz
Tout n’est pas mauvais dans cette restriction
De la sacro-sainte liberté individuelle qui nous fout le bordel à tous les étages
Portez donc un peu votre regard au dessus de votre guidon habituel
Chez nous, ça fait trente ans que le 80/h s’est imposé
Cela n’a fait mourir personne, bien au contraire

23/01/2018 15:14 par Pierre auguste

Si j ai bien compris la bagnole c’est l’avenir du prolo.
Hé tu rigoles....
Ben en tous cas ça semble moins/plus dangereux que le terrorisme en France. ...Seulement 4000 morts
Là tu déconnes, c est les risques quoi. ....
Et Renault Peugeot, tout d un coup des enfants de coeur.
C’est pas ce qu il dit....
Y en a même un qui dit qu elles sont belles sans que Pigouf ne le traite de Macho !!!!!!!
Et le peuple qui amène ses mômes à l ecole,qui va au supermarché avec, comment peut il faire sans.
Et le pétrole, comment y vont vivre les qu’à taris et autres amis saoudiens.Non faut pas laisser tomber ça. Moi je prenais le bus pour 1€50 dans tour mon département, je vais retourner près de mes semblables et â nous les courses folles sur les petites routes,de toutes façons y plus de flics....
Que l analyse soit juste d un point de vue politique,d accord, mais la bagnole,pardon, partout dans le monde, une belle merde. ...

23/01/2018 20:00 par Geb.

@ Feufollet...

Bien évidemment j’espère que ça n’est pas la vitesse prévue qui est vue comme responsable des commentaires négatifs...

Mais plutôt le fait que ce changement s’accompagne de plus de répressions et de taxation, ainsi que de plus d’ostracisme envers ceux qui n’ont pas les moyens alternatifs de faire autrement que rouler sur des routes pourries en perdant des points et des euros, ou de rouler taxés à mort sur des autoroutes privées. Sans garanties de ne pas se prendre encore une prune.

Les pénalités pour excès de vitesse, (Et autres), pour "la bonne cause", réduire les accidents et les victimes, rejoignent ici les "interventions humanitaires" afin de" libérer" les Peuples en les bombardant.

Et ce n’est qu’un début. Attendez vous à voir la répression financière s’appliquer, (Comme aujourd’hui aux Etats-Unis), non seulement aux automobilistes et motorisés divers, mais aussi aux autres moyens de déplacement, (Vélos, piétons et trottinettes ou skates, électriques ou non).

Ceux qui sont au courant savent que ce qui se passe ici c’est exactement la situation qui était en vigueur aux USA il y a 30 ans.

Mais ça mettra pas trente ans à venir chez nous.

23/01/2018 22:30 par Feufollet

Beaucoup ont dans les mains une baguette magique à quatre roues
J’en faisais des miracles en chargeant tous les auto-stoppers qui se proposaient
Pour faire leurs besoins (de déplacement) dans ma voiture
J’avais tellement hurlé contre les "cons" qui ne me chargeaient pas
Qu’après, je me devais de "charger" avec un bonheur réciproque ceux qui me le demandaient
C’était comme si je me soulageais de ces frustrations passées
Maintenant il n’y à plus d’auto-stoppers
Il faudrait y revenir et avec une promotion publique de l’auto-partage gratuit et spontané
Surtout et partout où c’est possible
Dans les périphéries et dans les campagnes mal desservies en transports publiques
C’est prétentieux, mais je pense que tout Etre civilisé de l’an 2018 du 21ème s.
Est sensé savoir et vouloir arrêter sa voiture pour quelqu’un qui le lui demande
Hélas, la voiture est aussi devenue le privilège que l’on ne veut pas partager
En tout cas pas avec n’importe qui et juste pour être un peu généreux
L’auto-partage, spontané ou régulier aurait toujours dû prévaloir
C’est un acte de solidarité citoyenne et il serait temps d’y revenir davantage ou même plus
Mais ça, on ne peut pas le pratiquer si on est trop pressé
Et que l’on ne concède plus les secondes perdues pour les autres
Un état de civilisation se mesure certainement au degré de bonne "conviviance" d’un peuple
Le manque de générosité peut déjà commencé sur la route
Et finit, dans l’idéal, à Wall-Street je crois, ou dans d’autres endroits connus
Enfin, je vois un grand potentiel perdu dans l’individualisme forcené des déplacements
L’espoir permit résidera certainement ou surtout dans le partage
Et dans l’élan de générosité spontané et automatique
Peu importe la vitesse autorisée

(Commentaires désactivés)