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La Syrie, théâtre "décisif" de lutte des "Grands"

Vers la fin de l’unilatéralisme par l’échec du stratagème « Nouveau Moyen-Orient » ?

Le terrorisme est devenu aussi bien une arme qu’utilisent des organisations ou groupes contre un pouvoir en place pour imposer les changements que l’on souhaite instaurer qu’un instrument de guerre de déstabilisation des pays dans l’objectif de renverser les régimes hostiles. Cette violence consiste à semer le trouble au sein des populations par des attentats, des assassinats et des sabotages pour affaiblir et mieux dominer.

En effet, dans les désordres économiques et moraux actuels que traverse le monde et, plus particulièrement le Grand Capital, avec ses crises structurelles dues à la rapine et à la spéculation comme devant l’impasse à trouver des solutions adéquates - qui exigent des réformes de fond du système capitaliste - on croit avoir trouver une issue en faisant supporter ses crises, récurrentes et sauvages, aux pays faibles militairement mais riches en matières premières en s’employant à les spolier par la force des armes sinon en suscitant le désordre pour mieux recomposer et asseoir son hégémonie.

Susciter le désordre ou le « chaos » étant la solution la moins coûteuse, on a inventer l’artifice le plus ignominieux et le plus immoral qui consiste à se servir de groupes, composés de préférences d’autochtones corrompus et endoctrinés, que l’on entraîne, arme, finance, encadre, pour aller fomenter, chez eux, des révoltes « au nom du peuple » réclamant des droits légitimes et des changements dans le mode de gouvernance.

La tactique, bien pensée dans les "officines’ de la manipulation et de la subversion, consiste d’abord à susciter des manifestations que l’on détournera en « volonté populaire » de faire chuter un « pouvoir dictatorial » qui riposterait par « les armes contre son peuple », dans le but de convaincre les opinions publiques de ce pays et surtout internationale à admettre le caractère « pacifique et légitime » de leurs actions et leur faire accepter la nécessité d’une « intervention militaire internationale », en fait leur intervention, sous le fallacieux prétexte « humanitaire ».

Le monde sait maintenant qu’il s’agit d’une tromperie puisqu’il a été découvert et prouvé par l’image, par plusieurs observateurs et analystes politiques et militaires, que la « riposte par les armes » est en réalité un acte prémédité et planifiée par les stratèges de ces "officines du mal’, exécuté par des « agents spéciaux » engagés pour tirer sur les manifestants et filmer les scènes de tueries, afin de les présenter comme preuves d’actes « diaboliques » d’un régime « assassinant son peuple » pour se maintenir au pouvoir. Leurs médias dits « mainstream », visuels et écrits, feront le reste par la propagande puisqu’ils sont intégrés dans la stratégie d’endoctrinement et de manipulation.

La Syrie était bien inscrite comme étape essentielle et déterminante dans le stratagème baptisé « Nouveau Moyen-Orient » - pour casser surtout l’Iran, devenu puissance régionale incontournable, sous le prétexte de développement de « l’arme atomique » - ayant pour objectif de dominer cette région en maintenant Israël force supérieure. La « sécurité d’Israël » étant l’argument, trompeur et sournois, permettant de légitimer toutes leurs actions guerrières.

Mais le monde évolue toujours dans le sens de l’équilibre et de la justice, jamais définitivement dans la direction de la domination permanente et de la cupidité. Les alliances se font et se défont en fonction bien-sûr des intérêts, mais surtout des intérêts "stratégiques" qui eux s’érigent sur le long terme sur des bases sûres et équilibrées.

L’unilatéralisme américain qui a dominé jusque-là les relations internationales, après la chute du « bloc soviétique », n’a engendré que plus d’injustices, de désolation et de chaos. Tous les analystes et stratèges indépendants ou non s’accordent à considérer que « l’objectif syrien » visant à maintenir la suprématie de l’Occident, en fait de l’Amérique, sur le monde sera le théâtre "décisif" qui tranchera sur soit la conservation soit la fin de cet unilatéralisme ; c’est précisément dans cette région que la Russie et la Chine montreront et démontreront que le monde compte de nouveaux pôles de décisions pour plus d’équilibre et de justice et ce, en conformité avec leur doctrine. La Syrie est donc, selon ces analyses, « un symbole fort du retour de la puissance russe et de sa capacité à s’opposer à l’unilatéralisme occidental, via le levier de l’Otan ». L’ONU et ses organisations dans leur perversion actuelle servant à produire des « alibis », la CPI pour « menace r », le FMI pour « ruiner et gager » les pays, l’OTAN pour « agresser », l’AIEA pour garder le monopole du nucléaire, la Ligue des « États arabes » cet « attrape-nigaud » pour neutraliser les arabes, la presse pour tromper et manipuler etc… ne resteront plus ces instruments entre les mains de ces lobbies qui décident seuls de ce qui est bon ou mauvais dans le monde au risque de se voir mis au banc des accusés voire agressé pour « non-conformité » par leur « communauté internationale ».

L’évolution des choses, sur ce « théâtre syrien », au plan militaire et diplomatique préfigure déjà le « nouveau rapport de force » qui se dessine avec les pays du "BRICS" qui s’élargit à l’Iran, la Syrie, le Venezuela et bien d’autres non encore déclarés. La Syrie constitue un élément clé dans cette géopolitique russe et chinoise dont le triple veto doublé, décidé sans aucun doute sur des analyses géostratégiques objectives, exprime d’une part une antinomie d’intérêts et donc un rejet de cette politique américaine dans le monde, mais aussi le retour sur la scène internationale d’acteurs qui comptent désormais par leur puissance économique, politique et militaire d’autre part. Selon leurs déclarations, même exprimées diplomatiquement, on peut déduire que toute éventuelle action, en dehors du cadre légal qui est le Conseil de sécurité, sera interprétée comme acte belliciste au regard du droit international. Selon P. Dortiguier, les russes et les chinois se sentent « directement menacés par l’offensive actuellement menée contre la Syrie … C’est déjà un bras de fer mondial dans la mesure où un recul de chacun des 2 camps sur cette question conditionne l’évolution de la situation géopolitique planétaire ». Dortiguier constate aussi que l’Occident s’est pris dans le « piège syrien » qui l’empêche de toute offensive contre l’Iran et que « … la marche arrière de cette croisade vers Téhéran en passant par Damas, débutée en 2011 dans l’euphorie et la tromperie de la jeunesse musulmane égarée par de faux-prêcheurs qui ont deux mains, une pour prier, l’autre pour s’atteler aux États-Unis, a déjà commencé et sera menée à son terme par le véto agrandi des États indépendants ».

Nous avons donc, dans ce Moyen-Orient, un affrontement entre deux conceptions du monde : l’une unipolaire et l’autre multipolaire. La Syrie se trouvant être - avec l’Iran, le Liban et les palestiniens - l’un des redoutables remparts à l’hégémonie américaine sur la région où Israël est désigné suzerain. Tous les autres arguments d’inspiration « humanistes » contre la Syrie, relatifs aux « libertés », « démocratie », « droits de l’homme » cachés dans des « révolutions spontanées des peuples arabes » sous les titres mielleux de « printemps arabes », pour justifier le « changement de régime » pour en installer un autre plus docile, ne sont que propagandes, mensonges et manipulations entrant dans le cadre de la « guerre psychologique » qui consistent à transmettre « … des informations sélectionnées et des indicateurs à des auditoires étrangers pour influencer leurs émotions, leurs motivations, le raisonnement objectif et, ultimement, le comportement des gouvernements étrangers, organisations, groupes et individus [dans le but]… d’induire ou de renforcer les attitudes et les comportements favorables étrangers aux objectifs de l’initiateur » selon un document du Département américain de la Défense. La même tactique a été appliquée en Yougoslavie, en Irak, en Afghanistan, au Soudan et en Libye. On s’emploie à l’appliquer maintenant contre la Syrie après son échec en Iran. Leurs ingérences en Égypte, en Tunisie et au Yémen ou leur silence sur ce qui se déroule en Arabie Saoudite et au Bahreïn avaient, par contre, pour but soit de récupérer les « révoltes authentiques » pour réinstaller des « régimes convenables » soit de maintenir en l’état les « régimes alliés ». Par cette « expédition syrienne » tous les États ont été obligés de se « mettre à nu » en se positionnant sur cette « question ». D’où cette "décantation" qui montre que le monde est divisé selon deux axes : l’axe "Atlantiste" qui regroupe une partie de l’Europe, la Turquie, les pétromonarchies du Golfe, certains États arabes alliés, autour des américano-sionistes et l’axe «  BRICS » qui regroupe aussi l’Iran, la Syrie, l’Irak, certains pays arabes non déclarés autour de la Russie et de la Chine.

La stratégie « Nouveau Moyen-Orient » à laquelle s’intègre le projet israélien « Yinon » destiné à assurer la supériorité d’Israël, a pour objectif de reconfigurer le Moyen-Orient de son « environnement géostratégique » grâce à une « balkanisation des états du Moyen-Orient et des pays arabes » pour en faire des « petits états » sans puissance. Elle préconise le démembrement ou morcellement de la Syrie, de l’Irak, du Liban, de l’Iran, mais aussi de la Turquie et du Pakistan. Elle prévoie la partition de l’Afrique du Nord en commençant par l’Égypte puis de l’étendre à la Somalie, au Soudan, à la Libye, au Mali et au reste de la région. Au final, cela consiste à diviser le monde arabo-musulman pour le rendre impuissant et amorphe. La Syrie, pièce maîtresse dans ce "jeux", était prévue pour être divisée en plusieurs mini-états selon les identités sectaires et religieuses pour les sunnites, les chiites, les chrétiens et les druzes.

La guerre directe étant coûteuse et hasardeuse, au vue de la crise économique que traverse l’Occident et du nouveau rapport de force qui s’installe, les stratèges américains ont vite trouvé la solution démoniaque qui permet de la faire par les arabo-musulmans contre eux-mêmes avec leurs argents, leurs hommes et leurs médias ! Leur rôle se limitant aux orientations, aux tactiques, aux techniques de propagandes et aux aides "logistiques’ c’est-à -dire les armes. Ils ne peuvent pas trouver meilleurs alliés que l’Arabie Saoudite et le Qatar pour le financement, l’endoctrinement et les recrutements de mercenaires/terroristes arabes (surtout des djihado- salafo-wahabistes d’al Qaida) ainsi que la Turquie d’Erdogan, la Jordanie et leurs soutiens anti syriens du Liban pour installer les bases-arrières aux offensives et aux replis abritées dans les camps dits de « réfugiés ». L’Association internationale des « Frères musulmans » a vite montré son vrai visage, dans ce désordre arabe, en prenant fait et cause pour les thèses Occidentales dans la déstabilisation de certains États arabes soit faute de vision politique lucide, incompétence soit pour cause de corruption et fourberie.

Dans cette lutte d’influence des « Grands », les américains soutiennent être dans le « juste » en aidant des peuples pour leur « émancipation » dans le cadre des « droits et devoirs humains », alors que les russes et les chinois soutiennent qu’il appartient aux peuples seuls, et sans ingérences, de choisir leur destin sans se voir dicter la forme et les moyens par des forces « extérieures ». Chacun applique sa tactique selon ses alliances et sa force ! Tout le reste des acteurs, dans cette lutte, ne sont que des pions ou des "marionnettes", qui trouvent leurs intérêts chez l’un ou l’autre.

Lors d’une rencontre avec des jeunes, à Damas, Bachar al-Assad a déclaré « Le peuple syrien est confronté à une avalanche de complots, pour avoir dit non aux États-Unis… Le pays surmontera la crise actuelle et déjouera les complots, les uns après les autres. A ce moment-là , les pays arabes présenteront leurs excuses au peuple et au gouvernement syriens, pour leurs positions anti-syriennes ».

Les médias ainsi que leurs auxiliaires des « droits de l’homme » dont l’OSDH du mystérieux et invisible jordano-suédois Rami Abdel Rahman de Londres qui dépend directement de Washington et aussi de Human Rights Watch qui est affilié aussi à A l’AJC (American Jewish Committee) ou l’entrée intempestive en scène de la Sud-africaine N. Pillay, Madame "droits de l’Homme" de l’ONU, pour préparer les «  accusations », ne sont que des outils d’appuis engagés dans cette guerre. Ces médias peuvent être les leurs, appelés médias « mainstream », ou bien engagés par corruption, mais une bonne partie des médias arabes ont suivi par endoctrinement, revanche ou incompétence. Les russes ont révélé que certains de leurs journalistes ont perçu des sommes importantes d’argent du Qatar en échange d’articles anti-Assad. On peut donc tout déduire sur certains médias et « journalistes » arabes pour leurs soutiens aux thèses occidentales dans cette vague des "Printemps arabes". Nous avons bien suivi leurs articles, depuis l’agression de la Libye, par lesquels ils affichent bien leur parti pris en faveur des thèses de l’Otan, du Qatar et de l’Arabie Saoudite et leur appui à ceux qu’ils affublent de « thouars » (révolutionnaires). Ils soutiennent subséquemment ce que fomente ce sinistre philosophe du mal, ce sioniste notoire Franco-israélien, contre les arabes. Ils sont donc bien des relais de cette propagande en reprenant, tels des perroquets, les informations des agences de presse et des télés engagées dans la « guerre médiatique » telles Reuters, l’AFP, Aljazeera, Alarabia, CNN, BBC et France 24 en particulier.

Où en est-on donc en Syrie ? Après 18 mois où tous les moyens politiques, économiques et de désinformation - même les plus ignominieux que condamne les lois et la raison - ont été utilisés pour déstabiliser ce pays et le mettre dans leur giron, cette Syrie résiste en y faisant face avec des succès, malgré la complexité des complots, et ce grâce à son armée, son peuple et ses institutions. Malgré quelques défections de félons, par corruption, et l’assassinat de quatre hauts dirigeants militaires qui devait engendrer, selon leurs calculs, un effondrement de l’armée, rien de cela n’est arrivé. Cette institution est restée intacte dans sa force et sa doctrine. Mieux, ce n’est que maintenant (et même pas dans l’opération de Baba Amr où tous les groupes terroristes lancés ont été anéantis en quelques jours) dans ces batailles de Damas et d’Alep que des unités de l’armée ont été engagées en appuis aux unités spéciales habituelles. Résultat : la 1ère s’est soldée par la déroute totale des groupes en une semaine ; l’opération se poursuit contre les "résidus", quant à la seconde, il fallait d’abord déplacer les populations civiles pour bien cerner les groupes. Selon les premières informations leur sort est celé sans aucune possibilité de survie au point où leurs "sponsors’ ou leurs commanditaires - qui crient déjà au « massacre » ou « tragédie » en préparation - appelle l’ONU, font diversion sur de prétendues risques d’« utilisation d’armes chimiques » et autres mensonges et diversions dans le but d’empêcher, bien-sûr, l’armée d’exterminer leur « AS L » qui déterminera le nouveau rapport de force. La Russie par la voix de Serguei Lavrov évoque en effet une « possible tragédie », en expliquant qu’il « n’est pas réaliste d’espérer attendre d’un gouvernement de rester passif pendant qu’une opposition armée occupe des villes » et de préciser que « nos partenaires occidentaux avec certains voisin de la Syrie soutiennent et dirigent une lutte armée contre le régime. Le prix en est toujours plus de sang ». Toutes ces réactions sont en fait des signes de leur échec en Syrie, qu’ils ont dû prévoir, sachant parfaitement les capacités et la puissance de l’armée syrienne dans la région et surtout face à Israël considéré premier bénéficiaire dans cette déstabilisation de la Syrie comme le montre leur soutien déclaré à cette "rébellion’ ou les déclarations, dans un article publié dans Yediot Ahranot, de Efraim Halevy, l’ancien chef du Mossad, qui a estimé que « … si la paix se rétablie en Syrie, et si le monde accepte la survie du régime d’Assad dans le berceau Téhéran, et si la Turquie, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne accepte d’appliquer le plan d’Annan, nous connaîtrons alors la défaite stratégique la plus cuisante depuis la création d’Israël ». Dans ces soutiens, il est toujours instructif de rappeler certaines déclarations en l’occurrence celles de ce manipulateur sioniste franco-israélien à l’Université de Tel Aviv « si nous réussissons à faire tomber Kadhafi ce sera un message pour Assad » et celle, par affront, lors d’une réunion du CRIF « c’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques » ou encore celle de Itamar Rabinovitch, ancien ambassadeur d’Israël à Washington, que rapporte "The International Herald Tribune’ du 19-20 novembre 2011 « George W. Bush désirait renverser Bachar al Assad  » en 2005 ajoutant « qu’Israël veut en finir avec les dirigeants qui soutiennent le Hezbollah au Liban et le Hamas en Syrieprofondément préoccupé par la menace iranienne, Israël pense qu’enlever la brique syrienne du mur iranien pourrait déboucher sur une nouvelle phase de la politique régionale »

Les américains ne peuvent pas ne pas savoir que la partie est perdue avec un ramassis hétéroclite de « combattants » composés de terroristes/ mercenaires bon marché, de gueux, de criminels, de canailles, de frustrés, mais aussi de faux bigots - qui ne savent même pas pour qui ils "roulent’ - contre une telle armée redoutée par Israël même.

De cette logique on ne peut que reprendre notre constat fait dans un autre article et qui se vérifie à la lecture de certaines analyses de la situation en Syrie : « A bien observer ses tenants et aboutissants, cette « bataille » s’apparente à une opération visant, non pas à conquérir Damas, mais à « effacer » tous les éléments qu’ils ont été engagés et qui ont échoué, surtout les éléments étrangers notamment des Libyens, des saoudiens, des afghans, des égyptiens, des jordaniens…des desperados. Les syriens ne constituant plus des éléments…déterminants dans la mesure où la majorité s’est livrée …Il serait stupide de croire que les planificateurs de cette « bataille » de Damas avaient dans l’esprit de la gagner, comme il est aussi stupide de croire que les services de renseignements syriens… n’étaient pas au fait de cette « opération »… Le résultat ne s’est pas fait attendre si bien qu’en moins d’une semaine…Damas a été totalement "nettoyée" de ces groupes… D’autres villes, plus particulièrement les banlieues de Hallab, Idlib, Homs et Hama, seraient en cours de "nettoyage"….Cette « bataille de Damas » a dû être bien étudiée, tactiquement, par les « services » de l’armée syrienne pour réussir à mettre en déroute, militairement et moralement, une bonne partie de l’ASL…. ». En effet, les stratèges américains sont assez perspicaces pour prévoir faire d’une « défaite » un « succès » en envisageant faire éliminer par l’armée syrienne, en les engageant et rassemblant, le maximum de terroristes islamistes, leurs ennemies de toujours, s’ils échouent. Il n’y a pas meilleur occasion. Quant à l’échec de cette aventure, le pragmatisme américain, qui ne cherche que l’intérêt, saura retirer « ses billes », comme il les a discrètement misées, sans trop de conséquences, le moment venu en autorisant le « dialogue » de sortie de crise.

Une observation sur l’Égypte. Nous avons trouvé curieux que les « Frères musulmans » n’aient pas pris, à ce jour, position contre le « régime de Bacha ». Est-ce pour ne pas devoir supporter seuls la cause palestinienne, leur crédo qui détermine leur existence, qu’ils ne peuvent dans la situation actuelle prendre en charge ? Est-ce aussi pour se préserver une issue vers un éventuel repositionnement sur l’autre axe en cas de difficulté ?

L’avenir proche nous donnera plus de détails sur les tenants et aboutissements de cette « objectif Syrie » avec ses conséquences sur les plans géopolitiques et politiques intérieures des pays impliqués dans cette région ; surtout les monarchies d’Arabie Saoudite et du Qatar, qui ont mis en "enjeu" leur dynastie, mais aussi la Turquie d’Erdogan qui doit être le "dindon de la farce" otanesque dans cette expédition anti-syrienne. Si cet « objectif syrien » n’aboutit pas à un renversement de ce « régime de Damas », la lecture politique serait donc de considérer comme définitif la « défaite » de cette OTAN anachronique qui annoncerait la fin de l’unilatéralisme américain sur le monde. Et les deux monarchies moyenâgeuses riches, à la dépravation jusqu’à déstabiliser des États, qui assoient, par les plus méprisables manières, leur prétendue domination économique, politique et religieuse dans le monde arabe voire en Occident - avec pour le Qatar, son mythe de «  l’eldorado qatari » - qui ne profite, en fait, qu’aux princes, à une minorité d’autochtones ou aux naturalisés bien sélectionnés ainsi qu’aux Occidentaux et autres arabes opportunistes, doivent disparaitre pour des États plus modernes et plus vertueux .

Comme les guerres actuelles sont faites plus de désinformation, de propagande, de subversion, de manipulation mentale et de virtuel, il est bon de terminer en rappelant quelques éléments de la « guerre psychologique » qui montrent bien qu’ils ont été appliqués sur la Syrie pour réussir leur plan de recomposition du Moyen-Orient.

On cite cinq types de techniques pour le contrôle de l’individu et de la société dont l’objectif est de susciter le manque de confiance, le sentiment de culpabilité et d’infériorité, la peur, le choc traumatique, ainsi que certains rêves afin de les rendre vulnérables : de "planification", "psychologiques", "de propagande", "de désinformation", "d’actions ciblées". Les moyens les plus efficaces utilisés sont surtout les médias audio-visuels et le net qui touche directement la cellule familiale. On peut consulter la "stratégie des maîtres du monde" de Sylvain Timsit qui définit 10 points pour la manipulation et le conditionnement des masses.

Chaque État doit donc se prémunir et protéger ses citoyens en se dotant des moyens - adéquats et de qualité en utilisant des compétences - pour contrer ou faire face à la manipulation et à la subversion. En comprenant les stratégies des manipulateurs, il est aisé de développer des stratégies de « contre-manipulation ». Le but étant de briser cette propagande par la vérité et la réalité des choses tout en éveillant l’esprit critique. « Bien informés les hommes sont des citoyens, mal informés ils deviennent des sujets » (Alfred Sauvy).

Au sujet précisément de la désinformation, terminons en citant, à titre d’exemple, un intéressant rapport fait par deux centres de recherche français publié en janvier 2012 intitulé « Syrie, une libanisation fabriquée ». Il s’agit du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement) et du CIRET-AVT (Centre international de recherches et d’études sur le terrorisme & l’aide aux victimes du terrorisme). Dans son chapitre consacré à la désinformation, intitulé « Les techniques de désinformation à l’oeuvre », citons cet extrait : 

(…) « Les techniques de désinformation à l’oeuvre » (Ch. 5, p. 33)

La rédaction d’Al-Jazeera a fait un travail très précis de sélection d’éléments de langage (wording) destiné à cibler le pouvoir syrien et à légitimer les manifestations, y compris les actes de violence et de terrorisme :

 

  • technique de généralisation : on ne cite pas telle ou telle localité, on parle toujours de « la Syrie » ou d’un « pays occupé par une famille » ;
  • technique de labellisation : on ne parle pas de «  groupes salafistes », mais de « l’armée syrienne libre » ou des « forces de la résistance » ;
  • technique d’abolition du temps : on antidate les événements, on annonce des affrontements avant qu’ils n’aient lieu.
  • technique de falsification : plusieurs chaîne satellitaires arabes ont diffusé des images d’Egypte ou du Yémen (anciennes de plusieurs semaines à plusieurs mois), affirmant qu’elles avaient été tournées en Syrie. Souvent, ces prises de vue ne correspondaient ni à la saison, ni à la météo du jour, montrant des individus défilant en manteaux en plein été 2011.
  •  

Les reportages sont rarement « sourcés ». A la manière de Fox-News, le commentaire parle de « l’opposition » et de « la résistance ». Les expressions - « certains pensent que… », « en ville on raconte que…  » ou « des habitants ont vu que… » - reviennent souvent.

On cite, la plupart du temps, des « témoins oculaires » en mentionnant rarement le nom ou la qualité des victimes. Les lieux et la datation restent souvent approximatifs et les images d’archives ne sont pratiquement jamais citées comme telles.

Dans les médias, divers individus se présentant comme des « activistes syriens » sont régulièrement interviewés, sans que les spectateurs obtiennent la moindre preuve de leur qualité. Un cas précis a permis d’identifier que le pseudo témoin était en fait un journaliste libanais vivant aux Pays-Bas.

Plusieurs correspondants de télévisions françaises, « témoins oculaires de massacres », ont pu être identifiés comme vivant à Dubaï, en Jordanie et au Koweït.

Enfin, l’une des principales sources des médias occidentaux au sujet des exactions du régime syrien et du nombre de morts dus à la répression est l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), reconnu par l’Union européenne, qui prétend reprendre les chiffres de Comités locaux de coordination recensant les victimes sur le terrain. Mais sa légitimité apparaît plus que discutable.

L’Observatoirea en effet été créé par des Frères musulmans vivant en exil à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, avant de s’installer à Londres. Son dirigeant, l’avocat Al-Maleh, 81 ans, président de la Commission syrienne des droits de l’Homme, a été emprisonné pendant huit ans pour appartenance à la Confrérie. Il n’est sorti de prison qu’en 2010.

Surtout, la chaîne qatarie Al-Jazeera consacre depuis 5 mois près de 70% de son temps d’antenne à la crise syrienne - est-ce que ce pays justifie objectivement une telle couverture ? Comme en Libye, on peut légitimement se demander au service de quel agenda politique, cette chaîne met autant d’insistance à déployer un travail qui s’apparente davantage à une couverture militante qu’à de l’information.

Nombre d’exemples de manipulations médiatiques peuvent être cités :

  • A Lattaquié, le 11 septembre 2011, Al-Jazeera et Al-Arabiya annoncent sur leur antenne des tirs à 2h du matin. Or ceux-ci ne commenceront que deux heures plus tard, à 4 h du matin…
  • A Damas, le 23 septembre 2011, les deux mêmes chaines font état d’importantes manifestations sur la place des Abbassides… qui n’auront lieu que le samedi suivant.
  • A Douma, en novembre 2011, Al-Jazeera et Al-Arabiya annoncent à 1 h 30 qu’un centre de sécurité syrien a été attaqué et bombardé. La TV syrienne envoie une équipe sur place à 2 h 30 pour montrer qu’il ne se passe rien. Néanmoins, ce centre sera bien attaqué… à 3 h 00 !
  • Régulièrement, les queues d’attente de taxi particulièrement longues sur la place Umawiyeen, en raison des embouteillages, sont présentées comme des manifestations contre le régime.
  • A Homs, début décembre 2011, une manifestation a eu lieu pour réclamer le départ du gouverneur « qui ne protège pas efficacement la population contre les insurgés ». Elle a été présentée par les médias étrangers comme une « manifestation contre le régime » (…)

Djerrad Amar

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"Celui qui n’essaie pas, et celui-là seul, a déjà perdu." On a tous déjà manifesté des dizaines de fois. On a tous signé des centaines de pétitions. Mais combien sommes-nous à nous être demandés, lucidement, sans faux-semblant, ce qu’il en était de l’efficacité, et donc, de la pertinence, de nos moyens d’actions traditionnels ? Combien sommes-nous à nous réfugier dans une espèce de pensée magique chaque fois que nous sommes en colère, en nous habituant à considérer nos modes de (…)
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