Cet article est une contribution de soutien à la Révolution au Venezuela. L’auteur, Celia Hart est la fille des révolutionnaires cubains Armando Hart et Haydée Santamaria.
Depuis Cuba, par Celia Hart, 10 juillet 2004.
Rien de ce qui se passe en ce moment dans l’actualité ne soutient la comparaison avec ce qui peut survenir au Venezuela dans le mois qui vient. Le monde nous y précipite et paraît empressé de récupérer en peu de jours les lustres perdus dans l’amnésie collective. L’histoire nous fait des clins d’oeil tellement évidents que nous ne devons pas laisser passer le moment une fois de plus.
Le durcissement brutal du blocus qui frappe mon pays, utilisant comme monnaie d’échange la propre constitution d’Amérique du Nord, l’insécurité en Irak avec son exposition photographique, Sharon, ses murs et son arrogance satanique, le Kosovo... quels reculs (pire que Dante et ses démons) ! Tout est fait pour rendre l’humanité toujours plus complice de cela. La décadence éthique de l’impérialisme ne laisse guère le temps à ce pays de recouvrer les heures fastes et heureuses de la première république de Lincoln. La Statue de la Liberté sera considérée sous peu comme une immigrante française sans papiers.
Mais je crois que Marti disait "que quand beaucoup d’hommes sont sans dignité il y en a d’autres qui portent en eux la dignité de beaucoup. Dans ces hommes marchent des milliers d’autres, marche un peuple entier, marche la dignité humaine". En ce moment précisément il appartient au Président Chavez non seulement de défendre son peuple de la légendaire corruption mais encore il lui appartient de sauver la dignité humaine qui est en train d’expirer. Chavez et le Venezuela devront laver l’histoire du mensonge, de l’atrocité et de la dégradation auxquels ont soumis la Terre les bouffons du coin le plus obscur et le plus ténébreux de la Planète, appelé par euphémisme "Maison Blanche".
En face de cela, les mouvements sociaux se radicalisent toujours plus et se politisent semaine après semaine. Ce qui va advenir le 15 Août marquera l’époque pour la gauche du XXIe siècle, cette gauche qui lentement se réveille de la sortie de piste tragique mais sans gloire du socialisme européen et des éphémères vivats du néolibéralisme. Il ne manque pas grand-chose pour que débouche sa première recherche d’unité. Nous commençons à nous rendre compte que "L’Ere se met à accoucher d’un coeur", comme le dit notre Silvio (il s’agit du célèbre auteur-interprète cubain Silvio Rodriguez, N.D.T.).
"Le temps est venu pour l’Amérique espagnole de sa deuxième et authentique indépendance", faisait remarquer Marti. Au Venezuela se condensent en deux mois les deux siècles écoulés de servilité naïve. Tout d’un coup tous nos Pères sortent de manière précipitée pour nous donner conseil et nous faire-part de leurs expériences.
Chavez les citent tous comme compagnons de lutte. Ils sont tous présents. C’est l’unique manière de leur donner vie : en les rendant utiles.
Idiots d’impérialistes ! Je répète jusqu’à satiété : "Que Dieu aveugle celui qui veut perdre". Le Venezuela est en train d’accomplir, qu’il gagne ou qu’ il perde le 15 Août, une authentique révolution sociale et politique masquée par une campagne électorale. Du point de vue strictement politique, ils ont réveillé un Commandant Chavez qui se tient serré à la gauche du Président du même nom. Ce révocatoire non seulement va permettre au peuple vénézuélien de conduire aux destinées de l’Amérique, en réaffirmant avec détermination ses intentions, mais va conférer à Chavez la possibilité d’organiser une révolution urgente en étant au pouvoir.
Un des intellectuels indispensables de ma Patrie a dit plus d’une fois que "les chemins de l’Amérique se profilent entre le civisme conséquent du Président Allende et l’empreinte révolutionnaire du Che Guevara". Et bien le Commandant Chavez est précisément le point d’intersection de ces deux belles tendances.
Arrêtons nous sur ce point :
Chavez présente une dualité quantique merveilleuse. C’est vrai qu’il a été le président du monde le plus heureux qui soit en prenant le plus grand soin des processus électoraux classiques. Sept fois il s’est soumis aux urnes avec un civisme presque excessif. Beaucoup de nos camarades, moi la première, ont été horrifiés qu’il accepte de se soumettre au vote révocatoire. "Il y a eu fraude ! "Pourquoi l’accepte t-il ?". Bien sûr qu’il devait s’y soumettre. C’était s’offrir la sécurité que même avec l’impérialisme contre, il pourrait gagner dans les urnes. C’est le civisme conséquent de Salvador Allende percutant sa conscience.
Nous avons un Président qui jure malgré tout loyauté à sa République et à son écharpe tricolore. N’est-ce pas assez ? Surgit alors le Commandant au béret rouge invoquant les souvenirs sacrés du Che Guevara. Ah l’Amérique ! Nous avons des veilleurs pour tous les angles. Il est président sans cesser d’être le Commandant.
Le 15 Août soldera victorieusement la Higuera... et la Moneda à la fois. Et pour toujours semés dans le coeur d’un seul homme.
Avec cette victoire comme avec celle d’avril 2002 commence à prendre forme définitive cette Patrie qui s’étire brillamment du Rio Grande jusqu’à la dorée Patagonie et ainsi mes yeux vont connaître ce que signifie le bonheur inégalable d’un monde sans frontières.
Inutile de dire, comme l’on déjà observé les camarades dans le scénario de combat, que c’est le peuple organisé qui défend le mieux le Président dans la bataille. Les organisations civiles sont plus lentes à découvrir les ressorts du changement. Les Patrouilles Electorales et les Commandos Populaires composés des travailleurs et du peuple en général sont le véritable bouclier sur lequel compte le Commandant Chavez pour vaincre à Santa Inés. C’est clair : Chavez a donné le pouvoir au peuple, aux hommes debout, pour lesquels se fait cette révolution. Au cours de ces deux mois, sans nous en rendre compte, on peut dire que Chavez est en train de passer tout le pouvoir aux soviets. Les mouvements sociaux et politiques mûrissent en quelques jours. Ils reçoivent la meilleure leçon : être des personnages vivants de l’histoire. Au lieu d’un référendum révocatoire ces mois se sont convertis en une période d’ approfondissement révolutionnaire.
J’ai reçu un diagnostic très sérieux venant du Venezuela, du camarade Sanabria, daté du 24 juin (El Militante). En dépit de quelques divergences mineures sur l’interprétation des faits, ce travail constitue une source indispensable de données et une observation minutieuse et sans préjugés de ces événements. Cette étude souligne :
une différence dans la situation actuelle tient au fait que les patrouilles électorales, UBEs et commandos qui aujourd’hui surgissent, en organisant des centaines de milliers, sinon même déjà des millions de personnes, non seulement n’ont pas terminé leur tâche mais que celle-ci commence à peine. Un dogmatique sectaire pourrait penser que le mouvement actuel est moins important parce qu’il tourne autour d’une dispute électorale et a un caractère défensif. Si quelqu’un pense cela, il fait montre d’une grande myopie et d’une connaissance bien maigre de la lutte de classes.
Exact.
Le Venezuela connaît une impressionnante lutte de classes sans qu’il soit mentionné le nom de Socialisme.
Ici je me permets une réflexion : je n’aime pas dire ni entendre qu’un pays "est socialiste", ainsi qu’il ressort de mon travail sur "Le socialisme dans un seul pays et la révolution cubaine". Le socialisme dans un seul pays a abouti à un échec théorique total. Non seulement s’est défait le "socialisme" en URSS... mais s’est défait aussi le "pays". De la petite phrase il ne reste ni le mot socialisme... ni le mot pays. Mais ce qui existe toujours et persiste ce sont les révolutions socialistes.
Beaucoup de camarades ne demande pas à Chavez de construire le Socialisme en vertu de je ne sais quelles momies défigurées. Economisons notre temps et nos efforts, souvenons nous une seconde encore de la Révolution permanente. Non seulement du locataire de Coyoacan. Avant lui, Bolivar ne pensait pas qu’au seul Venezuela. Il ne pouvait pas penser au Venezuela sans regarder le reste de la terre humide et fougueuse que profilait son amour et son audace. Il pensait à l’Equateur, il pensait au Pérou. L’Amérique était la Patrie. Il s’arrêtait juste le temps de "graisser les fusils".
Et Marti ? Paradigme de patriotisme. Mais compris en tant que pont nécessaire pour le monde.
Le Parti Révolutionnaire Cubain, sans doute un parti de type nouveau composé avec la classe ouvrière exilée en majorité, recherchait la liberté des îles de Cuba et de Porto Rico. Marti est mort alors qu’il essayait de défendre l’ "équilibre du monde" au travers de notre indépendance. C’est mystérieux et révélateur. Les hommes illustres de notre Amérique abolissent et ignorent les frontières. En Europe elle se figent et s’arc-boutent. Et encore elles marchent avec une monnaie unique et de nombreuses langues.
Nous pourrions dire qu’en Amérique on a rêvé de liberté avant tout le monde. En permanence. Un détail encore : le poème dramatique Aviala de José Marti, chante :
"L’amour mère de la patrie
N’est pas l’amour ridicule de la terre
Ni l’herbe que couvrent nos plantes
C’est la haine invincible à qui l’opprime
C’est la rancoeur éternelle à qui l’attaque".
Je souligne en caractères gras ces vers. Le concept de Patrie est pour Marti uniquement en relation avec un but social et politique. La Patrie est un engagement vivant contre ses ennemis. Le reste est ridicule.
Il ne s’agit pas d’une contemplation et d’une adoration passive. C’est un combat et une action... Bon, inutile d’en dire plus... "La Patrie est l’Humanité".
Chavez voit d’abord avec les yeux de la Patrie Américaine. Beaucoup ont critiqué sa belle position concernant la Bolivie et son exigence d’accès à la mer. Chavez tire t-il sur la corde du Libertador ? Mais comment rester impavide face à la réclamation d’un peuple qui s’appelle comme Bolivar ? Ils ne nous comprennent pas parce qu’ils ont tout au long de l’histoire volé nos frontières et érigé des murs. Qu’ils laissent ces terres ! L’Amérique étonnera.
Alors, selon ma manière de voir, ce que peut faire Chavez dans ce Venezuela révolutionnaire, c’est suivre la voie de Bolivar, bien sûr dans les conditions du siècle. Le Venezuela réussira une révolution pleine de Projets et de Missions pour le peuple. Une Révolution ! Cette fois Bolivar labourera toute la terre fertile d’Amérique du Sud et de là beaucoup de Vietnam comme le réclamait ce grand homme qui lui aussi détestait les frontières.
C’est peut-être bien l’instant précis de faire battre le tambour de la Révolution en Amérique latine et de franchir les fleuves. Chavez appartient à l’Amérique. Parfois je pense que de nombreux camarades attendent de Chavez qu’il prenne un passeport socialiste en prenant des mesures appropriées.
C’est absurde ! Ce passeport s’élabore d’une autre manière. L’impérialisme sera acculé à l’isolement. Chavez fera triompher le processus le plus radical qu’on puisse imaginer... mais pour l’Amérique, pour les pays exportateurs de pétrole, pour le monde. Allons nous tomber à nouveau dans le piège du Socialisme dans un seul pays ? Bien sur, tout est possible. Cuba n’est pas le Venezuela et il y a 45 ans Bush travaillait dur les mathématiques et cherchait des moyens pour échapper au service militaire. Je ne sais pas si c’est pour cela qu’il s’est mis alors à comprendre de travers la Bible. Nous sommes dans le char des temps nouveaux. Je doute qu’ils puissent bloquer le Venezuela. Ce serait drôle de voir des pannes de courant à New York. Ce serait peut-être une contribution au réveil de la classe ouvrière des Etats-Unis.
Chavez peut se convertir en un Ernesto Guevara au pouvoir.
Et les révolutions socialistes, en plus du rôle indispensable des hommes, ont leur expression objective. Je ne sais pas si Chavez a une pensée marxiste ni si cela est important. Les idées du vieux barbon sont objectives.
Elles existent marginalement dans nos têtes fébriles. Je donnerai un exemple simple : si vous ne comprenez pas la loi de gravitation universelle d’Isaac Newton, vous ne laissez pas pour autant tomber une coupe en verre, car vous la perdriez sans aucun doute.
Il en va de même dans la pratique sociale.
C’est pour cela que je pense que toute transformation au Venezuela doit partir uniquement de Chavez. Il ne me plaît pas d’aduler des personnalités, mais je crois que ce cas mérite quelques explications :
En Amérique une personne doit conjuguer beaucoup d’attraits pour entraîner une oeuvre de caractère populaire. Ce n’est le culte de la personnalité, sinon que nous gardons très enracinées les luttes pour notre indépendance. A la différence de l’ Europe, le chef militaire, le poète romantique et le charisme personnel constituent les parts inconscientes de l’acceptation de nos dirigeants. Les technocrates, même honnêtes et compétents, ne nous entraînent pas. Je pourrais prendre l’exemple le plus proche de moi, celui de ma Patrie... Chavez a été prisonnier pour avoir rêvé d’un autre Venezuela, pour sa race, sa religion, son patriotisme encadré certes par un internationalisme exemplaire (Amérique, le groupe des 77, etc.), il est le modèle des meilleurs des hommes de cette région du monde et il est une évocation perpétuelle de notre récent passé de gloire. Tout changement social dans nos contrées doit venir accompagné du rêve de la Patrie Américaine et de la souver aineté nationale. On ne fait pas de révolution dans mes terres sans ces ressorts.
Aspirer à une révolution radicale au Venezuela, y compris une révolution socialiste, ne pourra seulement se faire qu’avec la pensée et l’énergie de son Président, ou sinon ne se fera pas. Je me souviens que quelque chose de ressemblant est arrivé au Chili de Allende. Nous devrions nous dépêcher de comprendre le contexte historique social de cette région du monde, sous peine de continuer à tomber dans les mêmes erreurs d’antan.
Parfois j’ai peur qu’en vertu de tant de rhétorique subie et pas digérée, beaucoup de nos camarades communistes ne perçoivent pas la responsabilité qui se présente à eux. La seule option de tous les partis socialistes, y compris ceux du Venezuela, est de se jeter à plat ventre devant Chavez. Situation qui n’est pas prête de se reproduire de sitôt ! Que le fantôme du manifeste communiste sorte cette fois brillamment et parvienne à faire oublier les fantômes du stalinisme et ses théories tordues. Je le confesse... j’ai peur.
Les pratiques socialistes d’Europe nous tendent silencieusement le même piège. On s’habitue tellement à ce que dit le Livre qu’on laisse les événements passer sans réagir, dans l’attente de quelque phrase de nos classiques qui nous stimule pour l’action. Quelque chose comme ça s’est passé dans mon Buenos Aires adoré... un certain mois de décembre...
Le peuple vénézuélien est responsabilisé en ces instants par le cours des idées progressistes. Ce qui va se passer au Venezuela sondera la santé des idées du Socialisme. Et pas parce que Chavez serait socialiste. Mais parce que là dans ces urnes seront contenus des bulletins, entre autres de Karl Marx. Parce que l’impérialisme avec ses incessantes stupidités, a obligé la radicalisation de ce processus. Parce que désormais ce pays "n’a rien à perdre" sinon, pour paraphraser Marx et Engels, ses chaînes et "un monde à gagner". Et nous savons lequel.
Je rends compte de deux points curieux qui illustrent ce mélange de patrie et de Révolution dans mon pays.
- Fidel Castro ne militait pas au Parti Socialiste Populaire (le parti communiste). Il ne disait pas que son programme était socialiste. Il était pourtant le plus communiste de tous, d’absolument tous les révolutionnaires de ma patrie. Il portait les idées de Marx et de Lénine tellement dans le sang qu’il n’a pas eu besoin de s’attarder à les lire ou à les citer pour faire comprendre que l’ordre du jour était une révolution socialiste.
- Quand ce jeune attaqua la Moncada il avait lu des textes socialistes, sans doute, mais Fidel n’est pas devenu socialiste parce qu’il a lu les ouvrages classiques. Il était socialiste pour avoir compris que c’était le chemin spécifique qu’exigeait le peuple de Cuba pour obtenir la justice. Un événement, il est certain, mal vu par le PSP. La révolution socialiste et les idées communistes sont un moyen pour atteindre le bonheur (le meilleur des moyens), mais non une fin.
La citation que fait un camarade en référence à mon article précédent au sujet du Che confirme ce soupçon qui me fait mal au coeur. Dire que le Che était stalinien parce qu’il l’a dit à quelqu’un dans un certain contexte est comme dire que notre équipe a gagné la partie de football du fait qu’un spécialiste l’a donnée favorite. Le Che a pu dire ce qu’il aurait attendu de Papa Staline ! Ce qui a fait entrer Che Guevara dans la vie communiste, ce ne sont pas les textes entrecoupés et révisés de Staline. En aucun cas. Ceux qui l’ont conduit à prendre cette direction furent les analphabètes, les pauvres, les enfants désespérés d’Amérique qu’il rencontra de manière singulière en enfourchant une motocyclette dans sa jeunesse.
Au Mexique, quand Fidel et le Che firent connaissance, je ne sais s’ils parlèrent beaucoup de marxisme et de théorie. Mais ce que je sais c’est qu’alors se donnèrent la main les deux communistes les plus authentiques qui existaient sur la Planète Terre. Et il ne me plaît pas de dire que le Che fut "trotskiste" ou tout autre "iste". Mais ce que je suis heureuse de répéter c’est qu’il tenta de rendre effective la révolution permanente, et bien qu’il n’ait peut-être pas étudié cette théorie, il comprenait son importance et se dépêcha d’inviter l’Amérique à se convertir en plusieurs Vietnam. Je me mets donc en colère quand on prétend que Monje était un communiste. Ne pas comprendre les intentions du Che ni la portée de sa lutte recale Monje à l’examen le plus élémentaire de marxisme. Lénine, le Che, Fidel sont des leaders authentiques pour avoir su tisser, de manière concrète, des points de passage entre la théorie et la pratique sociale.
Mais de la même manière que je pense que sans Chavez il n’y a pas de révolution au Venezuela, si cette révolution n’est pas authentiquement radicale, pour ne pas dire socialiste... ce ne sera en aucun cas une révolution.
Levons les yeux. Le Venezuela est la légitime Armée Rouge. Le 15 Août c’est la prise du Palais d’Hiver.
Ni aucun doute, ni un seul argument, ni une petite phrase tirée du Capital n’argumenteraient du contraire. Oui, c’est un mulâtre, au langage poétique sorti du XIXe siècle. Oui, il est chrétien. Il croit profondément en Dieu. Mais il est en même temps en ces instants la créature la plus près de changer les destinées de la Révolution dans le monde. Cette fois l’histoire ne nous pardonnerait pas de trahir le Che au nom du communisme !
Le drapeau de la Faucille et du Marteau voyagea exilée d’Europe. Dans un acte au symbolisme unique Diego Rivera et Don Lazaro Cardenas le reçurent et le diffusèrent précisément dans cette maisonnette. Ici dans cette première frontière de ma Grande Patrie. Les idées du marxisme-léninisme vinrent avec. Là -bas restait l’URSS, peut-être que déjà il ne restait plus rien, jusqu’à ce vienne ici la Révolution d’Octobre, celle à laquelle le Venezuela a répondu...
Oui, aujourd’hui nous sommes tous convoqués. Depuis des années on nous montre dans les télévisions des guerres de conquêtes, des discours anachroniques et désarticulés, des tours qui tombent, des enfants déchiquetés, des prisonniers humiliés. Le tout animé par Coca Cola, des cigarettes et d’hallucinantes voitures.
En août, Internet rendra heureuse la gauche et nous pourrons être des participants à la prise du pouvoir par le peuple. Joignons nous selon nos forces à cette bataille. Formons les brigades internationales d’appui, depuis nos pays et nos claviers, à l’Armée Rouge et à son Chef. En ce moment tous les communistes du monde devraient avoir leur passeport vénézuélien. Si j’avais la grâce d’une Cendrillon et si me venait une fée, je solliciterais de pouvoir vivre cette révolution où se font un mes rêves les plus sacrés. Le possible éclatement d’une vraie révolution mondiale chantée en castillan, mettant ses chances du côté des pauvres.
Le fantôme qui a parcouru l’Europe vient de s’acheter un joli chapeau et rôde depuis peu dans les Caraïbes. Laissons le faire.
J’ai failli oublier un cas : et si nous perdons ?
Ce ne peut être le cas, puisque Chavez déjà a gagné. S’il ne reste pas le Président... Souvenons nous du Commandant Fidel qui ne gagna pas à la Moncada. Six années plus tard il fit triompher la révolution socialiste la plus authentique d’Occident. Le peuple vénézuélien ne sera ni dépourvu de Sierra Maestra ni de Granma... Une différence quand même. Fidel ne nous avait pas.
Cuba marchait seule en Amérique. Malheureusement il y avait un mur qui semblait inamovible. L’effondrement du mal appelé socialisme a permis en fin de compte que nous nous unissions en dévorant les frontières et les dogmes religieux déguisés sous les mots de Lénine.
Aujourd’hui oui, on peut tous les voir : Marx, Lénine, Trotsky, le Che, à côté de Bolivar et de Marti, pour réaffirmer au Commandant Chavez : asseyons nous ensemble, unis et transportés de joie en chantant l’Internationale en mille langues. C’est cela qui vous est proposé pour notre 15 Août.
Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !
Celia Hart
– Traduction de l’espagnol Gérard Jugant pour Révolution Bolivarienne bolivarinfos@yahoo.fr.
Pour bien juger des révolutions et des révolutionnaires, il faut les observer de très près et les juger de très loin (Simon Bolivar).
Ce qu’il n’a pas accompli ne l’est toujours pas aujourd’hui : Bolivar a encore beaucoup à faire en Amérique. (José Marti).