Suite à la perte d’emploi du père de famille, le couple et ses deux jeunes enfants, Mike-Rhonel, 7 ans aujourd’hui et Loïc 4 ans, s’installent en France. Un troisième enfant, Maria-Martina, deux ans le 9 juin, nait à Rennes. Les deux aînés sont scolarisés à Chatillon sur Seiche, la proche banlieue de Rennes.
Pour faire compliqué là où on pourrait faire simple, la préfecture d’Ille et Vilaine refuse de leur donner un titre de séjour, les contraint à refaire une demande d’asile en France et, jusqu’en mars 2013, leur délivre des récépissés ne les autorisant pas à travailler. Même si, par chance, ils obtiennent une place en CADA, la situation est totalement absurde : Kokouda Tona (qui est par ailleurs arbitre de foot diplômé) ne demande qu’à travailler. Il présente des promesses d’embauche à plusieurs reprises… en vain. La préfecture le préfère oisif et à la charge de la collectivité !
Le mardi 4 juin, le préfet de Rennes décide de franchir un pas supplémentaire dans le gaspillage de l’argent public et dans le comportement de brute. Huit gendarmes débarquent à six heures et demi du matin, réveillent parents et enfants, leur laissant juste le temps de rassembler quelques affaires (en les obligeant à abandonner sur place le reste de leurs biens, dont leur voiture…). Tout le monde est chargé dans des véhicules… en route pour Roissy où, à 15 heures, la famille est embarquée dans un avion pour Rome. Pas de repas (souci d’économies ?), parents et enfants enfermés dans une salle de la PAF à Roissy, malgré la demande de la mère de laisser les enfants circuler.
Précision : le ministre Valls est peut-être fier des gestes odieux qu’il ordonne pour séduire l’électeur xénophobe ou supposé tel, ceux qui appliquent, sur le terrain, et qui voient les parents et les enfants qu’ils expulsent, le sont beaucoup moins.
Pas de chance pour le ministre de la Chasse à l’enfant bis, Judith et Kokouda Tona et leurs enfants ont tissé des liens étroits (l’école, le foot) avec la région rennaise, ils y ont leur vie et ils ont de la ressource. En descendant de l’avion à Rome, ils sautent dans un train, direction Milan où des amis les hébergent. Le temps de quelques démarches, de prendre les billets et le jeudi 6 mai au matin, soit 36 heures après avoir été mis dans l’avion aux frais du contribuable, ils repartent pour Paris puis Rennes où ils arrivent à 19 heures… en toute légalité puisque leur titre de séjour italien leur donne le droit de résider en France trois mois.
Odieuse, ruineuse et ridicule, peut-être serait-il temps que le gouvernement change de politique en matière d’immigration ? Et que, pour l’y aider, les élus et les responsables de la majorité qui ne sont pas d’accord avec ces méthodes (et ils sont nombreux, vous voulez des noms ?) le disent enfin à haute voix.
dimanche 9 juin 2013.