
Yidis Medina a avoué avoir commis une infraction de corruption et a demandé une sentence anticipée. De cette manière, elle espère faire appel pour une réduction de sa peine pour collaboration avec la justice. Autre congressiste qui s’ajoute à la liste des personnes sur lesquelles on effectue des enqêtes pour leurs liens avec des organisations paramilitaires.
L’ex congressiste colombien Yidis Medina a accepté les charges que lui impute la Cour Suprême de Justice (CSJ), pour corruption, ayant hypothétiquement accepté un pot de vin de hauts fonctionnaires du Gouvernement pour voter en faveur de l’extension du mandat présidentiel.
Avec sa confession, effectuée devant les enquêteurs de la Cour Suprême de Justice (CSJ), Medina, qui s’est livrée dimanche dernier, prétend faire appel pour une réduction de peine pour collaboration avec la justice, mesure prévue dans le Code de Procédure Pénale.
En outre, l’ex représentant pour le Parti Conservateur (pro Uribe) a demandé une protection pour elle et sa famille à cause des menaces de mort qu’elle a reçues. C’est pourquoi elle restera dans le bunker du Ministère de la Justice jusqu’à ce que l’on connaisse le lieu final de sa détention.
Dans les prochains jours, les neuf magistrats de la Cour Pénale de la CSJ décideront s’ils acceptent la sentence anticipée de Medina ou si elle pourrait bénéficier d’une diminution de sa peine ou bien d’une assignation à résidence en vue de collaborer de manière effective avec la justice.
On attend aussi que le tribunal suprême du pays décide prochainement s’il ordonne des enquêtes sur les hauts fonctionnaires du gouvernement Uribe.
L’avocat de Medina, Ramón Ballesteros, a avancé que sa cliente livrera aux magistrats auxiliaires de la CSJ des documents qui soutiennent leurs affirmations contre plusieurs fonctionnaires du gouvernement.
Ballesteros a aussi informé que, pour le moment, Medina ne livrera pas une série d’enregistrements de conversations entre elle et ses sobordonnées (tous proches du président à lvaro Uribe), mais elle montrera seulement des preuves documentaires sur ce qu’elle a reçu.
Le scandale de Yidis Medina a eclaté vers le mi-avril lorsqu’elle a autorisé à une chaine d’information régionale de diffuser une entrevue enregistrée en 2004 (...).
Dans le document audio-visuel, la femme accuse plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement du président à lvaro Uribe dont : l’ambassadeur en Italie, Sabas Pretelt de la Vega, actuellement ministre de l’Intérieur et de la Justice, le ministre de la Protection Sociale, Diego Palacios et le secrétaire privé de la Présidence, Alberto Velásquez.
En 2005, le vote de Medina et de son collègue Teodolindo Avendaño dans la première commission de la Chambre des Représentants ont permis que soit approuvée la réforme constitutionnelle - qui a suivi la première réélection présidentielle - et grâce à laquelle Uribe restera à la présidence jusqu’en 2010.
Ces deux parlementaires s’étaient montrés indécis pour voter la réforme constitutionnelle à laquelle manquait simplement un vote pour être approuvée. Mais au dernier moment, ils ont voté "oui". Ce changement soudain a décidé la Cour Suprême de Justice d’ouvrir une enquête pour déterminer si derrière ce vote il y a eu corruption par des fonctionnaires du gouvernement.
Depuis 2006, la CSJ mène des enqêtes sur les cas de corruption et d’infiltration de groupes paramilitaires d’extrême droite et de narco-trafiquants au sein du Congrès colombien, plongé dans une crise institutionnelle qui a emmené 63 parlementaires derrière les barreaux .
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Autre congressiste qui fait l’objet d’une enqête
La CSJ a ordonné mercredi l’ouverture d’une enqête préliminaire contre le sénateur pro Uribe Armando Benedetti, pour des liens présumés avec des paramilitaires.
La décision a été prise sur la base du témoignage donné il y a une semaine par l’ex congressiste Rocio Arias.
Arias accuse Benedetti d’avoir assisté à une rencontre avec le commandant paramilitaire Salvatore Mancuso et d’autres dirigeants politiques de la Côte Atlantique, appelé « La cumbre del caramelo » (le sommet du caramel).
L’ex congressiste d’Antioquia a affirmé qu’à ce « sommet » on a parlé de la nécessité de promouvoir des actions dans le Congrès qui faciliteraient le processus de paix entre le gouvernement et les paramilitaires des Auto-défenses Unies de Colombie (AUC, extrème droite).
Rocio Arias a soutenu qu’après la réunion, il leur est même resté du temps pour « danser » et « prendre un verre ».
L’ex parlementaire, qui a reconnu avoir fait partie du bras politique des AUC, et a ajouté que tous les participants de cette réunion sont emprisonnés, sauf le sénateur Benedetti.
TeleSUR - El Tiempo - Caracol - Efe / mm - AV