RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Une croisade civilisatrice contre l’Afrique ?

Un Sommet extraordinaire s’est tenu récemment à Addis Abeba, capitale de l’Éthiopie, consacré à l’examen des relations entre l’Union africaine (UA) avec la Cour pénale internationale (CPI).

Au total, 34 pays africains sur 54 sont représentés à la CPI. Cependant, ils sont nombreux à penser que le continent fait l’objet d’un traitement spécial, voire que la Cour sert d’outil politique contre l’Afrique.

Regroupant 120 membres à l’heure actuelle, la CPI a été créée pour répondre à la nécessité de la mise en place d’un tribunal international permanent afin que soient traduits en justice les auteurs de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Le Statut de Rome, entré en vigueur en 2002, jeta les bases juridiques de la création de la Cour pénale internationale et des tribunaux ad hoc. Mais, ne disposant pas en propre d’un mécanisme d’application de ses décisions, la Cour dépend fortement de la coopération des États pour fonctionner.

Le Sommet d’Addis Abeba a attiré l’attention sur le fait que la CPI mène actuellement des enquêtes dans huit pays, tous africains, (Kenya, Côte d’Ivoire, Libye, Soudan, Ouganda, Centrafrique, RD du Congo et Mali), ce qui représente un pays africain sur huit mis ainsi à l’index.

Et pourtant, les atrocités commises par les États-Unis et leurs alliés en Irak, en Afghanistan et dans chacune de leurs « interventions humanitaires » ne devraient-elles pas être considérées comme des crimes de lèse-humanité ?

Selon plusieurs dirigeants africains, la CPI est une instance qui pratique le « colonialisme judiciaire », même si certains pays comme la République démocratique du Congo où l’Ouganda ont demandé l’intervention de la CPI.

Dans cette perspective, les chefs d’État et de gouvernement réunis pendant deux jours à Addis Abeba ont demandé le report des procès contre le président kenyan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto accusés par la Cour pénale internationale de crimes contre l’Humanité lors de la crise postélectorale de 2007-2008.

L’Union africaine a également réclamé la suspension des procédures de la CPI contre le président soudanais Omar el-Béchir, et adopté une résolution pour que les chefs d’État en exercice ne puissent être poursuivis le temps de leur mandat par la justice internationale.

Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA, a démenti les rumeurs quant à un éventuel retrait collectif de l’Union africaine de la Cour pénale internationale, rappelant que les États africains, de leur propre volonté et pour la défense de la justice internationale, sont signataires du Statut de Rome, et que beaucoup de pays africains ont eu une participation active aux différentes phases de négociations pour l’instauration de la CPI.

Elle a souligné que l’objectif de cette réunion est d’envoyer un message politique fort à la Cour pénale internationale afin qu’elle prenne les préoccupations de l’Afrique au sérieux, sans se limiter uniquement à juger et condamner des dirigeants africains. « La CPI doit cesser de vouloir civiliser l’Afrique », a-t-elle dit.

« Nous aimerions que le Conseil de sécurité de l’ONU et la CPI travaillent de concert avec nous au renforcement du processus de stabilisation, de réconciliation et de paix », a déclaré la commissaire Dlamini-Zuma en abordant en particulier le dossier kenyan. « L’Afrique s’oppose à une déstabilisation du Kenya », a-t-elle dit.

L’UA considère les procédures ouvertes contre Kenyatta et Ruto comme une entrave à la normalisation de la situation dans ce pays.

Pour sa part, le ministre éthiopien des Affaires étrangères Tedros Adhanom Ghebreyesus, dont le pays occupe la présidence pro tempore de l’UA, a signalé que « loin de promouvoir la justice et la réconciliation, la CPI s’est transformée en instrument politique visant l’Afrique et les Africains ».

« La façon dont la Cour fonctionne, particulièrement son traitement injuste de l’Afrique et des Africains, laisse à désirer », a-t-il dit.

Concernant le kenya, M. Tedros a lancé une mise en garde contre les méthodes de la CIP, qui, d’après lui, pourraient provoquer une escalade de violence régionale.

« Il est regrettable que nos appels répétés soient tombés dans l’oreille d’un sourd et que nos inquiétudes aient été complètement ignorées », a-t-il indiqué.

Claudia Fonseca Sosa

URL de cet article 23622
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Colombie, derrière le rideau de fumée. Histoire du terrorisme d’Etat
Hernando CALVO OSPINA
L’affaire Ingrid Betancourt et la question des otages ont mis la Colombie sous les feux de l’actualité… Mais, derrière le rideau de fumée médiatique, que se passe-t-il vraiment dans ce pays ? La violence politique, conséquence de l’intransigeance de l’Etat et des énormes inégalités sociales, est au coeur de cet ouvrage, Au fil de l’histoire, l’oligarchie nationale vorace, les Etats-Unis et certaines puissances européennes, avides de soumettre un peuple pour s’emparer de ses immenses richesses (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Lorsqu’ils n’arrivèrent pas à s’en prendre à nos arguments, ils s’en sont pris à moi.

Julian Assange

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.