RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Une bouderie mal à propos

L’Arabie Saoudite est en colère et le fait savoir à son puissant allié et protecteur américain. La cause ? Riyadh a été « gravement » frustrée que les Etats-Unis n’aient pas mis à exécution leur menace de frapper le régime de Bachar Al Assad. Cette frustration est aggravée - si cela se pouvait -par la timide ouverture intervenue entre Washington et Téhéran (l’Iran est le principal concurrent de l’Arabie Saoudite pour le leadership dans la région du Golfe) par un improbable premier coup de fil - depuis 30 ans - entre deux chefs d’Etat US et iranien et la rencontre impromptue entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Ces déconvenues sont venues s’ajouter à l’impuissance, selon l’Arabie Saoudite, de l’ONU à faire rendre gorge à Bachar Al Assad. Trop, c’est trop estime Riyadh qui menace de boycotter le Conseil de sécurité, auquel l’Arabie Saoudite a été élue pour la première fois en tant que membre non-permanent. Cette menace de boycott du Conseil de sécurité est à tout le moins insolite et peu politique. Pour ne pas dire plus. Ce qu’il faut en revanche relever est que l’Arabie Saoudite appelle de tous ses voeux à la dévastation d’un pays arabe : la Syrie. Tout cela n’est guère sérieux et montre combien Riyadh « travaille » à la pérennisation de la paix et de la stabilisation dans cette région mortifiée par les guerres fratricides et par des inimitiés hors de raison. Une question se pose : pourquoi l’Arabie Saoudite insiste-t-elle tant à frapper la Syrie par pays étranger interposé ? Par solidarité humanitaire envers les Syriens ? Or, si jamais une telle forfaiture se réalise, c’est la population civile syrienne qui en payera le prix fort. Mais ce n’est pas cela qui inquiète Riyadh dès lors que ses objectifs seraient atteints par l’installation à Damas d’un régime à sa dévotion. Sinon, comment comprendre qu’au moment où la communauté internationale s’acharne à trouver une solution pacifique et négociée au conflit syrien, les Saoudiens exigent des Etats-Unis la frappe de la Syrie ? Et c’est un pays « arabe », un pays « frère » qui se démarque d’une démarche internationale, cherchant à attiser le brasier au Moyen-Orient. Riyadh n’a jamais eu autant de détermination sur le dossier palestinien ménageant autant Israël, que son protecteur américain. En fait, l’Arabie Saoudite entretient des liaisons à tout le moins dangereuses avec son puissant protecteur yankee. Aussi, c’est grâce à cette protection de l’Oncle Sam que le trône des Al Saoud a pu perdurer jusqu’ici. Autant les états-uniens ont besoin des pétrodollars saoudiens - sans parler des centaines de milliards de dollars déposés dans les institutions bancaires américaines - autant Riyadh a besoin de leur assistance. En contrepartie, Riyadh ouvre largement son portefeuille à pétrodollars et les vannes de son pétrole, afin de maintenir le coût du baril de pétrole au plus bas. En effet, à quoi sert la « quincaillerie » achetée à coups de dizaines de milliards de dollars chaque décennie par le Royaume wahhabite, si ce n’est à renflouer le complexe militaro-industriel américain et lui permettre de fonctionner ? Le dernier en date de ces contrats a été celui signé dans le courant de 2012, d’un montant estimé à quelque 90 milliards de dollars. Cet arsenal servira-t-il à la défense de la population saoudienne ? Il est permis d’en douter ! Dans ce cas de figure relevons que dans les années 1970-1980, l’Arabie Saoudite a loué à prix d’or des avions Awacs américains (Système de détection et de commandement aéroporté) pilotés par des Américains, soit-disant pour surveiller le territoire saoudien pour le compte de Riyadh, alors que les informations stratégiques ainsi obtenues « atterrissent » à Washington et en... Israël. Tout cela, à la santé de Riyadh. Notons aussi qu’en 1984, le président Ronald Reagan passant outre l’autorisation du Congrès, a fourni à l’Arabie Saoudite des lanceurs et des missiles du système antiaérien FIM-92A Stinger pour la défense des navires et des installations du Golfe. Armes que ne détenaient que les soldats américains et israéliens. Ce sont ces mêmes armes que la CIA fournira aux moudjahidine afghans, à cette même époque. Ce sont encore les wahhabites qui ont financé les phalanges afghanes en recrutant de jeunes Arabes, revenus plus tard semer la terreur dans leurs pays. Nous en savons quelque chose en Algérie. C’est en fait une constante de l’Arabie Saoudite de diviser les Arabes et les monarques saoudiens plus enclins à encourager la fitna entre les Arabes, qu’à aider à stabiliser leurs pays. Or, Riyadh pousse dans le sens contraire, maintenant le brasier qui consume depuis près de trois ans le pays du Cham. C’est cela le visage hideux de l’absolutisme.

Karim MOHSEN

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/183935-une-bouderie-mal-a-propos.html
URL de cet article 23196
   
Le cauchemar de Humboldt de Franz Schultheis
Bernard GENSANE
Bien qu’un peu long, ce compte-rendu rend à peine justice à la richesse de cet ouvrage indispensable à ceux qui veulent comprendre pourquoi, par exemple, la première contre-réforme imposée par Sarkozy fut celle des universités. On pourrait commencer par cette forte affirmation de 1991 de sir Douglas Hague, universitaire britannique de haut niveau, professeur de sciences économique, spécialiste du " marché de l’éducation " et, ô surprise, ancien conseiller de Madame Thatcher : (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il n’y a pas de moyen plus violent de coercition des employeurs et des gouvernements contre les salariés que le chômage. Aucune répression physique, aucune troupe qui matraque, qui lance des grenades lacrymogènes ou ce que vous voulez. Rien n’est aussi puissant comme moyen contre la volonté tout simplement d’affirmer une dignité, d’affirmer la possibilité d’être considéré comme un être humain. C’est ça la réalité des choses.

Henri Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT
Extrait sonore du documentaire de Gilles Balbastre "Le chômage a une histoire",

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.