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Ukraine : "Nous avons une occasion historique de construire un état socialiste en Europe"

Les combattants communistes en République Populaire de Lugansk sont essentiellement engagés dans la brigade "Prizark", brigade commandée par le communiste Alexeï Mozgovoï. Le Bataillon 404 au sein de cette brigade est nourrie par des volontaires internationalistes venus de partout. Interview pour le site slavyangrad.es des volontaires communistes espagnols du bataillon 404 - traduction Nico Maury

En réponse à l’appel international lancé pour rejoindre la résistance contre le coup d’Etat du gouvernement de Poroshenko, de nombreux volontaires de toute l’Europe sont arrivés dans le Donbass pour la défense de la Nouvelle Russie. Parmi ces volontaires, certains viennent de la communauté autonome de Castille et de Catalogne, après avoir servi dans le bataillon Vostok (DNR) ils ont décidé de rejoindre la Brigade "Prizrak", sous le commandement du charismatique Alexeï Mozgovoï. Les jeunes antifascistes ont intégré le 404ème bataillon, une unité communiste au sein de la Brigade "Prizrak".

slavyangrad.es a rencontré Sergio, Hector, Miguel et Oriol, les interrogeant sur leur nouvelle vie dans la 404ème et les fonctions exercées au sein de la résistance populaire de Nouvelle-Russie.

* * * *

Tout d’abord, quand et pourquoi vous êtes vous décidé à venir dans le Donbass pour lutter contre le gouvernement de Poroshenko ?

Nous nous sommes mis d’accord lorsque nous avons vu le massacre d’Odessa, c’était l’élément déclencheur qui nous a mené ici pour combattre. En dehors de cela, il y a aussi beaucoup d’autres raisons : contribuer à la création d’un Etat socialiste en Europe , d’aider à défendre la population civile contre les attaques de Kiev. Il s’agit d’une lutte contre le fascisme et nous nous sentons redevables du rôle joué par les brigades internationales qui sont venues en Espagne en 36 pour lutter contre les putschistes.

Ce ne doit pas être facile de quitter une vie normale avec amis, famille, etc. pour aller se battre dans une guerre où l’on peut mourir. Est-ce que lutter pour la Nouvelle-Russie vaut la peine ?

Nous sommes parfaitement conscients des risques que nous encourons avec notre décision de venir ici pour combattre, et nous comprenons les craintes de ceux qui sont restés en Espagne, mais la cause en vaut la peine. Nous sommes ici pour lutter contre le fascisme. C’est la première fois depuis de nombreuses années qu’il y a une réelle possibilité de contribuer à la construction d’un Etat socialiste en Europe. Comme les communistes qui nous sommes nous ne pouvions pas rater cette occasion historique.

Vous vous définissez comme communistes. Quand vous vous battez pour la Nouvelle-Russie quels sont vos objectifs politiques et militaires ?

Notre principal objectif militaire est de dégager la Nouvelle-Russie de l’étau dans laquelle elle est, nous nous arrêterons qu’une fois cet objectif atteint. Ils ont provoqué cette guerre. En ce qui concerne les objectifs de la politique, notre tâche principale est de contribuer à la construction de l’Etat socialiste de Nouvelle-Russie, c’est l’objectif des forces et des unités militaires révolutionnaires et communistes qui combattent . Le drapeau rouge flottera de nouveau sur l’Europe.

Comme au Kurdistan ou en Palestine, la résistance dans le Donbass est une résistance populaire et politiquement hétérogène. Mais il est frappant de constater que le chef des milices populaires de la République de Lugansk est Victorovitch Vitaly, c’est un communiste de Lugansk. Y a t-il une présence réelle des communistes dans la résistance populaire ?

La présence des communistes dans la résistance populaire est exceptionnelle. Il y a deux unités communistes ; l’une est le bataillon Vostok et l’autre est la brigade "Prizrak". Il y a aussi d’autres unités communistes un peu partout dans la résistance. Parmi les volontaires des milices populaires beaucoup ont une grande nostalgie pour l’Union soviétique . Depuis l’effondrement de l’URSS, tout va de mal en pire et les gens sont conscients de cela. On ne peux pas dire combien il y a de communistes dans la résistance, mais c’est l’idéologie qui domine dans les milices populaires.

Dans la sphère politique le communisme a également beaucoup de poids. Igor Plotnitsky, le président de la République populaire de Lugansk, est communiste sur bien des plans. À Lugansk et Donetsk, les communistes ont beaucoup de poids dans les milices. De nombreux commandants et colonels sont battent pour la construction d’une Nouvelle-Russie libérée des fascistes et des oligarques.

Après votre affectation d’en d’autres bataillons et unités, vous venez d’arriver dans le 404ème bataillon de la brigade "Prizrak". Pourquoi ce changement ? Quelle est votre nouvelle vie dans cet unité ?

La vie dans cette unité est semblable à celle des autres unités : la discipline militaire est la même, même heure et même rotation vers le front. Tous respectent la hiérarchie. Tous ici sont égaux, il n’y a aucun commandant. C’est le commissaire politique qui est responsable de la discipline et du moral des soldats. En outre, il y a deux chefs ; celui qui est responsable de la formation militaire lorsque nous sommes en caserne et l’autre qui est chargé de guider les camarades qui sont au front.

La principale raison du changement d’unité vient de la différence idéologique qu’il peut exister, même s’il nos commandants militaires ont toujours été communistes. Ces différences empêchaient de nous sentir totalement à l’aise. Maintenant en revanche nous nous sentons pleinement en accord avec nous-mêmes et avec nos nouveaux camarades dans cette unité 404.

Même si les ultranationalistes sont une minorité négligeable (Comme nos nationalistes français d’Unité continentale - ndlr) dans la résistance, certains secteurs de la « gauche » (cf les trotskistes, le NPA, Ensemble, les libertaires et les anarchistes en France - ndlr) ont utilisé cela comme une excuse pour justifier les crimes de Kiev et de l’OTAN contre la population civile. Beaucoup d’entre vous ont été traité de nazis. Quelle est votre opinion ?

Si la gauche justifie les massacres de civils par les fascistes c’est qu’elle doit repenser son idéologie. Certains de nous sont appelés nazis, cela a provoqué beaucoup de rires et plaisanteries de notre part, vu notre côté "métissé" et "maure", (rires). Ceux qui sont ici sont les seuls à pouvoir parler en connaissance de cause, le reste n’est que spéculation à plus de 3000 km. Et je tiens à dire très clairement, je suis plus rouge que le sang qui coule dans mes veines. Personne ne me fera changer d’avis, et certainement personne extérieure au conflit.

A votre avis quelles sont les principales caractéristiques de la lutte pour la Nouvelle-Russie : lutte des classes, lutte contre le fascisme, la lutte nationale ?

La lutte pour la Nouvelle-Russie est un combat contre le fascisme, contre l’oligarchie et est aussi une lutte nationale. Nous luttons contre les fascistes à Kiev et les oligarques qui ont pillé l’Ukraine post-soviétique. En outre, c’est aussi un combat national, parce que le peuple défend sa culture, sa langue et ses habitants.

Nous allons parler de la guerre que j’ai vu ici. Comment est la vie sur le front ? Qu’est-ce qui vous passe dans la tête quand vous vous battez ?

Ici la vie est dure, nous avançons dans le froid, la faim et on souffre d’épuisement, mais tout est secondaire lorsque vous pensez que tout ce que vous faites ici est à faire. Sur le front, mille choses nous traverse l’esprit, Il y a beaucoup d’adrénaline et parfois vous avez peur de mourir. Parfois, vous vous demandez ce que vous faites ici.

Jusqu’à présent quelles tâches militaires avez vous accomplies et quels ont été vos fonctions au front ?

Par sécurité nous ne pouvons pas répondre à cette question, mais nous pouvons dire que notre unité est engagée dans des missions d’infiltration, d’attaques des avants postes et autres opérations spéciales.

Vous êtes volontaires et vous vous battez sous la bannière de la Nouvelle-Russie, vous avez la preuve de la présence de mercenaires occidentaux engagés avec Kiev ?

Oui, nous sommes des volontaires, nous ne sommes pas soldés. En revanche, nous avons des preuves de la présence de mercenaires qui luttent aux côtés de Kiev, ils sont soutenus et financées par l’OTAN et l’Union européenne. Ces derniers sont responsables qui se passe en Ukraine.

Comment pensez-vous que finira cette guerre ?

¡Venceremos ! (Nous vaincrons) La volonté du peuple est imparable.

http://slavyangrad.es/2014/11/26/oportunidad-historica-de-construir-un-estado-socialista-en-europa/

»» http://www.editoweb.eu/nicolas_maur...
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