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Thomé-Génot - Nouzonville : provocation policière dans les Ardennes.





En lutte pour obtenir une indemnité de 30 000 euros, les 320 salariés de Thomé-Génot ont été évacués manu militari hier matin à Nouzonville. En dépit des promesses...


L’ Humanité, Nouzonville (Ardennes), 10 novembre 2006, envoyé spécial.


Scènes d’occupation militaire dans une petite bourgade tranquille des Ardennes : à l’aube, hier, vers 6 h 30, plus de 300 CRS et gendarmes ont envahi Nouzonville et, dans un climat proche de celui d’un couvre-feu, plusieurs escadrons, bardés de matraques, d’armes à feu, de masques à gaz, de boucliers et de Flash-Balls, ont pris possession des ateliers Thomé-Génot. Après une nuit de veille, la petite dizaine d’ouvriers présents dans l’usine à cette heure n’ont pas pu empêcher cette évacuation. « Opération de sécurité civile », argue la préfecture. « Provocation suprême et humiliation inutile », rétorquent, unanimes, les salariés, les syndicats et les forces progressistes du département.

- Lire l’ article de Thomas Lemahieu www.humanite.fr



« Vous nous avez laissé tomber »


Oscillant entre le sentier de la guerre et l’impasse du désespoir, les « Thomé-Génot » critiquent vertement la démission publique.


L’ Humanité, Nouzonville (Ardennes), 10 novembre 2006, envoyé spécial.


Un aquarium renversé trônant théâtralement sur le trottoir devant la préfecture à Charleville-Mézières ; à l’intérieur, sous vide, quelques dizaines de voix bâillonnées, des poignées de cartes d’électeurs comme rangées au musée des illusions perdues. C’était il y a quelques jours, avant le grand nettoyage policier engagé hier matin à Nouzonville. Il y avait une pancarte légendant l’installation, un avertissement sec et net : « Vous nous avez laissé tomber. Trois cents familles ne voteront pas pour vous l’année prochaine. » Arrosé d’huile et de mépris lors de l’évacuation par surprise de l’usine Thomé-Génot occupée depuis mercredi après-midi (lire ci-contre), le feu de ce poignant désespoir consume bien au-delà des 320 salariés de cette entreprise en liquidation judiciaire, dans un département frappé par une vague de restructurations (2 000 emplois supprimés ou en passe de l’être) et marqué par un taux de chômage qui culmine à 13 %.

Dans ce contexte, et non sans confusion parfois, l’action publique et, de manière plus globale encore, la politique sont vertement convoquées pour répondre de leur impuissance actuelle face à une casse sans précédent. Mais alors qu’en organisant cette installation, les syndicalistes ont découvert, avec stupeur, que seuls 30 % à 40 % des travailleurs de la boîte étaient inscrits sur les listes électorales, ce n’est pas dans un tropisme abstentionniste de cette classe ouvrière en souffrance qu’il faut chercher les raisons de leur colère presque inextinguible, mais plutôt dans des parcours étoilés de défaites et d’humiliations. Témoignages avec quelques « Thomé-Génot ».

- Lire l’ article de Thomas Lemahieu www.humanite.fr


A Nouzonville, le jour le plus long. Puis la déception, L’ Union, 11/11/2006.


Heures supplémentaires de Sarkozy : attention au piège !


France des inégalités : les chiffres qui dérangent.




Photo : Michèle Leflon http://michele.leflon.over-blog.com


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C’est amusant comme le commun des mortels s’imagine que nous sommes sans cesse affairés à leur mettre des idées dans la tête, alors que c’est en empêchant certaines pensées d’y pénétrer que nous faisons le mieux notre travail.

C.S. Lewis, 1942

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