« Votre gouvernement a laissé les barjots du syndicat communiste détruire les emplois » vient d’écrire Maurice Taylor, le fabuleux patron de la firme étasunienne de pneus, Titan, au ministre franchouillard qui a dit : « inévitable est la fermeture de l’usine PSA à Aulnay-sous-Bois » (RTL le 05 02 2013)
Beaucoup diront dans nos média « Taylor provocateur ! » alors que c’est la nature même du capitalisme qui éclate au grand jour une fois de plus, au moment où il se sent en perdition à cause de la crise qu’il a lui-même enfantée, et que c’est la réalité des patrons des grandes firmes et des monopoles qui n’hésitent jamais à détruire et à provoquer la classe des travailleurs… car ils ne peuvent pas dire qu’ils ne connaissent pas les conditions d’exploitation.
Alors n’hésitons plus à rappeler ce qu’écrivait Karl Marx dans Le Capital : « Le capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le capital devient hardi. A 20% il devient enthousiaste. A 50% il est téméraire. A 100% il foule au pied toutes les lois humaines et à 300% il ne recule devant aucun crime ».
Rappelons aussi ce qu’avait dit le milliardaire étasunien Warren Buffett : « Il y a une guerre des classes aux États-Unis, d’accord, mais c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre. Et nous sommes en train de gagner » (interview sur CNN le 25 05 2005 et New York Times du 26 11 2006) ["There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning."]
Et les travailleurs diront « salaud ! Nous on t’emmerde, connard de patron ! »… Et certes ils auront raison, mille fois raison. Mais le pire des mépris de notre classe sociale à son encontre serait de lui dire « merci Maurice ! » - « merci Maurice pour cet éloge aux barjots communistes du syndicalisme de classe et de masse »… et sic à Jérôme Cahuzac : « La lutte des classes… Vous, vous y croyez toujours et moi je n’y ai jamais cru » ( 08 01 2013 France 2)
En effet, quand Maurice Taylor provoque avec ses propos offensants pour nous mais objectivement sincères sur : « le coût de la main d’oeuvre en Chine à 1€ de l’heure », sur « le syndicalisme communiste », sur « le nombre d’heures de travail » ou quand il dit : « Quand j’ai visité l’usine j’ai remarqué que les ouvriers travaillaient, aussi bien qu’ailleurs, pendant trois heures, mais après, le reste du temps, ils avaient leur pause d’une heure et puis ils bavardaient, ils glandaient »… c’est une propagande inespérée pour ceux qui veulent se débarrasser, comme nous, du capitalisme.
Avec de tels propos, qui résonnent dans nos têtes de travailleurs comme des insultes, Maurice Taylor permet de dévoiler au grand jour, pour celle et ceux qui ont été lobotomisés par les média et trahis par des syndicats jaunes, la véritable nature du capitalisme.
Maurice Taylor dit tout haut qu’il est prêt à tout et au pire pour exploiter les peuples travailleurs et les broyer avec leur syndicat.
Et comme un « con », mais c’est du bonheur en boîte, il nous offre une tribune gratuite pour montrer aux travailleurs d’ici et du monde, que la Classe Ouvrière de France, cosmopolite, si elle est unie et organisée dans un syndicalisme de lutte de classes, a cette capacité de faire peur aux capitalistes qui ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent et quand ils veulent, sans qu’il n’y ait un affrontement direct avec les travailleurs.
Quand Maurice Taylor renchérit en disant : « Vous allez finir comme la Grèce, c’est une question de temps » et ajoutant comme pour en remettre une couche : « le meilleur lieu de production en Europe, c’est l’Angleterre, eux ils font le boulot, et ils n’ont pas d’imbéciles au gouvernement ni de syndicats barjots » et patatras ! v’là que Moodys’ déclasse les GB... il nous ouvre les esprits et les portes de la compréhension sur le modèle politique qui nous pend au nez si nous entrons dans la compromission avec le capitalisme, et si les travailleurs laissent faire pour devenir un peuple de précaires et de pauvres.
Aussi, Maurice Taylor, plus que 1000 discours, nous éclaire sur ce que le gouvernement à la tête de la France entend mettre en place sur demande patronale et avec la bénédiction des syndicats jaunes, avec le projet de transposition de l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013, dans une loi rétrograde qui ne sert que les intérêts des capitalistes et les demandes des actionnaires en attente de nouveaux juteux et prodigieux bénéfices.