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Thème : Délocalisations

François Ruffin à la cérémonie des César

François RUFFIN
Lors de l'édition 2017 des César, François Ruffin a remporté celui du meilleur documentaire pour son film Merci Patron, qui raconte les conséquences sur une famille de la délocalisation d'une usine LVMH. Après avoir reçu son trophée, il s'est lancé dans un discours particulièrement musclé. Ruffin arborait un maillot à l'effigie de Bolloré, propriétaire de Canal+ qui retransmettait la cérémonie, maillot que le cadreur s'efforça de montrer le moins possible. La fin du discours de Ruffin où il remerciait les héros de son film, les Klur et Marie-Hélène Bourlard, ex-déléguée CGT, a été couverte par la musique soudain devenue assourdissante (LGS). "Mon film, il parle d'une usine qui part en Pologne et qui laisse derrière un paquet de misère et un paquet de détresse. Et au moment où je vous parle, c'est une usine d'Amiens, qui s'appelle Whirlpool, qui fabrique des sèche-linges, qui subit la même histoire puisque maintenant ça part là aussi en Pologne. Ça fait maintenant trente ans que (…) Lire la suite »
Que faire en 2017 ? Lettre ouverte aux progressistes

L’Histoire brûle à nouveau.

Fabrice AUBERT
PRESENTATION : Cela fait longtemps que l’idée de ce papier germe, mais je n’ai jamais trouvé le support conjoncturel me permettant de l’aborder. C’est l’assassinat du diplomate russe et les événements de Berlin qui m’ont incité à la rédaction de cette réflexion que j’abordais déjà dans d’autres articles (« La matrice des siècles » / « le spectacle du terrorisme » / « Derrière le vote F.N un crash sociétal »), sur LGS. LES GUERRES DE RELIGION LE RETOUR : Depuis le 11 Septembre et le dernier attentat de Berlin, le terrorisme renvoie à l’analyse en termes de « choc des civilisations », concept, qui renvoie en définitive aux « guerres de religion » comme le déclare le nouveau Président américain Trump. Derrière cette déclaration frappé du mouvement des apparences, se joue l’avenir de l’humanité qui avance ou qui recule, car à chaque moment historique, l’humanité peut, soit revenir vers Neandertal, soit progresser. UNE ELECTION COMME LES AUTRES ? Certains croient encore que cette (…) Lire la suite »
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La lutte des travailleurs de Cenntro Motors

Bernard GENSANE
La Direction régionale du travail (Dirrecte) de Rhône-Alpes vient d’autoriser la suppression de 263 emplois chez Cenntro Motors France, une ancienne usine de lave-linge FagorBrandt reconvertie dans les véhicules électriques à Lyon, moins d'un an après sa reprise par un homme d'affaires sino-étasunien. Apparemment, les travailleurs sont licenciés sans indemnités. En juin 2014, le tribunal de commerce avait validé le projet de reprise de l’entreprise par le groupe Cenntro Motors de Peter Wang, un homme d’affaires qui évolue entre les Etats-Unis, la Chine et les Îles Vierges britanniques. L’actuel directeur de Cenntro Motors France a assuré que l’usine lyonnaise pourrait bientôt fabriquer des filtres à eau, des scooters et des véhicules électriques avec les 120 travailleurs non mis sur le carreau. Actuellement, la plupart des salariés sont en chômage partiel, leur dernière paie n’ayant toujours pas été versée. Autrefois Fagor-Brandt, l’entreprise fabriquait des machines à laver. (…) Lire la suite »

A propos de la délocalisation de l’usine Lear de Guipry (Ille-et-Vilaine)

B. GUILLARD

L’usine Lear, située à Guipry (Ille et Vilaine), va donc fermer ses portes très prochainement et les quarante-quatre salariés devraient recevoir leur lettre de licenciement avant Noël. Le site, propriété d’un groupe étasunien, produit des sièges pour l’automobile, en l’occurrence pour l’usine PSA de Chartres de Bretagne. Cette délocalisation se fera au profit du site industriel que la société possède en République Tchèque. L’équipementier a déjà procédé par le passé à plusieurs délocalisations de ses usines situées en France et en Italie.

Yves Hamon (CGT) a déclaré qu’il s’attendait à une telle issue depuis quelques mois. Ce responsable syndical de Lear estime d’ailleurs que le temps de la construction automobile en France est révolu. Une déclaration qui traduit un fatalisme étonnant, à mettre sans doute sur le compte de l’émotion, ce qui serait après tout bien compréhensible. Ceci dit, la CGT ne figure pas au nombre des organisations qui remettent en cause le processus qui est à l’origine des délocalisations et de la sous-traitance exotique, à savoir la mondialisation dont elle pense, comme l’ensemble de la gauche et des libéraux, qu’elle est inéluctable et souhaitable. La CGT apparaît de plus en plus clairement comme un accompagnateur de la mondialisation néolibérale, ce qui explique son effritement comme celui de l’ensemble des syndicats lesquels ne représentent plus que d’infimes minorités de salariés. La rénovation du syndicalisme est une urgence nationale qui passera nécessairement par l’abolition des règles (…) Lire la suite »

Sauver et créer des emplois… tout de suite !

Francis JOURNOT

François Hollande, depuis plusieurs décennies, la Commission Européenne et les Gouvernements français successifs ont encouragé la délocalisation de l’industrie manufacturière de nos biens de consommation vers les pays à bas coûts.

L’innovation, les hautes technologies, les produits à haute valeur ajoutée, les produits dits de « transition énergétique et écologique » et les services, devaient et doivent toujours, selon eux et selon vous, nous assurer des emplois en nombre suffisant en dépit de la destruction de pans entiers de notre industrie manufacturière. Le domaine des énergies renouvelables, pressenti pour créer des centaines de milliers d’emplois, ne crée finalement que quelques milliers de postes par an. Son nombre de créations est passé de 58 460 en 2006 à seulement 83 260 emplois en 2012. Ce dogmatique et récurrent discours est pourtant inlassablement réitéré par la plupart des personnalités politiques qui ont participé ou participent au gouvernement de la France. Pourtant, l’échec est avéré et rares sont les produits qui échappent à la délocalisation. Tous les indicateurs économiques sont au rouge, le chômage a plombé les comptes de tous les régimes de protection sociale et touche bon nombre (…) Lire la suite »

La relance de l’industrie, l’emploi ouvrier, c’est pour quand ?

Francis JOURNOT

Lorsque l’on inventorie les aides de l’État français aux entreprises, les dépenses pour l’emploi et les plans de relance, il apparait que le montant annuel dépasse 220 milliards d’euros.

Ce colossal volume d’aides pourrait très certainement permettre la création d’un grand nombre d’emplois industriels manufacturiers. Manque de volonté politique et fidélité au dogme du libre échange ?

Rompre avec le dogme pour recréer des emplois ouvriers L’industrie manufacturière pourrait offrir d’importantes perspectives d’emploi à des populations paupérisées et particulièrement touchées par le chômage dont un nombre très important d’ouvriers et de jeunes adultes peu diplômés mais aussi des personnels très qualifiés, techniciens, cadres, ingénieurs. Les déclarations d’intention du gouvernement ne suffiront pas à enrayer le chômage et il incombe maintenant au chef de l’État d’avoir la volonté de relancer ce secteur industriel porteur d’emploi mais délaissé depuis plus de trente ans au nom de l’idéologie néolibérale du libre échange. Peut-on encore croire à l’antienne des services, R&D et produits innovants ou hautement technologiques qui devaient nous assurer le plein emploi et permettre aux ouvriers d’accéder à des emplois revalorisés après des formations transformant ceux-ci en techniciens qualifiés ? En effet, comparativement à ses voisins européens, l’industrie (…) Lire la suite »

Les sociétés mondiales et l’écroulement d’un immeuble au Bangladesh

Peter SYMONDS

Deux semaines après l’écroulement du bâtiment du Rana Plaza, les géants de la distribution qui font produire leur vêtements au Bangladesh, comme Walmart, Primark, Benetton et d’autres, se sont engagés dans une opération cynique de relations publiques dans le but de prendre leurs distances vis-à-vis de cette tragédie et de préserver leur image et leurs profits.

Le 7 mai, le bilan des victimes avait atteint 705 morts et des centaines de blessés, faisant de cet écroulement la pire catastrophe industrielle de l’histoire du pays et une des pires qui se soit jamais produites dans le monde. Le Rana Plazza est typique de milliers d’ateliers de misère mal construits et dangereux du Bangladesh, employant des ouvriers à 38 dollars par mois pour produire en masse les commandes de certaines des plus importantes sociétés dans le monde. Une opération médiatique bien orchestrée s’est mise en route dès que la nouvelle de la catastrophe a commencé à se répandre le 24 avril. Les services de relations publiques bien dotés des sociétés directement ou indirectement impliquées ont publié des déclarations exprimant leur « choc » et leur « tristesse » devant les vies perdues. La plupart ont tenté de nier tout rapport avec les cinq usines de vêtements situées dans le bâtiment, sans aucun doute conseillés par leurs services juridiques, également bien équipés. (…) Lire la suite »

Monti piteux, Merkel triomphante, ou le nouveau Drang nach Osten *

Vincent Flamen

« Au Parlement européen, le président, Martin Schulz, a demandé d’écouter le message de protestation envoyé par les électeurs italiens contre la politique d’assainissement budgétaire imposée par Bruxelles », remarque Anne Bauer à la fin de son article publié le 27 février dans le journal économique Les Échos, juste après la déculottée de Mario Monti aux élections en Italie.

C'est-à -dire ? « Non pas qu'il faille abandonner la rigueur, précise l'article (ouf ! On a eu peur !), mais au moins la compléter par plus de solidarité, » et aller vers un « vrai budget de la zone euro ». Et de graver l'épitaphe politique de l'ex-président du Conseil italien : « Mario Monti lui-même n'a cessé de dénoncer la « créditocratie », qui divise l'Europe entre bons et mauvais emprunteurs, et de réclamer cette solidarité ». En clair : les pays riches devraient aider davantage les pays pauvres à gaver les banques au lieu de les laisser se faire essorer. La déroute électorale de « Super Mario », le technocrate de Goldman Sachs, est en effet une catastrophe pour ceux qui croient à une intégration européenne harmonieuse, car « l'arrivée de Mario Monti, ancien commissaire européen, respectueux des institutions communautaires et défenseur de la construction européenne, a fortement contribué aux progrès réalisés depuis juin dernier dans la construction de l'Union économique et (…) Lire la suite »

Taylor-Cahuzac même combat

Comité de Base

Maurice Taylor, un bonheur pour qui sait comprendre et exploiter ses déclarations pourries mais objectivement claires !

« Votre gouvernement a laissé les barjots du syndicat communiste détruire les emplois » vient d'écrire Maurice Taylor, le fabuleux patron de la firme étasunienne de pneus, Titan, au ministre franchouillard qui a dit : « inévitable est la fermeture de l'usine PSA à Aulnay-sous-Bois » (RTL le 05 02 2013) Beaucoup diront dans nos média « Taylor provocateur ! » alors que c'est la nature même du capitalisme qui éclate au grand jour une fois de plus, au moment où il se sent en perdition à cause de la crise qu'il a lui-même enfantée, et que c'est la réalité des patrons des grandes firmes et des monopoles qui n'hésitent jamais à détruire et à provoquer la classe des travailleurs… car ils ne peuvent pas dire qu'ils ne connaissent pas les conditions d'exploitation. Alors n'hésitons plus à rappeler ce qu'écrivait Karl Marx dans Le Capital : « Le capital a horreur de l'absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le capital devient hardi. A 20% il devient enthousiaste. A 50% (…) Lire la suite »
Impertinence et sarcasme au service d’une démonstration implacable

Comment j’ai découvert que PSA fabriquait des automobiles

Pierre Deruelle

LGS a reçu de nombreuses fois ce texte. Nous avons hésité à le publier car il circule pas mal déjà sur la Toile. Et puis, l’été venu, shorts et tongs, nous avons eu un scrupule : et si certains de nos lecteurs bronzaient sans l’avoir lu ?

LGS

C’est vraiment avec le plus grand étonnement que j’ai découvert, ce jeudi 12 juillet 2012, que le groupe PSA fabriquait des automobiles.

PSA venait d’annoncer pour 2014 l’arrêt de la production dans son usine d’Aulnay-sous-Bois (93) et la suppression de 8.000 emplois en France.

Là j’avoue que je suis tombé des nues. Ils fabriquaient visiblement des véhicules, et personne ne m’avait rien dit.

Je connaissais pourtant fort bien les filiales qui composent le Groupe PSA : Faurecia, le spécialiste en ingénierie et de production d'équipements, dont le chiffre d'affaire a augmenté de 4 milliards en 4 ans. GEFCO, le groupe de transport et de logistique dont le chiffre d'affaire de 3 milliards aura permis de dégager 223 millions de bénéfices en 2011. Et surtout Banque PSA Finance, qui représente 3 % du chiffre d'affaires mais 40 % du résultat opérationnel du groupe PSA en 2011, dont le chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros a permis de dégager un résultat opérationnel courant de 507 millions d'euros. Je connaissais aussi les sous-filiales d'Assurance (pourtant discrètes) de Banque PSA Finance : PSA Services Ltd, PSA Insurance Ltd et PSA Life Insurance Ltd, qui sont domiciliées à Malte, sans aucun rapport bien sûr avec le fait que Malte soit un paradis fiscal, mais plus simplement parce qu'il y fait souvent un temps superbe et qu'il est fort agréable d'y aller pêcher (…) Lire la suite »