Sous le titre « La Grèce devient une source de revenus [pour l’Allemagne] », le journal économique Handelsblatt évoque les superprofits qu’apportent à la société Fraport les 14 aéroports concédés à celle-ci dans le cadre d’un accord de type colonial.
Le journal souligne que les profits ont dépassé les prévisions les plus optimistes des experts : Fraport Greece a rapporté au groupe 180 millions d’euros et au cours des 9 premiers mois de 2017 on a noté une augmentation de 13,7% des recettes du groupe qui se montent à 2,23 milliards d’euros.
Selon un communiqué du groupe, dans le secteur des activités extérieures dont fait partie l’exploitation des 14 aéroports de Grèce, les recettes ont augmenté de 51,2% et se sont montées à 631 millions d’euros – et ce surtout justement grâce aux aéroports grecs dont les recettes ont augmenté de 181,4 millions d’euros. Malgré des coûts en hausse, les revenus avant prélèvement fiscal de ce secteur de Fraport ont augmenté de 77,8 et ont atteint 280,1 millions d’euros.
Plus précisément, Fraport Greece a bénéficié de revenus de l’ordre de 1,06 milliard avant impôt et un résultat de 29 millions d’euros. Ces résultats de Fraport Greece ont conduit à une augmentation importante des flux de trésorerie liés au fonctionnement du groupe, avec une augmentation de 25,1% sur les libres flux qui sont passés à 3,8 milliards.
La fréquentation des 14 aéroports grecs a augmenté de 9,7% au cours du 3ème trimestre 2017 et a concerné 14,2 millions de passagers – pour les 9 mois l’augmentation a été de 10,5% pour 23,9 millions de passagers.
Sur l’ensemble de l’année 2017 on prévoit pour le groupe, en incluant les aéroports grecs, des recettes de 2,9 milliards d’euros et des revenus avant impôt de 980 millions à 1 milliard d’euros. On prévoit aussi une augmentation de la fréquentation des 14 aéroports de 10% sur l’ensemble de l’année.
La vente des aéroports peut être considérée comme l’une des plus scandaleuses cessions de patrimoine public dans le monde, à cause non seulement du prix honteusement bas de cette cession mais aussi des conditions véritablement coloniales acceptées par le gouvernement Syriza. Rappelons que les détails de la vente ont été fixés, pour le côté grec, par une filiale de la Lufthansa qui figure dans le capital de Fraport. Autant dire que c’est l’acheteur qui a fixé les conditions de la vente.
Et au même moment, il est question que la société exige des contribuables grecs une « indemnisation » de 70 millions d’euros pour la situation déplorable dans laquelle elle a trouvé les aéroports quand elle les a pris en mains...
Traduction : Merci à Joëlle Fontaine
(Historienne, auteur de De la résistance à la guerre civile en Grèce 1941-1946. La Fabrique, 2012, 377 p., 20 euros, ISBN : 978-2358720342)
Voir aussi sur LGS :
https://www.legrandsoir.info/grece-fermeture-des-pharmacies-sociales-que-se-passe-t-il.html
5 novembre 2017