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Syrie : L’année 2018 a été généreuse du feu révélateur de certaines vérités… (Al-Watan)

Alors que nous faisons nos adieux à chacun des instants, des jours et des mois de l’année qui vient de s’écouler, une distinction s’impose entre les évènements qui resteront à jamais dans nos mémoires et ceux qui tomberont rapidement dans l’oubli comme s’ils n’avaient jamais eu lieu.

En cela, les événements vécus par un pays ou une région sont comme les événements vécus par tout individu ; certains restent ancrés dans les mémoires à travers les générations, jusqu’à faire partie des déterminants qui font les patries ; d’autres sont dispersés par les vents, pour ne laisser aucune trace dans les écrits et les mémoires.

Quant à nous, bien que nous accueillions une nouvelle année avec des sentiments mitigés de tristesse et d’espoir, nous devrons prendre le temps de jeter un regard attentif sur les événements vécus, afin de comprendre ce qui s’est réellement passé, d’en extirper la morale et d’en retenir les leçons. Par conséquent, à l’adage qui dit que le temps est le vrai guérisseur, nous pouvons ajouter que le temps est le vrai juge ; car les événements d’une tempête ne s’éclaircissent jamais au moment où elle se produit, et il n’est possible de distinguer le futile du sérieux qu’une fois que le temps en a découvert les mobiles et les objectifs.

En tout cas, une tempête de guerre terroriste menée par les États d’une Coalition maléfique, dans le but de détruire les Arabes au profit d’Israël et de sa domination sur leurs potentialités, avec le concours financier des pays pétroliers « frères » alors qu’elle a ciblé la Syrie, le Yémen, la Libye, après l’Irak. Puisse-t-elle servir à distinguer le vrai du faux dans les actes et les paroles et à découvrir enfin la vérité immuable, en dépit de tous les moyens mis à la disposition des médias pour la déformer en inversant les réalités.

Concernant la Syrie de ces dernières années, elle a vécu une histoire qui devrait être enseignée aux générations futures, l’histoire d’un peuple inébranlable et d’une armée héroïque face aux forces d’une coalition de corrompus.

Et concernant la corruption, nous nous contenterons, ici, d’évoquer les récits des événements sciemment falsifiés ; les fatwas des cheikhs de la discorde wahhabite ; les rapports quasi-quotidiens de centres du renseignement publiés au nom de prétendues organisations concernées par les droits de l’homme et les sondages d’opinion ; les soi-disant témoins oculaires ; voire, les déclarations de personnalités officielles, en Orient et en Occident, que nous pensions respectueuses de la parole donnée et incapables de se prononcer, avec préméditation, tels l’ignorant, le haineux ou le menteur habitué à sous-estimer l’Histoire des peuples et leur intelligence innée, accumulée au fil des siècles.

En effet, la principale caractéristique de l’année 2018 est probablement d’avoir révélé la nature des talents et des capacités des gouvernants, au point que les contemporains de grands dirigeants d’une époque pas si lointaine n’arrivent pas à croire que le niveau ait autant baissé, à un moment où justement le monde entier aspire à être dirigé par des personnes crédibles et conscientes de leurs responsabilités.

D’où, probablement, le sentiment prédominant qui laisse à penser que les personnes ordinaires sont désormais plus attachées que les gouvernants aux principes et aux valeurs de leur nation. Pourquoi pas, alors que le premier de tous les États a réduit sa politique à l’argent, et à rien d’autre que l’argent, se comportant comme si aucune valeur, aucun engagement, aucune voix ne valent plus que le Dollar ?

Que d’autres dirigeants aient été influencés ou non par cette optique, nul doute qu’elle a influencé les hommes politiques avant d’influencer les hommes d’argent ; ce qui l’a rendue acceptable et même naturelle chez certains politiciens.

Mais c’est justement cette perversion qui subira l’épreuve du feu du temps, lequel distingue le métal précieux de sa simple imitation. Une épreuve qui fait qu’elle ne peut durer que quelques années, tout au plus, l’humanité reprenant ses esprits, retrouvant son jugement rationnel, donnant à chaque parole et à chaque action leur vraie valeur. D’où les évènements qui passeront sans laisser de trace et les événements qui deviendront des valeurs ajoutées, précieuses pour l’humanité qui cherchera à les préserver.

En d’autres termes, ceux qui sont enracinés dans le savoir et la terre attendent le jugement de la Justice et de l’Histoire sur ce qu’ils ont accompli, tandis que les succès du moment ne satisfont et ne motivent que les esprits faibles. Tel est le cas de certaines déclarations récentes, suite à l’annonce du retrait américain de l’est de l’Euphrate, puis aux rumeurs sur l’entrée imminente de l’Armée syrienne dans la ville syrienne de Manbij.

Ainsi, de l’avis d’un membre du Congrès des États-Unis : « L’entrée de l’Armée syrienne dans Manbij suscite la tristesse et constitue un désastre pour la Turquie et Israël » ! Déclaration qui s’accorde avec le dicton qui dit : « Si tu sais, c’est un désastre. Si tu ne sais pas, c’est encore plus désastreux ». Car c’est à se demander si cet éminent membre du Congrès sait que Manbij est une ville syrienne et qu’il est très naturel que l’Armée syrienne la libère comme elle libérera, tôt ou tard, chaque ville, chaque village et chaque pouce du territoire syrien occupés par des terroristes, des mercenaires et leurs parrains respectifs ? Sait-il que l’entité sioniste est une entité d’occupation de la terre arabe ? Sait-il que les forces turques présentes sur le sol syrien sont des forces d’occupation étrangères dont le destin est de se confronter à la Résistance syrienne et de quitter le pays un jour ou l’autre ?

Comment se fait-il que des responsables américains, installés dans leurs confortables bureaux au-delà de l’Atlantique, se mêlent de causes dont ils ignorent tout et de territoires dont ils ne connaissent rien ? Telle est la superficialité à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés. Superficialité comparable du côté français, lequel s’est opposé à la décision du retrait des États-Unis avec l’espoir d’occuper leur place, inconscient du fait que la réalité est d’une complexité qui lui interdit de revenir à ses rêves coloniaux et de traduire ses paroles en actes.

En effet, avec le temps, les héritiers du régime de l’après Deuxième Guerre Mondiale sont dépassés, bien que certains ne réalisent pas que ce régime a commencé à se désintégrer, pensent toujours qu’ils détiennent les facteurs de la puissance, croient encore qu’ils sont les vainqueurs et les colonialistes avec lesquels le monde doit compter ; tandis que le monde s’est libéré de tous leurs fantasmes et que les peuples de l’Est se sont mis en mouvement de telle sorte que la Chine, l’Inde et la Russie devraient se trouver au premier plan des pays de ce monde dans les prochaines décennies.

L’année 2018 a été généreuse du feu révélateur de certaines vérités et l’observateur attentif pourrait facilement anticiper les événements de l’année qui commence. Une nouvelle année au cours de laquelle les peuples n’accorderont peut-être plus le même intérêt aux paroles creuses, mais modifieront leurs critères pour se concentrer sur les faits réels et les personnes ayant prouvé la crédibilité de leurs actes et de leurs paroles, ainsi que leur respect de l’intelligence d’autrui. Les autres tomberont telles les feuilles des arbres en plein hiver.

Bonne année 2019 que je vous souhaite porteuse de joie, de bien-être, de réussite et de mille bienfaits.

Bouthaïna Chaabane
La fille de la Terre
01/01/2019

Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal

Source : Al-Watan (Syrie)
http://alwatan.sy/archives/181187

Madame Bouthaïna Chaabane est conseillère en politique et communication du Président Bachar al-Assad

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Chroniques de GAZA 2001-2011
Christophe OBERLIN
L’auteur : Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige (…)
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