RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Syrie : Fabius collabore au grand jour avec les autocrates saoudiens (Al Monitor)

Pour visiter un camp de réfugiés syriens en Jordanie, Fabius sait laisser tomber la cravate pour faire plus "peuple" - Photo : AFP

La bataille pour Alep, à laquelle l’armée syrienne se prépare, est devenue une préoccupation franco-saoudienne. Une préoccupation que le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a partagé hier [Juin 11] avec Bandar bin Sultan, chef des services secrets saoudiens et Saoud al-Fayçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, pour savoir comment éviter de transformer la conférence de Genève à venir en une défaite de l’opposition syrienne.

Cette préoccupation est logique compte tenu de l’équilibre actuel des forces après la victoire militaire de l’armée syrienne et du Hezbollah à Qusair.

La délégation saoudienne a rencontré des représentants du ministère français des Affaires étrangères. Les autorités françaises comprenaient le ministre des Affaires étrangères et les responsables chargés du dossier syrien. Il s’agissait d’une mobilisation conjointe franco-saoudienne pour faire face à l’axe Iran-Syrie-Hezbollah et à ce qui s’est passé dans Qusair et ce qui se profile pour la campagne d’Alep.

Une source diplomatique a décrit les réunions comme « une mobilisation générale pour contrer l’engagement sans précédent du Hezbollah et de l’Iran dans les combats, et pour examiner les moyens d’empêcher une défaite militaire de l’opposition syrienne. »

À l’approche de la conférence de Genève II, toutes les parties impliquées ont commencé à manifester de la nervosité. Il y a même des doutes sur le fait que la conférence ait lieu. Il est probable que la délégation saoudienne a mis en garde ses collaborateurs français sur le danger d’une tenue de la conférence de Genève à un moment où l’opposition syrienne est divisée et où une partie importante de cette opposition est dirigée par des djihadistes salafistes.

Les deux parties se sont entendent sur les risques d’aller à Genève. Après la défaite de l’opposition syrienne dans la région centrale de la Syrie, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que ce serait négatif si « une partie va à la [conférence de Genève] en situation très défavorable et l’autre partie en situation très favorable. »

L’année dernière, les faucons du groupe des Amis de la Syrie - dirigé par la France, l’Arabie saoudite et le Qatar - ont travaillé dur pour imposer un équilibre militaire en faveur de l’opposition. Après la première conférence de Genève en juin 2012, lorsque les deux parties en conflit étaient dans une impasse, le groupe des Amis de la Syrie a bloqué une interprétation commune de l’accord fixé à Genève qui aurait ouvert la voie à une solution négociée.

Il semble que la France et l’Arabie saoudite ont appris une leçon de la bataille Qusair. Philippe Alliot, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a dit : « Qusair est un endroit stratégique. Nous sommes donc en face d’un changement majeur. Nous pensons que c’était un moment crucial dans le conflit syrien » , qui appelle à « renforcer les liens avec la Coalition nationale syrienne et ses forces armées en particulier, au cours de la prochaine réunion avec le général Salim Idris ».

Alliot a aussi évoqué la possibilité que la France envoie des armes à l’opposition syrienne. Il a déclaré : « Nous n’avons pas encore pris cette décision, mais nous pouvons le faire parce que l’Union européenne a levé l’interdiction des armes à l’opposition, et il n’existe aucune disposition légale - alors que nous attendons le début d’août - qui empêche la France de fournir ces armes. La bataille de Qusair et ce qui se profile à Alep ont créé une situation nouvelle ».

La France s’est alignée sur le discours de l’Arabie Saoudite. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la France et l’Arabie « ont discuté de l’implication croissante du Hezbollah et de l’Iran dans les combats. L’Iran est devenu directement impliqué. Et l’armée du régime syrien est devenu un relais pour le Hezbollah ».

12 juin 2013 - Al-Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/06/france-saudi-arabia-coordinate-syria-efforts-qusair-geneva.html

Traduction : Info-Palestine - al-Mukhtar

»» http://www.info-palestine.net/spip.php?article13645
URL de cet article 21024
   
Chicharra et les vautours
Maxime VIVAS
Le nouveau roman de Maxime Vivas Ce livre est la simple histoire d’une idole internationale (proche d’un Manu Chao) dont on exploite l’image et de jeunes ambitieux qui cherchent fortune sans penser à mal. Mais en rapprochant l’art et l’argent, ce roman intègre en filigrane l’ombre de Michael Jackson et de bien d’autres idoles qui furent cernées par des profiteurs avides jusqu’à se moquer de la vie de la poule aux oeufs d’or. Pierre souffre de solitude dans sa grange transformée en (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.

Noam Chomsky

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.