Parfois, il m’arrive d’hésiter. Pas vous ?
Sur un sujet, il s’avère judicieux d’avoir connaissance de deux approches différentes, voire irréconciliables. Hier était un jour mémorable, un jour d’anniversaire, alors je consulte et je finis par lire (je sais, j’aurais pas dû) :
« Israël en a rêvé, les États-Unis l’ont fait... Ce jour du 14 mai 2018 a vu le transfert de l’Ambassade américaine à Jérusalem, transfert qui avait été annoncé par le Président Donald Trump en décembre dernier. Le Crif vous propose de revivre ce moment qui s’est inscrit dans l’Histoire. Aujourd’hui, au lendemain de l’anniversaire de sa réunification, Jérusalem a vécu un moment historique, une nouvelle date à ajouter à son calendrier.
De nombreux invités américains et israéliens étaient présents pour ce jour historique. La cérémonie a débuté par l’hymne américain, immédiatement suivi d’un premier discours de David Friedman, Ambassadeur des États-Unis en Israël.
Le Président américain Donald Trump, absent de la cérémonie, a adressé un message vidéo dans lequel il rappelle le caractère sacré de Jérusalem et son lien indéniable avec le peuple Juif.
Le Président israélien Reuven Rivlin a ensuite pris la parole. Dans un discours plein de reconnaissance, il a insisté sur le soin qu’Israël continuerait à apporter à Jérusalem et au processus de paix.
Jared Kushner, conseiller du Président Trump sur le conflit israélo-palestinien, a adressé sa satisfaction sincère d’être à Jérusalem, "le cœur éternel du peuple Juif", pour ce moment historique. "Quand le Président Trump fait une promesse, il la tient !" a-t-il déclaré en rappelant le peu de temps qui s’est écoulé entre l’annonce de Donald Trump de décembre dernier et le transfert effectif de l’Ambassade américaine.
Le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou a ensuite pris la parole. Il a vivement remercié Ivanka Trump et Jared Kushner pour leur présence et leur engagement pour la paix ainsi que Donald Trump pour son courage et son investissement pour Israël. "Nous n’avons pas de meilleurs amis que les États-Unis" a-t-il déclaré au début de son discours.
Il a insisté sur le caractère historique de la journée en s’adressant au parterre d’invités : "Souvenez-vous de ce moment !". Benjamin Netanyahou, alternant l’hébreu et l’anglais, a rappelé l’histoire de Jérusalem et a conclu en disant "Nous sommes à Jérusalem, et nous sommes là pour rester !".
Il s’est adressé à David Friedmann, Ambassadeur des États-Unis en Israël, et l’a félicité pour son effort permanent pour la vérité et la paix. "Vous avez le privilège d’être le premier Ambassadeur à servir à Jérusalem, et c’est un honneur formidable".
Benjamin Netanyahou a terminé son discours en intimant à chacun de se souvenir de la vérité historique de la Ville Sainte : "Jérusalem est la capitale du peuple Juif, la capitale unique, indivisible et éternelle et de l’État d’Israël !"
La chanteuse Hagit Yaso a conclu la cérémonie en chantant "Peace will come to us", une chanson pleine d’espoir, qui a trouvé un écho particulier pour tous ceux qui ont Jérusalem quelque part dans le cœur. » (1)
Pour être honnête, je me dois de rappeler les missions du Crif :
– « transmettre la mémoire de la Shoah,
– combattre l’antisémitisme,
– affirmer notre solidarité avec Israël,
– défendre les droits de l’Homme ». (2)
À moins de considérer les Palestiniens comme les Untermenschen du 21ème siècle, je devrais lire sur le site du Crif quelques mots de compassion, disons d’humanité au sujet des 58 morts et des quelque 2 000 blessés du 14 mai 2018. On peut seulement lire au niveau de l’article Les Palestiniens ont perdu leur soutien dans le monde arabe :
« Alors que de nouvelles violences ont fait 52 morts à Gaza, lundi 14 mai, lors de manifestations contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, entretien avec Kobi Michael, chercheur senior à l’Institut national d’études stratégiques (INSS), à Tel Aviv, et spécialiste du conflit israélo-palestinien. »
Je sais c’est plutôt sobre, plutôt court : c’est aussi court que la vie d’un Palestinien. 8 mois pour la plus jeune, qui a été victime des gaz. Bien sûr, rien sur les « nouvelles violences ».
Cet article repris par le Crif a été publié par La Croix :
« Kobi Michael : Il ne fait aucun doute que l’administration Trump est pro-israélienne. Mais il faut rappeler que les médiateurs précédents étaient tous pro-palestiniens, bien sûr John Kerry (ancien secrétaire d’État, NDLR), mais pas seulement, on peut remonter jusqu’au président Carter ! Plus fondamentalement, l’administration Trump place les Palestiniens face à une réalité : les leaders arabes, aujourd’hui, se mettent du côté des États-Unis face aux Palestiniens. » (3)
Visiblement les Palestiniens n’ont pas su tirer profit de cette prétendue médiation avantageuse.
Visiblement pour l’État sioniste, aujourd’hui, il y a en apparence une belle conjonction des planètes.
Inutile d’attendre une quelconque action des gouvernements européens : ils sont tout juste bons à demander poliment de la « retenue » (58 morts pour 70 bougies, c’est déjà de la retenue, non ?).
Il appartient à chacun d’agir en conscience et de boycotter tout ce qui doit l’être !
Je découvre le nouvel article du Crif, Qu’est-ce que la Nakba :
« Comme chaque année, des milliers de Palestiniens participent à des marches, protestations et mobilisations en Cisjordanie et à Gaza. Depuis hier, de violents affrontements sont survenus entre les Palestiniens et l’armée israélienne, chargée de protéger et défendre la frontière avec Gaza.
Plusieurs morts sont à déplorer du côté palestinien, dont certains enfants, utilisés par le Hamas comme bouclier humain pour mieux servir les aspirations morbides de l’organisation terroriste. Depuis des années, le Hamas a instrumentalisé la Nakba pour en faire aujourd’hui "un jour de colère" et détourner l’attention de la communauté internationale.
Le Crif regrette une telle montée de la violence palestinienne et espère un apaisement prochain des tensions. » (4)
PERSONNE