Dans un communiqué
commun, la CGT, l’Unsa et SUD rail réaffirment que :
« le projet de loi de Frédéric Cuvillier (ministre délégué aux Transports – NDLR), prôné par le président de la SNCF, ne répond pas aux exigences d’un service public ferroviaire de qualité et aux conditions sociales de haut niveau nécessaires pour les cheminots ».
Cette réforme réorganise en profondeur la gouvernance du rail en créant deux établissements publics (Epic), infrastructure et exploitation, chapeautés par un troisième.
Les syndicats alertent depuis des mois sur les dangers d’un tel éclatement, synonyme de « vente à la découpe » et préparant, en douce, à l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs à l’horizon 2019 sur injonction de Bruxelles.
« Dans les faits, le projet crée trois entreprises publiques. Cela ne garantit ni la cohésion économique ni la cohésion sociale et encore moins la cohésion technique nécessaire », répète Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots.
Près de deux cents préavis locaux déposés
Aveugles aux conséquences dramatiques de la libéralisation du fret ferroviaire, en termes d’offre de services et de conditions sociales des cheminots du secteur, pouvoirs publics et directions SNCF et RFF, pourtant, réitèrent. Le gouvernement met sur la table un projet de réforme sans « aucune proposition quant aux moyens financiers pour régler la dette du système ferroviaire et pour le financement des investissements nécessaires au développement du service public SNCF, sauf à considérer que seuls les cheminots, par plus de productivité dégradant leurs conditions sociales, et les usagers, par des augmentations de tarifs, doivent payer le prix », rappellent les syndicats.
Le mouvement s’annonce massif. Près de 200 préavis locaux ont été déposés, soutenus, pour une cinquantaine d’entre eux, par la CFDT, pourtant non signataire au niveau national. Un appel à la grève intersyndical même si, dans le détail, les mots d’ordres varient. Si SUD rail exige le retrait total du projet de réforme, présenté le 16 octobre dernier en Conseil des ministres et qui devrait être débattu à l’Assemblée nationale après les municipales, la CGT défend, de longue date, son propre projet de réforme du rail, intitulé « la Voie du service public ».
L’Unsa, quant à elle, appelle à un projet de loi, mais « pas en l’état du texte actuel », ne se positionnant « ni dans le refus dogmatique ni dans l’accompagnement complaisant ».
SUD rail, pour qui la reconduction du mouvement d’aujourd’hui est nécessaire, s’est adressé, en fin de semaine dernière, à la CGT et à l’Unsa, leur proposant de fixer « une nouvelle rencontre au lendemain de l’action » en vue d’élaborer « une plate-forme commune aux revendications d’une autre réforme du système ferroviaire ». L’Unsa a pour l’heure répondu par la négative quand la CGT, d’accord sur le principe, estime qu’un délai de quelques jours s’impose, le temps d’analyser le mouvement.
Un wagon de marchandises déraille à Drancy
Hier matin, un wagon de transport d’acide chlorhydrique a déraillé à la gare de triage de Drancy (Seine-Saint-Denis).
Un wagon vide qui était en train d’être déplacé quand « une roue a sauté », a précisé la SNCF, qui a immédiatement ouvert une enquête interne pour déterminer les causes de l’incident.
Depuis longtemps, élus et riverains demandent que des dispositions soient prises pour protéger les habitants des risques liés à la manipulation de wagons de matières dangereuses dans cette gare de triage, une des plus grandes de France, située à quelques dizaines de mètres des premières habitations.
« Depuis deux ans, nous demandons des voies de contournement pour cinq ou six produits très dangereux », a affirmé la municipalité de Drancy. Didier Mignot, maire PCF de la commune voisine du Blanc-Mesnil, a, pour sa part, signalé
que « si cet accident n’a pas eu de conséquences graves, il confirme que la préfecture
et la direction de la SNCF doivent entendre
les élus locaux et les riverains ».
Marion d’Allard, le 12 Décembre 2013.