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Riyadh explose le marché des armes !

Colossale, la boulimie pour les armes des Saoudiens qui viennent encore une fois d’exploser le marché des armes en faisant des emplettes de 110 milliards de dollars, au grand bonheur du complexe militaro-industriel étasunien. Le seul précédent de ce genre qui a marqué les esprits en 2010 a été l’achat par...l’Arabie saoudite, pour 90 milliards de dollars d’armes (60 milliards, avions, hélicoptères et armes en tous genres et 30 milliards, en option, pour la remise à niveau de la marine saoudienne).

Comme de juste, le fournisseur a été l’administration démocrate du président Barack Obama. En fait, républicains et démocrates se retrouvent unis dans l’art d’alléger les caisses des monarques wahhabites. Mais la question n’est pas là, les Etats-Unis étant des vendeurs d’armes – la concurrence est rude – sont peu regardants sur la qualité de l’acheteur pour peu que celui-ci soit solvable. Mais est-ce le cas pour l’Arabie saoudite de 2017 ? En effet, pénalisée par sa politique pétrolière de dumping –surproduction suicidaire – afin de casser les producteurs de pétrole de schiste, notamment les Etats-Unis, Riyadh se trouve aujourd’hui dans une situation financière complexe. Ses manipulations des prix du baril se sont retournées contre elle et lui sont revenues à la face tel un boomerang, mettant à mal les finances saoudiennes. Tel est pris qui croyait prendre. Forte de sa position de leader pétrolier mondial, l’Arabie saoudite a souvent induit la baisse des prix du brut sur les marchés pétroliers. Quelle qu’en soit la raison, l’Arabie saoudite, premier producteur mondial (sa production oscille entre 9 et 11 millions de barils par jour, MBJ, pour une population de 30 millions d’habitants) a surproduit utilisant le pétrole comme arme politique et stratégique pour atteindre ses objectifs, en en maniant, notamment, les prix. Or, le monde du pétrole a changé, mais Riyadh en est toujours à des méthodes aujourd’hui obsolètes. L’Arabie saoudite ne s’est même pas aperçue qu’elle perdait du terrain face aux nouveaux producteurs et, singulièrement, face à l’industrie du fracking (fracturation hydraulique) dont les coûts d’extraction sont très bas et n’exigent pas de gros investissements et surtout dont la rentabilité est immédiate. De fait, c’est un monde pétrolier nouveau, dont l’Arabie saoudite en méconnaît encore les mécanismes.

L’effondrement des prix du pétrole – qui ont perdu en 2015, quelque 55% de leur valeur – ont eu une retombée catastrophique sur les finances saoudiennes. Les experts estimaient en 2015 que l’Arabie saoudite « aura de gros ennuis dans environ deux ans et sera confrontée à une crise existentielle dans cinq ! ». Dans ce contexte, d’où l’Arabie saoudite va-t-elle tirer les 380 milliards de dollars de contrats conclus avec le président Donal Trump, samedi et dimanche dernier ? De fait, les professionnels du monde entier se posent la question : où l’Arabie saoudite va-t-elle trouver l’argent nécessaire pour couvrir ses achats fabuleux d’armes ? Mais surtout que va bien faire l’Arabie saoudite avec tout cet arsenal ? Selon un rapport du Congressional Research Service américain publié en décembre 2016, l’administration Obama a vendu entre 2008 et 2015 pour 200 milliards de dollars d’armes à l’étranger, dont 115 milliards de dollars pour la seule Arabie (comprenant la livraison d’équipement et la formation de troupes). Les 115 milliards de dollars d’achat d’armes sous Obama s’ajoutent aux dernières emplettes pour la « modique » somme de 380 milliards de dollars. Ce qui fait tout de même 495 milliards de dollars que Riyadh va dépenser sur dix ans. Toutefois, personne ne s’y est trompé.Ces milliards sont le prix de la protection que les Etats-Unis accordent au trône des Al-Saoud. C’est tout, car au plan militaire, l’armée saoudienne, sur-équipée, a parfaitement illustré son inanité et son inaptitude au Yémen – tuant surtout des civils dans des raids aériens – où des milices houthies lui tiennent la dragée haute depuis deux ans. Et il n’y a pas photo entre les milices houthies, et l’armée professionnelle d’Iran que les wahhabites ont promu leur « ennemi » numéro un. Un ennemi qu’il faut abattre. Or, si les Etats-Unis critiquent et sanctionnent l’Iran, ils ne sont pas prêts à se battre contre Téhéran à la place des Saoudiens, Trump l’a bien fait comprendre au monarque wahhabite, le poussant à s’impliquer davantage dans ce dossier.

Reste la question : que va donc faire l’Arabie saoudite avec cet armement coûteux de plus de 300 milliards de dollars ? Pour juguler les Houthis ? Maintenir à distance du Moyen-Orient l’Iran ? En fait on se perd en conjectures sur l’usage que l’Arabie saoudite compte faire de cet arsenal, que la guerre qu’elle mène au Yémen, ne justifie d’aucune manière. Alors, outre des dépenses fabuleuses inutiles, à quoi peuvent bien rêver les Al-Saoud ?

Karim MOHSEN

28 mai 2017

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Chroniques de GAZA 2001-2011
Christophe OBERLIN
L’auteur : Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige (…)
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« A toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. »

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