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Régis Debray. "Civilisation. Comment nous sommes devenus américains"

Un livre érudit, avec de délicieuses pointes d’humour, qui poursuit une réflexion de Simone Weill de 1943 selon laquelle une américanisation de l’Europe ferait perdre son passé à l’humanité, et une interrogation de Paul Valéry, de 1939 : « Je me demande si l’Europe ne finira pas par une démence ou un ramollissement ».

On aurait pu attendre des guillemets à « américains » dans le sous-titre car, Debray le sait mieux que personne, les Chiliens ou les Cubains sont aussi des Américains. On se fiche que la partie soit prise pour le tout comme dans Make America great again.

Mais ne boudons pas notre plaisir devant cette brillante démonstration selon laquelle si une « culture construit des lieux », une civilisation « construit des routes » avec un gros bâton (celui de la big stick policy), une flotte, des armées, aujourd’hui des drones.

Depuis qu’il a raflé le Texas, l’empire américain n’a gagné en surface que quelques centaines de milliers de kilomètres carrés. Alaska y compris. Mais les 2 000 implantations militaires sur les cinq continents ne seraient rien sans les 35 000 McDo. Et vice versa.

Au milieu des années soixante, j’habitais Montdidier, petite sous-préfecture balzacienne de la Somme. Á l’époque, une ville de 5 000 habitants comptait encore bon nombre de magasins de toutes sortes. Le magasin d’habits, qui ne désemplissait jamais, avait pour enseigne "Aux surplus américains" Nous étions heureux de nous fournir pour pas cher dans une échoppe qui proclamait sans vergogne qu’elle nous vendait des rebuts, les franchisés profitant de notre naïveté pour nous refiler du trop-plein. La civilisation zunienne avait gagné chez Balzac : on ne savait pas d’où venaient ces frusques, dans quelles conditions elles avaient été stockées, ce qu’elles avaient coûté aux producteurs. Ces vêtements n’étaient même pas toujours ricains. C’était notre deuxième peau. Au XVIe siècle, le paysan d’Amboise, voisin de Léonard de Vinci, ne parlait pas un mot d’italien. Aujourd’hui, il écoute Beyoncé dans son tracteur climatisé.

Quand, demande Debray, l’Europe a-t-elle cessé de « faire civilisation » ? En 1919, au Congrès de Versailles. Les États-Unis n’ont pas alors pleinement conscience qu’ils vont devenir la première puissance mondiale. Mais le président exige que le traité soit également rédigé en anglais. Jusqu’alors, observe Debray, il y avait à l’ouest une civilisation européenne avec sa variante américaine. Dans les cinquante années suivantes, on aurait une civilisation américaine avec des variables d’ajustement européennes. Dans tous les domaines. Je n’entre pas dans les détails, mais même dans la natation, les catégories d’âge de nageurs qui dataient d’un siècle (poussins, minimes, cadets etc.) se sont alignées cette année sur les catégories zuniennes.

Plus graves que nos bassins chlorés, la République française, l’État français, les pouvoirs publics ont plié le cou devant les méthodes uniennes. En 2008, sous Sarkozy, nos ministères furent inspectés, mieux : évalués, par une entreprise privée zunienne. Comme si le corps des inspecteurs des Finances n’existait plus. L’État français fut dès lors appréhendé dans son fonctionnement à l’aune des méthodes du privé d’outre-Atlantique. Les hôpitaux (les universités, les commissariats de police etc.) furent mis en concurrence, les partis politiques devinrent des familles et cessèrent d’élaborer des programmes en se contentant de projets, on nous obligea à aimer le modèle des primaries et les candidats à la présidentielle nous proposèrent des offres.

Á Sciences-Po, « réformée » par un chairman of the board plus ricain que ricain qui mourut dans des circonstances hollywoodiennes jamais élucidées, 60% des cours sont dispensés en anglais. Et, précise Debray, le cours sur les politiques culturelles en France est dénommé « Cultural Policy and Management ».

Á bas les anciennes catégories marxisantes (bourgeoisie, classe, capitalisme) ! Ne dites plus « prolétaires » mais « milieux défavorisées » (d’ailleurs les prolétaires ne savent plus qu’ils sont prolétaires, c’est du moins ce que pensent les bobos) ; de votre langage, « bannissez » (sic) « clochards », « SDF » étant beaucoup plus indolore. Ne dites plus « santé gratuite pour tous » mais care, « avion présidentiel » mais « Sarko One ». Et, surtout, représentez-vous Bri-Bri d’amour en termes de First Lady. Envoyez vos enfants, en bons Ricains, délirer chez les voisins avec des masques d’Halloween alors que cette fête appartient au paganisme celte. Martelez comme il convient que l’équipe de France de foot est black-blanc-beur. Forcément, puisque la quête de l’égalité a été remplacée par le mirage de la diversité et que le sociétal a étouffé le social.

La thèse fondamentale de cet essai est que l’Amérique c’est de l’espace tandis que l’Europe c’est du temps. Aux États-Unis, on part sur la Route 66 en bon Easy Rider. On conquiert un territoire – au besoin avec un colt – alors qu’en Europe on labourait un terroir (on guerroyait un peu aussi, quand même). Mais tout a changé. Il n’y a plus chez nous que des « espaces » (salle d’attente, dégustation de vin, voies piétonnières, open spaces un peu partout, surtout quand ils sont agrémentés par des open bars). Je ne te demande pas qui tu es mais où tu es grâce à ma géolocalisation à un mètre cinquante près. Dans les espaces, explique Régis Debray, pas de peuple, mais une « population », c’est-à-dire une projection préfectorale ou municipale. Un peuple, c’est autre chose : une langue, des habitus, un passé, une gastronomie, du et des liens.

Á des populations hors-temps, on peut faire gober tout ce qu’on veut. Par exemple, que les États-Unis sont la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne alors que les Français de 1945 pensaient que c’était l’Union Soviétique. D’ailleurs si Poutine assista au 70ème anniversaire du Débarquement en Normandie, le Young Leader Hollande ne lui rendit pas la pareille à Moscou. On peut même faire croire à tous les publics, à toutes les populations de la Terre, que Rambo a gagné la guerre.

Lors du vote du Traité de Maastricht, on nous a seriné que nos enfants voyageraient, séjourneraient dans le continent et apprendraient quantités de langue européennes. Le russe et l’allemand sont cinq fois moins enseignés qu’il y a cinquante ans. Arte n’a aucune émission de débats entre intellectuels franco-allemands mais consacre dix minutes à un malaise de Mrs Clinton. Les fonctionnaires de Bruxelles communiquent dans la langue d’un pays qui ne fait plus partie de l’Union européenne. Des anciens pays de l’Europe de l’Est se sont dépêchés d’admettre sur leur sol des centres secrets de torture de la CIA. Il faut désormais endurer un président pour qui « Belgium » est une ville et qui pense avoir envoyé 59 missiles vers l’Irak alors que c’était vers la Syrie. Ça tombe où ça peut, où ça doit. L’important, c’est que ça « frappe » (plus de bombardements, des frappes), que ça terrorise, quel que soit le degré d’improvisation.

Debray nous rappelle qu’en affaires l’empire est féroce, voyou. BNP a accepté de payer une amende bidon, une rançon de 8,9 milliards de dollars (vous me direz : elle les avait) sans que nos gouvernants s’émeuvent, sans que notre médiacratie s’étonne. Quant à imaginer une réciprocité… Debray cite Pierre Lellouche, homme politique bien à droite, pas vraiment hostile à l’aigle impérial : « Un obscur accord fiscal franco-américain transformera notre ministère des Finances en supplétif de l’International revenue Service. Cet accord ne fait que traduire dans le droit français une loi américaine obligeant nos institutions financières à déclarer au fisc américain tous les comptes détenus par des citoyens ou entités américains en France dès lors que leur solde est supérieur à 50 000 dollars. Mais sans réciprocité : ce que le fisc français donnera à l’IRS, le Trésor américain ne le fera pas dans l’autre sens parce que la loi américaine ne le permet pas. »

Une des dernières réflexions de l’auteur porte sur la notion de laïcité que nous, tous seuls avec nos petites mains, avons réussi à américaniser. Je vous laisse découvrir comment.

Les moins jeunes d’entre nous s’en souviennent. Le Défi américain, publié en octobre 1967, fut l’un des plus énormes succès de librairie en France. Certes, il bénéficia du battage hebdomadaire de L’Express, beaucoup plus prescripteur qu’aujourd’hui. Son éditeur avait prévu un tirage de 15 000 exemplaires. Il s’en vendit 2 millions en France et 10 millions dans le monde.

Bernard Gensane

Paris : Gallimard, 2017.

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COMMENTAIRES  

15/06/2017 11:59 par POTTIER Jean-Claude

Bernard Gensane devrait écrire plus souvent, avec le même marteau. Ca donne envie de poursuivre son texte en alignant des tas d’exemples concrets, mais bon, il dit l’essentiel et le dit bien.
On pourrait/devrait toutefois lourdement insister (avec ce même marteau) sur les programmes télé, radio et tutti quanti. Le téléspectateur français n’est plus français du tout. Il est Ricain. Et il est gavé d’étatzunisme jusqu’à dégueuler d’indigestion. Quand on fait bouffer des hamburgers, on fait avaler aussi tout ce qui va avec : le massacre "héroïque" des Indiens, celui des Vietnamiens et des Irakiens. Du cow-boy au GI. Sous la bannière de l’hyper démocratie, œuf corse.
C’est con, mais j’aime la Russie. Staline compris.

15/06/2017 12:29 par Roger

Très envie de lire ce livre après cet article. J’avais déjà perçu son possible intérêt en regardant l’interview de R.Debray sur son ouvrage par N.Polony dans son émission Polonium ...L’humour et l’ironie y transpirent sur des arguments convaincants.
https://www.youtube.com/watch?v=QjR4j6vMzmk

15/06/2017 14:29 par ozerfil

Comme pour D. Cohn-Bendit, je suis plus que méfiant envers Regis Debray au vu de ses positions iconoclastes contre les idoles et espoirs de la Révolution qui ont beaucoup servi le Système dominant mondial.

Malgré son (lointain...) parcours révolutionnaire auquel il se réfère et sur lequel il s’appuie volontiers, pour mieux s’en distancier, ce n’est qu’un embourgeoisé (il n’y a qu’à le voir et l’écouter...) au service de la Bourgeoisie - il n’y a qu’à "lire" à travers ses propos...

A voir : https://www.youtube.com/watch?v=pZRc_r3bcSo...

15/06/2017 15:42 par Georges SPORRI

Je serais moins pessimiste que la moyenne sur ce sujet... C’est vrai qu’il y a des macdo bien visibles, la mondialisation c’est comme HULOT, elle ne cache pas son slip !!! Mais, en France, elle est déjà vaincue par l’universalisme des pizze, des couscous, des falafels, du riz cantonnais + canard laqué et autres suchis, kebabs, fajitas, accras de morue, flämmen kuche, paellas...etc...
De plus, après s’être fait ièch avec du quinoa bio pendant quelques lustres, nos concitoyens et les étrangers qui admirent notre cuisine prennent un pied impudique et intense en refoutant des foies de volaille flambés au cognac dans le mesclun et de la piperade basquaise sur les cuisses de poulets enfournées à 85° pendant 2h, ...etc...L’amérique est triste comme l’ETAT POLICIER, l’hystérie sécuritaire, le délire répressif, le néo puritanisme, le permis à point et le régime vegan ! Donc elle crèvera sous une énorme explosion d’éclats de rire irrévérencieux, qui suivront les larmes et les cris de haine !

15/06/2017 15:51 par Assimbonanga

C’est tout à fait ça ! Je vois qu’on est plus d’un à penser pareil. Tellement c’est urticant, à vif, on a parfois l’impression que c’est difficile à mettre en ordre pour l’exprimer. Ça fait du bien de trouver les choses mises en mots.
Ce qui m’inquiète, c’est que les jeunes qui naissent aujourd’hui sont accoutumés, ils n’y trouvent rien d’ anormal. Ils sont impassibles. Ils consomment, bien gentiment avec leur formation acquise par les dessins animés dans la télé, chaque cohorte la sienne, comme base de culture de référence.
Quel monde avons-nous fait !

15/06/2017 17:33 par Autrement

L’opposition entre l’espace et le temps dans la manière de considérer les peuples (souvent réduits à des populations, à des urbains, à des terroirs) est tout-à-fait pertinente et suggestive :

Á des populations hors-temps, on peut faire gober tout ce qu’on veut.

Idée essentielle.
Surtout, en effet, quand les médias s’en mêlent. Et que les lieux et espaces virtuels du tout-numérique fabriquent des individus "instantanés", des savoirs morcelés et éparpillés. La "Dissociété", dit J. Généreux.
Ajoutons à cela les attaques ouvertes ou larvées contre l’enseignement de l’histoire, qui est réduit à la portion congrue (au profit d’une palette "d’enseignements pratiques" sans intérêt vraiment formateur), disloqué dans des programmes souvent incohérents, et gravement obéré par les présupposés idéologiques qui sous-tendent les manuels scolaires.
Le pire est peut-être, dès la petite enfance, l’invasion des Donald, Mickey et autres Picsou.

15/06/2017 17:48 par François

Regis Debray, l’homme au passé très trouble en Bolivie et à Haiti si l’on en croit Claude Ribbe.

15/06/2017 21:41 par macno

Bien le lien donné par Roger sur la vidéo de l’interview de Régis Debray par Natasha Polony...
Que la France soit devenue "américaine" ne date pas d’hier, et je pense qu’on doit une fière chandelle à la Russie de Poutine d’avoir commencé à la réveiller de sa torpeur, disons juste à temps...pour être optimiste.
Un texte russe que j’ai déjà passé et que je trouve très intéressant : « La Russie qu’ils (les "américains") ont perdue »
https://www.lecourrierderussie.com/opinions/on-la-entendu-a-lest/2014/09/russie-perdue/
Il faut maintenant leur faire "perdre" tous les États qu’ils oppressent par les armes et par la "culture", un sacré boulot en perspective...

15/06/2017 22:07 par D. Vanhove

@ozerfil : ... vous mettez le doigt là où ça fait mal...
si de fait, on ne peut contester la culture de R. Debray, son "embourgeoisement" est patent et le dessert... (ne parlons pas de Cohn-Benditt, il n’en vaut pas la peine...)
et je pense que ce n’est pas rien... pcq plus un individu se laisse envahir par l’embourgeoisement, moins ses thèses à propos de la résistance à opposer au système, aussi perspicaces soient-elles, sont mises à mal... et finissent par ne plus être crédibles...
sauf à se rendre compte, comme je le répète ces derniers temps, à quel point ce système est puissant et capable de TOUT récupérer... c’est terrible d’assister à cela, et en même temps, il vaut mieux le savoir et ne pas être dupes de belles paroles, même les plus intelligentes et les plus perspicaces...
il faut vrmt revenir sur cette notion qui ne peut rendre un individu crédible que s’il parvient à vivre en conformité avec ce qu’il annonce... sinon, c’est de l’imposture...!

16/06/2017 08:24 par ozerfil

@ D. Vanhove...

Arrivé à un certain stade de sophistication, le discours, si enjôleur soit-il, sert plus à dissimuler des choses qu’à en révéler.

Que peut encore prétendre comprendre et connaitre des aspirations et besoins fondamentaux du Peuple, un individu qui navigue depuis des années dans les sphères du pouvoir, profite des ors de la République et intellectualise tout...?!!

Les Grands Principes et autres Nourritures Spirituelles nourrissent mal leur homme !!

Je suis persuadé que les Grandes Idées n’ont pas besoin de grands mots, mais de grands Maux...

16/06/2017 14:45 par D. Vanhove

@ozerfil : oui, probablement...

pour ma part, je pense surtout que les belles idées, les grands principes doivent s’incarner et non en rester au stade du discours... que prsq tout le monde peut tenir, sans le moindre engagement personnel dans le quotidien... et dès lors, cela n’est qu’une imposture...

16/06/2017 15:06 par Gaëtan Pelletier

Pourquoi les films français -ou séries - sont-ils truffés de chansons...en anglais ?
De même que ceux des pays scandinaves... De même que d’autres pays dont j’oublie les noms. Le Québec non plus n’y échappe pas. C’est, on dirait, devenu une norme "internationale".

16/06/2017 16:09 par cunégonde godot

Nous sommes américanisés. Quel scoop !
Refuser l’Amérique tout en voulant l’ "Europe", c’est-à-dire l’Amérique. Y’a pas kèk’chose qui va pas là, hein, les gars ?...

16/06/2017 18:31 par cunégonde godot

M. Vanhove :
@ozerfil : oui, probablement...

pour ma part, je pense surtout que les belles idées, les grands principes doivent s’incarner et non en rester au stade du discours... que prsq tout le monde peut tenir, sans le moindre engagement personnel dans le quotidien... et dès lors, cela n’est qu’une imposture...

L’extrême-gauche et une certaine gauche passent leur temps à vomir la France – et d’abord ses principes démocratiques issus de la Révolution française.
Il y a deux non-dits puissamment anti-français (et pro-anglo-saxons) que la gauche et l’extrême-gauche françaises cherchent en permanence à dissimuler (et le livre de M. Debray participe de cette dissimulation) : son européisme (néo-conservatisme) et son islamophilie (néo-obscurantisme) : les deux causes fondamentales de la défaite de M. Mélenchon au premier tour de la présidentielle 2017...

16/06/2017 22:16 par Francois

Encore une attaque sur JLM.... dans un sujet sur Debray.
Cunegonde, gardez à l’esprit que vos arguments sont les raisons de la defaite de JLM à vous convaincre.
Il serait bien hasardeux de generaliser.
Pour revenir à Debray, Che evoquait Debray dans son journal comme le français qui parlait trop.

17/06/2017 10:11 par Assimbonanga

Exemple de déculturation. Avec les séries américaines, on finirait par croire que le "plaider coupable" est une procédure universelle. Hors, elle n’existe pas en droit français.
A moins que Macron nous la fiche de force, pour être raccord avec le grand parrain US ?

17/06/2017 12:15 par cunégonde godot

François :
Encore une attaque sur JLM.... dans un sujet sur Debray.
Cunegonde, gardez à l’esprit que vos arguments sont les raisons de la defaite de JLM à vous convaincre.
Il serait bien hasardeux de generaliser.
Pour revenir à Debray, Che evoquait Debray dans son journal comme le français qui parlait trop.

Je n’ "attaque" pas personnellement M. Mélenchon. Cessez donc de me faire un faux procès (un de plus).
Je critique sur le fond la gauche et l’extrême-gauche françaises, et particulièrement leur détestation compulsive de leur propre pays (que j’ai maintes fois relevée sur ce site même) et de son peuple. Une détestation qui vaut largement celle qu’éprouvent les américanophiles dans un autre genre...
L’ "Europe" maastrichienne est profondément américanophile. C’est même sa raison d’être. Être européiste c’est être culturellement américain. C’est un fait.
Et si les européistes "degauche" commençaient à réfléchir à cette question ? Qu’en dites-vous François ?

17/06/2017 12:27 par cunégonde godot

Assimbononga :
Exemple de déculturation. Avec les séries américaines, on finirait par croire que le "plaider coupable" est une procédure universelle. Hors, elle n’existe pas en droit français.
A moins que Macron nous la fiche de force, pour être raccord avec le grand parrain US ?

M. Macron accentuera l’américanisation de la France sans le dire mais en le faisant. Comment ? En poursuivant sa dilution dans l’ "Europe" mondialiste germano-américaine. Il ne va pas "tuer" la culture française, il va continuer à la relativiser par une politique "multiculturelle" à l’américaine comme cela se passe depuis maintenant au moins un demi-siècle, avec les encouragements et l’approbation explicite ou implicite de la "gauche" en général...

17/06/2017 14:33 par ozerfil

@D. Vanhove...

Le monde actuel illustre bien l’éloignement constant entre les beaux discours et les horreurs qu’ils cachent : oui, une totale imposture !

Le summum de la duplicité étant atteint par les très orwelliens "la Guerre c’est la Paix" et "le Ministère de la Vérité"... aujourd’hui d’actualité avec les guerres dites "préventives" et le "decodex" !!

Il faut vraiment lire et relire "1984" pour décoder l’actualité...

17/06/2017 14:52 par UVB76

" Pour revenir à Debray, Che evoquait Debray dans son journal comme le français qui parlait trop. "
Tous les Français parlent beaucoup trop ...
Quant à Agir ...

17/06/2017 17:37 par François

Debray etait probablement une taupe en Bolivie, il a aussi "conseillé" le président Aristide de démissionner.
Je doute qu’il ait beaucoup changé. Il vend son bouquin, tant mieux pour lui.
Cunégonde, je pense que ce qui manque à JLM c’est juste que les médias lui foutent la paix et organisent de vrais débats d’idée.
L’europhilie je veux bien, mais l’islamophilie, on se croirait dans une fable de caroline fourest.

18/06/2017 12:44 par POTTIER Jean-Claude

Simone Weill s’interroge en 1943 !!!
En 1943, à quelques mois du débarquement, tout français, ordinairement soumis sous la botte germano-nazie, concevait un fol espoir de voir les USA entrer en guerre.
Simone Weill, à contre-courant, redoutait, à l’inverse, voyant beaucoup plus loin, une "américanisation" de nos sociétés occidentales. Et en effet nous sommes passés du diktat aryen au diktat occidentalo-US, l’avatar vert kaki du vert de gris.
L’hégémonie anglo-saxonne a su jouer très fin : Disney pour séduire nos gamins grandissant à l’ombre de Mickey et Donald, Elvis, le rocker blanc, ado révolté, décoiffant la jeunesse cassant les fauteuils de l’ordre bourgeois, ah l’arnaque... D’une guerre à l’autre, d’un putsch à l’autre, rockers en tête, les USA ont envahi, au prétexte de leur démocratie, quasiment la terre entière.
Ils stationnent aujourd’hui aux portes de la Russie, déployant toute une armada bichonnée par nos idéologues, et aux portes du Moyen-Orient, s’appuyant sur les fanatiques du Croissant et du jihad.
Combien d’Oradour(s) ont-ils commis ? En Corée, au Vietnam, en Irak ? Combien de dictateurs ont-ils installés au pouvoir sur tous les continents ? Combien de millions de personnes ont-ils exterminés ?

Que prévoyait donc Simone Weill en 1943, en pleine nuit du nazisme, du fascisme, du franquisme ? Mais néanmoins prenons enfin conscience que l’américanisation est un autre nazisme, occupant son espace vital en fabriquant ses esclaves enfermés dans la pauvreté.

Nos "libérateurs" continuent de se poiler entre 2 Coca et 2 portions de nuggets.

18/06/2017 16:17 par Jean Cendent

En voila de la culture française purement AOC , le texte est toujours d’actualité...
On est en république (1910)
Bien évidement cela n’a pas la finesse de la Danse des canards ? Qui font coin coin …

18/06/2017 18:37 par Jean Cendent

Pour tous les amoureux de Rock Russe et Marx sait comme ils sont nombreux sur LGS, l’unique et véritable fan club de Rolling and Rocking.
Bonne écoute .
C’est l’URSS qui a crée le Rock’n’Roll pour pervertir la jeunesse Americano-mondialiste après la 2e guerre mondiale.
Une preuve ! C’est écrit sur l’emballage : Rock’n’Russia,

18/06/2017 20:11 par Jean Cendent

Sacrilège, hérésie et damnation : Scoop ! Poo poo bee doo ...
Scoop du mot exclusivité.
Enfer et damnation, maudits yankees, le virus se propage partout.

24/06/2017 16:08 par Edouard

@ Jean Cendent
Personnellement, je préfère lutter contre l’extrême droite par le dialogue plutôt que la censure (contrairement donc à ce qui se fait ici en Belgique), mais il me semble néanmoins préférable d’éviter de faire la publicité d’une chaine youtube nauséabonde (celle qui met en ligne la chanson "On est en République"). D’ailleurs elle est, d’après sa propre description, "pour les vrais Français".

24/06/2017 17:54 par Jean Cendent

@ Edouard
Autant pour moi, "je suis coupable", vous voulez dire par chaîne, le type qui a une couronne sur la tête (le petit logo).
Effectivement, vous avez raison je n’ai pas fait attention, je m’excuse .

24/06/2017 18:35 par UVB76

" C’est qui les vrais français ... les belges ? "
Bah ... en fait, un peu beaucoup, oui ...
Wallon ...
Par contre, le Français qualifié de latin ??? ...

25/06/2017 02:35 par babelouest

"C’est qui les vrais français... les belges ?"
Jean Cendent, je pencherais surtout pour les habitants de ce qu’on appelle "le Pays de France".

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