Je suis d’accord avec cet article ... à l’exception peut-être de sa conclusion :
"Ne tombons pas dans le piège, signer le RIP c’est faire place nette au gouvernement et à la droite !"
J’ai signé le RIP. Le signer n’est pas vraiment faire place nette au gouvernement et à la droite. C’est juste tirer sur un ennemi armé jusqu’aux dents avec un pistolet à eau.
Par contre ceux qui ont mis en route le RIP sur l’ADP savaient ce qu’ils faisaient et ont fort bien manoeuvré :
Rassembler 4,5 millions de signatures dans une procédure internet complexe est tout simplement impossible. Or le simple fait d’échouer (de très loin) à rassembler ces signatures est implicitement un vote en faveur de la privatisation d’ADP. En effet, une pétition qui rassemble peu de signatures peut logiquement être considérée comme contraire à la volonté générale. Et au cas improbable où le quota de signatures est atteint, le mécanisme du RIP permet amplement d’ignorer la volonté exprimée.
Résultat : l’effet paradoxal de ce RIP - après avoir stoppé l’action revendicative directe contre la privatisation au profit d’une "élection"- sera de légitimer cette privatisation.
Une fois le RIP lancé, on peut juste limiter l’ampleur de son échec en le signant.
Ce RIP est une bonne affaire pour le gouvernement. Mais aussi pour l’opposition qui pourra sans risques dire qu’elle s’est bien battue contre la privatisation mais qu’elle n’a rien pu faire par la faute du peuple qui ne l’a pas suivie.