Pour contrer la privatisation d’ADP, les députés et sénateurs d’opposition ont déballé une possibilité constitutionnelle jamais encore utilisée : le Référendum d’initiative partagée. Fruit de la réforme constitutionnelle de 2008, ce nouvel outil est totalement inédit en France. Pour la première fois dans notre histoire, le Président de la République n’est plus le seul à pouvoir proposer un référendum pour demander l’avis des citoyens. Dans ce cas, les parlementaires peuvent s’autosaisir et interroger les Français sur une proposition de loi qu’ils auront auparavant préparée. Sur le papier, le progrès est considérable. La participation des Français aux décisions publiques et économiques va nettement progresser. Pourtant, comme les clauses d’un contrat écrites en tout petit en bas de page, les conditions sont si complexes qu’il faut se demander si le RIP permet vraiment d’écouter l’avis des citoyens ou s’il est plutôt un leurre de démocratie participative ?