U J F P
UNION
JUIVE
FRANCAISE
POUR LA PAIX
PARIS, le 14 décembre 2004
M. Jean-Claude ALLANIC
Médiateur pour l’information
7, Esplanade Henri de France
75907 PARIS Cedex 15
OBJET : Palestine
Monsieur le Médiateur,
Dans son édition du 13 décembre, le journal télévisé de France 2 a désigné comme " attaque de terroristes palestiniens " l’opération armée menée la veille contre l’armée israélienne, qui a tué 5 soldats et a blessé 10 autres au poste militaire de Rafah. Quant au journal télévisé de France 3, dans ses éditions régionales et nationale, il a amplement utilisé le qualificatif " d’attentat " pour parler de cette même attaque revendiquée conjointement par le Hamas et les Faucons du Fatah. La presse écrite et électronique utilisent habituellement le terme " attentat " pour désigner une agression, armée ou non, dirigée contre des civils. Force est de constater que cet acte de la résistance palestinienne n’a pas fait de victimes civiles, et pour cause : il n’a visé que des soldats sur une base militaire. Ainsi, parler " d’attentat " commis par des " terroristes palestiniens " induit en erreur le téléspectateur.
Nous appelons donc à la vigilance de France Télévision pour employer dorénavant une terminologie appropriée afin de couvrir ce genre d’événement, et pas la terminologie employée par le gouvernement israélien. Nos compatriotes qui regardent la télévision de service public méritent mieux que la propagande officielle de la puissance occupante dans une guerre coloniale comme celle qui se déroule dans les territoires palestiniens.
Lorsque des civils sont ni visés ni atteintes, il convient de parler d’une attaque, d’une opération armée ou d’un acte de résistance, mais certainement pas un " attentat commis par des terroristes " . Par ailleurs, cette dernière expression s’applique malheureusement à de nombreuses actions de l’armée israélienne où les seules victimes sont des civils, comme arrivent souvent lors d’incursions de Tsahal dans les territoires palestiniens. Parler " d’attentat terroriste " dans ce cas ne serait pas inexacte, même si de telles actions sont menées par une armée régulière.
Par ailleurs, vous êtes sûrement conscient que pour notre part, à l’Union juive française pour la paix, nous déplorons toute violence qui porte atteinte à la vie d’autrui, qui qu’il soit, et nous militons pour une solution politique qui mettrait fin à ce conflit dans le cadre d’une paix juste entre les deux peuples. Mais nous faisons bien la distinction entre le terrorisme qui vise les populations civiles et les actes de résistance face aux forces d’occupation, un doit inaliénable de tout peuple qui subit la domination coloniale.
Vigilance, donc ! Les téléspectateurs attendent de l’information objective, pas de la propagande officielle d’un Etat étranger, quel qu’il soit.
En vous remerciant de votre attention, je vous prie, Monsieur le Médiateur, d’agréer l’expression de mes sentiments distingués.
Richard WAGMAN
Président, UJFP