Correa a assuré que la painte que Quito a déposée à la Haye pour les fumigations colombiennes au glyphosate est « une réponse à ces agressions » , bien que les termes de cette plainte ait été « préparés depuis plusieurs mois, car en ce qui concerne les fumigations, la Colombie a commis de graves abus ».
« Nous avons essayé de faire en sorte qu’ils arrêtent ces fumigations et nous avons reçu des réponses hautaines et méprisantes », assura-t-il.
Pour Correa, suite à la condamnation de la Colombie par le Groupe de Rio à Saint-Domingue, ratifiée par l’Organisation des États Américains (OEA), le gouvernement colombien « a lancé une terrible campagne de calomnie en diffusant ces choses de l’ordinateur de Reyes ».
« Les choses deviennent plus compliquées lorsqu’un équatorien se trouve parmi les victimes et que la Colombie le savait. Quand nous avons protesté pour le décès de cet équatorien, le ministre [de la Défense colombien] Juan Manuel Santos a dit qu’il s’agissait d’une attaque légitime contre un domaine terroriste, comme ils les appellent, et que la mort de l’équatorien était justifiée », a t-il ajouté.
Les coûts d’une guerre étrangère
Le président Correa a réitéré que l’Équateur maintenait ses distances avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), et a fait remarquer qu’ « il n’y avait presque pas de présence militaire colombienne à la frontière sud ».
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Correa a précisé que le conflit interne colombien a coûté à son pays 13 morts au sein des forces de sécurité durant les dernières années, ainsi que de nombreuses victimes civiles.
« J’ai 11 000 soldats à la frontière nord quand en temps normal nous devrions en avoir 3 000. Cela nous coûte 100 millions de dollars par an », a t-il ajouté.
Le président équatorien a demandé aux secteurs qui croient à l’existence de liens entre Quito et les FARC, « nous leur disons que nous ne sommes pas dénués d’intelligence : qui, avec un jugement sain, trouvera un intérêt à s’immiscer une guerre civile, nous n’aurions rien à y gagner. S’il vous plaît, le problème vient de Colombie et ils n’ont pas su le résoudre ».
Réunion Larrea-Reyes
Le président Correa a clarifié à El Paàs que l’entrevue du ministre Gustavo Larrea avec Raúl Reyes était prévu pour faire avancer la libération des otages et particulièrement celle de l’équatorien Marcelina Arriaga.
« ET pourquoi devrions nous le communiquer à Uribe ? Ils ont kidnappé des équatoriens, comme Marcelino Arriaga. Par ailleurs ce qui est amusant dans cette histoire avec les FARC, c’est que ces huit dernières années ont été dénoncés les liens du Gouvernement Uribe avec le trafic de drogues et les paramilitaires. Et ce qui n’est pas croyable dans cette histoire avec lesFARC, c’est qu’ils commencent à trouver prétendues lettres dans l’ordinateur de Raúl Reyes... c’est à peine croyable », a t-il dit.
Finalement, Correa a indiqué qu’il avait précisé clairement à son homologue à lvaro Uribe que l’Équateur proposerait ses bons offices pour parvenir à la libération des otages et qu’avec la réunion Larrea-Reyes « se présentait l’occasion de cette intervention ».
« J’ai par ailleurs précisé au président Uribe que beaucoup de sénateurs américains s’étaient réunis avec les FARC pour des raisons humanitaires ainsi que des parlementaires européens et des envoyés (du président français Nicolás) Sarkozy, et le fait que nous nous réunissions avec la guérilla ne signifie pas que nous avons une alliance avec eux », assure t-il.
« Il n’y avait aucune raison d’avertir Uribe », a insisté Correa, « pourquoi faire ? pour qu’ils viennent ensuite bombarder les conversations ? Mais nous leur avions dit que nous allions intervenir, nous le lui avons dit le 31 décembre dernier à Villavicencio », a t-il conclu.
TeleSUR-El Paàs/rn-RN