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Qui détient la dette publique ?

La dette publique est détenue quasi exclusivement par les grands opérateurs financiers (banques commerciales, compagnies d’assurances, gestionnaires d’actifs financiers). Les banques détiennent des titres de la dette publique pour gérer leur besoin de liquidités, pour constituer leurs fonds propres, pour assurer à leurs clients des placements a priori sans risque. Les titres de la dette publique sont de plus utilisés par les banques comme dépôt de garantie - ils sont mis en pension - lors de leur refinancement auprès des banques centrales. Les compagnies d’assurances et les gestionnaires d’actifs détiennent aussi des encours importants de dette publique car ils constituent des supports d’investissement pour les contrats de long terme, l’assurance-vie par exemple.

La dette publique française est détenue à plus de 70 % par des investisseurs non résidents. Cette part n’était que de 59 % en 2007. Elle est nettement supérieure à la moyenne de la zone euro (53 %). Au vu du poids de l’assurance-vie en France, ce sont les compagnies d’assurance qui sont le premier détenteur domestique de la dette publique (20 %). La dette publique française est donc essentiellement placée sur les marchés financiers internationaux et la zone euro apparaît comme la région la plus ouverte aux investisseurs étrangers pour l’acquisition des titres de la dette publique3.

Ce n’est pas le cas du Japon et des États-Unis. La dette publique japonaise, bien que très importante (plus de 200 % du PIB), est essentiellement détenue par des résidents (92 %) et par des institutions financières publiques. Elle est donc hors du marché financier mondial et n’est pas soumise aux attaques spéculatives. C’est aussi le cas de la dette des États-Unis qui représente 100 % du PIB en 2011. Elle est détenue à 70 % par des investisseurs résidents et le secteur financier privé n’en possède qu’une petite part, la plus grande partie étant dans les mains d’institutions publiques. Ainsi, en 2009, les émissions de la dette fédérale américaine ont été souscrites seulement à la hauteur de 6 % par les banques commerciales. De plus, au vu du rôle du dollar, ce sont les banques centrales, en particulier la Banque centrale chinoise qui en sont les principaux acheteurs au niveau international : 42 % des avoirs de la Banque centrale chinoise sont constitués de titres de la dette américaine.

Les banques de la zone euro possèdent des encours très importants des dettes publiques des États membres de l’Union européenne. Selon une étude de Natixis4, les banques françaises possèdent ainsi plus de 45 milliards de titres de la dette allemande, 53 milliards de celle de l’Italie, 10 milliards de titres grecs et plus de 118 milliards de titres de la dette française. Les banques allemandes possèdent plus de 36 milliards de la dette de l’Italie, plus de 13 milliards de la dette de la France, plus de 10 milliards de la dette grecque, près de 19 milliards de la dette de l’Espagne et 315 milliards de titres de la dette allemande. Cette imbrication importante des banques et des États membres est porteuse d’un risque systémique en cas de défaut de paiement d’un pays important de la zone euro. Plus de 80 % de la dette des pays en difficulté comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et l’Italie sont détenus par des banques européennes.

Manifeste pour sortir du piège de la dette

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