Voici trois articles que j’ai écrit lors des élections législatives 2006 en Italie. Je constate que malheureusement ces textes restent d’actualités et mes prévisions étaient justes :
Que vont choisir les italiens, la peste ou le choléra ?
Pour mettre fin au règne de Berlusconi, la gauche antilibérale italienne a plébiscité l’ancien président de la commission européenne, Romano Prodi et a accepté de lui confier la mission de mener l’opposition aux élections législatives des 9 et 10 avril prochains.
Romano Prodi est l’un des faussaires de l’Europe sociale. Il est le plus haut responsable de la stratégie de Lisbonne adoptée en 2000 pour une durée de dix ans. Cette stratégie a accentué le caractère néolibéral de l’Union européenne et a soumis à la plus haute compétitivité et aux « lois » du marché les politiques sociales (enseignement, retraites, etc.) et environnementales.
Le leader de la gauche italienne a déposé et soutenu le projet de « directive services », dite Bolkestein, du nom du très libéral ancien commissaire européen néerlandais, qui avait élaboré ce texte.
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Dire NON à Berlusconi, c’est dire NON au « nouveau fascisme » en Europe
Ma haine viscérale du néolibéralisme et ma lutte acharnée contre ceux qui, comme Michel Rocard, veulent nous faire croire que le capitalisme a gagné et qu’il faut s’y résigner, m’a poussé à écrire un article sur le libéral Romano Prodi.
Des italiens m’ont répondu. Ils m’ont expliqué qu’ils partagent mes espoirs de voir la gauche antilibérale triompher mais pour l’instant leur principal souci est avant tout de se débarrasser de Berlusconi, ce dangereux démagogue populiste qui a dégradé le système politique italien « Cette analyse est tout à fait pertinente, et certes, Prodi est très loin de la gauche que j’aime, mais je vis en Italie, à Bologne, depuis 7 ans et je vous assure que la berluscomania pèse très lourdement sur les épaules des italiens. Mes amis de gauche ont peur, nous avons peur, les derniers dérapages de berlusca font froid dans le dos, on n’a même plus envie d’en rire. Alors Prodi sauveur de l’Italie ? Peu y croient mais la reconduction au pouvoir de la coalition de droite pourrait conduire le pays vers le pire. C’est un triste constat et c’est pourquoi je souhaite, malgré tout, la victoire de Prodi » m’a écrit l’un d’eux.
Lettre ouverte à un ami anti-libéral->Lettre ouverte à un ami anti-libéral
Maintenant que la victoire de Il Professore est assurée et que le mafieux fasciste est mis hors circuit, nous pouvons entamer un dialogue serein et loin de toute pression.
Je ne t’écris pas pour émettre des regrets d’avoir publié l’article sur Romano Prodi ni pour te reprocher tes vexations mais pour clarifier ma position qui semble t-il t’as interloquée.
Je persiste et signe : Romano Prodi est l’un des principaux faussaires de l’Europe sociale et je n’ai aucune confiance en ce chantre du néolibéralisme. Le programme néolibéral de Berlusconi est loin d’être achevé, et son dynamisme connaîtra certainement un essor débordant avec Romano Prodi.
L’Unione est un regroupement hétéroclite et son unique ciment fut sa volonté d’en finir avec Berlusconi. Les partis qui composent la coalition vont des héritiers de l’ancienne droite démocrate-chrétienne (l’Udeur par exemple) à des formations d’extrême gauche (Rifondazione Comunista). Quant à son programme qui, en plus d’être un pavé de 280 pages flou et illisible (ce qui nous rappelle le texte du traité constitutionnel) est un tissu de contradictions antinomiques et d’ambiguïtés impossible à lever.