Jean-Luc Mélenchon connaît une réelle dynamique dans sa campagne électorale. Mais que fera le Front de Gauche de celle-ci ? Ira-t-il au gouvernement ? Quelles revendications souhaite-t-il avancer ? Le débat est bien entendu relancé à la suite du succès de la manifestation du 18 mars à la Bastille.
Médias et instituts de sondage ne cessent de le souligner, la campagne du candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, connaît un certain engouement. Le co-président du Parti de Gauche atteindrait désormais les 14 % dans les intentions de vote selon les dernières enquêtes d’opinion. Cet enthousiasme semble se vérifier par une affluence croissante dans ses meetings. Dimanche 18 mars, il rassemblait plusieurs dizaines de milliers de personnes entre Nation et Bastille (entre 100 et 120 000 personnes selon la direction de la Front de Gauche). La dynamique de Jean-Luc Mélenchon est le fruit d’un mécontentement social envers les politiques d’austérité, mais également du reflux social qu’a connu le pays à la suite de la défaite revendicative sur le mouvement des retraites, en raison de la politique des directions syndicales confédérales qui ont tout fait pour bloquer la progression vers la grève générale qui aurait permis de faire reculer Sarkozy. Cette dynamique électorale existante, qui exprime donc le déplacement sur le terrain électoral de la permanence de la crise sociale latente que vit l’Hexagone, est-elle cependant synonyme d’une réelle défense des intérêts de notre classe ? Que propose Mélenchon pour « changer les choses » ? Analysons les perspectives stratégiques de son orientation électorale.
Si cette dynamique est réelle, il est néanmoins nécessaire de l’apprécier à sa juste valeur. Les candidatures issues du PCF, de la mouvance trotskiste et du mouvement social représentaient 11,23% en 1988 ; 13,94 % en 1995 ; 13,81 % en 2002 et 9 % en 2007. La faiblesse du score de 2007 s’explique par l’impact de la pression pour le vote utile dans un électorat de gauche toujours traumatisé par le syndrome du 21 avril et l’enlisement de la campagne de Ségolène Royal dont la présence au second tour n’était pas assurée. Les sondages accordaient 11 à 12 % au total Besancenot + Arthaud + Mélenchon, jusqu’au retrait de la candidature du premier d’entre eux en mai 2011. L’essentiel de la « dynamique » Mélenchon repose donc sur l’absorption par le candidat du Front de Gauche de l’espace politique de l’extrême-gauche accompagné, semble-t-il d’une mobilisation de l’électorat traditionnel du PCF et des jeunes. Jean-Luc Mélenchon succède ainsi à Arlette Laguiller en 2002 et à Olivier Besancenot en 2007 dans le rôle du candidat le plus « populaire » à la gauche du PS. Le soutien de l’appareil du PCF lui permet d’atteindre des scores que la candidate historique de LO et le facteur de l’ex-LCR n’ont pas pu obtenir. Par ailleurs c’est évidemment regrettable que l’espace électoral à gauche du PS, qui auparavant a été occupé par des représentants de l’extrême gauche et extérieurs au jeu politique institutionnel tels qu’Arlette Laguiller ou Olivier Besancenot, le soit aujourd’hui par un ancien ministre PS ! Néanmoins, le vote pour Mélenchon est-il davantage l’adhésion à un discours politique que le vote pour l’extrême-gauche aux élections précédentes ? Seuls les événements politiques des prochains mois nous permettront de le déterminer. Il sera notamment question de la capacité des dirigeants du Front de Gauche de dépasser le cadre strictement électoral, en surmontant leurs contradictions internes pour aller vers une structure politique plus pérenne.
Intéressons-nous maintenant aux perspectives politiques de Jean-Luc Mélenchon. Quel débouché politique envisage-t-il de donner à cette embellie électorale ? Clémentine Autain, membre du Comité de campagne de Jean-Luc Mélenchon, nous donne un premier élément de réponse : « Ce n’est pas pareil d’être une force rassemblée : un bon score émietté entre 3 ou 4 partis ne pèse rien. Seul et rassemblé, on devient une force politique et un interlocuteur reconnu. » Un interlocuteur reconnu ? Auprès de qui ? S’il ne s’agit que d’être reconnu auprès de la base, une implication militante et une participation aux espaces médiatiques ouverts en temps de campagne électorale devrait suffire. Cette reconnaissance est-elle la même que celle que recherche Bernard Thibault pour s’asseoir à la table des négociations ? Le Front de Gauche aurait-il besoin d’être reconnu auprès d’un parti puissant pour ouvrir des négociations gouvernementales ?
Ambiguïtés gouvernementales
Ne tournons pas davantage autour de la question. Le parti puissant auprès duquel le Front de Gauche veut être « un interlocuteur reconnu », c’est le Parti Socialiste. Pourtant, Jean-Luc Mélenchon a précisé à maintes reprises dernièrement, de façon beaucoup plus explicite que par le passé, qu’il ne participerait pas à un autre gouvernement que celui qu’il dirigerait. Nos soupçons de ministérialisme seraient donc infondés ? D’autres déclarations sont plus ambigües. Ainsi, sur France 5, le 11 mars, invité de l’émission C Politique, interrogé sur une éventuelle participation à un gouvernement Hollande, le candidat du Front de Gauche répond : « Déjà , moi, je n’irai pas ». Cela signifierait-il que quelqu’un d’autre irait à sa place ? Un second qui cautionnerait la politique gouvernementale en laissant le panache de la pureté au leader ? Des représentants du PCF ?
Les propos de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, au JDD montre que cette hypothèse est en cours de discussion : « C’est la qualité des projets qui déterminera cela. S’il y a une vraie rupture avec les politiques d’austérité, on examinera la question. ». Si François Hollande répète les propos qu’il a tenus au Bourget selon lequel l’adversaire est « le monde de la finance », le PCF irait-t-il au gouvernement en espérant très fort qu’il ne déclare pas exactement l’inverse quelques semaines plus tard à la City ?
Des ministres Front de Gauche dans le prochain gouvernement Hollande ?
Ces ambiguïtés ne sont pas propres au Parti Communiste. Eric Coquerel, membre du Bureau National du Parti de Gauche, la plus haute instance dirigeante du parti de Jean-Luc Mélenchon, a ainsi déclaré à propos de François Hollande : « Il ne peut pas s’adresser à la fois au MoDem et à toute la gauche. Ce sera Bayrou ou nous ». S’adresser à Bayrou ou « à nous » ? Pour quoi faire ? S’il s’agit uniquement de discussions, chacun peut converser avec qui bon lui semble. Ce type de déclarations, « Bayrou ou nous », avaient également été tenues par Jean-Luc Mélenchon à la veille des élections régionales. Le résultat avait été la fusion entre les deux tours des listes du Front de Gauche et du Parti Socialiste dans 10 régions. Si on ajoute, à celles-ci, les 6 régions dans lesquelles le PCF s’était présenté dès le 1er tour sur les listes du Parti Socialiste, le Front de Gauche participe aujourd’hui à 16 des 22 exécutifs régionaux de France métropolitaine. On a déjà vu mieux en termes « d’indépendance » par rapport aux « sociaux libéraux ». Aussi, si le Front de Gauche fait, avant les présidentielles, les mêmes déclarations qu’avant les élections régionales, qu’est-ce qui l’empêcherait de participer à l’exécutif national s’il participe déjà à des exécutifs régionaux ? Si le Front de Gauche n’a pas de complexes pour subventionner, depuis les Conseils Régionaux, des entreprises qui licencient, participer à la précarisation de la fonction publique territoriale, voter des budgets à la baisse pour l’éducation secondaire, etc., pourquoi aurait-il des complexes à cautionner les plans d’austérité d’un prochain gouvernement socialiste ?
Il est donc tout à fait envisageable que des seconds couteaux du Front de Gauche entrent dans un gouvernement Hollande par rapport auquel Jean-Luc Mélenchon resterait extérieur. L’ancien ministre de Lionel Jospin ayant déclaré qu’il ne participerait qu’au gouvernement qu’il dirigerait, des journalistes d’i>Télé lui ont évoqué, le 7 mars dernier, cette hypothèse : que serait un gouvernement Mélenchon ? « Nous aurons des alliés : qui voulez-vous que ce soit ? Il n’y en a pas cinquante : les écologistes, les socialistes », a répondu le candidat du Front de Gauche. Qu’il semble lointain, le temps où le tribun du Parlement Européen voulait en priorité rassembler « l’autre gauche » (NPA compris). Aujourd’hui, l’occupation du terrain électoral de l’extrême-gauche semble lui suffire. Ainsi, les propositions du Front de Gauche pourraient être appliquées par des dirigeants du PS. Comment Jean-Luc Mélenchon pourrait-il augmenter le SMIC à 1 700 € brut avec un ministre des Finances tel que Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande et ancien bras droit de Dominique Strauss-Kahn ? Comment Jean-Luc Mélenchon pourrait-il régulariser les travailleurs sans-papiers avec un Ministre de l’Intérieur tel que Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande ?
Trois scénarios pour une trahison
En cas de victoire de François Hollande, trois scénarios se posent à la direction du Front de Gauche. Le premier est celui de la Gauche Plurielle de 1997 à 2002, celui d’une intégration au gouvernement dès l’investiture de François Hollande. Ce scénario semble exclu pour l’heure. Le traumatisme du 21 avril 2002 et la relégation pour la première fois du candidat du PCF, Robert Hue à l’époque, en dessous de la barre des 5 %, derrière Arlette Laguiller et Olivier Besancenot rend cette idée inapplicable aux yeux des militants du Front de Gauche. Durant cinq ans, les ministres du PCF et Jean-Luc Mélenchon, alors ministre délégué à l’Enseignement professionnel, ont cautionné l’ensemble des privatisations menées par le gouvernement Jospin (France Télécom, Air France, les Autoroutes du Sud etc.), l’intervention militaire au Kosovo et en Afghanistan, les plans de licenciements à Danone, Marks&Spencer, Michelin…pour lesquels l’Etat « ne pouvait pas tout » comme le disait, à l’époque, Jospin. Les cheminots se retrouvaient confrontés à la politique de Jean-Claude Gayssot, ministre PCF des transports, qui séparait le réseau ferré (RFF) et le transport ferroviaire (SNCF), prélude à toute tentative de privatisation de ce secteur. Aujourd’hui, aucun groupe de travail PS/PCF ne se réunit pour préparer l’éventualité d’un accord gouvernemental.
Le second scénario est celui de la victoire de l’Union de la Gauche en 1981. A l’époque, le PCF avait attendu l’élection de ses députés pour rejoindre le gouvernement de Pierre Mauroy. C’est le scénario qui semble privilégié par la direction du PCF. Les cadres intermédiaires ou certains élus locaux plaident pour cette option. Pierre Laurent a d’ailleurs déclaré à Mediapart que « les majorités politiques se constituent au moment des législatives. C’est à ce moment-là qu’on tranchera, et pas avant. Comme en 1981 ». Le hic, c’est qu’après deux ans de « redistribution des richesses », le gouvernement Mauroy sera le premier à appliquer l’austérité néo-libérale en France.
Nous en arrivons alors au troisième scénario, celui que le PCF avait appliqué en 1983 ou encore durant le Front Populaire en 1936, celui du soutien sans participation au gouvernement. Dans ce scénario, le Front de Gauche apporterait son soutien parlementaire au gouvernement Hollande, s’abstenant, si besoin est, dans l’Hémicycle (ce qui revient à voter pour) mais sans participer pour autant au gouvernement. Ce choix pourrait être pris si François Hollande s’obstine à ancrer sa campagne au centre et à ne rien vouloir négocier de son programme. De son côté, le Front de Gauche est prêt à conclure un accord de désistement en vue de constituer une majorité parlementaire. Les trois scénarios apportent chacun des nuances dans la politique à suivre mais ils se situent tous les trois dans le cadre d’une stratégie de pression sur le Parti Socialiste et son futur gouvernement et aucun ne s’engage sur la nécessaire opposition frontale que nous devrons mener aux politiques d’austérité du prochain gouvernement, qu’il s’assume de droite ou qu’il se prétende de gauche. C’est ce dont témoigne cette interview de Clémentine Autain, porte-parole du candidat du Front de Gauche où elle affirme : « Plus notre score sera élevé, plus nous pèserons en faveur de la victoire de la gauche et en faveur d’une politique de transformation sociale et écologique. François Hollande ne pourra pas continuer à nous mépriser et à regarder au centre si nous apparaissons dans les urnes comme une force de premier plan. Voter pour le Front de gauche, c’est la garantie que la gauche réussisse si elle accède aux responsabilités. […] La dynamique autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon produit déjà ses effets. Quand François Hollande s’en prend au monde de la finance au Bourget, ou quand il propose une taxe pour les hyper-riches, il vient sur nos terres. C’est heureux. Plus notre influence grandira, plus nous avons des chances de faire bouger le candidat socialiste. » [1]
Mélenchon et le Front de Gauche sont donc à l’opposée d’une alternative des travailleurs indépendante, ils se situent au contraire comme la patte gauche du gouvernement qui tentera de faire payer la crise aux travailleurs. En ce sens il n’est pas inutile de rappeler que dans ses débuts en politique, M. Mélenchon était un fervent défenseur de M. Mitterrand et qu’il continue à défendre jusqu’à nos jours l’héritage de ce gouvernement qui a tout simplement inauguré toutes les politiques libérales en France.
Le vieux visage du réformisme derrière un discours radical
Cette pratique ouvertement conciliatrice se conjugue avec une rhétorique très radicale. L’affiche de campagne est à ce titre très révélatrice. Le slogan « Prenez le pouvoir » semble des plus gauchistes. Les titres du blog de Mélenchon sont de la même teneur : le 11 mars, il titrait « L’insurrection, c’est maintenant » ; le 16, « Avant l’assaut ! ». Bigre ! Le candidat du Front de Gauche serait-il en train de préparer le renversement du capitalisme dans les jours à venir ? Un premier élan nous pousserait à dire : chiche, camarade, prenons le pouvoir, organisons-nous dans les entreprises et convainquons les travailleurs de la nécessaire insurrection pour renverser brutalement le capitalisme et exproprier le grand capital. Puis, le réveil sonne et nous nous rappelons que celui qui nous demande de « prendre le pouvoir » est seulement en train de nous appeler à voter pour lui à l’élection présidentielle à venir ; que « l’insurrection » à laquelle nous sommes invités n’est qu’un référendum pour la VIème République et que l’ « assaut » programmé n’est que l’organisation d’une majorité parlementaire avec le Parti Socialiste. Pourquoi dès lors utiliser un tel vocabulaire outrancier qui va nettement au-delà de revendications telles que l’interdiction de tous les licenciements collectifs ou l’augmentation de tous les revenus de 300 €, revendications pour lesquelles Jean-Luc Mélenchon refuse de se prononcer ? Le vocabulaire outrancier est la condition pour qu’un tel dinosaure de la politique institutionnelle puisse apparaître comme une alternative nouvelle et radicale et sert au bout du compte à canaliser la colère populaire, le mécontentement social vers un projet inoffensif pour les structures de l’économie de marché et dans le cadre du régime politique.
Inoffensif pour les classes dominantes, Jean-Luc Mélenchon tient à apparaître comme tel dans les journaux de la presse économique. Dans une interview donnée au journal Les Echos, datée du 16 mars, Mélenchon tenait à rassurer les capitalistes : « les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur de mon programme ». Ainsi, la hausse du SMIC à 1700 euros net n’interviendrait qu’à la fin de son mandat. Pour Mélenchon, la question des augmentations de salaire d’ailleurs n’est pas conçue du point de vue de la lutte entre capital et travail pour renverser le rapport de force mais pour soi-disant relancer la consommation dans l’intérêt du patronat. Dans le même entretien, le candidat du Front de Gauche affirme que « son programme va relancer l’activité et redynamiser tout le tissu industriel » assurant que « les entreprises y trouvent leur compte ». Mélenchon ne remet pas en cause les lois dévastatrices de la concurrence capitaliste internationale.
Au-delà des effets rhétoriques radicaux, Jean-Luc Mélenchon se positionne comme un loyal serviteur de l’Etat. Ainsi, lors de son discours à la Bastille, le 18 mars, il n’a pas hésité une seconde à finir son discours par un vibrant « Vive la France ! ». La France, cette puissance impérialiste, le candidat du Front de Gauche en fait l’objet d’une passion patriote ravivant les plus bas instincts chauvins. Cette envolée lyrique de la place de la Bastille, où on voyait le drapeau rouge mêlé au drapeau tricolore, ne doit rien au hasard. Dans son manifeste, Qu’ils s’en aillent tous, Jean-Luc Mélenchon souhaite le rattachement de la Wallonie à la France [2] et se plaint que « la France a donné à l’Europe 5 milliards d’euros de plus qu’elle n’en a reçu » [3]. Il se félicite que son cher pays soit « la cinquième puissance du monde » [4] « la première population de l’Union dans quinze ans, premier territoire par l’étendue, deuxième PIB du Vieux Continent, puissance nucléaire » [5], une « patrie républicaine » [6]. Jean-Luc Mélenchon ne milite pas pour l’internationalisme des peuples et des travailleurs mais veut défendre le pays dans lequel il vit pour qu’il soit « le peuple le plus éduqué du monde » [7].
Ce chauvinisme forcené conduit le député européen du Front de Gauche a une posture ouvertement réactionnaire à l’égard des peuples colonisés ou ex-colonisés. Lorsqu’il parle « des pays de la façade maghrébine », comme de pays avec qui la France a « une histoire liée, des parentèles et l’usage commun d’une langue » [8] , il ne dit pas un mot des crimes commis par l’Empire français. Au meeting place de la Bastille, il n’a pas hésité à nommer comme « terres françaises », « la Polynésie, la Guyane, Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie », oubliant par-là le droit à l’autodétermination des peuples. Le peuple de Nouvelle-Calédonie se prononcera entre 2014 et 2019 sur son indépendance ou son maintien au sein de la République française. Ne préjugeons pas de son résultat mais surtout ne nous faisons pas complices des siècles de massacres, d’humiliations et d’occupation commis par la France dans ce territoire. Faut-il voir le même manque d’internationalisme, lorsqu’il votait, au Parlement Européen, une résolution à propos de la Libye approuvant la zone d’exclusion aérienne et ouvrant ainsi la voie à la guerre que l’on sait ?
Aux trois scénarios de la collaboration plus ou moins proches avec le Parti Socialiste et à la stratégie de pression sur celui-ci, nous en opposons une autre, celle de l’opposition de classe franche et massive à tous les reculs que ne manqueront pas de tenter d’imposer le prochain gouvernement, quel qu’il soit. En privilégiant la voie institutionnelle, Jean-Luc Mélenchon demeure prisonnier de son jeu d’alliances avec le PS pour accéder à des postes divers (conseillers régionaux, députés, sénateurs, ministres..). Un gouvernement dans le cadre de l’économie capitaliste est le protecteur de l’ordre social. Y participer, c’est, à terme, cautionner les politiques de répression sociale et s’interdire de renverser l’ordre établi. Mélenchon reste un homme politique du système, à aucun moment il ne le remet en cause dans sa nature même d’exploitation et de domination.
21/03/12
Romain Lamel
Source : Courant Communiste Révolutionnaire du NPA