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Quand sur la 5 la nécessaire lutte contre l’antisémitisme sert de masque à l’arrogance de classe !

L’émission "C a vous" est une quotidienne animée par Anne-Élisabeth Lemoine.

Elle succède à "C dans l’air" émission produite par le groupe Lagardère (diffusée par deux fois) véritable tribune de la pensée unique et de défense du macronisme.

Ce mardi 15 janvier les invitées étaient les suivantes :

Léa Salamé, Sonia Devillers, Charline Vanhoenacker journalistes et animatrices radio, pour parler des audiences radio et Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement juif libéral de France auteur de l’ ouvrage "réflexion sur la question antisémite".

LA VIDEO en replay se trouve à l’adresse :

https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/c-a-vous-saison-10/878183-mme-la-rabbin-face-a-l-antisemitisme-c-a-vous-15-01-2019.html

Partons du discours brut qui s’est tenu dans cette émission et dans cette séquence !

Patrick Cohen journaliste à Europe 1 (ex France Inter) demande à Delphine Horvilleur : 

" On parlait de haine il y a quelques minutes seulement, des injures, des quenelles, des graffitis, la haine antisémite est une des composantes de la haine tout court qui ne se confond pas avec le mouvement des gilets jaunes, qui ne le résume pas, MAIS cette haine là contre Macron, contre les journalistes, contre les banques, contre les élites se répand depuis des semaines sur des ronds-points, des cortèges, sur les murs, est-ce que à vos yeux c’est un phénomène, est-ce que c’est significatif ou bien est-ce que comme l’a écrit Claude Askolovitch de France Inter c’est l’affaire d’une poignée d’abrutis de fin de semaine qui sert de prétexte au gouvernement pour salir les gilets jaunes ? "

REPONSE de Delphine Horvilleur

"Il ne faudrait pas bien sûr résumer le mouvement des gilets jaunes à ça, ... MAIS c’est effectivement emblématique, on parlait à l’instant des attaques contre les journalistes et les médias, l’antisémitisme marche toujours main dans la main à travers l’histoire avec la contestation de tout ce qui apparaît comme étant au pouvoir ou ayant du pouvoir ou étant proche du pouvoir, étant proche de l’élite, quoique ce mot veuille dire aujourd’hui, on sait plus très bien exactement, mais effectivement à travers l’histoire ça toujours été le cas, l’antisémitisme préfigure, fait toujours un peu vitrine d’une violence qu’il précède et qui explose de façon bien plus large à travers une parole antisémite qui très vite se traduit par un passage à l’acte violent ... aujourd’hui elle explose tous azimuts, pour ce qui est du mouvement et des manifestations en marge du mouvement des gilets jaunes, effectivement, dès qu’on ouvre la boite de la contestation du pouvoir, ce qui peut être parfois légitime il faut être extrêmement vigilant parce que on active une certaine boite de pandore traditionnelle de l’antisémitisme qui est celle du pouvoir, de l’argent ..."

L’interprétation qui est donc délivrée là ne souffre d’aucune ambiguïté ;

A la question initiale de Patrick Cohen demandant si les faits d’antisémitisme relevés et dénoncés – ce qui est nécessaire et fortement souhaitable – c’est la première interprétation qui est explicitement retenue : ces faits et manifestations ne sont pas le fait d’une poignée d’abrutis mais relèvent d’un phénomène significatif du mouvement lui-même.

Car dans la réponse de Delphine Horvilleur le doute n’est plus permis : ces faits sont emblématiques des gilets jaunes.

Mais un autre pas est franchi puisque dans la foulée il est affirmé que l’antisémitisme "marche toujours main dans la main à travers l’histoire avec la contestation de tout ce qui apparaît comme étant au pouvoir" .

Qu’il en a toujours été et qu’il en est toujours comme cela !

Et que d’une certaine manière la contestation du pouvoir notamment de l’argent ouvre fatalement la boite de pandore de l’antisémitisme.

Affirmation qui transparaît au-delà de précautions ténues.

Il s’agit là d’un amalgame scandaleux !

Car autant il nous paraît nécessaire de dénoncer avec force l’inclination récurrente des mouvements fascistes de nourrir et d’utiliser les mécanismes séculaires du bouc émissaire dont les juifs ont été les victimes tout au long de l’histoire, autant il est malhonnête intellectuellement de lier en quelque sorte par essence l’antisémitisme et les luttes qui contestent le pouvoir de l’argent !

Et cette attitude fleure bon le comportement et l’arrogance de classe qui vise à discréditer par amalgame toute contestation de la domination des puissants et toute dénonciation de l’accumulation des richesses par une minorité étroite de la population.

En définitive cette émission comme de nombreuses autres participe de la contre-offensive médiatique pour salir le mouvement de résistance à la politique de casse du pouvoir et vole au secours de Macron pour le sortir du mauvais pas dans lequel il s’est mis.

Cet amalgame et ces affirmations erronées faisant par ailleurs litière de ce que nous enseigne l’histoire rappelée récemment par le prix Goncourt 2017 Eric Vuillard : ce sont précisément les puissances d’argent qui ont appuyé les forces nazies et antisémites pour, dans la crise de leur système, défendre par tous les moyens leurs privilèges.

Une inclination qui demeure et qui constitue le danger majeur de l’époque que nous vivons : l’appel au recours des forces obscurentistes afin de maintenir les intérêts d’une caste !

En ce sens, le danger y compris antisémite ne vient pas de la contestation de l’ordre établi, mais à l’inverse de l’acharnement, de l’intransigeance des privilégiés à défendre becs et ongles leurs privilèges !

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Un autre regard sur le 11 septembre
David Ray GRIFFIN
« En s’appuyant sur des milliers de sources, cette critique détaillée, loin de partir d’idées préconçues ou d’exprimer une opinion réactionnaire, soulève assez de questions précises et dérangeantes pour étayer une demande de nouvelle enquête plus convaincante que jamais. » - Publishers Weekly Présentation de l’auteur David Ray Griffin est professeur émérite de philosophie des religions et de théologie à la Claremont School of Theology et à la Claremont Graduate University. Il est (…)
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(CUBA) "Tant qu’il y aura l’impérialisme, nous ne pouvons nous permettre le luxe du pluri-partisme. Nous ne pourrions jamais concurrencer l’argent et la propagande que les Etats-Unis déverseraient ici. Nous perdrions non seulement le socialisme, mais notre souveraineté nationale aussi"

Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

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