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Quand les respectables deviennent extrémistes, les extrémistes deviennent respectables : la Colombie et les grands médias

Introduction

De toutes les mesures historiques, qu’il s’agisse de droit international, des conventions relatives aux droits de l’homme, des protocoles des Nations Unies, des indicateurs socio-économiques, les politiques et les pratiques des régimes des États-Unis et de l’Union européenne peuvent être caractérisées comme extrémistes.

Par là nous voulons dire que leurs politiques et leurs pratiques entraînent à grande échelle une destruction systématique et à long terme de vies humaines, de l’habitat et affectent probablement des millions de personnes à travers l’application directe de la force et de la violence. Les régimes extrémistes détestent la modération qui implique le rejet de la guerre totale en faveur de négociations pacifiques. La modération poursuit la résolution du conflit par le biais de la diplomatie et du compromis, du rejet de l’Etat et de la terreur paramilitaire, de la dépossession massive et du déplacement de populations civiles et de l’agression systématique sur les secteurs populaires de la société civile.

La première décennie du XXIe siècle a été le témoin du recours à l’extrémisme de l’Occident dans toutes ses manifestations, à la fois en matière de politique intérieure et étrangère. L’extrémisme est une pratique courante pour les soi-disant conservateurs, les libéraux et les sociaux-démocrates. Dans le passé, le conservateur supposait le maintien du statu quo et, tout au plus, bricolait avec des changements à la marge. Les "conservateurs" d’aujourd’hui exigent le démantèlement général de l’ensemble des systèmes de protection sociale, l’élimination des restrictions juridiques traditionnelles du travail et des abus environnementaux. Les libéraux et les démocrates sociaux qui, dans le passé, avaient occasionnellement remis en question les systèmes coloniaux, ont été à l’avant-garde en prolongeant plusieurs guerres coloniales qui ont tué et déplacé des millions de personnes en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie.

L’extrémisme, autant en termes de méthodes que de moyens et d’objectifs, a effacé les distinctions entre les politiciens du centre gauche, du centre et du centre droite. Les opposants modérés à la politique de subventionnement d’une douzaine de grandes banques et l’appauvrissement de dizaines de millions de travailleurs sont appelés "la gauche dure ", "les extrémistes" ou "les radicaux".

Dans le sillage des politiques extrémistes des agents publics, la respectable et prestigieuse presse écrite s’est engagée dans sa propre version de l’extrémisme. Les guerres coloniales qui dévastent la société civile et appauvrissent matériellement et culturellement des millions de personnes dans les pays colonisés sont justifiées, embellies, rendues légitimes et humaines et développeraient des valeurs démocratiques laïques. Les guerres domestiques, menées au nom des oligarchies et contre les salaires et les travailleurs, qui concentrent la richesse et approfondissent le désespoir des dépossédés, sont décrites comme rationnelles, nécessaires et vertueuses. Les distinctions entre les médias prudents, pondérés, prestigieux, sérieux et le sensationnel ont disparues. La fabrication des faits, les omissions et les distorsions flagrantes du contexte se trouvent chez l’un comme l’autre.

Pour illustrer le règne de l’extrémisme dans la bureaucratie et au sein de la grande presse, nous examinerons deux études de cas : les politiques américaines et le Financial Times, et le reportage du New York Times sur la Colombie et le Honduras.

Colombie : "La plus vieille démocratie d’Amérique latine" contre "La capitale mondiale des escadrons de la mort"

John Paul Rathbone

Dans la foulée des éloges euphoriques au sujet de l’émergence de la Colombie telle une tête d’affiche d’un numéro d’avril du Times, du Wall Street Journal, du New York Times et du Washington Post, le Financial Times a publié une série d’articles, incluant un encart spécial sur le "miracle" politique et économique de la Colombie et "l’investissement en Colombie". Selon le journaliste de l’Amérique latine du Financial Times, John Paul Rathbone (2), la Colombie est "la plus vieille démocratie de l’hémisphère". Le ravissement de Rathbone pour le Président de la Colombie Santos, décrit le rôle de celu-ci comme d’un "courtier d’une puissance émergente" pour le continent sud-américain, sécurisant la Colombie pour les investisseurs étrangers et "suscitant l’envie" d’autres régimes connaissant moins de succès dans la région. Rathbone met en avant un chef d’entreprise colombien affirmant que la deuxième plus grande ville de la Colombie, "Medellà­n est en train de vivre ses meilleurs moments". Conformément à l’opinion de l’élite étrangère et des affaires, les grands médias décrivent la Colombie comme une entreprise prospère, pacifique, pratiquant les tarifs de redevances minières les plus bas de l’hémisphère - un modèle de démocratie stable qui devrait être imité par tous les dirigeants tournés vers l’avenir. La Colombie sous le président Santos, a signé un accord de libre-échange avec le président Obama, son allié le plus sûr dans l’hémisphère. Sous Bush, les syndicats, les défenseurs des droits de l’Homme, les groupes religieux et la majorité des démocrates du Congrès avaient réussi à bloquer l’accord sur la base des violations des droits de l’Homme en Colombie. Quand Obama a adopté l’accord de libre-échange, l’AFL-CIO (3) et l’opposition démocratique se sont évaporés, tandis que le Président Obama reconnaissait une grande amélioration en matière de droits de l’Homme ainsi que l’engagement de Santos à mettre un terme aux assassinats de militants et dirigeants syndicaux.

La paix, la sécurité et la prospérité, célébrées par l’élite du pétrole, des mines, des banques et de l’agro-business, sont basées sur le pire dossier des droits de l’Homme de l’Amérique latine. En ce qui concerne l’assassinat de syndicalistes, la Colombie dépasse le reste du monde tout entier. Entre 1986 et 2011, plus de 60 % des syndicalistes assassinés dans le monde l’ont été en Colombie, par les forces militaires-policières-paramilitaires combinées, en grande partie à l’instigation de dirigeants d’entreprises locales et étrangères. La "paix" dont Rathbone et sa cohorte du Financial Times font l’éloge, se paie au prix de plus de 12.000 assassinats, arrestations, blessés et disparitions de syndicalistes entre le 1er janvier 1986 et le 1er octobre 2010. Durant cette période, près de 3.000 dirigeants et militants syndicaux ont été assassinés, des centaines ont été enlevés ou ont disparu. Le Président Santos a été Ministre de la Défense sous le précédent Président Alvaro Uribe (2002-2010). Au cours de ces huit années, 762 dirigeants syndicaux et militants ont été assassinés, plus de 95 % d’entre eux l’ont été par l’État ou les forces paramilitaires alliées.

Sous les Présidents Uribe et Santos (2002-2012), plus de 4 millions de paysans et de ménages ruraux ont été déplacés et dépossédés de leurs maisons ; leurs terres ont été confisquées et reprises par les propriétaires terriens et les narcotrafiquants. Les tactiques de terreur, employées par la stratégie des régimes de contre-insurrection, servent un double objectif en réprimant la dissidence et en accumulant les richesses. Les journalistes du Financial Times ignorent ce chapitre de "croissance renaissante" de la Colombie. Ils sont particulièrement enthousiasmés par la "sécurité" qui s’ensuivit car, à grande échelle, les investissements étrangers, plus de 6 milliards de dollars en 2012, ont circulé dans les régions minières et pétrolières qui étaient anciennement "troublées".

Les barons de la drogue, étroitement liés au régime Uribe-Santos, et qui ont été par la suite emprisonnés et extradés vers les États-Unis, ont attesté qu’ils ont financé et élu un tiers de la population du Congrès du parti Uribe-Santos dans ce que Rathbone désigne comme la "plus vieille démocratie" de l’Amérique latine. Selon Salvatore Mancuso, ex-chef des escadrons de la mort paramilitaires des 30.000 anciens membres des Autodéfenses Unies de Colombie, celui-ci rencontra alors le Président Uribe, dans différentes régions du pays, lui donna de l’argent et lui fournit un soutien logistique lors de sa campagne de réélection de 2006. Il a également confirmé que beaucoup de sociétés nationales et multinationales ont financé la croissance et l’expansion des escadrons de la mort paramilitaires. Ce que Rathbone et ses collègues journalistes du Financial Times célèbrent comme l’émergence de la Colombie, en tant que paradis pour les investisseurs, se paie avec le sang de milliers de paysans colombiens, de syndicalistes et de défenseurs droits de l’Homme. L’histoire sanglante du règne de la terreur Uribe/Santos a été complètement omise du compte courant de la "success story" de la Colombie. Des dossiers détaillés de la brutalité des massacres et des tortures commis par les escadrons de la mort sponsorisés par Uribe/Santos, décrivant l’utilisation de tronçonneuses pour couper les membres de paysans soupçonnés de sympathies pour la gauche, sont disponibles pour tout journaliste désireux de consulter les principales organisations des droits de l’Homme en Colombie.

Les escadrons de la mort et les militaires agissent de concert. L’armée est entraînée par plus d’un millier de conseillers des Forces Spéciales américaines. Ils arrivent dans les villages en une vague d’hélicoptères fournis par les Etats-Unis, sécurisent la région des guérilleros et permettent ensuite aux terroristes des AUC d’attaquer les villages, tuant, violant et démembrant hommes, femmes et enfants soupçonnés d’être des sympathisants de la guérilla. Les tactiques de terreur ont chassé des millions de paysans de la campagne.

Permettre aux généraux et aux barons de la drogue de s’emparer des terres

Les défenseurs des droits de l’Homme sont fréquemment pris pour cible par les brigades de l’armée et les escadrons de la mort. Les Présidents Uribe et Santos les accusent d’abord d’être des collaborateurs actifs de la guérilla pour avoir exposé les crimes contre l’humanité du régime. Une fois qu’ils sont étiquetés, les défenseurs des droits de l’Homme deviennent des "cibles légitimes" pour des attaques armées par les escadrons de la mort et les militaires qui agissent en toute impunité. Entre 2002 et 2011, 1.470 actes de violence ont été perpétrés contre les défenseurs des droits de l’Homme, avec un nombre record de 239 en 2011, dont 49 assassinats au cours de la présidence de Santos. Plus de la moitié des défenseurs des droits de l’Homme assassinés sont des Indiens et des Afro-Colombiens.

Le terrorisme d’État a été et continue d’être l’instrument principal de la loi sous les Présidents Uribe et Santos. Les colombiens "tués dans les champs", selon le Procureur Général, représentent des dizaines de milliers d’homicides, 1.597 massacres, des milliers de disparitions forcées entre 2005 et 2010.

La pratique des "faux positifs", révélée dans la presse colombienne, par laquelle les militaires enlèvent de pauvres jeunes hommes, les habillent comme des guérilleros puis les assassinent, apparaît dans les grands médias américains comme la preuve du succès militaires Santos/Uribe contre les guérillas... Il existe 2.472 cas documentés de meurtres "faux positifs" commis par les militaires.

Honduras : le New York Times et le terrorisme d’État

Thom Shanker

Shanker (4) décrit l’opération réussie des forces d’opérations spéciales du Honduras guidées et dirigées par les formateurs des Forces Spéciales américaines. Shanker mentionne la visite d’une délégation de membres du personnel du Congrès qui a évalué favorablement le respect des droits de l’Homme par les forces locales, et cite l’Ambassadeur des Etats-Unis au Honduras faisant l’éloge du régime comme faisant partie des "partenaires désireux et capables dans cet effort commun".

Il existe d’insidieux parallèles entre le blanc lavage par le New York Times du régime extrémiste criminel du Honduras et la promotion brute de la démocratie des escadrons de la mort en Colombie par le Financial Times.

Le régime actuel, dirigé par le "Président" Lobo - qui invite le Pentagone à étendre son contrôle militaire sur des pans de territoire hondurien - n’est qu’un produit du coup d’État militaire soutenu par les Etats-Unis qui a renversé un président libéral élu le 28 juin 2009, un point que Shanker oublie de mentionner. Lobo, le président prédateur, conserve un contrôle en tuant, emprisonnant et torturant des critiques, des journalistes, des défenseurs des droits de l’Homme et des travailleurs ruraux sans terre, que ceux-ci cherchent à récupérer alors qu’elles ont été violemment saisies par des propriétaires liés à Lobo.

Après le coup d’État militaire, des milliers de manifestants pro-démocratie honduriens ont été tués, battus ou arrêtés. Selon des estimations prudentes de Human Rights Watch, 20 dissidents pro-démocratie ont été assassinés par l’armée et la police. Entre janvier 2010 et novembre 2011, au moins 12 journalistes qui critiquaient le régime de Lobo ont été assassinés.

Dans les campagnes, où le journaliste du New York Times Shanker décrit un festin d’amour entre les Forces Spéciales américaines et leurs homologues Honduriens, entre janvier et août 2011, 30 travailleurs agricoles dans le nord de la vallée du Honduras Bajo Aguan ont été tués par les escadrons de la mort embauchés par des oligarques soutenus par Lobo. Nary est l’unique assassin de l’escadron de la mort de l’armée et de la police à avoir été jugé et emprisonné. Le chef du coup d’État Roberto Micheletti, et le Président Lobo, son successeur, ont agressé à plusieurs reprises des manifestations pro-démocratiques, plus particulièrement celles conduites par les enseignants, les étudiants et les syndicalistes, et ont torturé des centaines de dissidents politiques emprisonnés. Exactement dans le même intervalle de temps, tandis que le New York Times publiait son article le plus euphorique sur les relations amicales entre les Etats-Unis et le Honduras, le nombre de morts parmi les dissidents pro-démocratiques a brusquement augmenté : huit journalistes et un commentateur TV ont été tués au cours des 4 premiers mois de 2012. Entre la fin du mois de mars et début avril 2012, neuf employés et ouvriers agricoles ont été assassinés par des propriétaires pro-Lobo. Aucune arrestation, aucun suspect, l’impunité règne sur le territoire des bases militaires américaines. Le Financial Times applique la loi du silence et de la complicité de la Mafia.

Barack Obama et Porfirio Lobo, Président du Honduras

Syrie : Comment le Financial Times absoud les terroristes d’Al Qaida

Tandis que des terroristes soutenus par l’Occident attaquent la Syrie, la presse occidentale, et notamment le Financial Times, continue d’absoudre les terroristes posant des bombes sur des voitures tuant ou mutilant des centaines de civils. Avec un cynisme brut, leurs journalistes haussent les épaules et accrédite les revendications des semeurs de propagande terroriste basés à Londres, soutenant que le régime d’Assad a été engagé dans la destruction de ses propres villes et des forces de sécurité.

Conclusion

Tandis que le régime d’Obama et de ses partisans européens adoptent publiquement l’extrémisme, incluant le terrorisme d’État, les assassinats ciblés et les attentats à la voiture piégée dans les grandes villes, la grande presse leur a emboîté le pas. L’extrémisme prend de nombreuses formes - de l’omission de rapports sur l’utilisation de la force et de la violence pour renverser les régimes adverses au camouflage de meurtres à grande échelle de dizaines de milliers de civils et la dépossession de millions de paysans et agriculteurs. Les "classes éduquées", le public lecteur aisé est endoctriné par les grands médias qui lui font croire qu’un Président Santos souriant et pragmatique et un Président élu comme Lobo ont réussi à établir la paix, un marché fondé sur la propérité, en sécurisant un libre-échange mutuellement bénéfique et des concessions de bases militaires avec les États-Unis - même si les deux régimes règnent sur le monde dans le meurtre des journalistes et des syndicalistes. Même si, comme je l’ai lu, le 15 mai 2012, le caucus du Congrès Hispano-américain a récompensé Lobo du Prix de la Démocratie pour ses qualités de dirigeant, la presse hondurienne rapporte le meurtre du nouveau directeur de la station HMT, Alfredo Villatoro, le 25ème journaliste critique à être assassiné entre le 27 janvier 2010 et le 15 mai 2012.

L’adhésion de la grande presse pour l’extrémisme, son utilisation de la terminologie démonologique et son langage au vitriole pour décrire les adversaires de l’Empire s’accompagnent de son éloge euphorique et chaleureuse pour les terroristes d’Etat et les mercenaires pro-occidentaux. Le camouflage systématique, pratiqué par le journalisme extrémiste va bien au-delà du cas de la Colombie et du Honduras. Le reportage de Michael Peel du Financial Times sur l’OTAN a mené à la destruction de la Libye, à l’État providence le plus avancé d’Afrique et à la montée en puissance des bandes armées de terroristes fanatiques tribaux et islamistes, qui est présenté comme une victoire sur une " brutale dictature" pour la démocratie . Les mensonges et l’hypocrisie de Peel sont évidents dans ses revendications extravagantes qui affirment que la destruction de l’économie libyenne, la torture de masse et les meurtres raciaux qui ont faite suite à la guerre de l’OTAN, serait une victoire pour le peuple libyen.

La distorsion totalitaire de la grande presse est une conséquence directe de son "léchage de bottes" pour les politiques extrémistes menées par les régimes occidentaux. Depuis que des mesures extrémistes, comme l’usage de la force, la violence, l’assassinat et la torture, sont devenues coutumières pour les présidents sortants et les premiers ministres, les journalistes n’ont pas d’autre choix que de fabriquer des mensonges pour rationaliser ces crimes, de cracher un flux constant d’adjectifs hautement chargés afin de convertir les victimes en bourreaux et les bourreaux en victimes. L’extrémisme dans la défense des régimes pro-américains a conduit à des constats les plus grotesques imaginables : les Présidents de la Colombie et du Mexique sont les dirigeants d’économies les plus profondément narcotiques de l’hémisphère, et pourtant ils sont encensés pour leur guerre contre la drogue, tandis que le Venezuela, producteur le plus marginal, est stigmatisé comme étant un pipeline narcotique majeur.

Les articles sans bases factuelles, comme source d’information objective, sont sans valeur et nous poussent directement à chercher une raison d’être sous-jacente. La Colombie a signé un accord de libre-échange qui bénéficiera aux exportations américaines pour un ratio de deux pour un, par rapport aux exportations colombiennes. La politique de libre-échange du Mexique a bénéficié à des agro-industriels et des détaillants géants américains pour un ratio semblable.

L’extrémisme sous toutes ses formes imprègne les régimes occidentaux et trouve sa justification et sa rationalisation dans les grands médias dont la tâche consiste à endoctriner la société civile et à transformer les citoyens en des complices volontaires de l’extrémisme. En faisant sans cesse passer des "rapports" sur la Russie de Poutine comme étant un tyran autoritaire de l’ère soviétique, les grands médias éliminent toute discussion de son doublement du niveau de vie et de son triomphe électoral de plus de 60 %. En grossissant un passé autoritaire, les vastes travaux publics de Gadhafi, les programmes de bien-être social, les généreux programmes d’immigration et d’aide étrangère à l’Afrique subsaharienne peuvent être relégués dans le trou de mémoire. Les louanges de la grande presse pour les escadrons de la mort des Présidents Santos et Lobo font partie du passage systématique à grande échelle et à long terme du prétexte hypocrite de perpétrer les vertus d’une République démocratique dans les bras ouverts d’un virulent et meurtrier Empire. Le nouveau code des journalistes se lit "l’extrémisme dans la défense de l’Empire n’est pas un vice".

James Petras

http://libertad95.com/2012/07/02/quand-la-grande-presse-devient-extremiste-les-extremistes-deviennent-respectables/

Notes et traduction : GM

Titre original : When The Respectable Become Extremists, The Extremists Become Respectable : Colombia and the Mainstream Media (1) http://petras.lahaine.org/?p=1899

(1) James Petras, figure emblématique de la gauche américaine, s’intéresse dans cet article aux médias nord-américains dans le traitement de l’information, également appelés "presse respectable" en anglais.

(2) John Paul Rathbone est éditorialiste de la section Amérique latine du Financial Times et ancien rédacteur en chef de la colonne « Lex » du Financial Times. Ses articles ont paru dans de nombreuses publications, dont The Wall Street Journal, le Sunday Telegraph (GB), El Espectador (Colombie) et Esquire magazine. Il est l’auteur de l’ouvrage The Sugar King of Havana : The Rise and Fall of Julian Lobo, Cuba’s Last Tycoon.

http://www.bookbrowse.com/biographies/index.cfm/author_number/1923/john-paul-rathbone

(3) AFL-CIO (American Federation of Labour - Congress of Industrials Organizations) : Principal regroupement syndical des Etats-Unis fondé en 1955 http://www.aflcio.org/

(4) Thom Shanker est correspondant du Pentagone et de la politique de sécurité nationale pour le New York Times. Il a suivi régulièrement les troupes en Irak et en Afghanistan en journalisme embarqué. Avant de se joindre au Times en 1997, il a travaillé pendant dix ans à l’étranger avec le Chicago Tribune, basé à Moscou, Berlin et en ex-Yougoslavie, avant d’être nommé rédacteur étranger de Tribune. Il est co-auteur, avec Eric Schmitt, de "Counterstrike : L’histoire inédite de la campagne secrète de l’Amérique contre Al Qaida". Le livre retrace comment les nouvelles stratégies de lutte contre le terrorisme, adoptées par George W. Bush puis développées par Barack Obama, ont été utilisées avec succès dans la planification et la réalisation du raid dans lequel Oussama Ben Laden a été tué.

http://www.aspenideas.org/speaker/thom-shanker


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Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
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