Mais alors que cette demande émanant du peuple est parfaitement légitime, et démocratique, et qu’elle a été défendue à l’Assemblée nationale par les groupes insoumis et communistes, elle a été balayée d’un revers de main par la majorité présidentielle qui chaque jour étonne un peu plus par son arrogance et son mépris du peuple.
Qu’est-ce que le RIC (Référendum d’initiative citoyenne) ?
L’idée a été (re) mise au goût du jour par les Gilets Jaunes. Mais en réalité, l’une de ses composantes, le référendum révocatoire, était déjà proposée dans le programme l’Humain d’abord défendu par Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche en 2012. Et en 2017 le programme l’Avenir en commun, toujours défendu par Jean-Luc Mélenchon prévoyait aux points 2 et 3 de la Section Une République permettant l’intervention populaire (p. 25) :
Créer un droit de révoquer un élu en cours de mandat, par référendum, sur demande d’une partie du corps électoral
Instaurer le référendum d’initiative citoyenne et le droit des citoyens de proposer une loi
L’idée n’est donc pas nouvelle, mais elle a le mérite d’avoir pris une autre ampleur et d’avoir été largement adoptée par un mouvement provenant de tous les horizons politiques. Dans l’esprit des Gilets Jaunes, ce référendum se détaillerait en quatre partie :
la partie législative : afin de donner au peuple le pouvoir de proposer une loi
la partie révocatoire : afin de demander le départ d’un élu de la République, du conseiller municipal jusqu’au Président de la République
la partie abrogatoire : afin de supprimer une loi
la partie constituant : afin de pouvoir demander une modification de la Constitution ou bien en vue de la création d’une VIème République, nécessitant une Assemblée Constituante
Ce sont quatre points précis, clairs et concis qui pourraient être les piliers d’un nouveau départ. Une démocratie retrouvée dans une République du peuple, pour et par le peuple. Il ne serait pas question de voter tous les quatre matins, loin de là, et il faudrait, au préalable, discuter et déterminer sous quelles conditions un référendum pourrait être enclenché. Notamment, combien de millions de personnes seraient nécessaires au déclenchement du processus. Mais le pouvoir en place n’a pas l’air disposé en introduire plus de démocratie dans son quinquennat.
Ailleurs : des exemples de réussites
D’autres pays ont fait le choix, depuis longtemps, d’introduire le RIC dans leur Constitution. La Suisse, fait figure de bon exemple et de voisin proche. C’est d’ailleurs, bien souvent, l’exemple brandi par les Gilets Jaunes, à raison. Car la Suisse vote souvent sans que cela n’engendre de problème. Et puis il y a les pays qui ont eux fait le choix d’instaurer le référendum révocatoire. L’Equateur, la Roumanie, certains Etats des Etats-Unis, ou encore le Venezuela.
Le terrible Venezuela, qui fait en ce moment l’objet d’une campagne médiatique contre lui et son gouvernement, a adopté le référendum révocatoire dès l’élection d’Hugo Chavez en 1999. Il permet au peuple de révoquer le Président de la République à mi-mandat, à condition qu’un nombre égal, ou supérieur, de personnes l’ayant élu le demande, et qu’il y ait une participation d’au moins 25%. En 2004, l’opposition vénézuélienne avait d’ailleurs tenté de renverser Hugo Chavez par ce biais-là, après avoir essayé de le faire par un coup d’Etat en 2002. Le référendum effectué en 2004 avait finalement conduit au « non » au départ du Président à 59%.
Preuve qu’une telle mesure fonctionne. Un pays comme le nôtre grandirait à se doter du RIC. Le peuple le veut, ne reste que le pouvoir.