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Promis, demain nous nous déradicalisons

Ce 19 octobre, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et terroriste de la bien-pensance sécuritaire, annonce vouloir exclure des collèges et lycées, sans autre forme de procès, tous les élèves prétendument « radicalisés ».

S’il s’agit là de radicalisation morale en réaction à ce que nos politiques et médias imposent tous azimuts de médiocrité et de perversité, alors celle-ci semblerait plutôt saine. Bien que le dogme, par son caractère fondamentalement excluant, n’apporte jamais de solution viable — ni pour l’individu en détresse, ni pour l’idée de collectivité.

Mais quel paradoxe ! Monsieur Attal, chantre de l’inclusivité, qui exige de nos écoles qu’elles soient des « sanctuaires », tout à la fois gay-friendly, handi-bienveillants, non genrés ou obésophiles, n’accorderait donc aucune place aux jeunes révoltés, aux enfants perdus de la République ?

Non, il voudrait s’en débarrasser sur-le-champ, en un mouvement d’humeur totalitaire, comme l’employeur pourri se débarrasse d’un salarié gênant, en ignorant qu’on a inventé le droit du travail et qu’il n’y est pas moins soumis qu’un autre.

Il voudrait interdire aux enfants récalcitrants de se former convenablement, équitablement, de la même façon qu’on interdirait des manifestations de soutien à un peuple génocidé du fait de privilèges partagés avec le génocideur.

L’équation est simple : nous, citoyens de France, n’avons définitivement rien contre les minorités, pourvu qu’elles pratiquent leur minoritarisme dans le respect intelligent de la majorité, sans agression partisane. Et avec un peu de goût et d’esprit, c’est toujours mieux. Mais encore faut-il en être doté : là se situe le véritable facteur discriminant.

Alors, ces mineurs « radicalisés » et « fichés S », que Monsieur Attal entend placer dans des « structures spécialisées », pourquoi ne pas leur coller à la boutonnière le triangle rouge ou noir, en tant qu’opposants ou asociaux avérés ? Ne serait-ce pas là un moyen pertinent de les repérer pour s’en éloigner au plus vite ?

Mieux : une application pour smartphones — sans nul doute plus smart que leurs utilisateurs — qui géolocaliserait les têtes brûlées et les non-vaccinés en temps réel ! Alerte orange : toxico à 150 mètres, séropo en approche. GabiMaps, pour des sorties urbaines en toute sécurité ! Puisque le Progrès, c’est la Prévention, n’est-ce pas ?

Décidément, notre imprudent ministre semble tout ignorer des missions égalitaires et intégratives de l’école publique, invoquant plutôt le système discriminatoire de ces pays sous-développés où l’instruction est réservée aux gens de fortune, et où la deuxième — ni même la première — chance n’existe pas pour les pauvres.

Comprenez-vous, Monsieur Attal, que l’éducation est une affaire de confiance réciproque entre l’apprenti et son maître, entre l’enfant et l’adulte ? Comprenez-vous que la peur engendre la peur, dans le cycle infernal de la violence que vous alimentez lamentablement de vos humeurs de diva policière ?

Comprenez-vous que la mode de l’« abaya » en terre de France n’est que la riposte néo-puritaine aux offensives d’immoralité des gouvernants de votre acabit ? Et qu’entre les fausses bigotes en robe longue et les vrais dépravés en col blanc, il y a tout un peuple en attente de reconnaissance ?

Enfin savez-vous ce qui fait la richesse d’une classe, d’une société ? Les caractères ! Les caractères dans leur prodigieuse et nécessaire complémentarité : l’intello, le cancre, l’obsédé, le timide, le crasseux, le bagarreur, le séducteur... et le radicalisé !

Et même si le petit Gabriel a décidé d’être le fayot de la classe, nous ne lui en voulons pas : tôt ou tard il apprendra de son erreur (avec l’aide de ses professeurs et camarades embastillés). C’est cela, l’égalité des chances à la française !

»» https://reseauinternational.net/promis-demain-nous-nous-deradicalisons/
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Un futur présent, l’après-capitalisme, de Jean Sève
Michel PEYRET
Une façon de dépasser le capitalisme Le livre de référence L’essai de l’historien Jean Sève intitulé Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006). Ce livre propose une interprétation du mouvement historique actuel dans le sens du dépassement possible du capitalisme. Il énonce ce qu’il envisage comme des preuves de l’existence actuelle de « futurs présents » qui seraient autant de moyens de ce dépassement du capitalisme déjà à l’oeuvre dans le réel. Sur la question (…)
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Randy Credico

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