Lorsqu’une propriété viticole , forcément enorgueillie d’une réputation mondiale, organise un évènement de l’ampleur des primeurs annuels , qu’advient-il pendant ces quelques jours où l’effervescence est à son comble , du petit personnel ? De ces mains de l’ombre si utiles tous les autres jours pour travailler la vigne et contribuer à produire l’un des meilleurs vins au monde...mais si embarrassantes les jours de fête ?
Afin qu’ils se sentent eux aussi un peu de la partie , ils sont le plus souvent relégués à des postes de figurants où on leur conseille vertement d’être le plus figurants possible. Ils seront ainsi disposés aux entrées du Palais , afin que les visiteurs non encore habitués des lieux, ou déjà venus mais repartis l’esprit trop enivré pour s’en souvenir, ne s’égarent point, ils risqueraient de se retrouver au milieu des dépendances réservées aux domestiques et de s’en trouver...outrés. Certains plus chanceux seront du parking où ils pourront côtoyer de prêt les carrosses et leurs richissimes occupants. Toutes ces célébrités d’un jour, auront eu pour consigne de laisser vêtements de travail et chaussures de sécurité au vestiaire pour les remplacer par des tenues du dimanche.
Les winemakers, consultants et autres visiteurs les voyant ainsi fagotés et exposés par leurs si gentils maîtres, se diront qu’ils ont bien de la chance de travailler en si beau lieu et seraient bien malvenus d’oser formuler quelconques doléances. D’autres en revanche n’apercevront pas cette fugace lumière , ...cloîtrés dans l’ombre des parcelles les plus éloignées des festivités royales.
Cachés pour ne pas être vus.....
De ces salariés, les hôtes de ces maîtres diraient-ils qu’ils sont bien heureux de travailler ici ?
Sûrement. L’auteur de ces mises au cachot leur expliquerait qu’ils sont là parce qu’ils sont....mauvais !
Comme il y a de mauvais millésimes , il y aurait donc de mauvais salariés....
Cachés pour ne pas être vus.....