@ babelouest
Re,
Ne dramatisons pas, c’est nous disperser inutilement. Pour moi Flamby ou Mélenchon c’est Donald ou Mickey Mouse, c’est du spectacle comme tous les autres dans ce cartoon. Il y a sûrement trop de sérieux dans l’exposé de mes positions. C’est sans doute un peu par dérision car au vu de l’état des choses, c’est sûrement pas d’une élection que je vais espérer du changement. J’ai largement passé l’âge de croire au père-noêl.
Je ne pense pas non plus que nous ayons besoin de maîtres, et me méfie infiniment des positions neo-prolétariennes, qui procèdent d’un embrigadement ne m’ayant jamais séduit. Pour les questions d’orientation, c’est quand-même confondant qu’on inspire sa projection des divisions qui traverseraient nos sociétés de l’endroit où les gens s’assoient dans une salle de débats...si c’est pas du spectacle, il faudra m’expliquer.
Même si il est sans doute trop tard pour que ça change grand chose, il serait peut-être temps d’arrêter de voir le mal partout : parce que la démocratie forcément suppose de tenir compte non pas des avis de tous les candidats, mais de tout un chacun. Or quelle que soit la direction de l’hémicycle tautologique - qui sert de réprésentation du monde aux shootés du bulletin de vote - vers la laquelle on se tourne, et même parmi la marge qui revendique haut et fort la vertu émancipatrice de l’abstention, la seule position commune qu’on retrouve systématiquement c’est celle d’affirmer que sa propre opinion mérite de prévaloir. En d’autres mots chacune ou chacun des "engagés" suggère à son échelle individuelle son droit à dominer.
C’est rien que pour cela qu’on n’en sort pas.
Rappel de la définition de la démocratie selon le philosophe Paul Ricoeur : « Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à -dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vue d’arriver à un arbitrage »
Donc vous opposez au fait que je choisisse délibérément un "mauvais" pour jouer aux élections. Vous préféreriez que je choisisse votre "bon". J’ai pourtant été clair : tous sont mauvais, jusqu’à celles et ceux qui ne se présentent pas, jusqu’à celles et ceux qui ne jouent pas. Le jeu est mauvais. Pourquoi respecter ses règles ? Pourquoi respecter les joueurs ? Pour moi Flamby ou Mélenchon, c’est du pareil au même, c’est toujours de types qui prétendent comme d’autres décider à ma place. Ce sont des technocrates experts en publicité et autres boniments. Changent juste les registres des boniments et les agences de publicité.
Je ne leur demande rien, je n’ai pas besoin d’eux. Je crois pas plus en l’un qu’en l’autre et je pense que vous vous trompez de débat en évaluant les dents de l’âne sur lequel je préfère m’asseoir. Je ne veux pas partir en vacances avec. Je veux juste lui donner un petit coup de talon pour qu’il rue dans les dents de hyène placée juste derrière lui, les pattes au bord du gouffre.
Sarkozy c’est différent, parce qu’il a déjà décidé à ma place et décidé des choses abjectes. Je veux qu’il s’en aille.
Le résultat des élections pour le reste je m’en tamponne comme de celui de la coupe du monde de foot, c’est du guignol. Quand les gens seront dans la rue, parleront entre eux, s’empoigneront sur leurs choix et leurs visions, feront face aux problèmes qui les occupent, détermineront entre eux ce qu’il faut faire au lieu de se foutre la tête dans le sable pour ensuite se poser en victimes, bref quand tous ces clowns seront au chômage, alors oui, les choses commenceront à changer.
Mais je l’ai dit déjà autrement. On n’en est pas là . Il n’y pas de drame. Je ne suis pas plus criminel à user du Flamby comme d’un truchement que vous ne l’êtes de vous projeter dans la "formidable dynamique" qui peut tout aussi bien garantir de son côté un deuxième tour Sarkozy - Marine Le Pen. Partis comme on est on pourrait se dire qu’au moins un de nous deux peut se retrouver tout con en mai prochain. Mais ça n’a guère d’importance puisque ce sera le cas pour nous deux : il n’y a rien à attendre de la Présidentielle de 2012 ni même des législatives : tant que la base de la population ne se décomplexera pas et ne décidera pas que la voix de chacune et chacun compte autant que celle d’un politicien de carrière, que celle d’une énarque, que d’un quelconque diplômé de ci ou de ça, voire que celle d’un petit péteux de Neuilly sur Seine, on sera bons à faire et c’est ce qui continuera à nous arriver.