C’est grâce à ma mère, connue peut-être de certains d’entre vous sous le pseudo « Autrement », que nous avons découvert, ma femme et moi, LGS. Nous visitons désormais ce site de qualité intellectuelle exceptionnelle depuis maintenant des années.
Je voulais réagir - ponctuellement - sur cet article, et aussi sur le livre de Maxime Vivas que j’ai littérairement apprécié tout en ne partageant pas son point de vue. Bernard Gensane a le mérite de réaliser un exercice d’admiration mais surligne au passage un fin bémol. Or ce bémol, amicalement pointé, n’entraîne-t-il pas dans sa foulée un changement de clef de la partition tout entière ? Un changement d’intentionnalité qui cherche à nous faire passer du littéraire à quelque chose dont la vocation n’est plus du tout de rester littéraire. Ce que met en lumière Bernard Gensane, c’est bien un véritable « effet de réel » qui est à l’œuvre. Nous ne sommes pas dans Feu pâle, pour prendre un exemple, qui reste un pur divertissement poétique et universitaire, voulu et assumé par Nabokov. Ce que l’on voit dans le livre de Maxime Vivas est un véritable appareil critique doctoral ainsi que le souligne l’auteur de l’article, une captatio benevolentiae du lecteur au moyen de notes cherchant à accréditer au maximum la thèse de « Céline est une pourriture ». J’y vois tout de même un intérêt : nous rappeler avec Sève que « la pourriture est le laboratoire de la vie ».
J’ai toujours apprécié que ma mère, cherchant toujours à ne blesser personne, cherchant toujours à écrire utile, se batte pour défendre la mémoire de Céline, même si les réponses à ses posts ont pu parfois se montrer agressives, sèches, ou ont pu déraper vers du ad hominem, certains commentateurs cherchant peut-être - sûrement à leur insu - à panser par ce canal (comportement coutumier des amateurs de forums en tout genre) des blessures personnelles (que nous avons tous par ailleurs) ou à livrer des joutes oratoires inutiles et incertaines.
Autrement était une veille dame très âgée, ex-professeur de grec ancien, ex-militante d’abord au PC, puis au FDG puis à la FI et qui - heureusement - est morte avant d’assister au récent bain de merde qui lui aurait brisé une fois de plus le cœur (voir à ce sujet, aiguisé avec un humour très efficace comme souvent, le Théophraste en ligne au moment où j’écris : « Sur Quatennens, Aubry et Autain sont mieux informées que la Justice »).
En lisant et relisant Céline, que j’aime et que j’aimerai toujours comme un frère (même si je vote FI et pas Marine) pour son « style » et contre ses « idées », et pas seulement dans le Voyage, mais dans tout ce qu’il a écrit y compris la lie, ce qui me frappe surtout derrière la saleté, du monde, réel ou surréalisé cauchemardesquement par lui, c’est l’humanisme, le profond respect pour l’homme qui souffre (« La fête à Neuneu, c’est vulgaire parce qu’on s’y amuse, mais la prison, ça c’est noble, parce qu’on y souffre, voyez-vous… » DVD « Céline vivant », entretiens avec Pierre Dumayet - de mémoire, années 50…).
Ce que rejette Céline avant tout, ce qui l’écœure selon moi en profondeur, c’est la saloperie du monde, sa saleté, son broyage de la viande humaine. Ma vision des choses, c’est qu’il est tombé dans le panneau de son temps comme un con. Je refuse toutefois, avec tous ceux qui l’ont lu (Céline est l’un de ces auteurs qu’on lit le moins et qu’on critique le plus) et qui ont rencontré un frère humain derrière ses mots et derrière son irrépressible envie de pisser avant de se pointer chez Gallimard, d’en faire une ordure. Trop facile. À ce compte-là, il faut faire payer à Hésiode, à Homère, à tous les mythographes antiques les dégueulasseries qu’on trouve dans la mythologie grecque, les repas d’enfants bouillis donnés à manger à leur père, tous les cauchemards des humains qui cherchent un ou plusieurs responsables de leur malheur et de leur misère dans la nuit parce que, dans le fond, il ne comprennent pas ce qu’ils subissent ou ce qu’ils voient que leurs semblables subissent. La haine des juifs de Céline érigée en système, c’est un cliché d’époque qui a mené à ce que chacun sait, et qui se perpétue aujourd’hui encore non seulement en Ukraine, mais juste à côté de chez nous : transformé en cause profonde et systémique dans un délire cauchemardesque, l’antisémitisme de Céline est en réalité une « ubris ». C’est un exorcisme.
Un mot en appelant un autre, je pense aussi à un passage d’Épreuves-exorcismes d’Henri Michaux qui dit à propos de certaines constructions de pensée (nous sommes en 1944) :
« Pas seulement les rêves, mais une infinité de pensées sont pour en sortir, et même certains systèmes de philosophie furent surtout exorcisants qui se croyaient tout autre chose ».
Je vois des gens de toute sorte qui veulent surtout « en sortir », et je pense à ce que dit Robespierre, qui fit entrer son père au Panthéon avec un bras prométhéen sortant de la tombe et portant le flambeau qui illumine la nuit des hommes, lorsqu’il explique que la peine et le travail incessants du miséreux l’empêchent de réfléchir aux causes même de sa misère, parce que le flux (déjà) ne s’arrête jamais.
D’où les multiples trouvailles et astuces du capital pour détourner ou tarir, soit grâce aux fafs, soit par TF1 et les écrans, le foot, les avortons, etc. , soit par les méchants Russes et les méchants Chinois, le méchant Assange bref les méchants… Soit encore par la technique pourtant connue d’antiquité (Athènes, Rome,1789…) du fait divers monté en mayomerde pour disloquer un front de résistance (mayomerde dans laquelle plongent pourtant certains résistants eux-mêmes), la soif humaine naturelle de penser.
On peut ne pas être d’accord, mais au moins, cette défense de l’écrivain est honnête. Elle ne caresse pas la doxa dans le sens du poil. Alors, pour mémoire à propos de Louis Ferdinand Céline, quelques posts et réponses d’Autrement (1938-2022) pour qui voudra ou aura la patience et ne lira pas avec le filtre déformant du prêt-a-priori :
Le 06/03/2020 :
Lorsque Céline paraît, tout le monde se met moralement au garde-à-vous. C’est déjà un signe.
Il n’y a qu’un seul Céline comme il n’y a qu’un seul Polanski. Débarrassons-nous tout de suite de ce dernier, qui n’a rien à voir : c’est un violeur médiocre, comme tous les violeurs, un pervers médiocre, un cinéaste médiocre, défendu par une coterie du show-biz qui y gagne. Le reste fait partie de l’écume des jours.
Céline-le-seul n’est pas celui dont P.A. Taguieff a fait un squelette, et le CRIF, ses choux gras.
Je me rappelle ce camarade de 68, militant chevronné et brillant littéraire - il était fils de menuisier et spécialiste de Zola ; grande connaissance des linguistes russes (Bakhtine), et plutôt grand mépris pour les intellectuels bourgeois.
Un jour, devant le bordel ambiant, il s’était écrié : « Lisez Céline ! je ne devrais pas dire cela, moi (il était juif lui-même), mais... lisez Céline ! »
Céline aurait pu être exécuté, il ne l’a pas été. Jugement institutionnel ou pas, par contumace ou pas, il aurait pu être stigmatisé, et ça, il l’a été et l’est encore.
Pourtant, que font d’autre ses pamphlets, qui sont bien des pamphlets, sinon de mettre à nu la pensée profonde des actuels partisans du « couple franco-allemand » ?
Même s’ils ont mis (sans le dire aussi ouvertement) les Arabes à la place des Juifs.
Et combien d’autres qui auraient bien davantage mérité ce à quoi on condamne Céline, se sont retrouvés au dîner du CRIF, ou en bonne place dans les administrations ou les ministères ? (Voir Annie Lacroix-Riz).
Oui, lisez ou relisez Céline, ou écoutez Henri Guillemin, même si l’on est de prime abord déconcerté de l’entendre affirmer l’entière innocence de Céline pendant la guerre. Il nous lit la fin du chapitre sur Topo, dans le Voyage, - la dernière histoire du sergent Alcide : « Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants ».
Céline restera dans les siècles des siècles avec les grands, Rabelais, Shakespeare, Dostoievski, et avec ses peintres préférés, auxquels il ressemble : Brueghel et Goya.
Le 09/03/2020 :
Puisque nous avons désormais un portrait de Céline en image, il est permis de compléter la documentation.
Roger Vailland, accusateur de Céline, ne fait pas très bonne figure dans l’histoire.
J’ai donné le lien plus haut pour le témoignage d’Henri Guillemin. Il y a tout un dossier. Voici quelques données.
Tribune de Pierre Lainé, parue dans Le Monde, le 27 janvier 2011, sous le titre "Céline et les petits censeurs" :
Extraits :
« Si l’on ne peut être que d’accord lorsque Serge Klarsfeld souligne cette évidence que Céline fut antisémite, et j’ajouterai antisémite enragé, furieux, condamnable, on ne peut le suivre pour le reste. Il est exact que pendant la guerre, Céline a continué, après les pamphlets de 1937 et 1938, à produire des articles virulents, en particulier dans "Je suis partout". Il a payé pour cela, sept ans de prison et d’exil au Danemark. Et une condamnation par la Justice française en 1950, amnistiée l’année suivante. La culpabilité de Céline s’arrête là et n’entache pas l’attitude généreuse qui fut toujours la sienne. Il n’a trahi personne, il n’a livré aucun Juif à la Gestapo, n’en a envoyé aucun à Drancy ou en Allemagne et n’a pas voulu les camps d’extermination et cette horreur découverte par la plupart des Français en 1945.
La "collaboration" de Céline n’avait rien d’officielle, n’en déplaise à notre censeur. Qui ne sait peut-être pas que les écrits de Céline furent interdits en Allemagne pendant la guerre, que si l’écrivain fut invité avec d’autres écrivains ou artistes à l’ambassade d’Allemagne à Paris, ce fut l’occasion pour lui de déblatérer sur le régime nazi devant Otto Abetz, de prédire la fin piteuse du Reich. »
Sartre et Vailland ont fortement contribué à établir la légende de compromissions honteuses de Céline, le premier, en affirmant sans le moindre commencement de preuve que les Allemands rétribuaient Céline, belle inepsie et lâche accusation ; le second, en imaginant un scénario rocambolesque et ridicule, à propos du réseau de Résistance auquel appartenait Chamfleury et établi en partie rue Girardon, dans l’immeuble où Céline avait son appartement.
Vailland tente de mettre sur pied une expédition punitive pour tuer les collaborateurs de "Je suis partout", familiers supposés de Céline, mais ses amis refusent le projet. L’appartement de Chamfleury voit défiler, outre les notables de la Résistance clandestine, des Anglais ou des réfractaires au STO. Céline le sait, fréquente d’ailleurs le couple Chamfleury et ne dénoncera personne ; après la guerre, Chamfleury rendra hommage à Céline.
On pourrait multiplier les exemples de ce genre, infirmant la collaboration active de Céline. Ce qui est vrai, c’est que Céline, c’est que le docteur Destouches, pendant la guerre, continuait à exercer la médecine, soignant aussi bien des parachutistes anglais blessés que les pauvres du quartier et souvent gratuitement.
Bulletin célinien - 01/05/2019 :
Céline, Vailland et Chamfleury
Andrea Lombardi est sans nul doute le célinien le plus actif d’Italie. Outre un blog entièrement dédié à son auteur de prédilection, on lui doit plusieurs ouvrages dont une superbe anthologie, richement illustrée, éditée en 2016 par son association culturelle “Italia Storica”. Depuis plusieurs années, il n’a de cesse de rendre accessible au lectorat italien des textes peu connus de Céline (dont sa correspondance) mais aussi des témoignages et des études littéraires qu’il réunit dans des ouvrages de belle facture.
Aujourd’hui, il publie une plaquette réunissant les pièces du dossier polémique qui opposa Céline à Roger Vailland. Celui qui joua le rôle d’arbitre fut Robert Chamfleury (1900-1972), de son vrai nom Eugène Gohin. Comme chacun sait, il était locataire de l’appartement juste au-dessous de celui de Céline, au quatrième étage du 4 rue Girardon, à Montmartre. Après la guerre, il réfutera Vailland et affirmera que Céline était parfaitement au courant de ses activités de résistant. Au moment critique, Chamfleury lui proposa même un refuge en Bretagne. Dans une version antérieure de Féerie pour une autre fois, Céline le décrit (sous le nom de “Charmoise”) « cordial, compréhensif, conciliant, amical ». Sa personnalité est aujourd’hui mieux connue : parolier et éditeur de musique, Robert Chamfleury était spécialisé dans l’adaptation française de titres espagnols ou hispano-américains. Il fut ainsi une figure marquante de l’introduction en Europe des compositeurs cubains, et des rythmes nouveaux qu’ils apportaient. Il travaillait le plus souvent en duo avec un autre parolier, Henri Lemarchand. Lequel préfaça La Prodigieuse aventure humaine (1951, rééd. 1961) de son ami qui, sur le tard, rédigea plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et de philosophie des sciences. Céline lui accusa réception avec cordialité de cet ouvrage et l’invita à venir le voir à Meudon. Dans sa plaquette, Andrea Lombardi reproduit la version intégrale de la lettre que Chamfleury adressa au directeur du Crapouillot, telle qu’elle parut, pour la première fois, dans le BC en 1990.
Un biographe de Céline a admis qu’il a fait preuve de « suspicion systématique » [sic] envers son sujet. C’est aussi le seul à avoir mis en cause le témoignage de Chamfleury, instillant même le doute sur ses activités de résistant. Les auteurs du Dictionnaire de la correspondance de Céline précisent, eux, qu’il « appartenait au bloc des opérations aériennes, responsable donc de nombreuses missions de parachutage ». En fait, c’est plutôt le témoignage de Roger Vailland qu’il eût fallu mettre en question. Dans un livre de souvenirs publiés en 2009, Jacques-Francis Rolland, qui appartenait au même réseau de résistance que Vailland, le qualifia de « mélange de forfanterie, d’erreurs, de fausses assertions, affligé par surcroît d’un style indigne de l’auteur qui n’était manifestement pas dans son état normal lorsqu’il bâcla son pensum, l’un des pires de sa “saison” stalinienne ».
• Andrea LOMBARDI (éd.), Céline contro Vailland (Due scrittori, una querelle, un palazzo di una via di Montmartre sotto l’Occupazione tedesca), Eclettica, coll. “Visioni”, 2019, 83 p., ill. Traduction des textes français : Valeria Ferretti. Couverture illustrée par Jacques Terpant (10 €)
Propos recueillis de Philippe Alméras in Maroc Hebdo International, 5-11 octobre 1996.
Jacques-Francis Rolland, Jadis, si je me souviens bien, Le Félin, coll. « Résistance-Liberté-Mémoire », 2009. Voir aussi « Roger Vailland l’affabulateur » in BC, n° 313, novembre 2009, pp. 4-8. Rolland et Vailland, qui appartenaient au réseau de résistance “Mithridate », se réunissaient régulièrement dans l’appartement de Chamfleury.
Cette entrée a été publiée le 1 mai 2019 .
Et voici "Deux témoignages de résistants oubliés par le couple Taguieff-Durafour" . Ils sont formels : Céline n’a pas collaboré ni dénoncé :
Extraits (Lettre du résistant Champfleury à Céline) :
« Je viens de découvrir, un peu tardivement, dans Le Petit Crapouillot de février, votre réplique à un papier de Roger Vaillant paru dans La Tribune des Nations.
Si j’avais eu connaissance, à l’époque de la parution, de cet article en tous points odieux et méprisable, je n’aurais pas manqué de lui donner la réponse et le démenti qu’il convenait. Peut-être n’est-il pas trop tard pour le faire et vous dire immédiatement et d’abord que je suis pleinement d’accord avec vous quand vous affirmez que vous étiez parfaitement au courant de nos activités clandestines durant l’occupation allemande et qui consistaient en : répartition de cartes d’alimentation (contrefaites à Londres), et de frais de séjour, attribution de logements aux évadés et parachutés, indications de filières pour le passage des frontières et lignes de démarcation, acheminement du courrier, lieu d’émission et de réception radio avec Londres, lieu de réunion du Conseil de la Résistance, etc.
Tout cela supposait évidemment des allées et venues dans mon appartement situé exactement au-dessous du vôtre et qui ne pouvaient pas passer complètement inaperçues ni de vous, ni des autres voisins.
Je me souviens très bien qu’un soir vous m’avez dit très franchement : « Vous en faites pas Chamfleury, je sais à peu près tout ce que vous faites, vous et votre femme, mais ne craignez rien de ma part... je vous en donne ma parole... et même, si je puis vous aider... ! »
Il y avait un tel accent de franchise dans votre affirmation que je me suis trouvé absolument rassuré. Mieux, un certain jour, je suis venu frapper à votre porte, accompagné d’un résistant qui avait été torturé par la Gestapo. Vous m’avez ouvert, vous avez examiné la main meurtrie de mon compagnon et, sans poser une seule question, vous avez fait le pansement qu’il convenait, en ayant parfaitement deviné l’origine de la blessure. (...)
Témoignage du résistant Pierre Petrovitch sur Céline (même source, extraits) :
« Tous les jours, comme avant-guerre, à l’heure de l’apéritif, Jean d’Esparbès et moi-même, nous retrouvions L.-F. Céline, Gen Paul et Le Vigan au Taureau ou au Maquis. Ce café était tenu par une actrice du cinéma muet, qui avait joué dans La Loupiotte. Le dessinateur Poulbot s’y rendait quelquefois, ainsi que le bougnat Madamour qui habitait 5 rue Orchamp. (...) Céline, lui aussi parlait peu. Il écoutait plutôt, et savait écouter. C’était un homme gris qui n’attirait pas l’attention. Il s’enquérait, sans élever la voix, des derniers potins, en médecin de quartier. C’était un solitaire, presque sauvage, un peu timide, mais toujours prêt à rendre service, surtout sur le plan médical. ». « Nous avions, ma femme et moi, pour médecin, son cousin, le docteur Jacques Destouches, montmartrois lui aussi, qui habitait rue Domrémont. Il rencontrait rarement l’écrivain, mais il ne nous en dit jamais de mal. Pourtant l’occupation, l’attitude et les habitudes de L.-F. Céline ne changèrent pas, alors que certains collaborateurs étaient venus le prier de s’engager. Il s’était retiré de la scène publique. Il était beaucoup plus soucieux d’obtenir des tickets en tous genres que de jouer un rôle politique de conférencier ou de journaliste. Il n’aimait pas plus les Allemands que leurs serviteurs. Il employait encore le mot " Boche ", en ancien de 14, et ses propos ne prêtaient à aucune ambiguïté. »