A quelques jours de la grande féte du bicentenaire de l’indépendance mexicaine les 15, 16 septembre 2010, les actes répressifs des autorités contre les communautés zapatistes et adhérant à l’Autre Campagne ne cessent d’augmenter dans toutes les régions du Chiapas. Cette campagne hostile se développe dans un contexte généralisé d’une hausse de la répression contre les communautés autonomes indigènes en résistance. En quelques jours, des actions fortement violentes et symboliques ont visé diverses communautés.
C’est d’abord le Conseil de Bon Gouvernement (La Junta de Buen Gobierno, JBG, la partie politique et civile) d’Oventik qui a annoncé avoir subi de nombreuses menaces, jusqu’à la date du 8 septembre où plus de 170 personnes, bases de soutien, toutes zapatistes, ont été expulsées de leur terre de manière violente - maison brûlées, vols, coups de feu, tentatives de viol, insultes, menaces - au seul motif de leur appartenance à l’organisation zapatiste Cette expulsion répondrait à l’édification d’une nouvelle école autonome. Mais, au-delà , on peut y voir une offensive directe de récupération de terres de la part des agresseurs membres des partis du PRI, PRD et PVEM (parti vert). Il faut souligner aussi que les écoles autonomes zapatistes proposent généralement un niveau d’éducation de plus haut niveau que les écoles gouvernementales.
Le 1er septembre c’est une nouvelle fois la communauté de Mitztiton, en résistance contre le tracé de la nouvelle autoroute San Cristobal-Palenque, qui a été victime d’agressions. Les paramilitaires de « l’armée de Dieu » qui vivent dans la même communauté ont agressé et frappé sauvagement un adhérent de l’autre campagne, le laissant inconscient, puis ont brûlé des voitures et détruit divers matériaux.
Enfin, a la fin du mois, ce sont les compagnons de la Zone Côtière du Chiapas qui ont annoncé par le biais d’un communiqué et par l’intermédiaire du centre des droits de l’homme Digna Ochoa, des menaces permanentes de la part de la CFE, contre les communautés adhérentes a l’autre campagne, en résistance contre les hauts tarifs d’électricité.
Il s’agit d’un acharnement total du gouvernement dans les 4 coins du Chiapas, qui ne fait que provoquer une meilleure organisation défensive des communautés. Le Conseil autonome de la région côtière a ainsi bloqué la route qui longe la côte pacifique du Chiapas, tandis que les compañeros de Mitziton bloquent celle menant de San Cristobal à Comitan. Différentes communautés se sont solidarisées avec eux. Quant au commandemant zapatiste, il se terre dans un silence décrit comme stratégique par Xochitl Leyva Solano*.
Le gouvernement renforce sa répression contre les communautés en lutte, ainsi que sa présence militaire. Pour ses 200 ans le Mexique va mal, entre les violences des cartels de drogues et la pression d’un Etat ultra-répressif, qui va même couvrir l’assassinat de défenseurs des droits de l’homme par des paramilitaires dans l’Etat de Oaxaca. Ce sera donc sans aucun doute un triste anniversaire que nous fêterons dans quelques jours.
Espoir Chiapaswww.espoirchiapas.com
*Pour les zapatistes le silence est important, comme stratégie de lutte politique