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Journée de la femme rebelle, au Chiapas, Mexique

Cette semaine a été marquée par la journée de la femme, au Chiapas, Mexique. Un valeur bien plus que symbolique dans cette région, qui, des les premiers pas de sa révolution avait déjà instauré la loi indigène des femmes, des 1993

RENCONTRE DES FEMMES CONTRE LA VIOLENCE LA MILITARISATION ET L’IMPUNITE

Pour le 100eme anniversaire de cette journée plusieurs événements ont été organisés dans la région, dont le premier fut le dimanche 7 mars, au CIDECI "Université de la Terre" sorte d’université zapatiste autonome et autosuffisante, plus de 150 femmes et une trentaine d’hommes s’étaient réunis pour parler des violences faites a la femme et sa place dans la société.

La journée a commencé par l’élaboration de panneaux décrivant les différentes luttes des femmes, après un léger débat. La journée s’en est suivie par une présentation de chaque participante, venue de différentes ethnies, et de différents lieux du Chiapas. Chacune a expliqué ce que signifiait être femme dans sa communauté. Des expériences de violence, d’humiliation, de lutte et de dignité. Au Chiapas la stratégie de contre insurrection menée par le gouvernement depuis plus de 10 ans et fortement intensifié ces derniers mois, choisit toujours de préférence pour cible, la femme, porteuse des traditions et élément plus faible.

La suite de la journée s’est déroulée en différente table de travail, ou les participantes avaient choisi au sort leur table. 5 thématiques :

1. Faim et pauvreté -Hausse des prix, des impots...-
2. Violence familiale
3. Violence Sociale, communauté et Etat -Programmes du gouvernement, projet ecotouristiques, mines, expulsions de terres,etc...-
4. Militarisation, para militarisation et narco militarisation
5. Table des hommes : Comment les hommes voient la violence contre les femmes ?

Enfin, le soir chaque groupe devait présenter un bilan de sa table, faire une mise en commun et s’effectuât une plénière pour débattre de ces résultats.

A la fin de la rencontre s’est rédigé le discours qui sera lu, le lendemain lors de la marche des femmes de l’"autre campagne".

Des réflexions intéressantes, sont ressorties de cette rencontre, soulignant le rôle du capitalisme dans les discriminations faites aux femmes, « Le système favorise la dévalorisation du travail de la femme, c’est celui qui a le plus d’argent qui vaut le plus »

Dans un pays particulièrement machiste, la table des hommes étaient intéressante, essayant de montrer la différence d’une journée type d’un Homme á celui d’une Femme, avec pour fatale constation que la femmes travail plus.

JOURNEE DE LA FEMME - MARCHE DES FEMMES DE LA SOCIETE CIVILE LAS ABEJAS -

Ce 8 mars, les femmes de la Société Civile Las Abejas ont appelé à une marche de Yabteclum jusqu’á Acteal. Plus de 500 indigènes y ont participé, avec des dizaines d’internationaux, le cortège est parti aux alentours de 8h du matin, après des prières devant l’église de Yabteclum, assurée par le Père Marcello. La marche a duré 3h30 afin de célébrer ce jour mais aussi dénoncer ce que signifie être une femme indigène, paysanne et vivre entourée de militaires, policiers et paramilitaire.

Le cortège est donc parti en deux files, d’un coté les hommes et de l’autre les femmes, tous scandant des slogans pour la liberté de la femme, et son émancipation. « Vive la révolution non violente » « Vive les femmes et filles Abejas » « le Chiapas n’est pas une prison, l’armée doit sortir » « Acteal vit, la lutte continue » « Les femmes unies ne seront jamais vaincues »

Pendant plus de trois heures, les centaines de participants, ont insisté sur la lutte depuis des années des femmes, au sein de l’organisation civile Las Abejas, des volontaires de différents collectifs, ou simple sympathisants ont également pris part a la marche.

Arrivé á la municipalité autonome rebelle de Polho, la marche a reçu le soutien des compañeros et compañeras zapatistes. Et les cris ont redoublé tandis que les choeurs d’Acteal continuaient de chanter leurs chants dignes et rebelles accompagnés de guitare, d’accordéon... Une fois a la sortie de Polho se trouve un des campements militaire de la municipalité de Chenalho l’un des plus grands dans la région. Directement alerté par le bruit de la manifestation les soldats sortirent armes au poing, caméras et appareils photo aussi, là a commencer une véritable guerre de caméra, ou internationaux, membres de collectifs vidéos, se sont affrontés, camera au poing, aux soldats, pendant que les chants des Abejas s’amplifiaient, et les cris des manifestants aussi « Chenalho n’est pas une prison, allez vous en ! « « Ce sont eux qui baise la nation ».

La confrontation a duré une bonne demi-heure, les femmes ont lu un communiqué, d’abord en tzotzil, puis en Espagnol face aux soldats, stoiques.

Enfin elles ont laissé un panneau du discours d’un Evêque du Salvador, dénonçant les soldats comme machine a tuer.

Le cortège enfin arrivé á Acteal, et rejoint par différents groupes, de l’"autre Campagne", ou internationaux, s’est installé dans l’église pour commencer une messe improvisée et défendre leur parole de femme. La majorité de la cérémonie était en Tzotzil.


FEMME DE LAUTRE CAMPAGNE

Avec une marche a San Cristobal de Las Casas, prés de 200 adhérents de l’Autre Campagne ont déclaré : « Ce 8 mars, journée internationale de la femme rebelle, les femmes de l’Autre Campagne Chiapas, nous unissons notre voix et marchons aux cotés des femmes qui protestent dans le monde… En souvenir et en hommage aux femmes chiapanèque qui ont lutté et lutte pour la Démocratie, la Liberté et la Justice, Commandante Ramona, Compañera Olga Isabel, Les sans noms, et sans visage, et celles qui ne sont pas la pour nous écouter, celles qui depuis les prisons ne retiennent pas leur rébellion et leur dignité… »

Les agressions ont fortement augmenté ces derniers mois, le gouvernement veut avoir un control géopolitique. C’est l’exemple de la stratégie du mauvais gouvernement. La terre n’est pas de nous. Hommes et femmes, mais nous sommes d’elle.

Agressions récentes au Chiapas :

Bolon Ajaw - Agua Azul - : Expulsion de terre

Agua Azul_ Volonté de lancer des projets touristiques

Lagune San Pedro Expulsion et incendie de maisons terrorisant la population

Mitziton Différent choc avec le groupe Armée de Dieu, et projet de construction d’une autoroute qui permettra l’exploitation des ressources naturelles

Villa de Las Rosas : Expulsion violente

Molino Couloir touristique

Colonia 5 de marzo : Manière clientéliste de régulariser la terre

"Le mauvais gouvernement est en train de fortifier sa lutte de contre insurrection contre l’EZLN, aujourd’hui nos voix de femmes se lèvent et notre lutte marche. Quand ils nous touchent, ils nous touchent tous."

Plus d’informations : www.espoirchiapas.com

Loi des femmes indigenes (es) : http://palabra.ezln.org.mx/comunicados/1994/1993_12_g.htm

Communiqué des femmes abejas : http://espoirchiapas.com/LeChiapas/ActualiteChiapas.htm

Photo marche "Autre Campagne" : http://chiapas.indymedia.org/display.php3 ?article_id=173630

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« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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