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PARAGUAY

portrait de Fernando Lugo surnommé l’"évêque des pauvres", élu dimanche 20 avril président du Paraguay.

Voici un portrait de Fernando Lugo surnommé l’"évêque des pauvres", élu dimanche 20 avril président du Paraguay.

"Progressiste"

Chevelure et barbe poivre et sel, le regard direct derrière des lunettes à monture métallique, le sourire serein, le candidat n’a été convaincu qu’en mars 2006 par l’opposition d’emmener l’APC, coalition d’une vingtaine de formations majoritairement de gauche, à l’élection présidentielle.

Parfois surnommé depuis "l’évêque rouge", Lugo dit préférer au qualificatif de "gauche" qu’on lui accole celui de "progressiste".

"Si vous demandez à cinq personnes dans une pièce une définition pour "gauche", vous en obtiendrez cinq différentes", a-t-il souligné, en riant, vendredi lors d’une conférence de presse à son quartier général.

Conscience politique

Accusé de vouloir instaurer au Paraguay un système de type chaviste, Lugo a saisi l’occasion pour se démarquer des présidents populistes du Venezuela Hugo Chavez et de Bolivie Evo Morales, en affirmant que s’il "valorise les politiques de la région" sud-américaine, il croit en revanche que le Paraguay doit "suivre son propre processus".
Les autorités ecclésiastiques qui ne l’on pas excommunié l’avaient publiquement qualifié de rebelle, le comparant "à un poignard planté dans le corps de l’Eglise".

Fernando Lugo est un homme dont la conscience politique s’est éveillée très tôt au sein de sa propre famille persécutée sous la dictature d’Alfredo Stroessner (1954-1989).
Il est né le 30 mai 1951 à San Solano, dans la région d’Itapua (sud), l’une des plus défavorisées du pays, dont un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ses proches sont modestes, non pratiquants, unis et surtout très politisés, à l’image de son oncle Epifanio Mendez Fleitas, une des figures de proue du Parti Colorado (conservateur), qui entra en dissidence contre le dictateur Stroessner. Militants opposés au régime, trois de ses frères avaient été contraints à l’exil, après avoir été torturés, et son père avait également été maintes fois arrêté.

"Evêque des pauvres"

Mais lui, touché par Dieu à 19 ans, et au grand dam de son père, a choisi d’entrer au Séminaire de la Congrégation de la Parole Divine en 1971 avant d’être ordonné prêtre six ans plus tard et d’intégrer l’Université catholique de Notre-Dame d’Asuncion.
Missionnaire, il part ensuite en Equateur pour y travailler jusqu’en 1982 au contact des couches sociales les plus défavorisées.

Ces années lui valent aujourd’hui le surnom d’"évêque des pauvres", en référence à l’influence de l’Equatorien Leonidas Proano, adepte de la Théologie de la libération, un mouvement social issu de l’Eglise catholique, teinté de marxisme et développé en Amérique latine dans les années 70.

Expulsé du Paraguay en 1983 par le régime de Stroessner, il connaît quatre ans d’exil à Rome, avant de rentrer au pays, où il est devenu en 1994 évêque de San Pedro (centre), un département socialement défavorisé aux relations chaotiques avec les autorités.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/ameriques/20080421.OBS0529/portrait_de_fernando_lugo.html

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Bernard Klein. Les expressions qui ont fait l’histoire. Paris, E.J.L. 2008
Bernard GENSANE
Ce qu’il y a d’intéressant avec les phrases historiques, c’est que, souvent, elles n’ont pas été prononcées par les personnes à qui on en a attribué la paternité. Prenez la soutière (je sais, le mot "soutier" n’a pas de féminin, mais ça ira quand même) du capitalisme américain qui siège au gouvernement français, Christine Lagarde. Elle a effectivement, lors de la flambée du prix des carburants, conseillé au bon peuple d’utiliser le vélo plutôt que la voiture. Mais la reine Marie-Antoinette, (…)
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A la fin, nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemis, mais des silences de nos amis.

Martin Luther King

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