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Pierre Tevanian : « Cantonner la religion à la sphère privée est du totalitarisme »

La laïcité d’aujourd’hui aurait-elle voilé l’esprit des lois qui l’ont érigée ? La gauche a-t-elle un problème avec l’islam ? Karl Marx voyait-il la religion comme un poison ? Pour répondre à ces questions, les indigènes de Belgique et Quart d’X ont organisé une conférence dans le cadre d’un cycle consacré aux dominations sociales et à leurs articulations. Souhail Chichah, professeur à l’Université de Lyon, a échangé avec Pierre Tevanian sur son ouvrage : « La haine de la religion. Pourquoi l’athéisme est devenu l’opium du peuple de gauche ». Ce dernier est enseignant, militant associatif et le co-fondateur du collectif « Les Mots Sont Importants ». Rencontre.

Vous affirmez dans votre ouvrage que les personnes politiques qui citent « La religion est l’opium du peuple » de Karl Marx ont dévoyé la citation de son sens initial. Que voulait-il dire par cette citation ?

Au fil des années, j’avais laissé de côté quelque chose qui me titillait et qui m’agaçait de plus en plus. Je suis professeur de philosophie et je connais le texte de Marx sur l’opium du peuple qui est très intéressant, que j’ai lu et l’ai fait étudier à mes élèves pour en discuter. Connaissant ce texte, je suis exaspéré d’entendre cette formule revenir rituellement comme une incantation religieuse. Ces personnes l’utilisent tout d’abord comme argument d’autorité, ce qui est assez étonnant lorsque l’on se veut progressiste. Par ailleurs, j’y décèle un contresens. Je ne suis pas un spécialiste de Marx, mais très clairement il ne dit pas ce qu’on lui fait dire à savoir que la religion serait un poison qu’il faudrait prohiber ou mettre à distance. J’entends ce discours spécifiquement dans les milieux de gauche.

L’argument spécifique du camp progressiste ne s’attarde pas sur les questions de la laïcité ou de la domination homme-femme. Il affirme que lorsque nous sommes de gauche, si nous désirons l’émancipation, la religion est fondamentalement un ennemi. Progressisme et religion ne feraient pas bon ménage. Cela me pose d’autant plus problème lorsque cet argument fait référence au texte de Marx qui affirme totalement son contraire.

Dans les milieux de gauche, le problème musulman s’est posé à l’image de l’affaire Ilham Moussaïd, candidate voilée pour la NPA. Cela a provoqué un scandale national. J’entendais partout sur les radios françaises des personnes comme Éric Zemmour ou Nadine Morano citer Marx. Cela a été le déclic pour écrire ce livre. Le point de départ de celui-ci invite les lecteurs à relire Marx.

Si Marx a apporté quelque chose dans la gauche progressiste, c’est notamment dans ce passage où il parle de l’opium du peuple. Dans la critique du droit d’Hegel, il explique que le combat progressiste doit se décentrer de la question religieuse. Il ne doit pas se préoccuper du combat religieux, mais d’ici-bas. Il ne doit pas se concentrer sur les idées, mais de la base matérielle, des conditions d’existence matérielle des gens. L’une des formules est : « de la critique de la religion, on doit passer à la critique de la vallée de l’âme dont la religion n’est que l’auréole spirituelle ». Nous devons revenir sur terre. Il y a toute une série de formules qui invitent à bien séparer les choses.

L’ouvrage ne parle pas que de cela bien entendu, mais il montre bien que les personnes racontent n’importe quoi. Il montre également chez Marx même si sa parole n’est pas d’évangile, les rapports possibles entre engagement religieux et engagement socio-politique. On peut également se servir du texte de cette manière en se demandant si pour cette gauche-là, et au sens que Marx donnait à cette formule, cette forme d’anti-religion n’est-elle pas devenue l’opium du peuple de gauche ? Est-ce que cette forme d’irréligion ostentatoire, identitaire, brandie comme un étendard, agressive ne serait pas pour toute une partie de la gauche le soupir du gauchiste déprimé ? La pensée d’une gauche sans pensée ? La radicalité d’une gauche qui a perdu toute radicalité ?

« Être raciste, c’est pouvoir se penser en héros sans avoir à être un héros
 »

Le seul domaine dans lequel elle peut, à peu de frais, et sans avoir à être très héroïque, se vivre comme héroïquement radicale. En disant cela, je paraphrase Sartre quand il parle de l’antisémitisme. Ce qui fait le lien avec le racisme. Être raciste, c’est pouvoir se penser comme un héros sans avoir à être un héros. Pouvoir se penser comme celui qui affronte le maître du monde tout en prenant soin de choisir dans le rôle du maître du monde, une minorité ethnique en position de faiblesse. Il y a évidemment la question de l’islamophobie. C’est un moyen de sublimer certaines formes de racisme. Mon propos n’est pas là pour essentialiser tous les athéistes. Ce livre veut montrer comment l’athéisme est devenu l’opium du peuple de gauche. Que l’athéisme puisse être autre chose qu’un opium du peuple de gauche, j’en suis convaincu.

Comment se fait-il que des partis comme le NPA censés lutter contre toute forme de domination adoptent un discours de dominants sur la question du voile islamique ?

Nous n’allons pas essentialiser le NPA. En 2004, le NPA anciennement la LCR avait une position éminemment critiquable avec son slogan « Ni voile, ni loi ». Au sein de ce parti, des personnes étaient favorables à la loi bien que minoritaires. D’autres se sont mobilisées auprès de la communauté musulmane et des filles voilées. Ce n’est donc pas tout le NPA qui a repris le discours dominant. Par contre, c’est vrai qu’il y a eu une perméabilité dans ces univers de gauche. Comment est-ce que des libertaires peuvent tout d’un coup ne pas avoir comme réflexe premier de critiquer un État qui dicte une manière de s’habiller ? Avant, l’on faisait référence à l’expression ni Dieu, ni maître. Pourquoi Dieu devient un ennemi plus important qu’un maître de chair et d’os ici-bas qui est en train de voter une loi qui montre aux gens comment ils doivent s’habiller ? Famille par famille, chapelle par chapelle, pour continuer la métaphore, la question se pose effectivement. La réponse est d’une très grande perplexité.

À mes yeux, il n’y a pas de réponse valable. Ce ne sont que des mauvaises réponses. La mauvaise réponse est justement la suivante : qu’est-ce qui peut paralyser l’intelligence ? Ici c’est le préjugé raciste. J’ai de tas d’exemples de gens avec plein de qualités manifester des vices affreux. Des personnes tout à fait intelligentes qui deviennent stupides sur cette question. Qu’est-ce qui a le pouvoir de mettre quelqu’un en contradiction avec lui-même ? On en reste à un degré très faible d’analyse si on affirme que c’est de l’irrationnel. Qu’est-ce qui produit cette irrationalité-là ? Quelle est la rationalité qui produit ce type d’irrationnel ? C’est bien le racisme.

Comment expliquez-vous qu’un discours prônant l’émancipation des femmes favorisant dans le même temps la marginalisation et l’exclusion d’une partie de ces femmes, ait autant d’écho dans la société ?

C’est la même réponse que je vous ai donnée tout à l’heure pour le NPA. Je ne me l’explique toujours pas. Je pense que c’est sain de ne toujours pas comprendre. C’est le même principe lorsque les enfants n’arrivent pas à comprendre certaines choses. La phrase « Quand tu seras grand tu comprendras » sous-tend que lorsque l’on grandira, on acceptera l’injustice. Par contre, quand on veut chercher de mauvaises raisons, nous revenons aux préjugés racistes. Certaines personnes sont capables de comprendre certains arguments, mais lorsqu’il s’agit d’une femme voilée, l’argument n’est plus valide.

Par exemple, porter des jupes, se maquiller, chausser des talons aiguilles est inconfortable. Nous pouvons considérer cela comme un ordre symbolique dans les mentalités qui impose davantage de contraintes vestimentaires envers les femmes et pas sur les hommes. Cela pourrait bien traduire quelque chose d’inégalitaire. Est-ce que pour autant la solution va être d’interdire aux femmes de se maquiller, de porter des jupes et des talons aiguilles ? Non. Au pire, elles sont victimes si elles le font. Au mieux, on peut considérer qu’elles ont leur libre arbitre et comment elles doivent s’habiller et se positionner. Pourquoi sommes-nous capables de faire ce raisonnement sur des talons et du maquillage et pas sur un voile ? Ce que l’on peut reprocher objectivement au voile, à supposer que ce soit une contrainte vestimentaire, il pèse plus sur les femmes que sur les hommes. Comme je vous l’ai montré, il y a beaucoup de contraintes vestimentaires qui pèsent plus sur les femmes que sur les hommes pour autant on ne va pas leur interdire.

Est-ce que l’essentialisation des discours féministes d’Élisabeth Badinter ou Caroline Fourest est une forme de racisme structurel ?

Elles ne prétendent pas être essentialistes sur la question des sexes. C’est très bien de ne pas dire un homme c’est comme cela et une femme comme cela. C’est vrai que dans leur manière dont elles parlent des musulmanes, elles sont essentialistes. Le voile ne se lit que d’une seule manière selon elles. Si une femme le porte, elle est soit stupide, soit soumise. Évidemment, elles participent toutes les deux à un discours raciste. Ce n’est pas un scoop si on lit ce que j’écris (rires). Un racisme évoqué avec plus de détour et de voile dans le cas de Caroline Fourest. Elisabeth Badinter l’affirme ouvertement. Elle va affirmer que dans nos sociétés occidentales, il n’y a plus de problèmes, la femme est libre. Selon elle, le seul problème qui subsiste aujourd’hui au niveau féministe concerne l’islam. Elle est sur la même ligne que Riposte Laïque, groupe radical islamophobe (représenté par Christine Tasin) à ce sujet.

Caroline Fourest a tendance à nommer ceux qui la critiquent comme des anti-laïcs. Pour le coup, elle n’essentialise pas seulement les filles voilées. Même moi, en tant que professeur de philosophie de gauche, elle m’essentialise. Étant donné que je suis contre elle et sa conception comme je l’ai dit extrêmement moderne et subvertie de la laïcité. Elle juge que je suis anti-laïc. Elle a une fâcheuse habitude à tout simplifier. Quand elle a le malheur de voir un musulman qui n’est pas d’accord avec elle, elle le qualifie d’islamiste radical. Dans l’attribution des étiquettes, on est toujours dans de l’essentialisme. Qu’est-ce qu’elle sait des personnes, leurs principes et leur conception des relations homme-femme et des libertés publiques ?

Comment se fait-il que le concept de laïcité soit passé d’une séparation de l’église et de l’état à une volonté de faire disparaître toute distinction religieuse dans l’espace public ?

Je parlais tout à l’heure de révolution conservatrice. J’ai écrit un long article qui reprend cette question. La laïcité est un mot. Et comme tous les mots, elle est ce qu’à un moment donné, d’une histoire donnée, à un endroit donné, ce que les acteurs sociaux en font. Mais ce qui en a été fait et que moi je trouve une œuvre politique tout à fait positive, émancipatrice se trouve entre 1880 à savoir les lois sur la laïcité de l’école et la loi de 1905 qui fait la séparation entre l’église et l’État. C’est une loi qui permet une coexistence pacifique, libre de manière égale pour tous.

Pourquoi faut-il une certaine neutralité et séparation ? Pour la loi sur l’école, la neutralité est exigée de la part des programmes scolaires pour enseigner. Il n’y a donc pas d’options idéologiques, politiques ou religieuses. Il n’y a donc pas de religion officielle au nom de laquelle on décréterait toutes les autres comme superstition. La neutralité absolue est une chimère. Toutefois, on peut s’en approcher en enseignant le patrimoine culturel de l’Humanité dans sa diversité. La neutralité s’applique également aux enseignants qui, parce qu’ils sont en position d’autorité, sont tenus d’une certaine réserve dans l’expression de leur parti pris. Et enfin, la loi exige la neutralité des locaux pour que le cadre scolaire dans lequel les élèves viennent étudier soit habitable aussi facilement par tous et toutes dans leur famille, dans leur milieu, dans leur socialisation. Les lois disent rigoureusement cela sur la laïcité de l’école. Il y a donc une neutralité nécessaire des programmes scolaires, des enseignants, des locaux, mais pas du public.

Le but de ces trois neutralités est de permettre que puisse s’épanouir, se former une conscience libre. Et pour que puisse se former cette conscience libre, il ne faut pas que celle-ci soit contrainte à se taire. C’est pour cette raison que le législateur, à mon avis, n’a pas limité le droit à l’expression chez l’élève comme l’ont dit beaucoup de philosophes. C’est dans le langage qu’on pense. Kant a dit que la liberté de pensée n’a aucun sens si nous n’avons pas droit à la liberté d’expression. La liberté d’expression permet la circulation des pensées, la confrontation des pensées et donc le libre exercice de sa raison. On voit donc une laïcité qui est indexée sur une finalité qui est clairement le maximum de liberté de manière égale. C’est en ce sens là que je dis qu’elle correspond à un idéal progressiste.

La loi de 1905 sépare dans le même esprit, mais régente beaucoup plus de choses que l’école à savoir les autorités politiques et les autorités religieuses. Ilham Moussaïd a parfaitement le droit de voter comme n’importe quel citoyen. Comme n’importe quel représentant d’une autorité religieuse, n’importe quel curé, rabbin ou imam a son bulletin de vote. La séparation veut tout simplement dire qu’il a un bulletin de vote qui vaut ni plus ni moins qu’un autre bulletin et qu’il ne bénéficie pas de privilèges sur le plan décisionnel.

Elle sépare donc l’autorité politique de l’autorité religieuse et non la politique de la religion. A fortiori, elle ne sépare pas la société de la religion non plus. Elle ne sépare donc pas le cheveu du tissu. Vous remarquez la dégradation du débat et de la pensée dans les définitions de la laïcité. On veut même vouloir séparer la religion de l’espace public. C’est totalement délirant. La loi de 1905 garantit la liberté de culte pour tout le monde. C’est le fait de pouvoir vivre et d’exprimer de manière publique ses convictions religieuses. Il y a un autre article de la loi de 1905 qui punit d’une lourde amende quelqu’un qui contraint une personne à pratiquer un culte ou empêche une personne de pratiquer son culte. Nous voyons très bien que l’esprit de la loi n’empêche jamais l’expression publique de la pratique religieuse. Les personnes qui affirment que la religion est de la sphère privée sont en totale contradiction avec la loi de 1905. Cantonner la religion à la sphère privée est du totalitarisme.

Propos recueillis par Mouâd Salhi

Disponible en librairie La haine de la religion. Comment l’athéisme est devenu l’opium du peuple de gauche, Editions la découverte, 2013, Paris

 http://alohanews.be/politique/pierre-tevanian-cantonner-la-religion-a-la-sphere-privee-est-du-totalitarisme
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COMMENTAIRES  

01/05/2015 20:52 par Dwaabala

« de la critique de la religion, on doit passer à la critique de la vallée de l’âme dont la religion n’est que l’auréole spirituelle ».

Citation correcte, et laïque :

La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l’auréole.
Vallée des larmes : Psaume 84:6-8

Ailleurs, Marx dit aussi que :

La religion est le soupir de la créature malheureuse.

Remarque : La Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel (1843) est une œuvre de jeunesse, de celles qui sont les préférées quand on ne veut pas aborder le marxisme.

01/05/2015 21:23 par pmls

Excellent : la religion chrétienne ne m’interessant pas plus que la musulmane, je suis donc raciste.
Bientôt, en Une du grand soir, article nous expliquant que quiconque est contre l’excision est un immonde raciste.
Suivi d’articles détaillant les valeurs respectives de divers versets du coran, les comparants les uns aux autres, et démontrant que tel auteur est un bon musulman, et que tel autre ne l’est pas.
Le niveau monte.
Bravo !

"Ni dieu ni maître", "ni dieu, ni césar, ni tribun", etc, ...
Tout ceci vient du XIXème et était dirigé contre la religion chrétienne
Où est le racisme ?

Il vit où l’auteur de l’article ? En pays musulman ? Il craint pour sa vie ? Une fatwa le menace ?
Combien de temps va-t-il falloir lire ses élucubrations ?
On pourrait peut-être le prier d’aller placer ses articles ailleurs ?

01/05/2015 23:00 par legrandsoir

On pourrait peut-être le prier d’aller placer ses articles ailleurs ?

Ne l’accusez par trop vite...

02/05/2015 01:16 par Pierre M. Boriliens

Bonsoir,

Pauvre Karl... On te fait dire tout et son contraire...
Enfin, voilà ce que tu as écrit :

« Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même, ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’Etat, la société. Cet Etat, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c’est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l’arôme spirituel.
La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. »
Marx et Engels, Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843, trad. M. Simon-Aubier, 1971, PP. 51-53

02/05/2015 07:08 par rouge de honte

Voici des paroles justes et limpides, merci.
Ceux qui font du surplace plantés sur leurs ergots feraient bien de relire ce texte et le livre.

02/05/2015 09:50 par ADSkippy

Evidemment, tout est la faute des athéistes, qui ne demande rien a DIEU(?) et qu’on arrete de les emmerder avec TOUS LES RELIGIONS.

02/05/2015 14:03 par sahb

"L’émancipation sociale du Juif est l’émancipation de la société du judaïsme." (là est toute la signification de l’expression incriminée !)

Marx : CONCLUSION à l’article « La Question Juive », figurant dans le même (et unique) numéro (et quel numéro !) des « Annales Franco-allemande » de février 1844, dans lequel on trouve également la « Contribution à la critique de la Philosophie du Droit de Hegel », d’où l’on puise l’expression célèbre, "l’opium du peuple" et celle moins connue de "vallée de larmes" ! tout aussi pertinente !

Tévanian qui ne connaît pas les analyses de classe part souvent en vrille ! C’est dommage car des petites chroniques comme « Stop quelle violence ? » ou « Le voile médiatique. Un faux débat : l’affaire du foulard islamique » sont plein de pertinence ! : "l’opium du peuple" et celle de « vallée de larmes" ! Quel numéro !!

Tévanian qui ne connaît pas les analyses de classe part souvent en vrille ! C’est dommage car ses petites chroniques comme « stop quelle violence ? » ou « Le voile médiatique. Un faux débat : l’affaire du foulard islamique » sont plein de pertinence !

02/05/2015 20:22 par Dwaabala

« Nous préconiserons toujours la conception scientifique du monde ; il est indispensable que nous luttions contre l’inconséquence de certains « musulmans », mais cela ne veut pas du tout dire qu’il faille mettre la question religieuse au premier plan, place qui ne lui appartient pas ; qu’il faille laisser diviser les forces engagées dans la lutte politique et économique véritablement révolutionnaire au nom d’opinions de troisième ordre ou de chimères, qui perdent rapidement toute valeur politique et sont très vite reléguées à la chambre de débarras, par le cours même de l’évolution économique. »
J’ai simplement remplacé « chrétiens » par« musulmans » dans cette citation de Lénine, qui tenait pour la religion en tant qu’affaire privée par rapport à l’ État, mais absolument pas par rapport à la conception scientifique du monde (lutte des classe et exploitation pour la plus-value) du prolétariat révolutionnaire.
Ici, selon un procédé désormais habituel dans ce genre de textes, on commence par s’appuyer sur Marx pour soi-disant le mettre de son côté, puis on substitue à la lutte des classes la vague opposition dominant-dominés, pour réserver ensuite ses salves à la gauche dont l’athéisme est religieux et totalitaire.
Mais cela valait-il la peine d’être relevé ?

02/05/2015 20:47 par babelouest

Mais pourquoi aussi y a-t-il des gens qui toujours ramènent la religion à propos de telle ou telle chose ? C’est fatigant, et inutile. Au lieu, par exemple, de se concerter pour résoudre une catastrophe, de chercher à sauver des vies, certains font appel à leur dieu pour... je ne sais trop quoi : il ne faut pas attendre de miracles.

La vie est déjà assez compliquée, pour qu’on ne s’embourbe pas encore plus avec des apostrophes à .... je ne sais à quoi ou qui. PITIÉ pour les athées !

02/05/2015 23:24 par Vagabond

@Babelouest et al ...
Je ne suis pas athée mais je suis d’accord avec toi ! Qu’on arrête ce blabla continue et insignifiant et qu’on regarde l’état de la planète par exemple ! On court à la catastrophe pendant ce temps, les gens déblatèrent sur des sujets révolus. Des sujets de salons littéraires sentant la naphtaline.

Aujourd’hui, nous savons tous ce qui se passe et quelles sont les forces en place qui luttent pour la suprématie. L’islam est utilisé par tous les apprentis Machiavel pour semer la division et le chaos. Un peu d’honnêteté, la religion visée par les athées d’aujourd’hui est bien la religion islamique. On ne lit plus rien sur le christianisme ou le judaïsme pourtant ils ont aussi leur fanatiques. Qu’importe ! Des milliards d’individus ont la foi et vous ne pourrez rien y changer.

Pourquoi citer un Lénine assassin ? Et Marx ? Le monde a changé de façon inouïe et il n’est plus une référence. Ça devrait être l’ère de la science et l’abolition de la politique.

Quant à la religion, elle est liée à l’homme que vous le vouliez ou non. Il a toujours cherché un sens à son existence. Que vous apporte le matérialisme ? Quelle satisfaction peut-on avoir à vivre comme des robots sans l’espoir d’autres dimensions ? Figurez-vous chers athées que la religion apporte beaucoup de dimensions tout comme certaines sciences.

Je trouve désolant que vous perdiez votre temps en discussions stériles quand les guerres ravagent vos congénères et que l’avenir s’annonce si terrible sur le plan des ressources.

03/05/2015 08:25 par CN46400

"L’athéisme opium du peuple de gauche"

Que de conneries en si peu de mots, ainsi un type de droite athée n’est pas un "opiummane" . Et puisque l’opium est d’abord un commerce, force est de constater que l’athéisme, sans aucune promotion, se vend bien mieux que toutes les religions réunies qui, en permanence occupent la plupart des espaces de "réclame" de nos multiples antennes ....

03/05/2015 08:34 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
« Nous préconiserons toujours la conception scientifique du monde ; il est indispensable que nous luttions contre l’inconséquence de certains « musulmans », mais cela ne veut pas du tout dire qu’il faille mettre la question religieuse au premier plan, place qui ne lui appartient pas ; qu’il faille laisser diviser les forces engagées dans la lutte politique et économique véritablement révolutionnaire au nom d’opinions de troisième ordre ou de chimères, qui perdent rapidement toute valeur politique et sont très vite reléguées à la chambre de débarras, par le cours même de l’évolution économique. »
J’ai simplement remplacé « chrétiens » par« musulmans » dans cette citation de Lénine, qui tenait pour la religion en tant qu’affaire privée par rapport à l’ État, mais absolument pas par rapport à la conception scientifique du monde (lutte des classe et exploitation pour la plus-value) du prolétariat révolutionnaire.
Ici, selon un procédé désormais habituel dans ce genre de textes, on commence par s’appuyer sur Marx pour soi-disant le mettre de son côté, puis on substitue à la lutte des classes la vague opposition dominant-dominés, pour réserver ensuite ses salves à la gauche dont l’athéisme est religieux et totalitaire.
Mais cela valait-il la peine d’être relevé ?

Je comprends mal, Dwaabala, pourquoi vous ajoutez des guillemets aux mots musulmans et chrétiens.
Par ailleurs, ce texte ne « réserve pas ses salves à la gauche », pas davantage à l’athéisme, car ce texte EST la gauche, du moins une majorité d’entre elle. Ce texte réserve manifestement ses salves à la France et son peuple (de racistes, de beaufs, de bidochons, de fascistes, etc.), à sa Constitution laïque (pas athée : laïque !), à son histoire et par-là à son art de vivre...

Ce texte aurait très bien pu paraître dans n’importe quel autre support dit "progressiste" (le Monde, Libération, Médiapart, Rue89, NouvelObs, etc.) tant il condense la schizophrénique déliquescence de la "pensée" petite-bourgeoise degauche (y compris la gauche dite "radicale") depuis une quarantaine d’années au moins.

La gauche petite-bourgeoise, "radicale" ou non (le "camp" des petits marquis et autres clercs subalternes retranchés dans la forteresse médiatico-universitaire et associative), est telle que la décrit explicitement, et surtout implicitement par des moyens littéraires, Michel Houellebecq dans son dernier ouvrage : médiocre, veule et prête à se... soumettre.

03/05/2015 10:43 par Christian DEL.

Ou est le totalitarisme ? On empêche les croyants de croire ? Qui ? Quelqu’un a parlé de supprimer le droit de prière ? Non. Dans la rue je sais que çà ne plait pas - et j’en suis (et pour toutes les religions) - mais cela se fait. Quelqu’un a parlé de supprimer le droit de culte pour les musulmans ? Pas que je sache ! Quelqu’un veut raser les mosquées ? Sauf une minorité d’abrutis d’extrême-droite c’est non, c’est même le contraire que je vois et pas toujours de façon légale puisque sous couvert de bâtiment culturel.

03/05/2015 10:56 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Quand je cite un auteur je prends le texte tel qu’il est, avec ses guillemets s’il y en a, et je précise les modifications que je lui apporte éventuellement.
Je pense donc que les guillemets ont une signification profonde chez Lénine. Ils signifient qu’il n’y a pas à avaler tout rond la manière dont les« croyants » se définissent eux-mêmes.
L’homme, ou la femme, sont avant tout dans une classe sociale ou solidaires d’une classe sociale. La conception qu’ils se font d’eux-mêmes (« chrétiens » ou « musulmans) » peut effacer la conscience de cette réalité fondamentale ; chez eux d’abord mais plus gravement chez ceux qui les écoutent.

03/05/2015 11:16 par rouge de honte

Pour le coup, ce sont les athées qui ramènent tout à la religion...l’auteur parle de libertés.
Libertés souvent déchirées par les ergots de ceux qui pensent détenir la vérité ( athées ou croyants)

03/05/2015 11:18 par Scual

Pierre Tevanian a pour base une thèse sans aucun argument pour l’étayer : la religion c’est bien et la laïcité plus c’est proche de la liberté religieuse, mieux c’est.

C’est vrai que certains s’égarent dans la manière dont ils luttent contre la religion à gauche, ça c’est une certitude, et il est très pertinent sur ce sujet, mais de là à dire que c’est pas bien de lutter tout court, c’est un raccourci qu’il fait allègrement sans aucun argument. Les questions du prosélytisme, du deux poids deux mesures entre les religions et la définition des sphères privées et publique pour la laïcité ne sont pas abordées alors que toute la question se trouve là justement. Le problème c’est que ne pas se poser ces questions c’est y répondre implicitement... sans aucun argument.

Et bien moi je pense que la religion c’est pas bien. Pour moi la laïcité n’est bien que parce qu’elle permet d’empêcher la religion d’imposer son ordre injuste immuable par la dictature de la tradition et l’imposition de l’ignorance, ainsi que l’intolérance et la guerre permanente contre l’Autre qui sont l’essence même d’une société religieuse. Bref je ne pense pas que la religion est l’opium du peuple mais son cancer et je pense que moins il y en a plus il y a d’espoir qu’un jour ça aille mieux. Il n’y a rien de plus inutile que de chercher les solutions à un problème qui n’existe pas... et c’est exactement ça la religion, un détournement de l’attention et de l’énergie de la société du réel vers l’absurde. Et pendant ce temps là les souris ploutocratiques dansent. Pire les religions rendent réels des problèmes imaginaires, l’intolérance, la haine et la violence qu’elles font émerger dans la société de manière tout à fait concrète sans aucune Raison, faisant de l’absurde une réalité.

Alors effectivement il y a un problème dans la manière dont certaines personnes de gauche luttent. Cette manière s’explique en effet parfois par une islamophobie qui s’ignore, voir dissimulée à dessein. C’est aussi principalement une absence de recul qui aveugle les gens en leur faisant oublier que si on s’en prend pour une raison donnée à une religion, il faut aussi s’en prendre aux autres pour les mêmes raisons, sinon c’est de fait une injustice. Pierre Tevanian n’aborde même pas cette question puisque pour lui peu importe, limiter la liberté religieuse c’est pas bien.

Reprocher à la gauche d’être athéiste ou antireligieuse en impliquant que la religion c’est bien, c’est une thèse qu’il ferait bien d’argumenter, parce que ça me parait bien plus dogmatique que l’anti-religion qui elle, a tout un tas d’arguments concrets à avancer. Si il y a un avantage à la laïcité, c’est justement qu’en évacuant les dogmes du débat celui-ci se fait sur la base d’arguments concrets, or l’auteur n’avance aucun argument concret pour expliquer un parti pris Théiste dogmatique dont il ne semble même pas avoir conscience.

03/05/2015 12:01 par gérard

Mais on continue d’être, excusez moi du terme, "à côté de la plaque", ce n’est pas une question de religion, mais de culture.
« La race, ce que t’appelles comme ça, c’est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux, transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient pas aller plus loin à cause de la mer. C’est ça la France et puis c’est ça les Français ».[Céline, voyage au bout de la nuit]
Ce fut le cas de mon Père, poursuivi par la Guerre.
Cette "France" a mis des centaines et des centaines d’années a constituer cette espèce de "truc" assez informe dans sa constitution tant il y a de "cultures" différentes d’Est en Ouest et du Nord au Sud.
Durant ces centaines d’années la France s’est constituée vaille que vaille au moyen de nombreux mensonges sur son Histoire et d’un "ciment" appelé pompeusement "culture française". Elle n’était pour le moins pas la même, par exemple, pour un Alsacien ou pour un Basque, mais qu’importe, elle a quand même réussi à les réunir, et ça a été très dur !
Première question et non des moindres, a-t-elle la force de recommencer ?
Je serais assez pessimiste quant à la réponse.
Cette Culture française s’est constituée d’une part sur la Langue, et d’autre part, qu’on le veuille ou non, sur le Christianisme qui, même pour un athée (et j’en sais quelque chose), fait partie de sa culture.
Pour devenir Français automatiquement on met en avant le "droit du sol", le fait d’être né en France, on est d’accord ?
Mais ce "droit du sol" peut il être en opposition avec un "droit du sang" dès qu’on aborde l’aspect religieux, donc culturel d’une communauté ?
La notion d’ "ancêtre", se base-t-elle sur le sol ou bien sur le sang ?
C’est bien évidemment le sol qui prédomine, comme pour un enfant adopté, ses "ancêtres" les plus proches sont ses parents adoptifs, les autres sont pour ainsi dire abstraits, c’est le sol de ses parents qui va être déterminant dans toute sa nature profonde.
À l’époque, j’avais eu à choisir à ma majorité entre deux nationalités ; la question ne s’était même pas posée pour moi : mes ancêtres étaient bien les Gaulois et personne d’autre !
Le meilleur et le pire avaient abouti durant des millénaires à créer tout simplement ce Lieu qui n’était en définitive qu’une extension de ma Famille par tout ce que ce Lieu m’apportait, par sa langue, son histoire, sa géographie, enfin par TOUT ce qui était autour de et en moi !
Que quelqu’un soit noir, jaune, blanc ou zèbré, il est du pays où il naît et où il continue à vivre, point...Toute autre notion ne peut être, à plus ou moins longue échéance, que source infinie de conflits...
La laïcité, puisqu’il faut inévitablement aborder ce sujet, a été le dernier coup de rabot donné à l’époque de son institution, aux signes extérieurs trop envahissants principalement de la religion catholique.
Tout va donc être à recommencer ?
Le sujet est vraiment très mal posé par cet article, sa dernière phrase en guise de conclusion est affolante :
« Cantonner la religion à la sphère privée est du totalitarisme »....rien que ça !
Que peut-il exister de plus "privé" que sa propre conception de l’Existence ?
Quant au vrai problème, la véritable solution plutôt elle est celle de l’intégration. Il n’y a pas d’autres solutions qui puissent mettre en harmonie culture du lieu et culture personnelle, sans que des conflits ne surviennent inévitablement un jour ou l’autre...

03/05/2015 12:11 par Cunégonde Godot

M. Tévanian ne supporte pas la laïcité française – j’insiste : la laïcité française – car le principe laïque français, en écartant la religion, toute religion, donc en écartant "Dieu" de la sphère publique, donc de la sphère politique, au sens DU politique, la réduit à la sphère secondaire privée de l’ontologie.
Aucun dieu pas davantage ses clercs ne pourront jamais se satisfaire de ce statut évidement, et par-là montrent a contrario que la seule chose qui les intéresse c’est le pouvoir dans tous ses états.
Le moment de "Dieu" (l’idée de) est aujourd’hui dépassé. C’est ainsi. Et on ne reviendra pas en arrière. Quand bien même les religions les plus arriérées décideraient d’entamer d’urgence leur sécularisation. L’Histoire ne repasse pas les plats, pas davantage l’histoire religieuse.
Amen...

03/05/2015 13:12 par Dwaabala

C’est perdre son temps que de « s’en prendre » à une religion particulière, ou à toutes par souci de « justice », et même à la religion en général dont la critique a été menée à son terme il y a un siècle et demi après des décennies sinon des siècles (depuis l’Antiquité) de luttes théoriques.
Par contre il est nécessaire pour les sciences, même celles de la nature, et surtout les sciences sociales et historiques ( lutte des classes, extorsion de la plus-value c’est-à-dire exploitation du travailleur) de se défendre contre leurs intrusions obscurantistes dans leurs domaines.

03/05/2015 14:43 par Christian DEL.

Je lis aussi bien Caroline Fourest que Pierre Tévanian.

Pas tout car l’un et l’autre écrivent beaucoup.

J’ai des désaccords nets avec les deux intellectuels. Mais je les respecte l’un et l’autre. Je les critique certes l’un et l’autre mais je ne souviens pas d’une stigmatisation ou d’un dénigrement fort contre l’un ou l’autre. J’estime qu’ils en subissent bien assez.

Je suis plus en défense du peuple palestinien que Madame et plus critique des intégrismes religieux, y compris celui des pauvres (entendez musulman) que Monsieur. Chacun ses positions. Moi c’est ni l’une ni l’autre.

A gauche je ne suis ni la "CFDT du social" version Madame CF, ni la "CFDT du sociétal" version Monsieur PT.

03/05/2015 16:12 par Dwaabala

À noter cependant que le capital et ses VRP politiques savent ne pas discriminer quand ils il s’agit de vendre les Rafales à l’Arabie saoudite ou au Qatar, pays où ne sévissent ni « le totalitarisme de la religion cantonnée à la sphère privée », ni « La haine de la religion », ni non plus « l’athéisme comme opium du peuple de gauche » . Ce qui devrait rassurer sur la vitalité de la France l’auteur et les approbateurs de son entretien

03/05/2015 16:31 par pschitt

Si l’athée hier bouillait , de nos jours Ali slamme !

03/05/2015 17:36 par Jérôme Dufaur

Pendant que la plupart des commentateurs font la leçon à Tevanian...

Dans le monde réel :
 un problème musulman (comme le problème juif un siècle plus tôt) a été créé de toute pièce dans un contexte où le clivage français-étrangers a pris la place du clivage riches-pauvres (depuis le tandem VGE-Chirac au milieu des années 70 jusqu’à nos jours : le temps passe, l’élucubration reste).
 nous sommes passés de la marche pour l’égalité et contre le racisme - principal événement politique de ces 35 dernières années (phagocyté par le PS et incompris par le PC), dénué de toute revendication religieuse - au départ de centaines d’enfants de France pour rejoindre les rangs de Daesh.

Pendant qu’on commente les commentaires de Tevanian (et que je commente, puisque je suis un mouton comme les autres, les commentaires aux commentaires de Tevanian), des centaines, des milliers (combien ? personne ne le sait !) de jeunes n’arrivent plus à se construire autour des mots "liberté, égalité, fraternité" qui ont pour une grande partie été vidés de leur contenu.

Vidés de leur contenu, encore et encore, au fur et à mesure que les gouvernements de l’alternance sans alternative, "d’accord sur le terrain du désaccord" comme aurait dit Bourdieu, conjuguent leurs efforts pour démolir la France du programme du Conseil national de la Résistance.

Alors on peut brandir la "laïcité" comme un totem tout en demandant à la religion de rester à sa place. Très bien !
Mais alors, dans ce contexte, comment on fait pour construire du commun avec celui qui dit "le Prophète, la seule chose en laquelle on croit" ? (titre de l’article de Pierre Souchon paru dans le Diplo de février 2015, le meilleur que j’ai lu, jusqu’à présent, sur l’après attentats du mois de janvier ).
"Immense travail de reconquête" conclut Souchon... C’est peu de le dire...

En attendant d’avoir des réponses sérieuses à ces questions :
 je retourne prendre une leçon de combativité auprès d’un travailleur, algérien, francilien, père de 3 enfants, musulman (et être humain...) qui a attaqué aux prud’hommes son employeur pour qu’il lui paie ses heures supp
 je retourne prendre une leçon de fraternité auprès d’une bénévole associative, femme de ménage, malienne, musulmane, voilée (et être humain...) qui a passé deux heures à rétablir le dialogue entre des parents et un adolescent.
Et le fait qu’ils soient musulmans, qu’ils s’y réfèrent et qu’ils le montrent ne me pose aucun problème (à partir du moment où, partageant leurs valeurs et leurs combats, je communie avec eux tout en étant pleinement matérialiste et athée)

03/05/2015 20:01 par Dwaabala

Pour savoir

comment on fait pour construire du commun

il faut plutôt suivre F. Hollande et Serge Dassault. qui, eux, ne sont pas les moutons qui font des commentaires sous l’article.

03/05/2015 20:19 par pschitt

" .... comment on fait pour construire du commun avec celui qui dit "le Prophète, la seule chose en laquelle on croit" ? "
Si je ramène cela au " couple " , ça donne :
* des compromis
* de la tolérance
* de la compassion
* de la confiance
* des heures et des heures de blabla
* un soupçon de chance
* et de l’amour sans limite
des ingrédients sommes toutes facile à dénicher . Personnellement , et sans vouloir offenser quiconque , j’ai du mal à me projeter sur un avenir commun avec une personne qui me tiendrait ce discours , qu’il s’agisse du prophète , du messie ou de n’importe quelle divinité . Mais l’amour déplace des montagnes , on l’a déjà vu .
Il faut avant tout y croire ...

03/05/2015 22:54 par gérard

@ Jérôme Dufaur
« un problème musulman (...) a été créé de toute pièce »
Malheureusement je n’y crois pas une seconde, et je dis bien "malheureusement", car si ce problème n’avait été que "créé de toute pièce", comme tout ce qui n’est pas "naturel", il aurait pu et pourrait être résolu facilement.
Rien n’est moins certain. Mais je vais y revenir.
J’avais écrit :
« Que quelqu’un soit noir, jaune, blanc ou zébré, il est du pays où il naît et où il continue à vivre, point...Toute autre notion ne peut être, à plus ou moins longue échéance, que source infinie de conflits... »
Dans le "toute autre notion", j’incluais bien évidemment la religion.
J’avais écrit aussi :
« Quant au vrai problème, la véritable solution plutôt, elle est celle de l’intégration. Il n’y a pas d’autres solutions (...) »
Bon, si on commençait par le commencement, l’article de Souchon on peut le lire ici :
http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/SOUCHON/52628 par Pierre Souchon (Le Monde diplomatique, février 2015)
Sur le fond, on est d’accord, ce n’est donc pas à la base un problème religieux, mais sociétal, et j’ajouterai, aggravé par une géopolitique occidentale qui "marche à côté de ses pompes" en Palestine, au Moyen Orient, en Libye, en Irak et en Syrie. Quant à la position occidentale concernant l’Iran elle n’est guère meilleure...
Les assassinats à Charlie Hebdo ont de fortes chances d’avoir été "commandités", "téléguidés" en représailles à des assassinats de Musulmans par des drones américains au Yémen, mais aussi en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs : c’est une très forte éventualité.
C’est un secret de Polichinelle que de dire que les attentats du 11 Septembre ont été mis à tort sur le dos de Musulmans, et des Musulmans en général, dans le but d’amener le chaos en Irak, en Afghanistan, etc etc...
Toujours pas l’ombre de la responsabilité de la Religion musulmane, mais côté Occident on ne se gêne pas pour tout mettre sur le dos du "Terrorisme Islamique", et comme dit Alain Chouet, de mémoire, "à force de l’invoquer le "terrorisme islamique" il a bien fini par exister".
C’est donc chose faite maintenant en Irak.
Si on ajoute une situation économique en France côté chômage assez catastrophique et des sous qualifications chroniques par milliers des jeunes "issus de l’immigration ", le "décor" est plus que noir ; mais toujours pas l’ombre de "problèmes religieux" liés à l’origine à la religion musulmane, mais qui, à force de les invoquer aussi, vont bien finir par exister ou existent bel et bien déjà, mais ça ?
Le texte de Souchon malgré ses qualités n’est qu’une photographie et oserai-je dire un état des lieux, mais LA question est : que faire maintenant ?
Autant il y a "un bail" plus de 40 ans, il aurait été encore possible de laisser culturellement les "choses" évoluer tranquillement en facilitant au maximum l’intégration, à l’heure actuelle, tous les voyants étant au rouge il n’y a plus de solutions évidentes. Il n’est à mon avis pas possible et même inconscient d’ignorer un Islam que l’Occident a rendu radical tout en se gardant bien de le diaboliser...
Le boulot sur le terrain est bien évidemment primordial, mais la tâche est gigantesque.
Un ami (qui est décédé depuis) en qui j’avais toute confiance en son jugement, qui était directeur d’un centre social à Marseille Nord (autant dire sur le front), m’a dit un jour, "mais il y en a beaucoup qui sont irrécupérables"(de la délinquance). Le "beaucoup" venant de lui, m’a fait frémir.
C’est une composante supplémentaire pour une "équation" à résoudre déjà extrêmement chargée...

04/05/2015 10:57 par Dominique

Aujourd’hui c’est les politiques qui sont l’opium du peuple. Dimanche va voter ! Lundi au boulot !

Va voter ! certes, mais pas trop souvent et que sur des sujets qui ne changeront jamais rien comme de choisir quel multimillionnaire va porter la cravate du chef de l’état, de ministre de l’élevage et des cultes, ou de conseillé fédéral.

La question est donc de savoir comment empêcher les religions de revenir aux affaires tout en nous débarrassant de l’actuelle caste de corrompus qui a le pouvoir dans leur démocratie venue du ciel, comme les bombes. Je crois que dans cette équation, les religions sont le moindre mal car elles ne seront jamais que de l’ordre de la théorie. Les religions sont la clé de voute de l’idéologie bourgeoise, et doivent être combattues en tant que telles, mais je n’ai jamais rencontré ni un seul de leur dieu, ni un seul de leurs prophètes, et je les ai encore moins vu faire des miracles.

Le problème principal est donc leur démocratie dopée au capitalisme suprême, démocratie venue d’en haut qui loin de nous unir nous divise, démocratie venue d’en haut dont les bombes ont remplacé le pal de l’inquisition, démocratie venue d’en haut qui comme tout le reste de notre société est en train de partir en lambeaux dans une course au suicide encensée et génocidaire. L’Amérique latine nous montre la voie : il faut une grande coalition venue de la base de la société afin de remplacer définitivement les organes de ce vieux monde raciste, pillard, violent et décadent qui nous entraine au suicide. Le problème chez nous est que les bourgeois ont gagné car la classe moyenne a adopté leur idéologie basée sur la double exploitation de l’homme et de la nature (page 2 de la bible, l’homme reçoit son ordre de mission : "Tu dominera la Terre et toutes ses créatures" !

04/05/2015 17:29 par vagabond

Incroyable obsession de la religion ! La majorité des interventions est sur ce post quand l’autre post sur la loi des libertés est désert sans parler de la question palestinienne.

Je crois que beaucoup aiment les débats d’idées juste pour s’exprimer ou s’exercer à écrire.

06/05/2015 08:25 par Cunégonde Godot

vagabond :
Incroyable obsession de la religion ! La majorité des interventions est sur ce post quand l’autre post sur la loi des libertés est désert sans parler de la question palestinienne.

Je crois que beaucoup aiment les débats d’idées juste pour s’exprimer ou s’exercer à écrire.

Cet article attire des commentaires, dont beaucoup sont à mon avis à côté de la plaque mais bon..., parce que les religions (et leurs nombreux agents déguisés en démocrates ou en républicains), aujourd’hui, sont plus que jamais les supplétifs – et son allié objectif – du système capitaliste.
Toutes les religions – toutes ! – prônent et soutiennent à fond le processus profondément antidémocratique européo-mondialiste, car ce processus est celui qui leur réserve la meilleure place, le communautarisme et le relativisme culturel, qui est leur fonds de commerce. La haine de la France (et celle de son peuple), savamment entretenue par une grande partie de la cléricature de gauche et de gauchedelagauche participe activement à la destruction de la France républicaine et souveraine et son remplacement – oui, son remplacement ! – par un régime européo-communautaire fondamentalement totalitaire dans lequel le pouvoir religieux sera un des axes centraux.

09/05/2015 14:01 par Christian DEL.

Les femmes qui mettent des talons et tout ce qui est indiqué ici le font librement dans la mesure ou elles s’habillent un jour comme çà, un autre autrement selon le contexte, et en fait comme elles veulent. Ce qui n’est pas le cas des femmes qui subissent l’intégrisme religieux sexoséparatiste. Dans ce cas il y a psychorigidité du comportement : c’est en hypertextile chaque jour, tous les jours, toute la vie…

Je signale que le string seins nus n’est pas plus autorisé par la loi que les signes ostensibles de religion à l’école. Et hors l’école le voile est autorisé. Le totalitarisme porte contre le string seins nus pas contre le voile (sauf la burqa qui est l’équivalent opposé du nudisme dans le spectre textile) !

Les musulmanes sexoséparatistes peuvent vouloir se mettre ainsi librement mais c’est la psychorigidité dans le temps que l’on remarque et qui est critiquée.

En plus si vous travaillez tous les jours avec une femme bâchée c’est déprimant !

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