Le contrat d’exploitation de l’américaine OXY a été annulé
Quito, AFP, mercredi 17 mai 2006.
L’annulation du contrat d’exploitation de la société pétrolière
américaine OXY en Équateur représente un nouveau revers pour les
multinationales du pétrole en Amérique du Sud après la nationalisation le
1er mai du gaz bolivien.
Le ministre équatorien de l’Énergie, Ivan Rodriguez. Les autorités du pays
redoutent que leur décision d’annuler le contrat d’exploitation d’OXY n’enterre
définitivement le Traité de libre commerce avec les États-Unis, actuellement
objet de difficiles négociations.
Occidental (OXY) — le principal investisseur étranger en Équateur — a été
informé officiellement hier par les autorités de l’annulation de son contrat
d’exploitation pour vente illégale d’actions et doit restituer immédiatement
les installations et équipements servant à l’exploitation et à la production
du brut.
Les autorités équatoriennes redoutent cependant qu’une telle décision
enterre définitivement le Traité de libre commerce (TLC) avec les
États-Unis, actuellement objet de difficiles négociations. A plusieurs
reprises dans le passé, Washington avait lié la signature du TLC à un
règlement à l’amiable avec OXY.
« Ce sont des affaires qu’il ne faut pas mélanger. Une telle attitude
constituerait un chantage inadmissible entre pays souverains », a déclaré le
ministre de l’Intérieur Felipe Vega, évoquant des représailles américaines.
Le Venezuela, principal adversaire des États-Unis dans la région, pourrait
devenir l’un des partenaires stratégiques sud-américains de l’Équateur afin
de contrôler les champs pétrolifères qu’exploitait OXY, menacent les
autorités de Quito.
Le ministre équatorien de l’Énergie Ivan Rodriguez a ajouté qu’il
envisageait aussi la possibilité « de signer un contrat direct avec une
entreprise nationale d’un autre pays, ce qui permettrait de renforcer
techniquement Petroproduction [filiale de la compagnie nationale
équatorienne Petroecuador] qui sera chargée de l’exploitation des champs
pétroliers d’OXY ».
M. Rodriguez a cité les noms des candidats à une alliance avec Petroecuador,
dont PDVSA (Venezuela), ENAP (Chili), Pemex (Mexique), Ecopetrol (Colombie)
et Petrobras (Brésil).
« Beaucoup de chefs d’État d’Amérique du Sud seront contents de cette
décision, à commencer par les présidents vénézuélien Hugo Chavez et bolivien
Evo Morales, et bien que les États-Unis puissent la combattre en alléguant
une confiscation illégale, elle s’inscrit dans le cadre de la loi », a
déclaré à l’AFP l’ancien président de Petroecuador Jorge Pareja.
M. Pareja affirme ne pas craindre que l’annulation du contrat d’OXY fasse
fuir du pays les autres investisseurs étrangers.
« La Bolivie, en nationalisant les hydrocarbures, a mis les pétroliers
étrangers dans les cordes, et l’Équateur leur porte maintenant un uppercut à
la mâchoire », estime un économiste équatorien qui a requis l’anonymat.
Hier, la compagnie nationale Petroecuador a adopté les mesures nécessaires à
la prise de contrôle des gisements amazoniens qu’exploitait OXY, a annoncé
le président de Petroecuador, Fernando Gonzalez. En application de la loi,
Petroecuador est devenu hier l’opérateur du bloc 15, situé en pleine jungle
amazonienne et qui fournit 100 000 barils par jour, soit un cinquième de la
production du pays.
Bien que le ministre équatorien de l’Énergie ait déclaré « sans appel »
l’annulation du contrat, le quatrième groupe pétrolier américain, Occidental
Petroleum, indiquait dans un communiqué publié hier à Washington qu’il
espérait encore « trouver un accord à l’amiable ».
L’entreprise américaine est accusée de violer la loi équatorienne en vendant
40 % de ses actions à la multinationale canadienne Encana, aujourd’hui
propriété de l’entreprise chinoise Andes Petroleum, sans l’autorisation de
l’État.
En retirant la licence d’OXY, le gouvernement de Quito va apaiser les
populations indiennes qui depuis des mois exigent le départ de la
multinationale américaine.
L’Équateur, cinquième producteur d’Amérique latine, extrait 530 000 barils
de brut par jour, dont 37 % par la compagnie nationale Petroecuador. Ses
exportations représentent 67 % de la production, soit un revenu de 4,8
milliards de dollars.
– Source : Le Devoir
www.ledevoir.com/2006/05/17/109383.html
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