RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Par où commencer ?

La question peut paraître ridiculement anodine, voire inessentielle, pourtant c’est bien la question qui se pose aujourd’hui devant l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons.

Devant l’ampleur de la tâche : changer de système et, la puissance et la complexité de celui qui est en place,… tout citoyen qui réfléchit un minimum, est pris de vertige et sombre souvent dans le fatalisme et l’abattement politique.

Il est vrai, qu’au regard de la durée d’une vie humaine, la tâche apparaît insurmontable,… et, ne nous faisons pas d’illusions, elle l’est. En effet, chacun apporte sa pièce à l’édifice, mais rares sont celles et ceux qui, ayant apporté leur pierre, verront le monument édifié. Le temps de l’Histoire n’est pas le temps d’une vie humaine.

LE RETOUR A L’HISTOIRE

Contrairement aux apparences et aux visions que donne généralement l’enseignement de l’Histoire,… les changements ne se font pas spontanément. Les évènements historiques ne sont jamais d’une génération spontanée. Ceux qui l’ont cru, au 20e siècle l’ont payé très cher…. Et on continue à le payer cher par une dérive politique qui nous conduit à la catastrophe.

Même flanquée du terme « scientifique », cette vision de l’Histoire, qui fait croire que « les choses doivent se passer comme ça », conduit au désastre. Avec le recul du temps, rien, absolument rien, au 20e siècle ne s’est passé comme cela avait été prévu. Il y a donc là matière à réflexion et à révision d’un dogme, même si ses adeptes refusent ce qualificatif.

Disons le clairement : il n’est pas de textes sacrés, seuls les faits tranchent,… et encore faut-il avoir le courage de le reconnaître et ne pas s’accrocher désespérément à de vieux grimoires.

Cette vision qui se voulait scientifique a induit, dans la méthode de l’action politique, une vision totalisante des faits, des évènements, des stratégies et tactiques à mettre en place.

Cette vision totalisante,… et finalement totalitaire du changement global, spontané,… la Révolution, doit nous faire réfléchir. Elle a coûté très cher à des générations de militants, et même de non militants, elle nous a plongé dans le doute et l’impuissance politique.

Le retour à l’Histoire, à la compréhension de sa logique, de sa dynamique, des mécanismes des changements sociaux, est indispensable. Aucune organisation politique ne fait ce travail. Soit elle s’en fout, elle gère le système en place, soit elle est sûre de détenir la vérité, pardon, sa vérité, et continue à reproduire les mêmes erreurs.

L’ESSENTIEL ET L’ACCESSOIRE

L’expression de l’utopie est accessoire si elle ne se fonde pas sur une pratique. Ne s’en tenir qu’à un discours, aussi séduisant soit-il, s’il peut apporter un plaisir à l’esprit, en fondant des espoirs, n’en demeure pas moins un voeu pieux. Les illusions et désillusions du passé devraient nous en avoir vacciné.

La pensée utopique devient finalement un accessoire pour le rêve. Ne dit-on pas d’ailleurs, fort justement, mais sans imaginer le cynisme d’une telle déclaration, qu’il faut pour un politiciens ou un parti, « savoir faire rêver le citoyen ». Discours politiques, tracts, affiches, manifestations, meetings-messes,… ne sont ils pas autre chose que des « machines à rêve »… Et l’on se moque des pratiques sectaires ! ! !

Pensez vous honnêtement que c’est un savant dosage dans des listes électorales qui va débloquer la situation, nous sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes ? Ou la présence de tel ou tel, homme ou femme providentiel/le, à la candidature de…. qui va changer quelque chose à la société ?

Alors ?

Alors commençons par l’essentiel ! Mais savons nous encore, aujourd’hui, où est l’essentiel ?

Le spectacle de la politique, savamment entretenu par les médias, nous a rendu accros aux sensations fortes de la comédie du pouvoir et ne nous laisse comme seul « échappatoire »,… que l’élection dont on sait, par expérience, ce qu’elle vaut.

REVENONS AUX FONDAMENTAUX !

Industriels, agriculteurs productivistes sont entrain, depuis des années, de nous empoisonner avec la complicité des politiciens. La première réaction saine, relativement facile et à la portée de tous - suivant des modalités différentes - est de modifier sa manière d’acheter, de consommer, d’envisager les relations avec les producteurs.

Relocaliser la production agricole est tout à fait faisable,… et a déjà commencé. Mettre en place des circuits alternatifs aux absurdes circuits mondialisés Pratique locale, peu spectaculaire, encore minoritaire, elle est méprisée par les politiciens et ignorée des médias. Elle est, dans le meilleur des cas, considérée comme folklorique, « bobo » ou réservée aux ruraux… En aucun cas jugée digne d’intérêt par les faiseurs d’opinion médiatico-professionnels, beaucoup plus intéressés par leur propre image et les privilèges liés à leur pouvoir.

Bien sûr les pseudo théoriciens politiques - penseurs ratés, gratte papier complaisants, exhibitionnistes médiatiques, mais profiteurs et affabulateurs aguerris - vont railler la démarche, en nous noyant sous des concepts éculés et des pratiques dérisoires et défaitistes - ceux là même qui font que nous sommes aujourd’hui dans la situation déplorable qu’il est inutile de développer.

Prendre une initiative citoyenne ce n’est pas obéir aux injonctions d’un pouvoir décadent, et en partie corrompu, à la solde de profiteurs qui se gavent des richesses produites par la société.

Créons, développons, fédérons les initiatives où nous le pouvons, avec celles et ceux motivé/es. Nous n’aurons pas tout, tout de suite, mais nous pouvons « enfoncer des coins » dans le système. Nous ne pouvons pas le vaincre spontanément et globalement, mais nous pouvons faire en sorte de le décomposer, de le rendre obsolète aux yeux de celles et ceux qui y croient encore. Et de jeter les bases de ce que sera le monde que nous voulons.

Nous ne convaincrons pas par des mots, mais par des actes. Par des actes qui concernent la vie du quotidien et qui créent réellement, et non théoriquement, des solidarités, creusets de nouveaux rapports sociaux. De cela, toutes et tous, à notre niveau, nous en sommes capables. C’est d’ailleurs cela être citoyen/ne et non d’attendre que des démagogues réalisent des promesses dont on sait qu’elles ne seront pas tenues.

Cette pratique peut s’exercer dans tous les domaines, encore faut-il en avoir la volonté et l’imagination, … même dans les luttes lorsque, les salariés reprennent - ou devraient - en main l’activité de leur entreprise en voie de liquidation, par exemple.

Ce n’est qu’à cette condition que nous avons des chances d’enclencher un réel changement… pas en attendant que des professionnels du discours apportent des solutions dont ils se foutent complètement.

L’avenir n’est pas bouché, nous ne manquons pas de perspectives, nous ne manquons pas de moyens,… encore faut-il se dégager de cette gangue, cette crasse idéologique qui fait de nous des citoyens dégénérés,… soit des sujets obéissants, soit des militants fidèles à des « églises » qui ont fait faillite.

Patrick MIGNARD
Février 2010

URL de cet article 10022
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
L’Histoire m’acquittera
Fidel CASTRO, Jacques-François BONALDI
L’Histoire m’acquittera (en espagnol : La Historia me absolvera) est un manifeste d’auto-défense écrit par Fidel Castro en octobre 1953, à la veille de son procès (il est jugé pour avoir attaqué la caserne de Moncada le 26 juillet 1953, en réaction au coup d’état de Batista). Fidel Castro est diplômé en droit, il manie la plaidoirie, exercice qu’il connaît bien, avec aisance : il y explique ses actes et son implication dans le soulèvement contre Batista mais surtout, il y développe ses différentes thèses (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.