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Palestine - Reporters Sans Frontières : "Il n’y a pas d’occupation", par Kristoffer Larsson.


IMEMC, 7 novembre 2005.

Passant, en l’espace de seulement trois ans, de "prédateur de la liberté de
la presse" à "ce qu’on fait de mieux, au Moyen-Orient", Reporters Sans
Frontières (RSF) a complètement retourné sa veste en matière de
l’appréciation qu’il porte sur le respect de la liberté de la presse par
Israël, qui remonte brutalement de la 92ème à la 47ème place, dans le
Palmarès de la liberté de la presse établi par RSF : c’est sans aucun
précédent, c’est historique !

Concomitamment, la position de l’Autorité palestinienne chutait
considérablement.

Ce qui pourrait, au premier regard, sembler refléter une amélioration dans
le traitement réservé aux journalistes par Israël, s’avère, après examen de
plus près, comme la conséquence d’une décision de RSF, qui ne tient plus
Israël responsable des violations de la liberté de la presse dans les
territoires occupés, ce qui signifie que RSF a décidé d’exonérer Israël de
ses obligations légales résultant de son statut de puissance occupante.

Dans son rapport annuel sur la liberté de la presse, qui couvre environ 170
pays, dans le monde entier, RSF situe les violations de la liberté de la
presse et le traitement des journalistes par Israël à un niveau comparable à 
la situation prévalant aux Etats-Unis.

L’Autorité palestinienne reçoit un carton rouge, en revanche, même si RSF
reconnaît qu’elle "semble impuissante à empêcher la poursuite de la
détérioration de la situation".

"L’index mesure le degré de liberté de la presse dans le monde. Il reflète
le degré de liberté dont les journalistes et les organisations d’information
jouissent dans chaque pays, ainsi que les efforts déployés par l’Etat afin
de respecter et de garantir le respect de cette liberté", déclare RSF sur la
page d’accueil de son site ouèbe.

Plus un pays impose de restrictions et commet de violations et intente de
procès contre des journalistes, plus l’index est élevé, et plus le pays est
classé bas dans le palmarès des pays respectant la liberté de la presse.

Par exemple, sept pays européens ont eu un comportement honorable, cette
année, et ils se sont vu noter d’un indice RSF très bas : 0,5.

Le pire pays au monde, de ce point de vue, est la Corée du Nord(167ème),
avec un indice (de violation de la liberté de la presse) de 109. Il convient
de préciser que le rapport 2005 de RSF "se base uniquement sur les
événements intervenus entre le 1er septembre 2004 et le 1er septembre 2005".

Le premier palmarès a été établi en 2002, plaçant la Finlande, l’Islande, la
Norvège et les Pays-Bas en tête, la Corée du Nord étant bonne dernière (elle
le resta les trois années suivantes).

Etonnamment, l’Autorité palestinienne était considérée comme plus "amicale"
pour la liberté de la presse qu’Israël : elle se classait en 82ème position.
Tout en permettant aux journalistes de faire leur travail avec une relative
liberté à l’intérieur de ses frontières, Israël se retrouva en 92ème
position (derrière l’Autorité palestinienne, donc, ndt), en raison de ses
atteintes à la liberté de la presse dans les territoires occupés.

D’après RSF, ceci était dû au fait que :

"Depuis le début des incursions de l’armée israélienne dans les villes et
les bourgades palestiniennes, en mars 2002, beaucoup de journalistes ont été
brutalisés, menacés, arrêtés, interdits de séjour, visés par des armes à 
feu, blessés ou passés à tabac, se sont vu confisquer leur carte de presse,
ou ont été expulsés."

L’année suivante (2003), RSF a décidé de partager « Israël » en deux
catégories distinctes : Israël (le territoire israélien) et Israël (les
territoires occupés).

Le premier mentionné (Israël « proper ») partagea la 44ème place, avec le
Japon, tandis que le gouvernement israélien d’occupation, à la 146ème place,
se retrouvait à seize place derrière l’Autorité palestinienne (130ème).

En 2004, Israël (territoire "israélien") montait un peu dans le palmarès,
accédant à la 36ème place mondiale, à égalité avec la Bulgarie. Toutefois,
dans les territoires palestiniens occupés, Israël continuait à imposer des
restrictions aux journalistes, bien qu’il continuât à être perçu comme moins
restrictif que l’Autorité palestinienne (indice 127).

Bien que le score du gouvernement israélien d’occupation se soit retrouvé à 
douze points au-dessus de celui de l’Autorité palestinienne, l’index combiné
d’Israël proper (8,00) et Israël territoires occupés (37,5) le faisait
passer légèrement derrière sa contrepartie palestinienne (45,5 contre
13,17).

On reprochait à l’Autorité palestinienne de "ne pas donner l’information sur
une enquête supposée sur l’assassinat d’un journaliste dans la bande de
Gaza", tandis que "des médias avaient été saccagés et quelque dix
journalistes palestiniens physiquement agressés par des personnes
non-identifiées, ou par des groupes armés telles les Brigades des Martyrs
d’Al-Aqsa."

Mais voici qu’en 2005, tout a changé. RSF a décidé de ne plus diviser Israël
entre deux catégories distinctes, au motif que ses violations de la liberté
de la presse, dans les territoires occupés, auraient été négligeables,
depuis le début de l’année.

Sur Israël RSF fait le commentaire suivant : "Israël (47ème) a le meilleur
résultat du Moyen-Orient, mais il a perdu plusieurs places, cette année, en
raison des mauvais traitements infligés à des journalistes dans les
territoires occupés. Ce genre de violence a considérablement diminué au fil
de l’année, et il ne fait plus l’objet d’un traitement spécial, dans une
section séparée de notre palmarès, comme les années précédentes. L’expulsion
d’un journaliste français, en juillet dernier, a également contribué à la
rétrogradation d’Israël.

"Les médias israéliens, protégés par les lois et la jurisprudence, sont très
audacieux et énergiques, quoi qu’il en soit."

"Dans les territoires palestiniens, la désorganisation sécuritaire s’est
accompagnée de violences accrues contre les médias, aggravant les
obstructions causées par l’armée israélienne."

L’indice d’Israël [qui mesure les violations de la liberté de la presse, je
le rappelle, ndt] a chuté brusquement, passant de 45,5 en 2004, à seulement
10,0 cette année.

Tant en 2003 qu’en 2004, l’indice, pour Israël (territoire israélien propre)
était de 8,00. Il en résulte qu’à l’évidence, les restrictions imposée par
les Israéliens aux territoires occupés n’ont pour ainsi dire pas affecté
l’indice d’Israël, cette année.

Dans le même temps, RSF n’est pas aussi satisfait de l’Autorité
palestinienne qu’elle l’était auparavant. Son 132ème rang signifie qu’elle a
perdu six places en un an, et son indice est exactement le même que l’an
dernier (42,5).

Il est intéressant de noter que, dans son rapport, RSF impute à l’Autorité
palestinienne des violations qu’elle n’a pas commises, ou qu’elle n’a pas
été en mesure de prévenir : "Toutefois, le non-droit persiste à Gaza, et des
journalistes ont été pris pour cibles. Quatre d’entre eux ont été kidnappés,
au cours de l’année, et l’Autorité palestinienne (132ème rang) a semblé
incapable d’empêcher la situation d’empirer."

Le bon score d’Israël a provoqué la surprise de Johannes Wahlström, un
chercher israélo-suédois en matière de médias, et cofondateur de l’IMEMC
[International Middle East Media Center].

Il a effectué des reportages tant en Israël même que dans les territoires
occupés, et il trouve bien difficile de croire que les atrocités et les
restrictions israéliennes auraient quasiment cessé d’exister.

"Il semble que RSF ait décidé que ce soit l’Autorité palestinienne, et non
plus Israël, qui doive être tenue responsable des violations de la liberté
de la presse et des agressions contre des journalistes dans les territoires
occupés. On dirait que RSF ne reconnaît plus la réalité de l’occupation",
commente M. Wahlström.

Il compare le score actuel aux trois palmarès annuels précédents, qui
donnaient tous à Israël un indice supérieur [c’est-à -dire : pire, ndt] qu’à 
l’Autorité palestinienne.

Ce changement soudain, pense M. Wahlström, est dû à des pressions pro israéliennes [sur RSF, qui y aurait cédé, ndt].

"Israël n’est plus [tenu pour] responsable de ce qui se passe dans les
territoires occupés", dit-il. "Bien sûr, la liberté de la presse existe, en
Israël. Ce que RSF dit, c’est qu’Israël permet la liberté de la presse dans
une partie du territoire, tout en prétendant qu’il n’est en rien responsable
dans l’autre partie."

"C’est bizarre, parce que l’index continue à distinguer entre les
Etats-Unis, sur le territoire américain (44ème place) et les Etats-Unis
(puissance d’occupation) en Irak (137ème place). Si la liberté de la presse
s’améliorait en Irak, l’occupation américaine aurait-elle pour autant cessé
 ?" demande M. Wahlström, dans une figure de rhétorique.

Travailler comme journaliste en Israël / Palestine, cela pose
fondamentalement deux sortes de problèmes.

Si quelque chose se passe dans les territoires occupés, l’armée israélienne
isole totalement la ville concernée, en déniant aux journalistes le droit
d’y accéder.

Par exemple, le ’er novembre, The Guardian a fait savoir que "le ministère
israélien de la « Défense » (sic, ndt) a interdit aux journalistes étranger
de se rendre dans la bande de Gaza, afin apparemment de tenter de limiter
les reportages sur l’assassinat de civils palestiniens, les tirs d’obus
d’artillerie et l’utilisation de "bombes incapacitantes" afin de terrifier
la population de ce territoire."

Il s’agit là d’une tactique fréquemment utilisée par les Israéliens pour
empêcher les journalistes d’écrire sur les souffrances des Palestiniens.
Mais si un attentat suicide se produit, ou si des colons juifs sont
assassinés par des Palestiniens armés, alors là  : les journalistes ont toute
liberté d’accès. Comme le fait observer M. Wahlström, c’est là "un problème
évident".

Par ailleurs, si un(e) journaliste produit des articles qu’Israël considère
"anti-israéliens", il/elle risque, à plus ou moins longue échéance, de voir
sa carte de presse non-renouvelée.

Pire : on peut, dans certain cas, lui interdire carrément l’entrée en
territoire israélien.

"Ma carte de presse ne m’a pas été renouvelée. Et si, désormais, je voulais
entrer illégalement dans certaines villes, je risquerais de me faire
expulser. Beaucoup de journalistes ne veulent pas prendre un tel risque, ce
qui signifie qu’ils ne sont pas en mesure de partager réellement la vie
quotidienne du peuple palestinien. C’est la raison même pour laquelle nous
avons fondé l’IMEMC", explique M. Wahlström.

L’IMEMC a contacté la représentation de "Reporters Sans Frontières" en Suède afin d’obtenir des éclaircissements. Mais, jusqu’ici, RSF s’est refusé à 
tout commentaire.

Kristoffer Larsson

 Source : IMEMC

 Traduction : Marcel Charbonnier


Les Mensonges de RSF - suite mais sûrement pas fin, par Viktor Dedaj.


La double peine n’a jamais été abrogée, puisqu’elle n’a jamais existé, par Maître Eolas.



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L’Histoire m’acquittera
Fidel CASTRO, Jacques-François BONALDI
L’Histoire m’acquittera (en espagnol : La Historia me absolvera) est un manifeste d’auto-défense écrit par Fidel Castro en octobre 1953, à la veille de son procès (il est jugé pour avoir attaqué la caserne de Moncada le 26 juillet 1953, en réaction au coup d’état de Batista). Fidel Castro est diplômé en droit, il manie la plaidoirie, exercice qu’il connaît bien, avec aisance : il y explique ses actes et son implication dans le soulèvement contre Batista mais surtout, il y développe ses (…)
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"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

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