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lettre ouverte de René González Sehwerert, un des Cinq Cubains

"Nous faisons face à un Empire qui ne reculera devant aucun crime s’il pense pouvoir bénéficier de l’impunité."

Dix ans de prison pour avoir combattu le terrorisme... Procés hystérique à Miami... Le soutien de 10 prix Nobels... Dernier appel devant la Cour Suprême des Etats-Unis rejeté sans explications... Voir l’historique de l’affaire des Cinq

Chers compatriotes, Amis du monde,

Une fois de plus, la société la plus hypocrite jamais conçue a jeté bas le masque judiciaire, découvrant le vrai visage de l’impérialisme étasunien et infligeant un camouflet à la conscience du monde par ce message cynique : ce ne sont tout de même pas nos propres lois qui vont nous interdire de garantir l’impunité de nos terroristes !

Nous avons tôt compris ce que veut dire, dans l’argot de l’establishment étasunien - du moins quand il s’agit de Cuba - le mot « changement ». Ce n’est pas l’élection d’un président charismatique, extrait opportunément d’un secteur encore opprimé de la société étasunienne, qui pourra débrouiller l’écheveau de crimes, de génocides, d’arrogances et de bassesses autour duquel s’est tissé le psychisme de cet Empire. Pour nous, les Cinq, soumis depuis plus de dix ans à des représailles abjectes et lâches, il ne s’agit en fait que la réitération d’une antique moralité : si bas que soient tombés nos ravisseurs, ils sont capables de nous prouver une fois de plus qu’ils peuvent tomber encore infiniment plus bas. Pour nous et pour nos familles, n’importe quel moment serait trop tardif pour qu’on nous rende justice. Mais il le serait aussi pour les peuples autochtones décimés ; pour les pays dont on a usurpé les territoires ; pour les millions d’êtres humains incinérés sous les bombes incendiaires ou faits disparaitre par des dictatures complices, ou torturés sous les conseils d’officiers yankees, ou massacrés autour du monde par la soif de gain des transnationales. Il est trop tard pour faire justice aux milliers de victimes du terrorisme contre Cuba, un terrorisme dont notre crime inexpiable est d’avoir travaillé à l’empêcher.

En comparaison de ces millions de victimes, d’enfants innocents de tous âges, de citoyens de toutes races et de toutes convictions, convertis dans les circonstances les plus dissemblables et les plus ordinaires, en « dommages collatéraux », d’êtres humains privés du droit à la vie le plus élémentaire dans la sécurité de leurs foyers, au sein de leurs familles ou arrachés brutalement et sans préavis à leur quotidien, nous avons du moins de la chance, nous les Cinq ! Nous sommes cinq soldats qui occupons, conscients et fiers, une tranchée, qui avons choisi de nous dresser pour quelque chose plutôt que de mourir pour rien, vivants miroirs de la morale d’un peuple qui renvoie à l’ennemi, bouffi d’impuissance et de rage, sa propre carence de valeurs, sa pauvreté d’esprit, la fragilité de l’image qu’il se fait de lui-même et toutes ses misères. Nous sommes cinq révolutionnaires cubains que l’ennemi ne pourra jamais faire plier et qui devra souffrir jour après jour l’humiliation de son incapacité à comprendre pourquoi.

Pour les peuples du monde entier, le cynisme de ce procès vient réitérer une vieille leçon : nous faisons face à un Empire qui ne reculera devant aucun crime s’il pense pouvoir bénéficier de l’impunité. Rien ne lui servira de frein, ni motif moral ni clameur universelle, sauf le prix que lui coute la résistance.

Pour le peuple cubain, auquel s’adresse cet acte de vengeance, c’est là un nouvel appel à serrer les rangs, à ne pas se fier aux apparences, à toujours attendre le pire de l’agresseur, à ne jamais renoncer à l’édification d’une société où l’hypocrisie, le revanchisme, l’indignité, le mensonge et la lâcheté qui ont été à la base du procès monté contre nous ne soient jamais, comme elles le sont dans l’Empire voisin, des vertus citoyennes.

Ce sera là la seule aune de justice digne de toutes ses victimes.

Hasta la Victoria Siempre.

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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