UN SCANDALE QUI A ASSEZ DURE !
LA LAICITE A DEUX VITESSES.
En Alsace-Moselle, la laïcité dans l’Education Nationale ne s’applique qu’aux musulmans, ou plus exactement aux musulmanes.
En effet, en cette première semaine de rentrée scolaire, pendant que les directeurs d’école, (écoles où le crucifix, parfois, surplombe les élèves) établissent (en contradiction avec les lois laïques de la République) les listes des élèves catholiques, protestants, juifs, afin qu’ils puissent suivre des cours de religion, faussement réputés obligatoires, et exigent une dispense écrite pour ceux qui suivent alors un cours de morale, la même chose se passant dans le second degré, la morale en moins, les principaux et proviseurs trient puis excluent les jeunes filles musulmanes des collèges et lycées (où les autres religions sont enseignées) avec la bénédiction du Rectorat.
Comme en informent les Dernières Nouvelles d’Alsace du 8 septembre, dans un article titré
« Rentrée », sous-titré : « Voile : dans le calme »
« Loin des tumultes de l’an dernier, la loi sur le port des signes religieux ostensibles à l’école s’applique toujours sans incident à cette rentrée, en Alsace. Une seule jeune fille s’est présentée voilée, le jour de la rentrée, au lycée Mermoz de St-Louis, avant de se mettre rapidement en conformité avec la loi.
Dans six collèges du Haut-Rhin, quatre collèges et un lycée du Bas-Rhin, des parents ou autres membres de la famille d’élèves ont annoncé au chef d’établissement que les jeunes filles ne viendraient pas.
Porteurs d’une lettre expliquant leur refus de se soumettre à la loi, ils ont demandé l’inscription des élèves au CNED (enseignement à distance)."
6+4+1= 11
Donc, 11 jeunes filles (au moins, à raison de une, au minimum par établissement), exclues de l’Education Nationale, dès la première semaine, tout va bien…Et sans qu’il soit besoin de convoquer un Conseil de discipline, dans une Inspection Académique gardée par la police, comme l’an dernier (17 exclues).
Et les autorités religieuses de se taire, Evêque nommé par le Président de la République et le Pape, en tête ; les autorités politiques aussi : Préfet, Conseil Régional, Conseil général et les politiciens de tous bords, députés, sénateurs, maires, de même et les syndicalistes aussi. Circulez, y’a rien à voir. Tout va bien.
La souffrance des jeunes filles musulmanes, forcées de choisir entre leur foi, et la poursuite de leur scolarité dans l’école publique, n’est pas un problème… Leurs frères échappent, heureusement pour eux, à la loi, mais c’est bien la preuve que cette loi du 15 mars 2004 est une loi sexiste car elle traite différemment les garçons et les filles. Et en Alsace, plus encore que dans la France de l’intérieur, une loi de ségrégation.
Comment l’Alsace, si attachée, à juste titre, aux libertés, et à ses libertés peut-elle tolérer cette violence exercée par l’Etat sur des adolescentes en devenir, et, ce message expédié indirectement aux musulmans ?
Ecole pour tous-tes Strasbourg
jeudi 8 septembre 2005