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Netanyahou n’a pas sa place à la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv !

Fresque peinte au camp des Milles par les prisonniers

Les 16 et 17 juillet 1942 avait lieu la rafle du Vel d'Hiv : 13 000 hommes, femmes et enfants juifs sont arrêtés par la police française et déportés à Auschwitz. Alors qu'Israël occupe, colonise, massacre, bafoue le droit international, cette invitation est une insulte à la mémoire des victimes de la déportation. Rendons-leur hommage et souvenons nous comment l'horreur a pu s'imposer.

Au camp des Milles (à Aix-en-Provence, en France !) on n’a ni gazé, ni brûlé, pourtant l’horreur était déjà là, en germe, prête à s’imposer si rien ne l’arrêtait. Et rien ne l’a arrêté !

Ce camp témoigne comment un engrenage d’intolérances successives (xénophobie, antisémitisme), de lâchetés et de soumission à l’idéologie dominante a pu conduire à la pire folie meurtrière.

1939 : sous la IIIe République les premiers internés sont des allemands, opposants au régime nazi qui ont fui les persécutions et qualifiés ici de « sujets ennemis ». Ce sont surtout des artistes (comme le peintre Max Ernst) et des intellectuels (comme l’écrivain Franz Hessel, père de Stéphane)

1940 : sous la dictature de Pétain d’autres « étrangers » sont transférés au camp dont des anciens des Brigades Internationales ayant combattu les fascistes espagnols et autres "indésirables", essentiellement communistes

1942 : puis, dans l’indifférence générale, femmes et enfants juifs de la région iront finalement rejoindre les autres internés pour être déportés à Auschwitz. Et ce avant même l’occupation allemande de la zone sud.

Ce sont donc des dirigeants français, à l’aide de la police française, de l’armée française, dans le silence des populations environnantes et des media, qui ont organisé au camp des Milles la déportation vers les camps de la mort. Comme au Vel d’Hiv !

C’est le même processus qui a conduit des Allemands à se faire les complices de cette horreur absolue. Car tous les malheurs du monde depuis la nuit des temps : guerres, massacres, Inquisition, St Barthélémy ... et jusqu’à l’extermination de millions d’êtres humains, sont le résultat des mêmes mécanismes :

• des politiciens carriéristes adoubant des psychopathes au pouvoir
• des media à leur botte relayant discours guerrier et propagande
• la désignation de « cibles » pour justifier une dérive liberticide
• un peuple manipulé et asservi par la peur

Alors il ne s’agit pas de comparer des contextes historiques différents, mais de comprendre qu’on doit toujours se prémunir d’autres malheurs à venir en étant vigilants. Nous le devons à la mémoire des victimes, qu’ils ne soient pas morts pour rien et que jamais ne reviennent des temps maudits !

Nous ne devons laisser s’installer ni l’intolérance, ni les atteintes à nos libertés. Pas plus que nous ne devons accepter que les dirigeants français soutiennent des criminels notoires. Car les ferments du pire sont toujours là, tapis dans l’ombre.

Des camps d’internement pour les « indésirables » existent déjà dans notre pays, des « ennemis » intérieurs sont d’ores et déjà désignés, la « guerre » est déclarée chaque jour par le pouvoir et le « formatage » des populations est en marche.

L’absence de réaction massive à de telles pratiques, si éloignées des valeurs de la République, fait déjà craindre à un point de non-retour.

Ainsi du délit d’opinion, propre des dictatures, qu’Israël a déjà imposé dans son propre pays mais aussi au Parlement européen et en France en tentant de faire taire les défenseurs des Droits Humains de BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions).

Quant à la politique qui est menée à Calais, à Paris ou dans la vallée de la Roya contre les migrants, qualifiée de "déni d’existence" par le Défenseur des Droits, elle a trouvé un débouché ... commercial. Des entreprises israéliennes, soutenues par leur Ministre de la Défense, proposaient récemment leurs services au Salon du Bourget de l’armement !

Pas question, hélas, de nier les compétences d’Israël en matière de massacres, de murs, de barbelés, de check-points et autres pratiques inhumaines. Faut-il pour autant s’en inspirer ?

Ces accords commerciaux, policiers et militaires entre nos deux pays font de nous les complices du sort infligé aux réfugiés palestiniens parqués dans des camps, privés de liberté de circulation, ou encore, expulsés et bannis illégalement de leur propre pays. Quand ils ne sont pas purement et simplement massacrés comme à Gaza !

Un tel rapprochement idéologique est indigne de notre Histoire.

Et cette invitation du nouveau Président français au chef du gouvernement israélien est une insulte et une provocation supplémentaire. Un Etat étranger qui mène une politique criminelle contre un autre peuple n’a pas sa place à la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv.

Claire Vérilhac

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