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Nemstov, Minsk 2, montée du FN, Quel lien historique entre ces évènements ?

Dans l'assassinat de Nemstov, certains y voient à la fois directement la main de l'occident et le signe de sa décrépitude rapide, sinon même de sa fin prochaine... Lorsque l'on parle de "déclin" des impérialismes, il faut se rappeler qu'au cours des années 60-70, une vague de révoltes et de luttes de libération nationale sans précédent a secoué le monde impérialiste, vague dont la guerre du Vietnam fut le temps fort et quasi emblématique. C'est en réalité à ce moment que l'impérialisme fut le plus affaibli par la résistance des peuples ! C'est là que se situe l'origine de sa crise systémique, avec la liquidation des accords financiers de Bretton Woods, qui avaient été le ciment de ses nouveaux fondements, à l'issue de la 2ème guerre mondiale. Depuis lors, devenue chronique, cette crise systémique n'a cessé de s’approfondir, par cycles successifs. Pourquoi le système impérialiste ne s'est pas effondré à ce moment précis, où le rapport de forces lui était manifestement le plus défavorable ?


Assassinat de Nemtsov, accords de "Minsk 2", montée du Front National en France :

Quelques réflexions à propos de la portée historique de ces évènements

Suite à l’assassinat de l’opposant libéral Nemtsov, nous avons reçu et publié, sur Tribune Marxiste-Léniniste,

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/03/02/2486_ils_ont_tue_nemtsov/

la réaction rapide du camarade Vincent Gouysse, ainsi que l’article de "sputnik" sur la réaction du leader tchétchène Ramzan Kadyrov auquel il faisait référence.
Notre première réaction était donc assez proche de la sienne, mais il nous a semblé important de reconsidérer l’ensemble du contexte, afin d’éviter la confusion et les illusions qui en découlent, telles qu’elles paralysent l’initiative populaire et ouvrière dans notre pays.

Lorsque l’on parle de "déclin" des impérialismes, il faut se rappeler qu’au cours des années 60-70, une vague de révoltes et de luttes de libération nationale sans précédent a secoué le monde impérialiste, vague dont la guerre du Vietnam fut le temps fort et quasi emblématique.

C’est en réalité à ce moment que l’impérialisme fut le plus affaibli par la résistance des peuples ! C’est là que se situe l’origine de sa crise systémique, avec la liquidation des accords financiers de Bretton Woods, qui avaient été le ciment de ses nouveaux fondements, à l’issue de la 2ème guerre mondiale.

Depuis lors, devenue chronique, cette crise systémique n’a cessé de s’approfondir, par cycles successifs.

Pourquoi le système impérialiste ne s’est pas effondré à ce moment précis, où le rapport de forces lui était manifestement le plus défavorable ?

C’est ce que le recul historique nous permet de mieux comprendre aujourd’hui, et ce qui peut nous aider à avancer dans la situation actuelle.

Cette vague de luttes a eut lieu alors que le camp socialiste et anti-impérialiste était miné, d’un bout à l’autre, par la division, l’opportunisme, le révisionnisme et le social-chauvinisme.

C’est ce qui n’a pas échappé aux yeux de l’aigle impérialiste US, encore dominant à l’intérieur de son camp, malgré sa défaite.

D’où le choix de sa nouvelle stratégie, d’alliance réelle avec la Chine, dès le début des années 70, alors que sa défaite au Vietnam, imminente, n’était pas encore consommée.

C’est dès cette époque qu’a commencé une nouvelle stratégie comportementale de l’impérialisme étasunien fondée essentiellement sur la division et le chaos, et non plus sur la victoire militaire, ni sur la stabilité des régimes fantoches mis en place par lui-même.

C’est cette stratégie qui lui a permis non seulement de survivre, mais de continuer à dominer le monde.

C’est cette stratégie qu’il continue d’appliquer, en Europe comme ailleurs, et actuellement en Ukraine, en armant et en manipulant des groupes néonazis, héritiers directs de la division "Das Reich", celle des assassins d’Oradour-sur-Glane. (*)

C’est aussi pourquoi il n’hésite pas a faire dans la provocation et la surenchère dans la violence, au mépris de ses propres alliés, au mépris de leur situation militaire réelle.

Le seul objectif stratégique d’expansion encore insuffisamment soumis à son contrôle économique et financier reste la Russie, ruinée par la destruction de l’URSS, mais à nouveau rétive et qui tente de se relever sur la base d’un capitalisme "nationaliste" particulièrement archaïque.

Déstabiliser l’Europe, au besoin par la guerre, n’est, pour l’impérialisme US, qu’un prélude à une offensive ultérieure de plus grande envergure, au moment qu’il estimera opportun, et quelque soit l’état et l’avis de ses alliés européens, et avant tout, vassaux.

C’est dans cette configuration nouvelle que se prolonge et se creuse la crise chronique de l’impérialisme et que se redessinent aussi de nouveaux rapports de forces entre les vieux impérialismes européens asservis et au sein même de ces pays, dont la France.

C’est dans ce cadre qu’il faut replacer la montée du Front National en France. (**)

Tout comme le "lest", finalement considérable, lâché à "Minsk 2" par Hollande et Merkel, elle traduit, à travers une propagande nationale-populiste, la volonté d’une partie de la bourgeoisie française (et allemande...) de ne pas être laminée dans ce processus de survie développé par l’impérialisme étasunien.

C’est dans le cadre de l’hypothétique et laborieuse renaissance d’un capitalisme "eurasiatique" particulièrement rétrograde et archaïque qu’une partie de la vieille bourgeoisie impérialiste européenne cherche une nouvelle alliance et un nouveau compromis pour survivre avec un reste de puissance.

C’est au carrefour de cet écheveau de contradictions que la lutte d’indépendance nationale et de survie sociale du petit peuple du Donbass a pu se frayer un chemin, aussi étroit que douloureux.

S’il est clair que la Russie, dans sa stratégie de résistance nationaliste, a joué un rôle de soutien éminemment positif, nous ne devons pas pour autant rêver outre-mesure et parler de "déclin" de l’impérialisme.

Cette victoire est un recul, et même un recul considérable, mais il est entièrement dû, d’abord et avant tout, à la lutte acharnée du petit peuple du Donbass.

Cette victoire est d’autant plus significative qu’elle n’a guère rencontré, comme écho en occident, que l’hostilité des médias à la solde de l’impérialisme.

Mais au delà de cette leçon de courage et de ténacité qui nous est donnée, nous ne devons pas oublier que la libération d’une nation n’est vraiment totale et durable que lorsqu’elle bénéficie réellement à la survie du peuple et au progrès social. Et qu’en définitive, il n’y a pas d’indépendance nationale réelle qui ne mène au socialisme réel.

(*** Comme l’exprime aussi Raul Castro dans sa tentative de sauver l’indépendance de son pays face au blocus et à l’oppression internationale)

Dans le cas contraire, l’impérialisme a vite fait de reprendre par sa puissance économique et surtout, financière, ce qu’il a cédé sur le terrain militaire.

C’est aussi la triste leçon d’histoire que nous ont donné précisément, à leur corps défendant, les peuples chinois et vietnamiens, avec leur néocapitalisme déguisé en "socialisme de marché".

Et, d’une manière à peine différente, quant au fond, c’est aussi la leçon de la chute de l’URSS.

NOTES et liens utiles

(* les éléments d’info essentiels à ce sujet sont regroupés dans un article paru sur le site d’info libre "VLR !" :

http://www.mai68.org/spip/spip.php?article8575

(** a ce sujet, il était évident que la manipulation "Je suis Charlie" concourrait à renforcer le FN, en fait, et contrairement aux proclamations du moment. On retrouve cette approche réaliste dans :

https://frontdeslaics.wordpress.com/2015/02/09/front-des-laics-sans-caricature/

"Certains « observateurs » fort mal avisés, à l’évidence, et qui avaient cru déceler « enfin » un faux-pas dans la marche en avant « irrésistible » de Marine Le Pen en sont tout à fait pour leurs frais ...de sondages ! Même si la manœuvre était lourde, il était évident qu’elle n’avait aucun intérêt à se fondre dans la masse des « républicains ordinaires » si elle voulait conserver son aura de « poil à gratter » de l’ »establishment »...!"

(*** http://www.cuba.cu/gobierno/rauldiscursos/2010/fra/r181210f.html

Allocution prononcée par RAÚL CASTRO RUZ, Président du CONSEIL D’ÉTAT ET DU CONSEIL DES MINISTRES, à la 6ème session ordinaire de l’ASSEMBLÉE NATIONALE DU POUVOIR POPULAIRE (7ème législature), au PALAIS DES CONGRÈS (LA HAVANE), LE 18 DÉCEMBRE 2010.

En sa conclusion : "Grands ont été les défis et aussi les dangers depuis le triomphe de la Révolution, surtout depuis Playa Giron, mais aucune difficulté ne nous a fait plier. Nous sommes ici et nous y resterons grâce à la dignité, à l’intégrité, au courage, à la fermeté idéologique et à l’esprit de sacrifice révolutionnaire du peuple cubain qui a intégré depuis longtemps l’idée que le socialisme est la seule garantie pour lui de rester libre et indépendant. "

texte original espagnol :

http://www.cuba.cu/gobierno/rauldiscursos/2010/esp/r181210e.html

et voir aussi :

Rapport Central au VIème CONGRÈS DU PARTI COMMUNISTE DE CUBA

http://www.cuba.cu/gobierno/rauldiscursos/2011/fra/r160411f.html

VO en espagnol :

http://www.cuba.cu/gobierno/rauldiscursos/2011/esp/r160411e.html

»» https://tribunemlreypa.wordpress.co...
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