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Michel Onfray : Analyse de son anti-communisme

Depuis plusieurs années, Michel Onfray semble croire que les communistes ont longtemps collaboré avec les nazis. Ses idées viennent indéniablement abreuver l’argumentaire de plusieurs sites et blogs politiques qui se revendiquent ouvertement anticommunistes. Pour ces derniers, Michel Onfray est une aubaine, car cet homme de par son statut de philosophe médiatisé, a l’avantage d’apporter l’indispensable caution intellectuelle à l’entreprise réactionnaire.

Simultanément, le pouvoir actuel vient d’initier une campagne anti « fake news » appelées également “contre-vérités” auxquelles sont assimilées aussi les “théories du complot”. Or de toute évidence, cet anticommunisme “post-factuel”, pour reprendre la terminologie actuelle, ne sera lui jamais menacé par la nouvelle législation, ni même par une mise à l’index. Aussi, c’est dans ce contexte propice à une confusion généralisée qu’il nous a semblé utile de revenir sur certaines affirmations de Michel Onfray contraires à des faits pourtant établis.

Ainsi écrivait-il en 2011 : « Quand les communistes russes et les nazis signent le pacte germano-soviétique, le PCF obéit à la décision de Staline. Dès lors, le Parti se réjouit de la défaite de juin 40. Selon eux, elle signe l’échec de la démocratie parlementaire, du capitalisme juif, de la bourgeoisie d’affaire. De plus, elle prépare la France à la révolution bolchevique ardemment souhaitée. L’Allemagne peut donc envahir la Pologne, puis la France, l’URSS ne bouge pas, les communistes français approuvent »… La suite est du même acabit, disponible ici en intégralité sur l’archive de son site.

Premier postulat : Onfray emploie l’expression « Pacte germano-soviétique » pour parler du traité de non-agression entre l’Allemagne et l’Union soviétique

Il y a tout d’abord lieu de noter que le terme “pacte”, tel qu’employé dans l’expression « Pacte germano-soviétique », présente l’avantage de favoriser la diabolisation. Mais surtout, Onfray omet de préciser qu’il y a une antériorité à ce traité de non-agression connue sous le nom d’ « Accords de Munich ». Et comme vous l’aurez remarqué dans ce cas, le discours dominant est moins négatif puisqu’automatiquement, le terme “pacte” est éclipsé au profit du terme “accord”. Et pour cause, les “Accords de Munich” qui ont totalement isolé l’URSS, furent ratifiés par Adolf Hitler, Führer du IIIème Reich allemand, Édouard Daladier qui représentait la France, Neville Chamberlain qui représentait le Royaume-Uni, et Benito Mussolini Président du Conseil des ministres d’Italie. Le Parti communiste de l’Union soviétique et le Gouvernement tchécoslovaque furent tout bonnement évincés des discussions. La Tchécoslovaquie sera donc offerte à Hitler qui immédiatement profitera de l’occasion pour mettre la main sur l’industrie de ce pays en particulier les usines Tatra et Škoda qui fabriquaient les chars tchèques devenus Panzerkampfwagen 35 et 38 qui déferleront sur la Pologne la Belgique et la France. Skoda fournira également des camions lourds aux Allemands et un tracteur d’artillerie spécialement conçu pour servir dans les conditions difficiles du front de l’Est. L’entreprise tchèque de construction aéronautique Aero sera, elle, contrainte de travailler pour Focke-Wulf, célèbre constructeur d’avions de chasse au service de la Luftwaffe (Armée de l’Air allemande). Partant de là, la Tchécoslovaquie va s’avérer être la tête de pont pour l’invasion de l’Europe orientale dont les dominos vont tomber les uns après les autres, jusqu’à Stalingrad qui sonnera le glas des ambitions d’Hitler. La trahison est d’autant plus claire si nous voulons bien nous rappeler que Georges Bonnet, le ministre des Affaires étrangères français, disait « Il faut laisser l’Allemagne se perdre dans les sables du Danube« . Clement Attlee, chef du parti travailliste britannique, écrira lui : « Les diplomates britanniques et français ont traité le gouvernement soviétique avec une telle désinvolture que nous aurions, nous travaillistes, agi comme Staline« . Visiblement, Attlee avait également compris que ce « pacte germano-soviétique » n’annulait pas le traité franco-soviétique d’assistance mutuelle. Dans l’immédiat, il isolait le Japon impérial et n’empêchait pas l’alliance France-Angleterre-URSS. Afin de dissiper tout malentendu, rappelons que Maurice Thorez (dirigeant du PCF) écrira dès l’annonce du pacte « (…) Si Hitler, malgré tout déclenche la guerre, alors qu’il sache bien qu’il trouvera devant lui le peuple de France uni, les communistes au premier rang, pour défendre la sécurité du pays, la liberté et l’indépendance des peuples. »

Lorsqu’Hitler attaqua la Pologne, le 1er septembre 1939, si la Grande-Bretagne et la France déclarèrent formellement la guerre au IIIème Reich, la commission militaire britannico-française d’Abbeville du 12 septembre 1939 décida qu’il n’y aurait ni offensive militaire contre l’Allemagne, ni même bombardement du Reich, et les troupes françaises qui avaient déjà commencé à pénétrer en territoire allemand profitant du fait que la quasi-totalité de la machine militaire allemande était engagée sur le front polonais, reçurent l’ordre de revenir le long de la frontière française. C’est donc dans ce contexte que l’URSS prit le 17 septembre 1939 la décision d’occuper les régions orientales de la Pologne, alors que les troupes allemandes avaient déjà dépassé la Vistule que le « pacte » germano-soviétique avait pourtant établi comme ligne séparant les zones d’intérêt stratégique allemande et soviétique. Nous constatons ainsi que les « démocraties » occidentales, après avoir trahi leur allié tchécoslovaque, trahirent leur allié polonais, tandis que les Allemands avaient de leur côté dépassé la ligne qu’ils avaient pourtant reconnue trois semaines auparavant comme celle devant délimiter leur secteur d’occupation, des territoires qu’ils étaient censés considérer comme nécessaires pour la défense de l’URSS. Ce qui explique que même Churchill allait en novembre 1939 déclarer devant la Chambre des Communes que la décision de Staline de pénétrer en Pologne orientale était tout à fait justifiée du point de vue de l’intérêt stratégique de l’Union soviétique.

Viatcheslav Molotov est le diplomate qui signa le traité dit “Pacte germano-soviétique”. Selon lui les négociations permirent à l’URSS de gagner un temps très précieux, de quoi convertir son industrie lourde et obsolète en une industrie de guerre efficace. Quoi que l’on puisse penser des propos de Molotov, les chiffres qui vont suivre nous éclairent sur le niveau d’implication de l’URSS dans la guerre contre Hitler : 80% des pertes de la Wehrmacht seront subies sur le front russe. Les pertes militaires de l’Union soviétique représenteront 88% du total des pertes alliées en Europe (Royaume-Uni 3%, France 2.3% et Etats-Unis 2.2%). Le total des pertes militaires seules de l’Allemagne et de l’Union soviétique réunies représentera 84% du total de toutes les pertes militaires subies en Europe. A la question “Quel est le pays qui a le plus contribué à la défaite des Nazis ?”, pour 61% de la population française interrogée en août 1944, c’était l’URSS.

D’autre part, nous rappellerons aux obsédés du pacte germano-soviétique que le futur président Harry Truman, déclarait en 1941 alors qu’il était sénateur :  » Si l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie et si la Russie gagne, nous devons aider l’Allemagne, afin qu’il en meure le maximum de chaque côté. » De plus, nous savons, grâce notamment à l’historien Jacques Pauwels que de très nombreuses multinationales américaines ont directement collaboré avec Hitler, et pas seulement au début de la guerre, parmi lesquelles DuPont, Ford, Union Carbide, Westinghouse, General Electric, Goodrich, Singer, Kodak, ITT, ou JP Morgan et qu’il y avait même tout au long de la guerre, à Bâle, en Suisse, la Banque des règlements internationaux (BRI) qui du reste existe toujours. La BRI avait pour directeur un américain, Thomas McKittrick, et son vice-directeur était un allemand nazi qui s’appelait Paul Hechler. Le rôle de ce dernier était d’assurer les transferts de fonds entre les filiales allemandes des entreprises américaines produisant pour le front de l’Est et utilisant la main-d’oeuvre servile fournie par le IIIème Reich, et les sièges sociaux de leurs maisons-mère aux USA. Après que Hitler eut décimé les syndicats et les partis d’opposition, la surexploitation des travailleurs et déportés permis à ces sociétés américaines d’engranger des profits colossaux. D’ailleurs à l’instar de beaucoup d’autres, l’historien Bernard Snell démontre avec certitude que les constructeurs Ford et General Motors furent la pierre angulaire de la puissance militaire du IIIe Reich. « General Motors a été de loin plus important pour la machine de guerre allemande que la Suisse  », déclare l’historien qui explique que sans les tanks, les camions et les avions produits sur les chaînes de montage allemandes de Ford et General Motors, jamais Hitler n’aurait pu envahir la Pologne et lancer sa campagne contre l’URSS. Et les historiens sont formels : les décisions stratégiques se prenaient bien à Detroit, siège des deux compagnies. Mais pour la guerre-éclair, il fallait aussi du carburant, et le problème pour Hitler était l’absence de ressources pétrolières en Allemagne même. Qu’à cela ne tienne, les firmes américaines Texaco et Exxon lui fournirent ce pétrole à la demande. Pour en savoir plus : LibérationHistoriaLa CroixLe Monde diplomatiqueThe NationThe GuardianSpiegel.

Deuxième postulat : Onfray prétend que les communistes se réjouissaient de l’échec du « capitalisme juif” et de la “bourgeoisie d’affaire »

Dans ce passage, Onfray sans la moindre retenue affirme que les communistes étaient à la fois antisémites, fanatiques, et prêts à tout pour éliminer la bourgeoisie. Nous touchons là aux aspects les plus pervers du discours de Michel Onfray. En 1939 beaucoup de cadres du parti communiste étaient juif. A ce propos, le terme “judéo-bolchevisme” qui fusionne juifs et bolchéviques, utilisé par les russes blancs, fut récupéré ensuite par les nazis. Dans ce contexte, rappelons que Marcel Dassault, au demeurant juif et “tête de gondole” de l’industrie française, fut incarcéré à Buchenwald. Pendant toute sa vie, Dassault affirma qu’il avait été sauvé (avec d’autres) par Marcel Paul, l’un des Chefs de la résistance clandestine du camp de Buchenwald. Pour Marcel Paul, qui était membre du Comité Central du PCF, Marcel Dassault par son génie et ses qualités d’entrepreneur, représentait la future relance économique française. De ce fait tout devait être mis en place pour le protéger. C’est pourquoi Marcel Dassault ne cessa jamais de témoigner sa reconnaissance à Marcel Paul.

Quant à l’invariable obsession anti-bourgeoise dont seraient atteints les communistes, l’histoire nous rappelle qu’aux cris de « Parlement pourri, politiciens véreux, régime corrompu… », des ligues d’extrême droite antiparlementaire manifestent le 6 février 1934, faisant plusieurs victimes. Dans les jours qui suivent on assiste à de nouveaux affrontements qui voient la liste des victimes s’alourdir. Cette crise qui fait vaciller la République est si forte qu’elle provoque la chute du second gouvernement Daladier. Le constat est sans appel : l’extrême droite menace la République et la patrie, aussi à la suite de ces évènements un collectif qui rassemble des intellectuels socialistes, radicaux, communistes et des syndicalistes voit le jour. Il s’appelle “Comité de vigilance des intellectuels”. Ce rassemblement, qui avait donc pour dénominateur commun la lutte contre l’extrême droite, va servir de base institutionnelle à un très grand mouvement politique baptisé “Front populaire”, avec pour leitmotiv la lutte contre la misère et le fascisme. Le premier à parler de la «  création d’un large front populaire  » est le secrétaire général de PCF Maurice Thorez. Voilà pourquoi l’argument présenté par Onfray « les communistes français étaient prêts à tout pour détruire la bourgeoisie » ne repose sur aucun fondement. Indéniablement les communistes furent à l’origine d’une alliance avec la SFIO et les Radicaux qui représentaient une grande partie de la classe politique bourgeoise. C’est pourquoi la proposition de Thorez déboucha le 24 octobre 1934 sur la naissance du Front populaire. Cette initiative sera approuvée a posteriori par Georges Dimitrov, secrétaire général de l’Internationale communiste, qui avait compris la nécessité en 1935 de rompre avec la tactique dite « de classe contre classe ». Une posture qui ne fut pas évidente pour la totalité des organisations communistes puisque Ernst Thälmann, leader du PC allemand (mort en 1944 à Buchenwald) refusa, pour des raisons spécifiques à l’histoire allemande, l’alliance avec les socio-démocrates contre Hitler.

Troisième postulat : Les communistes sont entrés en résistance après la rupture du “pacte” germano-soviétique le 22 juin 1941

Dans notre article précédent consacré à la mémoire injustement oubliée de Marie-Claude Vaillant-Couturier, nous nous sommes attardés sur le rôle que joua l’Union des jeunes filles de France (UJFF) dans la mise en place de la future résistance communiste clandestine, du simple fait que la plupart des Communistes (hommes) aient été soit mobilisés ou incarcérés par le pouvoir politique. A l’instar de Danielle Casanova et Marie-Claude Vaillant-Couturier, un bon nombre de femmes organisèrent des manifestations pour la libération des prisonniers, et travaillèrent à la publication de communiqués clandestins. Il s’agissait là, tout simplement, des premiers pas de la Résistance. L’exemple le plus spectaculaire est celui de Martha Desrumaux, qui est à l’origine de plusieurs arrêts de travail dans le bassin minier. Après avoir réorganisé le PCF dans la région lilloise, avec d’autres camarades, Martha lance une grève générale fin mai-début juin 1941 et, le 3 juin, 100 000 mineurs cessent le travail. Des dizaines de personnes sont fusillées, 450 sont arrêtées et parmi elles, 244 mineurs sont déportés en Allemagne. Martha Desrumaux est arrêtée le 27 août 1941 et déportée, le 28 mars 1942 à Ravensbrück. Cette femme admirable ne mériterait-elle pas elle aussi le Panthéon ? Panthéon : qui a peur de Martha Desrumaux ? Début mai 1941 le Parti communiste français crée Le Front de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (le “vrai” Front National). Gabriel Péri devient le responsable du service de politique étrangère du journal L’Humanité dans sa version clandestine. En avril 1941, il écrit « Non, le nazisme n’est pas le socialisme ». Arrêté par la police française en mai 1941, Gabriel Péri est exécuté par les Allemands en décembre 1941. Les communistes sont donc rentrés en résistance bien avant le 22 juin 1941. Vous pouvez trouver ici un complément d’information.

Quatrième postulat : Onfray va jusqu’à prétendre que pendant deux années, les communistes français ont collaboré

Tout d’abord ouvrons le dictionnaire pour partir de la définition communément admise : « Collaboration : Politique de coopération avec l’Allemagne pratiquée par le gouvernement de Vichy et certains milieux politiques français sous l’Occupation (1940-1944), pendant la Seconde Guerre mondiale ». Le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale représentée par un éventail qui va du parti socialiste à la droite donnera les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Parmi les 846 inscrits, il y aura 544 députés et 302 sénateurs. 569 votèrent oui à Pétain, 80 furent contre l’adoption et 20 s’abstinrent. Dès lors, à l’exception du PCF et de quelques autres structures d’extrême gauche, les partis politiques se transformèrent tous en manufactures acquises à la Collaboration. Il faut bien comprendre que le 10 juillet 1940, le gaullisme n’existe pas encore, tant qu’au Comité d’action socialiste il va se structurer progressivement au cours des années 1941 et 1942 pour déboucher en 1943 sur la SFIO clandestine. Alors bien entendu en 1940, il y a aussi dans la Résistance des gens de droite, d’extrême droite, des radicaux, des socialistes, des royalistes et tout simplement des chrétiens. Cependant cela reste très épars en 1940. La résistance de droite, centriste, ou encore socialiste, est dans cette première époque, représentée par aucun étendard. Le Parti communiste lui, fut interdit dès le 26 septembre 1939. A cela, ajoutons que le décret-loi du 9 avril 1940 préfigurait les années de persécution des communistes de la période Pétain. Pour preuve : Présenté au Président de la République par le ministre SFIO Albert Sérol, ce texte de loi qui fut ratifié par la droite, et la gauche au pouvoir prévoyait la peine de mort pour propagande communiste. Ce décret va donc perdurer avec l’arrivée au pouvoir de Pétain et sa fameuse « Révolution nationale » (juillet 1940 à août 1944), pour laquelle les Communistes, les Juifs et les francs-maçons sont tous considérés comme des traîtres à la patrie. Pour ces raisons, le PCF ne réapparaîtra dans sa forme officielle qu’après la Libération. “Collabo et interdit” ? Il fallait oser… et Onfray l’a fait. Ce dernier aurait été mieux inspiré de rencontrer Françoise Gicquel, Commissaire divisionnaire qui était jusqu’en 2017 responsable de la section archives de la préfecture de Police. Elle est formelle quand elle nous dit  : “A son arrivée au pouvoir, en 1940, le maréchal Pétain, anticommuniste fervent, va mettre les brigades à contribution pour éradiquer l’ennemi « communo-terroriste », selon la terminologie de l’époque.”

Cinquième Postulat : les communistes ont saboté l’effort de guerre

Des historiens tels que Jean-Pierre Azéma signalent depuis bien longtemps que les actes de sabotage « furent très peu nombreux ». Même l’anti-communiste notoire Stéphane Courtois est contraint si l’on en croit Wikipédia de conclure que « le dossier sabotage est dans l’ensemble assez peu fourni, pour ne pas dire inexistant ». En 1987, Philippe Buton estime à son tour qu’il n’existe qu’un unique cas signalé dans les usines Farman. Vous admettrez que le ratio est très faible si nous prenons en considération le fait qu’en 1939, quand éclate la Seconde Guerre mondiale, il y a environ 270 000 adhérents communistes. Aussi Onfray n’a pas d’autre choix que de s’appuyer sur un livre de Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier qui prétendent avoir mis la main sur un « document d’un exceptionnel intérêt historique « . Ce carnet de notes révèle selon les auteurs l’argumentaire qui servit de base à la négociation entre Maurice Tréand, représentant du PCF, et Otto Abetz, représentant de l’occupant nazi en France. Dans ce carnet il est écrit : » le Juif Mandel après Daladier nous a emprisonnés. Fusillé des ouvriers qui sabotaient défense nationale ». Premièrement, la date de rédaction et les circonstances de la prise de notes ne sont pas connues. Deuxièmement, il ne s’agit pas de la preuve d’un fonctionnement mais plus justement d’un épisode éphémère (si il est confirmé) qui ne concerne que très peu de personnes. Troisièmement, concernant ce sabotage, Besse et Pennetier concluent ce chapitre par une formule plutôt lapidaire qui donne à la soi-disant bombe d’Onfray des allures de pétard mouillé. Lisez vous-même : « Seule une exploitation systématique des archives départementales permettrait […] de mesurer la réalité de ces sabotages ou de ces appels à sabotages et d’en déterminer la chronologie ». Il convient également d’ajouter que cette polémique n’est pas récente puisqu’en 1949, un rapport du secrétariat du PCF alertait déjà qu’il s’agissait d’une grossière erreur, surtout eu égard au sort de leurs camarades allemands, massivement internés dès 1933 dans des camps de concentration. Selon le Professeur d’histoire Alfred Wahl, 15000 communistes allemands furent arrêtés pour la seule année 1935.

Il est important de savoir que le 18 juillet 1939 dans l’Humanité, Lucien Sampaix (fusillé le 15 décembre 1941 par les nazis), dénonce en une du journal la connivence entre des responsables nazis (en particulier l’ambassadeur d’Allemagne à Paris, Otto Abetz) et des journalistes du Temps et du Figaro. “Ils battent, écrit Sampaix, les records de l’impudence “. Ainsi de « l’espion Aubin », « découvert au Temps, où il jouait un rôle important. Ce traître avait livré à Hitler des documents sur notre Défense nationale. Pour son acte infâme, il avait reçu la somme de 3 500 000 francs  » (environ 5 300 euros). Quant au journaliste du Figaro accusé des mêmes faits, il aurait touché, lui, un million de francs (1 500 euros). Ces mêmes journalistes vont faire traduire le secrétaire général de l’Humanité Lucien Sampaix devant la 12e chambre correctionnelle de la Seine. Le 28 juillet 1939, l’Humanité écrit “loin de se placer sur la défensive, il établit un véritable réquisitoire contre les agents directs et indirects de Hitler en France”. S’ensuit la plaidoirie des avocats. Après une heure de délibéré, les juges relaxent Lucien Sampaix. Le lendemain, l’Humanité titre sa chronique : “Acquittés ! l’Humanité et Lucien Sampaix avaient donc raison.

Pour être complet sur l’influence d’Otto Abetz, nous devons aussi nous intéresser au Comité France-Allemagne, un cercle d’influence à la solde de l’Allemagne nazie qui influençait la société française sous le prétexte d’échanges culturels. Cette fondation accueillait en son sein une liste de personnalités prestigieuses parmi lesquelles nous retrouvons le commandant L’Hôpital, ancien officier d’ordonnance du maréchal Foch, ou ses vice-présidents Ernest Fourneau, de l’Académie de Médecine, et Gustave Bonvoisin, directeur général du Comité central des allocations familiales, ou encore le journaliste diplomatique Fernand de Brinon. En 1938, juste après les Accords de Munich, ce comité par l’intermédiaire d’Otto Abetz va servir de plateforme au Ministre des affaires étrangères allemand Joachim von Ribbentrop en déplacement diplomatique à Paris, pour signer un accord franco-allemand. A cette occasion, L’Union fédérale des anciens combattants qui était partie prenante de cette opération, déclarera dans un bref mais explicite communiqué : « La persécution antijuive en Allemagne suscite la protestation de nos consciences, mais elle ne saurait interdire un accord franco-allemand politique et économique ». Le Comité donnera un déjeuner en l’honneur de Von Ribbentrop, auquel assisteront l’épouse du ministre des affaires étrangères Georges Bonnet (qui votera les pleins pouvoirs à Pétain), Anatole de Monzie (qui votera les pleins pouvoirs à Pétain), Charles de Pomaret (qui votera les pleins pouvoirs à Pétain), et les représentants d’Édouard Daladier, Président du Conseil. Seuls les communistes, les royalistes, et quelques personnalités de droite s’insurgeront contre l’activité du Comité France-Allemagne.

La Collaboration signifiait donc beaucoup plus que simplement d’essayer de faire vivre légalement un journal. La collaboration c’était avant tout voter les pleins pouvoirs à Pétain à un moment clé de la politique française, comme nous venons de le voir. Et si L’Huma est finalement resté clandestin jusqu’à la fin de la guerre, ce ne fut pas le cas de journaux tels que La Croix, qui continuera de paraître jusqu’au 21 juin 1944, ou du journal Le Figaro qui paraîtra jusqu’en novembre 1942.

Sixième Postulat : Guy Môquet était le contraire d’un résistant

Onfray, inspiré par un livre de Jean-Marc Berliaire et Franck Liaigre, titre la chronique qui jusque là nous sert d’étude “Guy Môquet, le contraire d’un résistant”. En substance selon Onfray « Guy Môquet ne fut pas résistant, il est le fils d’un cheminot qui doit son ascension sociale au Parti Communiste auquel il voue un culte. (…) Le PCF obéit à la décision de Staline. (…) Les tracts distribués par Guy Môquet n’appellent pas à la résistance : ils épargnent les nazis, accablent les capitalistes français, justifient le pacte germano-soviétique, attaquent l’Angleterre et les Anglais, insultent de Gaulle, font de l’URSS le pays de la liberté et de la démocratie. Onfray ajoute “Guy Môquet est arrêté par la police de Vichy le 13 octobre 1940, non pas comme résistant, mais comme communiste stalinien appelant à pactiser avec l’occupant nazi.”(…) … avec l’assentiment du général de Gaulle… Guy Môquet fut un moment idéal dans le dispositif légendaire communiste.”

1/ Tout d’abord, essayons de suivre Onfray dans sa logique : Guy Môquet collabore c’est certain, et du fait qu’il collabore, il est arrêté par la police de Vichy qui cela va de soi collabore elle aussi. Toujours aussi logique, pour féliciter ce jeune homme de 17 ans qui collabore et qui donc adhère corps et âme au projet nazi, les Allemands le fusillent le 22 octobre 1941.

2/ « Les tracts distribués par Guy Môquet n’appellent pas à la résistance : ils épargnent les nazis, accablent les capitalistes français » nous dit Onfray qui oublie, volontairement ou pas, de dire que les grands patrons français (donc les capitalistes) de la chimie, de la sidérurgie, de la métallurgie, de l’automobile, de l’aéronautique, du pétrole, des charbonnages ont collaboré massivement et consciemment au réarmement de l’Allemagne hitlérienne. « Plutôt Hitler que le Front populaire » était le mot d’ordre des capitalistes français. Comprenons également qu’en 1940 il n’y a pas de consignes de ralliement. Insidieusement Onfray a donc recours à des anachronismes. Il faut attendre 1941 et Jean Moulin pour percevoir l’unification de la Résistance intérieure. Et en France cette convergence fut en grande partie favorisée par le fait que Jean Moulin avait agi dans la clandestinité quelques temps auparavant pour aider les Républicains espagnols, nous y reviendrons.

3/ Onfray associe Guy Môquet à Staline. Or Guy Môquet ne fait pas l’apologie de Staline, mais seulement les éloges du socialisme dont l’ADN puisé chez Marx est « Prolétaires de tous les pays unissez vous », une formule qui est à l’origine d’une autre formule « le soldat allemand n’est pas votre ennemi ». Dans le contexte l’ennemi c’est avant tout le capitalisme qui a permis à Franco et Hitler d’arriver au pouvoir. En revanche l’ADN du nazisme c’est Mein Kampf et sa théorie des races, ce que les tenants du capitalisme qui ont favorisé l’ascension d’Hitler ne peuvent pas ignorer dès les années 1930. Autre escroquerie : Staline sert dans le cas présent de point Godwin à Onfray. Il est implicitement présenté comme la figure du mal. Certes, mais le Rapport Khrouchtchev qui incrimine Staline date de 1956. Et jusque dans les années 50, la plupart des intellectuels et artistes sont des compagnons de route du Parti communiste, et a posteriori il ne viendrait à l’idée de personne de les traiter de “staliniens”.

4/ Les fameux tracts de Guy Môquet attaquent l’Angleterre, insiste Onfray. Visiblement sur ce point il joue sur le fait que rétrospectivement le lecteur associe inconsciemment l’Angleterre à Churchill, symbole de la Résistance à Hitler. Mais Onfray, qui a décidément une sérieuse tendance à décontextualiser, semble ignorer que le père de Guy est arrêté en octobre 1939, et que Guy est arrêté en octobre de l’année suivante, c’est-à-dire en plein dans la période où l’homme du Traité de Munich Neville Chamberlain vient à peine de terminer son mandat de chef du gouvernement. Bien avant Guy Môquet, le premier à avoir traité Chamberlain de traître c’est finalement… Winston Churchill lui même, juste après les accords de Munich. Souvenons-nous en aussi, car à l’instar des louanges accordées par Onfray aux éditions Larousse, c’est aussi dans tous les bons livres d’Histoire : “Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. » Churchill qui nous l’avons vu, justifia lui aussi le “Pacte” germano-soviétique. Mais du contexte, Onfray n’a que faire : En 1936 Prosper Môquet est alors Député Front Populaire. Il se déplace à Hendaye avec toute sa famille pour assurer la liaison avec ses camarades communistes espagnols qui se battent pour obtenir la République. Dans la même période le gouvernement britannique de Stanley Baldwin décide de ne pas intervenir en faveur des Républicains, avec pour prétexte un accord de non-intervention. Accord pour le moins hypocrite qui fut totalement ignoré par l’Allemagne d’Hitler et l’Italie de Mussolini, qui fournirent de l’armement à Francisco Franco et ses forces nationalistes. En 1937, Chamberlain deviendra le nouveau Premier Ministre et poursuivra la politique de son prédécesseur. Dans la roue du gouvernement Daladier, en mars 1939 Chamberlain reconnaît inconditionnellement les autorités franquistes en tant que gouvernement légal de l’Espagne, signant ainsi l’arrêt de mort de la République espagnole. A cette époque, Joachim Von Ribbentrop (condamné à mort à Nuremberg) considérait M. Chamberlain comme un pro-allemand. Dés lors, comment ne pas comprendre que Guy Môquet, en septembre 40, alors âgé de 16 ans, dont le père Prosper Môquet vient d’être incarcéré avec 44 autres Députés par l’Etat français pour délit d’opinion, ne porte pas vraiment dans son coeur l’Angleterre très droitière et colonialiste de Baldwin et Chamberlain, qui a capitulé à Munich devant Hitler seulement un an avant l’arrestation de son père.

5/ Onfray dépeint de Gaulle complice des communistes en 1944 pour faire de Guy Môquet un résistant alors qu’il était en fait collabo. C’est grotesque une fois de plus car ce furent plutôt les hauts fonctionnaires et les patrons les grands bénéficiaires de la mystification de l’après-guerre. La preuve que de Gaulle fut touché par l’histoire de Guy Môquet est peut-être dans ce courrier qu’il envoya à Prosper Môquet après le décès de la maman de Guy : “Mon cher Môquet, De tout cœur, je m’associe à votre chagrin. Je ne vous ai pas oublié depuis Alger, et je n’ai certes, pas perdu le souvenir de votre jeune fils Guy, mort si bravement et cruellement pour la France. Madame Moquet, elle aussi prit part à notre combat. Veuillez croire, mon cher Môquet, à mes sentiments bien cordiaux et très attristés. Signé : Ch. De Gaulle.” Ce courrier date de 1956, et nous voyons mal de Gaulle continuer à jouer la comédie par l’entremise d’un message aussi intime 12 ans après la libération.

A ceux et celles qui seraient tentés de croire Onfray lorsqu’il dit que Guy Môquet et ses compagnons n’étaient pas des patriotes, les Archives Nationales nous indiquent que le 22 octobre 1941, les vingt-sept otages furent fusillés en trois groupes dans la carrière de la Sablière, à la sortie de Châteaubriant. Ils avaient refusé qu’on leur bande les yeux et, dans leur dernier souffle, ils crièrent « Vive la France ». La lettre intégrale de Guy Môquet avant sa mort témoigne d’elle-même, pour ceux qui croiraient encore Onfray lorsqu’il dit que Guy Môquet était un fanatique.

L’escroquerie Onfray va jusqu’à nier la mobilisation des militants, des cadres et des jeunes communistes dès juin 1940.

Un jour avant de Gaulle, Charles Tillon, membre du Comité Central du PCF, lance l’Appel du 17 juin 1940. Sans détour Tillon écrit : « Les gouvernements bourgeois ont livré à Hitler et à Mussolini l’Espagne, l’Autriche, l’Albanie et la Tchécoslovaquie… Et maintenant, ils livrent la France. Ils jugent pouvoir, avec le concours de Hitler, livrer le pays entier au fascisme. Mais le peuple français ne veut pas de la misère de l’esclavage du fascisme ». Dans la foulée, le 21 juin 1940, les résistantes communistes Claudine Chomat et Danielle Casanova annoncent à Charles Tillon qu’il est désigné pour succéder à Benoît Frachon à la tête du parti en zone Sud. Le 10 juillet 1940 c’est au tour de Jacques Duclos et Maurice Thorez d’appeler au nom du Parti communiste français le peuple français à ne pas s’agenouiller « devant une équipe de valets prêts à toutes les besognes… C’est dans le peuple que résident les grands espoirs de libération nationale et sociale. » Rappelons le préambule de ce chapitre : Ce même jour, le 10 juillet 1940, à une écrasante majorité, les députés et sénateurs donnaient les pleins pouvoirs à Pétain…

Le mot d’ordre des cadres du parti fut parfaitement suivi par les étudiants communistes puisque la première manifestation anti-collaboration et antinazie du 11 novembre 1940 fut impulsée à la suite d’une autre manifestation au Quartier latin le 8 novembre 1940. Suzanne Djian, Francis Cohen et François Lescure tous les trois membres d’un triangle clandestin de l’Union des étudiants communistes furent sans nul doute des instigateurs majeurs de cette initiative qui à l’origine fut motivée par l’incarcération par la Gestapo du physicien et humaniste Paul Langevin qui deviendra en 1944 membre du PCF. Ce rassemblement composé d’un panel de personnes venues de tous les horizons politiques manifesta sur le boulevard Saint Michel aux cris de « Vive la France », « Libérez Langevin », « A bas Pétain et Hitler ». Pour l’occasion les Jeunesses Communistes de la Région Parisienne éditeront un tract rassembleur dont l’original est conservé au Musée de la Résistance.

L’escroquerie Onfray nous amène insidieusement à penser que la Résistance débute seulement à partir du moment où l’insoumission devient spectaculaire avec les actions de sabotage et la lutte armée

Toute formation politique, qui plus est clandestine, ne peut pas passer de la vitesse 1 à la vitesse 4 en éclipsant les vitesses 2 et 3. Les Communistes ont donc dû surmonter plusieurs difficultés liées à l’isolement. Nous avons vu en exergue que beaucoup étaient mobilisés dès 1940 alors que d’autres soit avaient été emprisonnés, soit étaient entrés dans la clandestinité et cela depuis 1939. De ce fait, les premières structures (Organisation spéciale) créées en octobre 1940 et mises en place par la direction du PCF, avaient pour principale vocation la récupération d’armes, d’explosifs, la distribution de tracts et le collage d’affiche. Au niveau local, la base de ces organisations se composait de simples unités de trois militants agissant en “triangle”. Le 3 avril 1941, l’ordre fut donné par la direction du PCF de se regrouper pour créer un mouvement national que l’on baptisera ainsi que déjà mentionné Front National (de la Résistance). Dès lors, la Résistance communiste sera impulsée par un autre type de résistant dont beaucoup de leaders eurent la particularité d’être jeunes et quelquefois aguerris à la lutte armée puisque beaucoup d’entre eux avaient participé à la guerre d’Espagne au sein des Brigades internationales aux côtés des Républicains contre les rebelles nationalistes. Parmi ces résistants nous retrouverons de nombreux communistes : Henri Rol-Tanguy (responsable FFI de Paris en 1944), Pierre Georges (alias « colonel Fabien »), Artur London, Marcel Lamant, Marcel Langer, ou encore Joseph Epstein (surnommé « colonel Gilles »).

Si nous concédons à Onfray que l’attaque allemande contre l’Union soviétique fut pour beaucoup un motif supplémentaire pour entrer en Résistance, il nous semble important de rappeler ici trois autres facteurs secondaires qui ont favorisé l’insoumission : 1/ L’établissement du Service du travail obligatoire (STO) qui a poussé certains réfractaires en septembre 1942 à rejoindre les maquis. 2/ L’invasion de la zone Sud par la Wehrmacht en novembre 1942. 3/ La capitulation de la VIe Armée allemande à Stalingrad qui stoppa le mythe de l’invincibilité de la Wehrmacht. Ajoutons que dès juin 1941 les actes de Résistance spectaculaires furent favorisés par la diminution des effectifs allemands sur le sol français, beaucoup de divisions (les meilleures) rejoignant le Front de l’Est après le début de la première contre-offensive soviétique.

Conclusion : 

N’en déplaise à Michel Onfray, dès septembre 1939, en expédiant de facto le PCF dans la clandestinité, le décret Sérol a par la même occasion poussé les Communistes à constituer la première force de Résistance à l’occupant. Pour appréhender au mieux l’histoire de la Résistance communiste, il est impératif de comprendre que la mécanique a pris forme dans l’ascension de paliers successifs. L’insoumission, communiste ou pas, fut bien plus manifeste et plus visible en 1945 qu’en 1940. Il serait illusoire de penser ou de prétendre que les groupes de Résistants purent déclencher une phase de Résistance accrue voire coordonnée sans avoir au préalable défini un plan de route cohérent. S’il n’est pas question pour nous de glorifier le PCF, qui a pris quelquefois des décisions discutables, nous estimons qu’au regard de l’attitude des autres formations politiques françaises, le bilan du PCF durant les années d’Occupation est plus qu’honorable. Au final, pour s’en convaincre il nous suffit de reprendre la biographie des Résistants communistes français.

C’est pourquoi la méthode utilisée par Onfray, qui consiste à sélectionner astucieusement des anecdotes, des faits mineurs ou bien des erreurs de jugement dans un contexte difficile, s’apparente à du révisionnisme. Sous couvert de contre-histoire, notre homme qui ne revient jamais à la première cause d’un problème, s’évertue à faire oublier des éléments prépondérants de l’Histoire en focalisant l’opinion sur des semblants de preuves collectées le plus souvent ici et là par le ouï-dire. En conséquence le but de Michel Onfray n’est ni plus ni moins que de réorienter le récit historique.

Et le Révisionnisme anti-communiste s’inscrit dans une tradition plus ancienne communément appelée « contre-révolution ». Depuis la Révolution française, les contre-révolutionnaires se sont opposés à tous les groupes politiques à l’origine des processus d’émancipation susceptibles de changer fondamentalement les sociétés. Mais pour être efficace, il faut avancer masqué. Pour cela quoi de plus adapté que le costume de l’observateur irrévérencieux et iconoclaste qui égratigne ça et là le paysage politique, gauche et droite confondues.

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